BALADES DU 4 et 5 JUILLET DITES BALADES DES CROISSANTS CURIEUX, DES CHOCOLATINES OISEUSES ET DES BRIOCHES DIGEREES

MES CHERS TOUS, TOUTES, TOUTOUS, TOUTOUTTES, PILOUS, PILOUTTES

D'après

ÉTIENNE KLEIN, « JE NE SUIS PAS MÉDECIN, MAIS… »

Imaginons que dans une population donnée apparaisse une nouvelle maladie, qui affecte une personne sur mille.

Les chercheurs s’activent et finissent par mettre au point un test de dépistage dont l’efficacité est de 95 %.

Sur cent personnes positives à ce test, en moyenne quatre-vingt-quinze sont effectivement malades et cinq sont ce qu’on appelle des «faux positifs» (c’est-à-dire sont positifs au test sans être malades).

Soit maintenant une personne qui se révèle positive au test : quelle est la probabilité qu’elle soit malade? Si vous réalisez un sondage dans votre entourage, vous constaterez que la proportion de ceux qui répondent «95 %» à cette question est très élevée. Or, la bonne réponse est… seulement de 2 %!

Autrement dit, une personne positive au test a quatrevingt-dix-huit chances sur cent de ne pas être malade ! Ce résultat violemment contre-intuitif s’obtient à l’issue d’un raisonnement qui est pourtant simple : si l’on applique le test de dépistage à mille personnes, en moyenne 5 % d’entre elles – c’est-à-dire cinquante – seront des faux positifs, alors qu’une seule parmi elles est vraiment malade. ((une nouvelle maladie, qui affecte une personne sur mille).  La proportion de malades parmi les personnes positives au test sera donc bien égale à un cinquantième, soit 2%.


Conclusion : pour le cas de figure ici envisagé il apparaît qu’un test efficace à 95 %, ce qui semble être un bon score, en réalité ne sert à rien, contrairement à ce que notre cerveau tend à croire spontanément. Preuve que ce dernier peut être victime, ici ou ailleurs, de biais cognitifs. Preuve également que la science ne se confond ni avec la déclinaison en roue libre de l’intuition, qu’elle prend souvent à contre-pied, ni avec le fameux « bon sens », qu’elle contredit presque toujours.

Or, à l’occasion de cette épidémie de Covid-19, nous voyons se propager, notamment sur les réseaux sociaux, une forme très intense et très contagieuse de « démagogisme cognitif », c’est-à-dire d’un type de discours qui promeut des points de vue intuitifs et souvent erronés sur toutes sortes de sujets. Par exemple, à propos de tel ou tel traitement dont l’efficacité éventuelle n’est pas encore formellement établie – et pour cause, cela demande du temps et réclame un gros travail de recherche ! –, on a pu lire sous la plume de certains responsables politiques (qui, heureusement, ne sont pas – ou plus – aux affaires…) de courtes déclarations commençant par : « Je ne suis pas médecin, mais je pense que… »

Ainsi est-il devenu possible d’avoir suffisamment confiance dans son seul ressenti (sans doute dopé en intraveineuse par un surdimensionnement de l’ego) pour trancher d’un simple coup de phrase – en reconnaissant ne rien y connaître ! – des questions vertigineusement complexes.


Se savoir ignorant, il existe puissance mille dans le monde du chien.  Croire savoir alors même qu’on sait ne pas. est devenue la véritable pathologie du savoir. Les vrais sachants, les spécialistes, les experts n’ignorent pas le savoir, eux, et ils savent également dire ce qu’ils ignorent : ils savent ce qui est déjà établi, mais aussi tout ce qui fait encore trou dans la connaissance, tout ce que le savoir ne contient pas encore et qu’ils viennent inquiéter. Et dans le monde du chien, que ce soit chez les véto ou les pseudo comportementalistes, le savoir est non seulement non remis en cause mais boursouflé par des fausses croyances et des approximations. 

Dans Vérité et véracité (Gallimard, 2006), le philosophe Bernard Williams avait fort justement étayé l’idée que notre société se trouve parcourue par deux courants de pensée qui sont à la fois contradictoires et associés. D’une part, il existe un attachement intense à la véracité, qui s’exprime par le souci de ne pas se laisser tromper, par une détermination à crever les apparences pour détecter d’éventuelles motivations cachées derrière les discours officiels. Mais, d’autre part, à côté de ce refus – parfaitement légitime – d’être dupe, il existe une défiance tout aussi grande à l’égard de la vérité elle-même : la vérité existe-t-elle vraiment, se demande-t-on ? Si oui, peut-elle être autrement que relative, subjective, temporaire, instrumentalisée, culturelle, corporatiste, contextuelle ?

Mais nous assistons aussi à un déni de la complexité, du doute et au refus de l'approche complète et soi disant compliquée, appelée prise de tête etc. Ainsi se réfugier sur l'explication qui s'habille d'un semblant de rationalité mais qui n'est que courte vêtue par des croyances et des hypothèses  à la couleur scientifique est confortable pour organiser les croyances et les faux discours du vrai.


Le désir de véracité enclenche un processus critique généralisé qui vient ensuite fragiliser l’assurance qu’il y aurait, sinon des vérités accessibles, du moins des contre-vérités démontrables, en tant que telles. Le paradigme de la force, de la hiérarchie, de la domination soumission, de l'instinct, de la race etc. font partie de ces fausses affirmations dénuées de rigueur d'observation et de modélisation dont sont friands le ayatollahs de les chiens et leur secret. 

Dans Le Théâtre et son double, Antonin Artaud faisait remarquer que la peste a ceci de commun avec le théâtre qu’elle pousse les humains à se voir tels qu’ils sont : « Elle fait tomber le masque (sic !). On peut paraphraser Artaud et dire que dans l'éducation du chien, dans la construction de sa place et du rapport au sein de la famille et des humains, se révèlent nos faiblesses, nos mensonges et nos hypocrisies pour masquer nos incompétences ou nos perverses envies et désir d'omnipotence et d'omniscience. 

On y expose le mensonge, la veulerie, la bassesse, la tartufferie mais aussi notre narcisse maladive, ce besoin de démontrer et de montrer le tyran cynique qui nous habite.  
Revenir au modèle du contrat de grégarité et de l'échange d'informations nous redonne le pouvoir non de dire oui et pour certain non, mais le pouvoir de dire avec, pour et sans nous. 



Et à partir de cette semaine l'heur change, les loups continueront à aboyer en horaires décalés et les Balades seront à l'heure précise de vos folles espérances en un monde sans "obéissance"!!!!!!!!

SAMEDI ET DIMANCHE SALIE SUD 9H15.

SAMEDI AM "peut être" 15H PYLA SUR MER AVENUE JEAN MERMOZsuivant ma forme. demandez moi.  

ps: regardez le temps pour samedi AM s'il y a risque d'orages mais LA FONCTION RISQUE N'EST PAS LA PLUS PREVISIBLE, ni LA FONCTION FATIGUE DU PERE ANTOINE. 

Annexe: 

"C’est pourquoi j’ai été fort soulagé d’assister devant mon écran de télévision à la conférence de presse donnée le 28 mars 2020 par le Premier Ministre et le Ministre de la Santé : leurs propos étaient séquencés par les interventions de professeurs de médecine et de chercheurs, respectueusement accueillis, qui expliquèrent de façon limpide et argumentée, d’une part ce qu’ils savaient, d’autre part ce qu’ils ne savaient pas. À propos de tel ou tel sujet dont ils sont spécialistes, ils explicitèrent leurs certitudes, leurs lacunes, leurs doutes, les espoirs qu’ils mettent dans les recherches cliniques en cours. Leur humilité compétente détonnait par rapport à l’aplomb arrogant et laconique des innombrables je ne suis pas médecin, mais. Pour une fois, grâce à cette mise en scène peu ordinaire, le savoir sembla faire jeu égal avec le pouvoir." klein

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