SCOLIES 14 JUILLET 2018

  • Traiter l’interrelation avec le chien comme un sous ensemble des interrelations humaines au sein d’un champ délimité, celui du partage du monde (synonyme de  territoire défini comme   lieu lié à la (une) situation)

    Le monde se divise en  quatre parties: deux parties liées à l’intimité, une partie personnelle et une partie SOCIALE, grégaire, celle de la symbiose ou du parasitisme, celle du contrat de grégarité.

Le monde de la grégarité a de nombreux acteurs. Nous nous concentrerons sur deux d’entre eux, l’homme et le chien, comme représentant d’une « animalité différente ». L’un,  porteur du complexe d’infériorité qui  symbolise son animalité, l’autre défini  par rapport à son complexe de supériorité qui  est inhérent à son humanité. Au delà de la  ressemblance, de la métaphore  ou de l’allégorie, le chien est un isomorphe de l’homme, de même nature; traitant de « l’étrangeté » et de l’attrition qui engendrent soit notre humanité soit notre barbarie.

Le ver mérite d’être dit intelligent, car il agit presque comme le ferait un homme placé dans des circonstances analogues. Darwin. Le chien  nous interroge sur notre capacité à se mettre à la  place de.  et  sur ce qui est l’étiologie des souffrances psychiques et des maltraitances physiques que nous nous autorisons à infliger.

  • Les parties hors champs

Le monde de l‘ingestion, de la déjection et celui de la sexualité sont ceux de l’intimité. Manger, déféquer, copuler seront hors champs de la réflexion même si elles sont  à deux extrémités. L’une de l’individualité, l’autre de l’association, de l’altérité, du couple.

Le monde personnel des sentiments ne nous regarde que dans son incapacité à être vécu par autrui.

Tu m’aimes? Aime-moi. Je t’aime aussi. Je te désire mais je ne t’aime pas. Je t’aime sans désir, sans plaisir autre que celui qui te fait exister, par ta liberté de jouir. Barbelichien

Il est lourd le tout beau avec son AAAmour.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui peignit la toison,
Puis est retourné, plein de squames et de morpions,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de ma petite femme
Fumer la cheminée et en quelle saison
Reverrai-je de dos  son pauvre petit con,
Qui m’est un lieu d’aisance et beaucoup moins infâme ?

Plus me plaît l’abat jour qui ornait la lumière,
de mes palais secrets de mes troubles de vieux,
Plus que le membre dur me plaît ma fière mine

Plus mon Loire gaulois, que le chibre mâtin,
Plus mon petit Litré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air taquin, la douceur testepine.

Joa kim Du Bel Laid dans « plus la perle est grosse, plus l’huitre est bipolaire ».

Quand on dit que le monde des sentiments est personnel et que ça ne nous regarde pas, qu’on se le dise, ça ne nous regarde pas.

On aime comme on veut, où on veut, quand on veut, ce qu’on veut!!!!

Ou plutôt

On aime comme on peut, où on peut, quand on peut, ce qu’on peut!!!!

Mais qu’est ce qu’aimer? n’est ce pas le plus grand fourre tout, le plus grand piège abscons qui nous enlève la potentialité de nos relations, de nos réalisations, de notre réflexion et de notre imagination.

Celui du partage de territoire nous fixe le champ d’intervention des possibles.

Le champ des balades est celui NEUTRE de la relation  de coexistence et departage de territoire. L’enjeu y est l’adaptation à toute situation. Son moyen   n’ est pas  la « domination » comme marqueur de la compétence et de l’aptitude la plus juste mais celui de l’émergence de la  « compétence«  ou de « l’aptitude »  individuelle la plus efficace et pertinente pour diriger et assurer la sécurité des éléments sociaux du système face à une « situation » immédiate. Pour les tenants de l’élitisme, les attitudes, les aptitudes et les structures de  « domination figée », « sclérosée » qui en découlent le sont au nom du nécessaire besoin de  stabilité de la fonction de sécurisation et de  protection. La répartition des fonctions de réalisation et de pilotage par spécialisation devraient renforcer l’exploitation des retours d’expérience et ainsi les compétences des acteurs. Ils  seraient gage d’efficacité et d’efficience. En leur conférant une image représentative de leur statut,  appelée  étiquette, uniforme, tenue ou habitus, symbolique et ornementale, une stabilité intemporelle est offerte  aux occupants de ces postes de domination. Au nom des emblèmes concédés,  sont autorisés et justifiés les détournements permanents des ressources  assurant leur « bien être », leur survie et la maintenance de leurs moyens de coercition.  Pour préserver et maintenir l’image symbolique et l’usage des  fruits détournés que ces statuts permettent, les « classes » ou les « personnes » dites dominantes se condamnent à  devoir maintenir une pression constante, cohérentiste de la peur, empêchant la question de leur remise en cause.  Pour se faire Ils s’assurent de maintenir cette pression de cohésion en l’équilibrant aux frontières de leur système. Cela les amène soit à des activités de conquêtes soit à des activités de défenses sur l’étendue la plus importante de territoire possible et sur le plus grand nombre d’éléments le constituant.  A partir de là, les structures de domination fondées sur la permanence et non sur l’opportunité ou la nécessité, sont pathogènes  en terme de santé psychosomatique. Communications paradoxales, stress de situation, incompréhension, violence, harcèlements, in-sécurisation, incertitudes multiples, perte de confiance, mise en concurrence du entre autres aux mécanismes de « courtisanerie » nécessaires pour jouer des jeux d’alliance, de coopération et donc d’opposition alimentent les violences sociales subies et les douleurs individuées en résultant.  Elles   sont potentiellement en capacité de produire les dysfonctions somatiques dues aux souffrances psychiques subies tout en dégradant les capacités  et les « bons  choix » d’adaptation des groupes sociaux devant s’assurer de leur pérennité, sécurité et bien être.

La déconstruction des  mécanismes de domination est justifiée par leur nécessité annoncée et leur intangibilité. Elle accompagne la critique de leur structuration et de leur justification à partir d’allant de soi, grâce à la démonstration vécue de leur inefficacité.  C’est l’enjeu principal des « balades » et de la méthode mis en œuvre.

Le choix  de l’étude et de la clinique de l’interrelation chien-humain, en même temps, permet d’identifier   la catégorisation des êtres comme deuxième facteur de la production de mal être et de dysfonctions psychosomatiques.  Bête-humain, forme et race, ascendance- filiation, historicité-immédiateté, acquis-inné etc.autant de catégorisations porteuses de contresens épistémologiques à l’explication de notre vivre ou mourir ensemble.

Nous traiterons le partage de territoire en dehors des deux temps, celui de la sexualité et celui de la déjection-ingestion que nous qualifierons de temps d‘intimité pour le premier et de champ de servitude pour le second.

Pour Goffman est lieu neutre où se jouent les interactions sans objet officiel, résultant de la simple coprésence des individus dans des lieux publics. (ex:circulation pédestre)

Ce sont des lieux exposés aux regards de tous. Ce sont donc des lieux d’ajustement mais aussi d’exposition, d’exhibition, de voyeurisme. Lieux d’honneur,  de honte et lieux de « réparation » , ils risquent d’y perdre leur neutralité si ils deviennent lieu de  confrontation, puis de conflit jusqu’à l’usage de la violence. Ce sont des lieux « d’égalité », de « liberté », de « fraternité » où les règles s’appliquent à tous, où la liberté de mouvement  et de comportement sont les mêmes pour tous et où la solidarité et l’entraide de tous concernent tous.  Ce sont des lieux où l’enjeu de ce qui y apparait est ce que l’on croit y montrer:   « L‘image de la réputation sociétale à laquelle on est attaché » , la participation que l’on croit y tenir et « l’opinion réciproque » de sa part contributive.

Un monde NEUTRE mais à risques.

La salle d’attente, le bus, le restaurant, la rue, la forêt, la maison ou  pour les animaux les temps de migration, les sorties, les balades etc.  sont des exemples de temps  neutres de coexistence. Temps de cohabitation, ils répondent à des règles plus ou moins figées de régulation et de structuration applicables à tous. (civilité, tenue, censure, politesse etc). Celles-ci font l’objet d’une sémiologie élaborée au fil d’un lent processus de civilisation décrit par Norbert Hélias, construit  par imitation des règles régissant les civilités des classes dominantes et obtenues par AUTOCONTRAINTES. Normes de civilité développées dans un souci de rendre les interactions d’attrition,  de confrontation ou de coopération plus sûres, elles sont un code de condescendance déchiffrable respectant et démontrant le respect de règles de « bienséance » dont l’objet est de les rendre plus sûres et moins susceptibles de fausses interprétations porteuses de violence et d’insécurité. Elles permettent d’éviter les « blessures d’honneur » et de « susceptibilités« .  (Goffman) Dans leur dimension de code connu, partagé et partageable, elles facilitent  la  « lecture »  de la place et du statut  de « l’autre » lors des moments d’attrition  et d’ajustements mutuels. Elles nécessitent une éducation, une initiation par apprentissages qui permettent par leur maîtrise, de réguler et de se réguler lors des  coordinations sociales comportementales. Le capital constitutif de maîtrise et connaissance de ces « signes et symboles »,  la façon de s’en servir à bon escient, de les lire et de les élaborer constituent la « culture » de l’individu, miroir  de son groupe d’appartenance. Le partage de territoire en est la nécessité et la façon apaisée une des utilités. Malgré que ce partage soit assujetti aux  règles domestiques propres à chacun, il est un lieu de cohabitation, de répartition des tâches, d’intégration dont la lecture et l’expression permettent la cohabitation des différences et des ressemblances. Elles  déterminent, à travers l’appartenance sociale constitutive, l’identité de ses éléments reconnus et sera une des mains invisibles influençant à notre corps défendant ce qui serait l’apaisement et  notre spontanéité réactive.

Ces règles de comportement en société, de bonnes tenues sont le fruit d’un long processus de « civilisation ». Elles donnent lieu à des traités de bonnes conduites et de savoir vivre qui ont comme dynamique d’éloigner de nos comportements tout ce qui concerne notre « animalité » et de réfréner si ce n’est d’inhiber l’expression de nos pulsions émotionnelles qu’elles soient de plaisir, de désir ou d’agressivité. 

Comment fait-on justement pour se réfréner, de quel mécanisme a-t-on besoin pour  s’auto-contraindre. Les fonctions de frustrations, d’inhibition, d’autocontrôle, de maîtrise de la pulsion, le « on » et le « off », le signal d’arrêt qui interrompt, sont des moteurs cognitifs dont nous n’avons pas toujours la maîtrise, le mode d’emploi ni l’usage faute de construction ou d’existence. Envisagés comme des moteurs, des aptitudes, ils sont plus ou moins performants, dégradés. Ils ne nous donnent pas la règle ni la limite mais la potentialité de les respecter. Ce ne sont pas des émotions, des sentiments, des valeurs morales,  éthiques. Au départ ce ne sont que des aptitudes à bloquer l’impulsion déclenchée ou dirigée par l’émotion ressentie. Ce sont des outils d’inhibitions nécessaires. Chez le chien, l’hyper activité, symptôme du syndrome de privation sensorielle, nous démontre de façon plus « explicite »  la genèse de ces pertes d’aptitude à l’autocontrainte et leur conséquences.   Du caprice à l’addiction, du manque de concentration à la stratégie de défense à un environnement sans sens et à perte de sens, le chien de par son incapacité à utiliser le mot nous pousse à retravailler la signification réelle de ce qu’il nous montre. Une perte de capacité d’adaptation à un environnement évolutif se traduisant par des stéréotypies comportementales allant des formes de  phobie simple et complexe, à la dépression, la sur vigilance,  la perte d’attention et de concentration, l’incapacité à prendre une décision etc nous amène à identifier la place principale tenue par la communication et la stimulation dans la psycho-sociogenèse de nos aptitudes cognitives.  Nos communications de par leur  forme sensorielle de flux d’informations, par les opportunités qu’elles ont à y être soumises, les émettre, les traiter, les exploiter et  les rendre utiles aux autres, construisent les aptitudes « mécaniques cognitives », nos filtres de traitements et de catégorisation nécessaires à nos capacités d’autocontrôle. Puis, dans un temps concomitant,  les langages et leurs utilisation à travers des récits normatifs nous permettront le vivre ensemble dans le partage de la lecture et l’expression d’un corpus de signes donnant sens, définition et signification aux  règles.   La communication par son principe d’échange et de traitement d’informations en vue de décision est la pioche, la pelle, la truelle et le fil à plomb de la construction de notre relation aux autres. Elle est l’outil, la matière et le ciment des fondations de notre palais commun et l’appareil réparateur, le scalpel du thérapeute de la relation comportementale.  Prendre la parole et s’exprimer est alors l’enjeu majeur qui nous conduit à « réussir ».

Les règles de bienséance impliquent une frustration provoquée par auto contrainte. Elles sont le résultat d’une aptitude, d’une fonction d’inhibition-frustration et d’un processus civilisationnel et culturel qui définissent des  limites, des frontières et n’ont d’obligation que le contexte historique et social dans  lequel elles baignent. Elles   sont par exemple « ne pas se moucher dans la nappe, ne pas peloter les fesses des filles dans  les endroits publics et domestiques, ne pas essuyer ses couverts sur sa chemise, ne pas tremper les doigts dans la sauce du plat, ne pas roter à table ou ne pas cracher par terre etc ». Ces règles comportementales limitant nos « manifestations les plus proches de l’animal que nous sommes« , participent par leur pratique à « éduquer »  les fonctions  d’inhibition de nos pulsions émotionnelles.

InhiberDéfendre, empêcher, prohiber.

Inhiber nos pulsions n’est pas souffrir, c’est ne plus ressentir l’impératif besoin de la réaction immédiate. On peut mettre alors en place une négociation interne évaluant les conséquences et le meilleur mode de l’action finalement décidée qui oscillera toujours entre ne rien faire et la réaction  avec toutes les gradations de l’immédiateté et de l’intensité.

Pour la psychanalyse, est névrose l’affection psychogène résultant d’un conflit inconscient entre les désirs du sujet et les interdits qui s’opposent à leurs réalisations«  (Virel Psych. 1977). Névrose narcissique, obsessionnelle, phobique, traumatique, hystérique. Une des causes des manifestations de maladies psychosomatiques tel que la dépression, la paranoïa ou les névroses est l’écart   entre ce que l’on croit ne pas montrer, ce que l’on montre, ce que l’on ressent vraiment et ce que l’on croit devoir cacher, ce qui pour soi est immontrable. La perte d’estime de soi qui en résulte, de confiance en l’autre et dans nos rapports,  nourrissent les postures d’appartenance et d’exclusion, le sectarisme et les fausses résiliences qui en découlent.

Les symptômes de mal être  psycho et socio-somatique accompagnent le discours sur la perte d’estime de soi, de confiance en soi et aux autres. Je ne m’aime pas, je ne dois pas me faire confiance, ni en moi ni dans mes jugements sur les autres qui ont raison de ne pas me faire confiance. En résumé je suis une merde! et les autres des beignets au chocolat.

Parce que je ne mérite pas d’être audible, je suis inaudible parce que je n’ose plus exprimer ce que je ressens. Du coup ce que je ressens  personne ne s’en rend compte et donc ne peut y porter intérêt. Je ne sais plus m’exprimer sans devenir hystérique et incongru, c’est à dire de la façon qui ne convient pas, inattendue, surprenante et inappropriée. Je produis de l’incertitude et de l’insécurité. Non pris en compte, je ne compte pour personne mais en plus je fais chier tout le monde!!

On confond souvent inhibition émotionnelletempérance émotionnelle,  sobriété d’expression et dissimulation des émotions afin de cacher les pulsions qu’elles sous tendent. Ne pas exprimer ses émotions par une quelconque expression permettant qu’elles ne puissent être identifiées et prises en compte, c’est  ne pas faire savoir, transmettre, signaler, communiquer, c’est contre-communiquer, c’est à dire mentir, tromper, se taire. C’est organiser une contre production de désirs frelatés. « Se donner bonne figure » revient à organiser sa « trahison empathique ».  Avoir unecommunication « hystérisée »  sans gradation progressive émotionnelle, qu’elle soit dans l’excitation ou le mutisme, c’est organiser la certitude de son insuccès et ainsi s’enlever de l’incertitude par l’assurance de son échec. C’est aussi dérangerangoisser   « l’autre » , et ce faisant,  être en présence d’un risque de violence en retour ayant pour but d‘éliminer ce degré d’incertitude insupportable. C’est autoriser la mise en œuvre  de ce que l’on croit être son bon droit, c’est à dire le piège abscons de « je le vaux bien »,  tout en sachant ne pas y avoir droit.

Pragmatique:

Dire je t’aime en faisant la gueule complique la demande en mariage.

Dire: ça commence à me gonfler en faisant les yeux doux et en ronronnant est la porte ouverte à des expériences aux nuances de grey non souhaitées.

Se donner bonne figure ou jouer des zones de proximité à la Inès de la Fressange, c’est asseoir une distance, un statut, mettre en place une position de domination en en désarmant la critique et la « renégociation ».

Tout serait-il, dans l’interrelation et les communications en découlant, qu’objet de statut dominant-dominé?

  • Revenons aux bonnes manières.

Par un mécanisme soit de transfert soit de projection sur le chien, il existe chez nous, humanoïdes associés, une propension à ne pas vouloir qu’ils se sentent le cul, qu’ils se chevauchent, qu’ils sentent le caca des autres ou leurs pipis pour des raisons hygiénistes ou quasi morales. Paradoxalement l’on serait de plus en plus enclin  à supporter qu’ils s’excitent, qu’ils prennent en gueule, qu’ils lèchent, qu’ils se vautrent sur leurs maîtres et partagent leur couche pour de soi disant câlins.  Adieu les beaux principes hygiénistes qui nous font nous laver les dents ou le déclarer, trois fois par jour!!!!!et ramasser le caca sur les trottoirs. (depuis de plus en plus de chiens mangent des crottes de chiens ou humaines). Adieu surtout aux principes de protection de la santé psychique, de la construction de l’autonomie et  de la non dépendance. Développer des activités addictives simulacres de l’attachement et de l’affection devient actuellement l’alpha et l’oméga des « gardiens des psychés et des relations épanouies de nous et nos toutous », et cela bien sûr au nom des principes de nature que seraient la hiérarchie, l’instinct de chasse ou autres et des marqueurs génétiques des comportements. (nous y reviendrons)

Hors les « règles » de composition que l’on s’impose par auto-contrainte, font appel à un mécanisme cognitif fondamental, la capacité de frustration. Pour soi comme pour les chiens cette capacité existe mais elle doit être dirigée, peaufinée, améliorée, décomplexée pour devenir tempérance et ceci dans un but précis, le vivre ensemble. Mais vivre ensemble n’est -il que validation statutaire des positions dessus-dessous, sans ou avec limite, de genre et de couleur?

Ces règles évolutives domestiques sont dénuées de contraintes « morales ». Elles  ne sont que des obligations comportementales centrées, d’équilibre de place et de style partagés, soit de façon obligatoire, déterminée, exogène  pour certains, soit de façon raisonnée, situationnelle, endogènes pour d’autres.

Les règles domestiques répondent donc soit à des codes acquis, appris, « obligatoires » et « intangibles », soit à des règles d’adaptation autonomes à la situation nécessitant une élaboration instantanée.

La configuration et la délimitation des  conduites extrêmes  définissent le comportement médian recherché. Les forces dialogiques de frustration/tentation  permettent de centrer la conduite de « l’individu animal ou humain »  sous forme de mouvements recherchés et ainsi de définir le comportement en résultant  comme équilibré; la recherche et l’obtention de la stabilité entre ces deux forces participent à l’apprentissage de ces positions médianes qui deviennent les normes de socialité.

Dialogique, double logiques concomitantes opposées, délimitant l’élaboration de l’action et sa voie

A  bien y regarder elles sont et ne sont que des règles de coordination spatiale et de  « style » de condescendance et d’utilisation du territoire. Coordination spatiale, comment se tenir les uns par rapport aux autres. Style, façon de s’y tenir; timide, hautain, austère, discret, pudique, joyeux, euphorique, ampoulé, autoritaire, assertif etc.

Elles  portent l’ontologie de la relation équilibrée et de la bonne santé psychosomatique des participants, non pas par le contenu de la règle mais par son mode d’apprentissaged’élaboration et d’intégration. Leur mode d’apprentissage et la construction de l’auto-contrainte qu’elles impliquent portent la contingence d’un équilibre psychosomatique pour les chiens comme pour les individus. Elles nécessitent et offrent les opportunités d’élaboration des relations et interrelations confiantes en offrant les situations aptes à leur construction. Ces situations d’apprentissage incluent l’acquisition  d’un langage commun, la guidance, producteur d’informations claires dont la résultante assurera l’adaptation mutuelle à l’environnement et la sécurisation sociale et affective. Là se trouve la dimension éthique et ontologique d’une pratique d’apprentissage fondée sur le respect de l’autre, l’observation, la négociation, la responsabilité de ne pas penser pour lui, de se mettre à sa portée, d’utiliser des traducteurs pour communiquer (pour le chien la communication posturale), l’utilisation du temps comme variable de croissance de la probabilité de l’action, ne s’attacher qu’au fait observable, la réflexion et la raison. Se mettre à la place de l’autre pour rechercher à lui faciliter l’expérience que la situation lui propose et non lui imposer sa manière d’être et de faire face. Être en capacité de développer l’autonomie, la confiance en soi et la tolérance aux autres de façon réciproque, c’est    évoluer dans un environnement sans stress, observable, analysable et  apte à donner les temps de la pensée propre à chacun. Elles (les règles) ne peuvent se confondre avec leur mode de transmission et la…….relation de confiance réciproque qui en découle.

Pour en revenir au chien considéré comme un nous même aux capacités d’auto contraintes, ce qui est important (mais pas uniquement) n’est pas qu’il dorme ou pas sur le canapé ou au pied du lit, c’est qu’il puisse être apte à construire  ses capacités de frustrations par apprentissage tout en négociant  avec ses « colocataires » de leur utilisation et de leur transformation en règles ou code de bonne conduite.  La relation de pouvoir en découlant est une relation de négociation-coordination et non de domination. Elle sera mise en œuvre au nom de la « sécurité sociale » du groupe par le plus compétent de la situation et du moment que Bateson appellera contexteEliasconfigurationGoffman, cadre. Elle devient une relation de direction, de confiance et de responsabilité du plus apte sur le moins apte et suivant les moments elle peut être inversée. On appellera cela la hiérarchie situationnelle de coordination ou plus justement, entente mutuelle de coordination.

Elle est donc fondée sur un paradigme du vivre ensemble différent dont le premier élément serait guidé-guidant  au lieu de dominé-dominant.

A l’instar de Goffman, si les lieux neutres ne pouvaient être cantonnés qu’à ceux où les interactions se font « sans objets officiels »  résultant de la seule coprésence des individus », ils mobilisent à ce stade la notion d’engagement requis par ce type de relations. Un niveau d’attention, de prise en considération des « uns vis à vis des autres » mais sans exagérations ou lourdeurs. Il s’agit de porter une attention raisonnable à la situation, aux évènements qui peuvent s’y dérouler.  Une collision, une chute, « un clin d’œil », une jupe qui vole, un torse qui se bombe ou un regard qui toise, un pokemon qui surgit et qui fait se heurter deux personnes de sexe compatible où le genre n’a de genre que la « classe », tout en manifestant  une « inattention polie » leur garantissant anonymat, discrétion, loin de notre curiosité et désir de paparazzier leur vie et de « faner » la notre. Nous sommes au spectacle réjouissant de la vie. 

Le parti pris de la construction de la relation par la volonté et  la compétence concomitamment à celui de l’empathie au coopératif et au collectif. C’est à dire rejeté la compétition, la sélection et l’élimination, en caricaturant  la loi du plus fort et de la sélection naturelle, pour choisir comme efficient la loi de la collaboration, de la coopération et  de la construction de l’entente mutuelle voici l’enjeu. Poser comme paradigme la relation équilibrée (le ying et le yang) et rationnellement efficace (la plus efficiente en terme d’énergie, de préservation, de création de vie, de variété et de  développement de valeur) du contrat de grégarité,  non pas seulement comme  éthiquement et moralement « meilleure » , « bien pensante » ou « humaniste » mais aussi comme la plus efficace dans son potentiel d’adaptabilité et de création de « devenir et d’intentionnalité ».

Pour paraphraser Boltansky « l’amour et la justice comme compétences« , les acteurs savent ce qu’ils font. Ils développent des compétences, c’est à dire des savoirs faire, des connaissances, des aptitudes, des habiletés leur permettant la mise en œuvre et la construction de la relation aux autres souhaitée. Compétence du compliment, de l’interpellation, de la flatterie, de la rhétorique, du sophisme, de l’argumentation, de la logique, de la persuasion, de l’éthique et de la morale, de la fougue, de la congruence, de la contextualisation, de l’analyse et de l’orientation, de la pondération, de la vivacité et de la spontanéité, toutes compétences multiples et situationnelles nécessaires dont la tempérance n’est pas des moindre.   Mais ils sont aussi sujets à des « croyances », des formatages de la pensée qui les amènent à construire leurs décisions et les actions qui en découlent de façon téléguidée, influencée et souvent à l’insu de leur plein grès, ils en deviennent tyranniques, obtus, inadaptables et inadaptés. En résumé ils sont sujet des deux, le libre arbitreet l’influence. Ils ont conscience de leur justesse dans la limite de leur capacité d’inférer, raisonner, déduire, induire et réaliser des analogies et des associations d’idées dans le périmètre de la connaissance de leur savoir de référence. Imparfaits, fruits d’erreurs épistémologiques, la confiance en leurs incompétences participent aux stratégies d’évitement du doute. Cette peur du doute a pour objet d’éliminer l’hésitation et le temps de la réflexion.   La peur de la réflexion et la non remise en cause de la loi et de son assujettissement, organisent l’abandon d’esprit critique et légitime la prédestination. La loi du moindre effort mentale empêche de participer à l’aventure de l’accumulation et de la sédimentation des savoirs. La culture de l’autre n’est pas synonyme de  tolérance, au contraire elle aboutit le plus souvent à un  complexe de supériorité. La connaissance de l’autre se construisant à partir d’une description et évaluation des différences à partir de la présupposée connaissance de  soi, se pervertit par un biais méthodologique et épistémologique appelé  ethnocentrisme.   Elle devient alors interprétative de l’autre et elle est sans doute et cela n’est pas son moindre paradoxe, moteur de son irrespect et souvent de la spoliation des racines culturelles et des compétences du monde qui en découlent.  Tirer leçon de l’expérience passée et en tirer les enseignements permettant de rendre prédictif et envisageable les conséquences des situations aux quelles on est confronté, s’appelle science et connaissance et devrait avoir pour but connu le partage de territoire de façon apaisée au nom de la maîtrise de sa vie hors il n’en est rien. La maîtrise du territoire qui s’en déduit s’établit par la main mise d’un groupe dominant dictant « sa loi » et non par l’attrition et l’ajustement mutuel des « groupes » suivant un état apaisé poursuivi.

Lieux neutres ne signifient donc pas lieux sans règle ou absence de règles. Au contraire. L’existence de règles communes, imposées et acceptées par tous régissent les rapports de « grégarité ». Goffman l’appelle « l’ordre » (Par exemple  celui de la route régit par son code. Tout le monde y est assujetti sans distinction. c’est un ordre social. Un autre exemple est celui des comportements dans les lieux publics tel que transports en commun etc..). « Cet ensemble de normes portées ou justifiées au nom d’une morale  régule la manière dont les gens poursuivent leurs objectifs ».Elles peuvent être invisibles (normes sociales de bienséance, de tenue, de civilités) ouédictées par des entités soit domestiques soit institutionnelles et visibles par une signalétique. Elles touchent aussi l’organisation du monde domestique, la distributionde l’habitat en termes de « géographie » (la répartition du territoire) en fonction de leur utilité mais aussi en termes de sémiologie permettant l’ interprétation statutaire de responsabilité, de rôle (l’uniforme). Suivant les moments,  les contextes, elles participent par leur conquête ou leur occupation, aux rituels d’obtention des signes associés aux statuts qui en résultent et aux contre-sens d’interprétation des responsabilités et devoirs que leur occupation peuvent induire. Elles peuvent être enfreintes. Dans ce cas elles font l’objet soit d’une injonction au respect, un rappel à l’ordre et deviennent la justification de l’usage de « violences » qui peuvent prendre le sens d’être soit régulatrice, soit punitive, soit « allocative-réparatrice » (tu vas le payer); celles-ci renforcent et sont un élément de qualification des statuts qui y sont liés. Si elles sont totalement ignorées ou inefficaces dans leur capacité à en obtenir le respect, elles dénaturent et dévalorisent le statut qui y sont liées. Elles décrédibilisent l’émetteur. C’est pourquoi par manque d’efficience ou par crainte, elles sont toujours accompagnées de capacités coercitives qui renforcent l’évaluation des conséquences négatives que leur non respect entraîneraient et les rendent ainsi efficace quant à leur capacité à imposer le mouvement édicté.   Elles (les violences) sont utilisées en référencement soit par un élément régulateur institutionnel  (gendarme), soit domestique (parents), soit auto proclamé ou auto organisé par « dévouement » à une forme et justification de cohésion « sociale » ou de « grégarité ».   « Une résistance au nom de.., un gourou, un apôtre ou un prophète ». Si elles sont dispensables, elles sont une des éléments constitutifs de tout  ordre social. Par contre si elles (les violences) contribuent à sacraliser une identité individuelle par la peur ou par la fascination qu’elles déclenchent, elles ne sont alors qu’outil de « tyrannie ». A ce moment la mythification de la « face » individuelle, de l’honneur des détenteurs et usagers de violence  sacralisent l’ordre social et en font un théâtre de passage à l’acte pervers c’est à dire fondé que sur l’usage de la violence. Sans ordre social, l’individu serait sans valeur, sans existence, sans face. Sans violence sociale l’individu perdrait soit disant la face, l’honneur, la cohésion collective.

La violence de l’injonction et sa pertinence sont confondues avec son intensité, son intérêt et son utilité. Entre l’intensité de l’alarme émise lors de l’approche de la limite, l’alerte, et la signification violente de la sanction au dépassement, il y a un monde  enchevêtré dans les paradoxes de la communication construite autour  de la compétence nécessaire à la prévention du dépassement, la responsabilité, la coordination souhaitable à la situation, la sécurisation et l’assertivité pour déclencher la décision pertinente si ce n’est pour non pas convaincre du mouvement obtenu mais pour valider la relation de protection et coordination  mutuelle ainsi mis en œuvre.

L’ordre n’est pas un modèle stable  structuré aux délimitations nettes, au contraire pour être efficace, permettre l’adaptation, il doit être un modèle  oscillant entre stabilité et instabilité permettant l‘adaptation. Cet état vibratoire permet l’attrition et fait de l’ordre un état  collaboratif, coopératif. Il se peut être fondé sur la peur, la menace, la soumission, le jugement, la rigidité mais alors il se brisera plutôt que d’être malléable. En perdant la fonctionnalité de l’ordre et son corollaire le besoin de désordre, on perd la compréhension et l’opportunité qu’offre toute situation. Le désordre de l’interaction, si déstabilisant, est nécessaire pour faire émerger la réalité souhaitée du moi individuel. La rencontre  désorganise, déstabilise les individus, mais en déréglant l’ordre, elle donne l’opportunité d’en soigner la souffrance et les maux. La normalité déduite par cet ordre en devenir organise le collectif et donne à observer l’interaction qui  construit ce nouvel ordre. La rencontre désorganise. Les individus y participants s’y  dérèglent. Cet espace de précarité, d’instabilité  les met soit en souffrance parce que hors normes, soit en bien-être parce qu’en capacité de produire de nouvelles normes situationnelles et négociées.  La forme qu’elle donne de l’ordre social par confrontation  révèle la « morale justificative » portée par une éthique de la relation. Imposée,  réglementaire, évaluable, auditable, elle est juge et partie,  non  partagée ni forcément nécessaire. D’où une tyrannie subie aux  conséquences conflictuelles entre le moi, le çà (le pulsionnel) individuel  et collectif et le surmoi justificatif, référençant, réactionnaire, immobilisant,  hiérarchisé, catégorisé et invalidant.  Le Surmoi fait référence à l’intériorisation des interdits parentaux, puis sociétaux. Ceux ci sont contraignant,  frustrant mais aussi libérateur, émancipateurs. Moi (Je) suis obligé(e) d’en tenir compte pour rester dans la « normalité ». Me fixer des limites à ne pas franchir. Ou me définir les hors-limites qui deviennent alors des symptômes ou des manifestations de mon « anormalité », c’est à dire hors champs des bons comportements en société. Le comportement médian acceptable devient justifié, symptomatique,  comme norme morale, sociale et comportementale puis comme outil d’évaluation et de pilotage. L’expression d’un conflit inconscient donne généralement naissance à un phénomène de compromis entre le désir refoulé et les exigences de l’instance re-foulante. L’être ou l’avoir humain(e) subit, durant son enfance, un long renforcement  de sa capacité d’auto-contrainte ou de frustration. Cet indispensable exprime son stockage sous l’étiquette  Surmoi. Le surmoi est cette voix en nous qui dit “il ne faut pas”, une sorte de loi morale qui agit sur nous sans en comprendre son origine.

D’où l’importance de la définition « politique » et « en devenir » du surmoi  collectif, forme émancipatrice et intégrante de l’individuel et du collectif.   Le Partage  de territoire de façon apaisée, donne une méta définition du « bon état »  de tout système social et grégaire.  En négatif, elle livre toute la nosologie des symptômes  de sa dégradation aux conséquences  de violence et de destruction.

L’Éthique de la relation du partage de territoire serait: l’acceptation de l’autre dans sa liberté de mouvement  (donc de pensée) dans la limite du respect de la liberté et de la sécurité de mouvement de tous. C’est une éthique de l’attrition. 

Ainsi lieu neutre veut dire territoire  d’attitudes et champs d’aptitudes,  de quant à soi et de statuts. Du statut neutre au statut frelaté de « dominant » –  « dominé », elles nourrissent l’ « ordre » utile qui nécessite des statuts fluctuants et adaptés à la situation. L’ordre utile est plutôt constitué d’attitudes d’apaisement et de tempérance. Égotisme, amour propre et autolâtrie,  vont danser à cœur joie le tango des vanités provoquant autant de blessures narcissiques dont il sera  demandé réparation. En  pourrissant la vie de tous, elles fragilisent au nom de l’égoïsme moteur roi,  le bien commun. Du coq à l’âne en passant par la case lion sans s’arrêter à la case Bonobo!!!

Lieu de la manifestation du processus de civilisation qui détermine et protège notre place et définit nos relations « normales », les règles de grégarité sont évolutives, temporelles, politiques, fruit de volontés, d’éthiques et de projet mais aussi de hasard et d’accidents. Elles produisent ou sont conformes  à des paradigmes d’organisation sociale  qui répondent à un dynamisme propre, une force évolutionnaire.

Par exemple,  la place de l’enfant a changé au sein de la société et de la famille. Nos seuils de sensibilité et de tolérance à la souffrance, à son spectacle et à son utilisation comme outil de coercition, d’éducation ou de persuasion ne sont plus les mêmes, tout comme la place de l’animal comme élément vivant porteur d’individuation. Elles sont le fruit d’un processus civilisationnel porté par une dynamique de réduction des risques de violence « disséminée ».

Les lieux et les temps de la socialité et de la grégarité, quant ils sont portés et justifiés par la volonté de les vivre de façon apaisée dans le respect de l’autonomie et de la libre détermination de chacun, sont fixés par nos capacités à définir et accepter la limite par la coordination « réciproque ». La recherche en commun de la pérennité des systèmes sociaux et grégaires  qui s’y partagent, les territoires en sont l’énergie de « l’ordre ».

Ce que Norbert Elias appelait les « processus sociaux non planifiés » , c’est à dire le vivre ensemble et sa mise en images et en perspectives, ce qu’il appelle la « dynamique obligée de configurations« , imposent leurs lois aux acteurs sociaux.

Aux évènements surgissant, aux aléas des situations, aux imprévus, à l’inattendu, les acteurs dans leur individualité répondent. A l’insu de leur plein grès des « mécanismes invisibles » influencent leur comportement et leurs interactions. Équilibre des tensions, interdépendance, dynamique des relations imposées entre inférieur de statut et supérieur de caste, élévation du seuil de sensibilité, humiliation ritualisée,  processus de distinction,  division des tâches et  répartition des fonctions (…) tissent des liens de subordination-reconnaissanceinstaurant comme juste, naturel et rationnel la structuration des rapports faussés-trichés de domination et d’exploitation.

Une construction situationnelle

Ce n’est qu’au sein de ces lieux neutres, par l’absence des marqueurs de positionnement sociaux, qu’est facilitée la mise en œuvre  de l’auto-organisation du « partage ». Si nous avons un droit et une responsabilité  dans la construction du rapport de grégarité, c’est  par la prise de parole. L’interpellation, la proposition, l’interrogation et la coordination qui en découlent en sont les manifestations induites.  Le temps de la coordination  et  la répartition des responsabilités  nécessitent échanges, communications, compréhensions et négociations. Les mécanismes cognitifs individuels d’observation, d’analyse, de contextualisation, de raisonnement, d’orientation, de communication, de décision et de mémorisation, doivent se fondre dans un mécanisme cognitif collectif et distribué ou chacun doit prendre sa place afin d’assurer une adaptation efficace des systèmes composant la grégarité.  Les systèmes sont constitués d’individus, des « proches » (ex:famille, ou groupe d’amis se baladant) mais aussi des autres, les « éloignés ou hors « limites », « étrangers » (les groupes présents, croisés, mais non connus) dans la mesure de leur cercle d’intégration.

Par adaptation, on entend réaction « pertinente et cohérente »  devant  assurer la sécurité et la pérennité du groupe dans un environnement préservé, sécurisé, non pollué.

La pertinence et la cohérence d’une réaction doit tenir compte de l’équilibre entre pulsion-réaction (réflexe, instantanéité, rapidité), observation, analyse, orientation, imagination, créativité (faire bien pour la première fois), autonomie et type de réponse que nous avons à « provoquer » pour l’adaptation maximisant la préservation du système et de ses parties et la construction de rapports équilibrés en son sein. (la pulsion n’est pas synonyme forcément de morsure ou de réactions jugées contre indiquées).

Toute adaptation situationnelle est une première fois pour les acteurs de la situation.

Toute première fois est un apprentissage et tout apprentissage est une première fois.

Tout apprentissage nécessite une capacité d’apprentissage qui se renforcera suivant le ressenti de son déroulé. Un souvenir positif de l’acte facilitera la capacité de se mettre en situation de première fois, un souvenir négatif  pourra créer jusqu’à une phobie de la mise en situation de première fois, et de là, réduira les capacités d’adaptation de l’apprenti.

Un lieu de paradigmes sociaux organisationnels

En générant soit une économie  de « la reconnaissance des compétences » dans la cadre de la contractualisation du vivre ensemble et de la grégarité soitune administration de la préservation des structures de domination dans le but de la préservation et du développement des profits et des privilèges liés  à l’occupation des positions dominantes, les organisations sociales et leurs principes de structuration et de répartition des charges de « coordination » ou de direction portent  en elles les prémices de troubles psychosomatiques. L’ambiguïté de la structure de domination comme nécessité au vivre ensemble de façon apaisée, est qu’elle trouve sa  justification par une lecture Hobbesienne de la dynamique de l’organisation sociale. Les individus laissés à eux même développent des comportements  agressifs, concupiscents, susceptibles, avides etc. débouchant sur une violence individuelle exacerbée créant de vastes champs d’insécurité.  C’est cette violence subie créant une insécurité et des souffrances physiques et psychiques qui nécessite la création d’un « Léviathan », monstre froid détenant le monopole de la force institutionnelle dont l’utilisation a pour but  de réfréner toutes velléités d’agressivité et de violence entre acteurs.   Le léviathan sera alors  l’état, dépositaire de la force et producteur de la norme. Son ministère se remplit alors en sanctionnant l’écart à la norme et à la règle. La règle édictée sous forme de loi,  définit le niveau acceptable d’attrition entre individus. Distance de contact, de rassemblement, liberté de mouvement, transparence ou occultation de l’intimité, organisation du contact, de la transaction etc.  Pour les chiens elle est visible de façon immédiate et donc analysable comme éléments de « paix ». Par exemple l’imposition de la privation de libertés, des obligations de tenues en laisse, des dés-individuations par interdiction de déambulation, aboiement, contact et autre port de muselière imposés suivant des critères raciaux et de délit de sale gueule. Elle justifie pour le léviathan domestique  toutes les mécanisations comportementales et la privation  d’autonomie dans la confrontation au monde.   (nous y reviendrons). Ces concordances permettent de regarder, observer, analyser, modéliser les deux mondes, humains et chiens et par concordance s’interroger sur la mise en œuvre de nos rapports aux autres. Faire de la frontière poreuse qui nous sépare et  nous unit, homme-chien, l’observatoire  de l’élaboration de nos relations aux autres.  Le chien devient ainsi le révélateur, l’objectivité observable, le sous-nos-yeux, qui nous manque dans la bataille de nos rhétoriques organisationnelles.  L’artefact manquant à un Wittgestein,  « une proposition n’a de sens que si elle peut renvoyer à des faits ». Pour en revenir au Léviathan, ce qui interroge est de faire de la domination et de son corolaire l’autorité, un incontournable à la pacification et à la civilisation. Est ce si simple?  pose-t-on le problème comme il faut?

APARTÉ:  (l’utilisation par Goffman et d’autre sociologue tel que Elias, Lahire, Bourdieu etc  du terme situation n’est pas dénué de sens et de résonance quant à la mise en perspective des critiques des « organisations à domination » ou de « la domination des organisations »  faîtes par les situationnistes,  que ce soit dans l' »Internationale Situationniste », le « traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations » de Raoul Vaneigem ou  la « société du spectacle » de Guy Debord, pour ne citer que les plus connus. En tant qu’instrument et ruse ultime de l’assujettissement (État de soumission pénible, aliénante) le « spectacle » donné à jouer aux foules par les maîtres du casting qui se rangent par rayonnage aux noms évocateurs de spoliateurs, exploiteurs, logisticiens, encadrants, gardes chiourmes, agent de maîtrise, directeurs généraux etc. n’est plus le dernier papier tue mouche composé des subterfuges au vol de nos vies. Par une ruse extrême,  dépendance, addiction , peur et  mafiarisation deviennent les moteurs de nos servitudes subies et déterminées. Renommées marketing, PIB, croissance, courbe du chômage, flexibilité, employabilité et réformisme de tous crins deviennent les arguments rhétoriques les plus indolores et performants, justifications à nos vies délétères. L’utilisation de nos forces vives et de nos imaginations aux services des détrousseurs et profiteurs  accrochés à leur position dominante de pouces pieds léchés par les vagues de la capitalisation et de la corruption de nos individualités est obtenue grâce à la force d’attraction de nos addictions aux drogues dures mais légales auxquelles on se soumet volontairement par paresse, manque de curiosité et perte de sens critique. Effet ventouse du sucre lénifiant de la mal bouffe, de la nicotine accrocheuse des Philipp Morris ou du cacao frelaté à l’huile de palme de nos tartines obésifiantes. Pimentés au voyeurisme abscons de nos petites misères, starifiés du selfie, assaisonnés à la saturation des technodanses et autres recyclages de bruit  inondant nos « moments » de tempos hypnotiques et décérébrants ou accompagnés par les sniffées de cames désinhibitrices à la légalité douteuse mais à la libre circulation avérée où l’offre et la demande, en nous faisant flirter avec l’interdit et la transgression bon marché, nous offrent pieds et poings liés à l’abandon de nos âmes et de nos corps désirant, nous rampons. Regards ne portant plus  sur l’horizon  ni aux corps étoilés, aux échos des pseudos critiques sociales généreusement mis en musique aux rythmes des samba, blues et autres salsa issues des mélopées anti douleur des asservis, briques élémentaires des palais des pouvoirs,  on  nous agrémente de chasses aux pokemons, d’excellence, de développement durable, de gagnant gagnant, de mise en scène d’écoute et de décisions participatives et de tous les derniers avatars de la « manipulation totale ». Par la colonisation de nos esprits endeuillés de la curiosité et de la joie nous sommes soumis à la maltraitance, maltraitant nous même. A l’instar du « client roi »,  la « qualité totale, le kaïzen, l’excellence » et autre « modernité durable », les dogmes rhétoriques de nos chaînes invisibles qui  sous  les principes de bienpensance, de rationalité et d’individualité produisent les paradoxes de  l’abandon de nos libertés de mouvement, de pensée et du bien faire, nous font bourreau et victime consentante au même titre que la terreur, la  peur et la délation.  Là où l’appauvrissement de la variété du monde et la dissimulation des conditions de sa production nous  dirigent vers les HUB de notre avilissement nommé centre commerciaux, « grande » distribution et abandon de nos identités en kit, le consumérisme de produits désenchanteurs et frelatés devient le nouvel évident ou la date de péremption est le dernier lien aux temps qu’on nous vole. Les dégouts de soi qu’ils engendrent ne sont plus combattus au nom de la santé mentale, du libre arbitre, du respect et des valorisations des différences créatrices mais au contraire sont entretenus au niveau de la mécanique et de la carrosserie par la caste des garagistes de « l’âme » et du bonheur à tous prix. C’est à coup de psychotropes, de stupéfiants  et de cure de culturisme de l’égo, qu’on nous vole notre parole. Le  maintien dans une servitude dont le refus est notre plus grande faute morale condamnable, se somatise en burn-out, dépression et suicide pour les plus conscients, chômage, violence conjugale et alcoolisme pour les plus méprisés. Au nom de nos droits à avoir nos temps de cerveaux disponibles aux conditionnements consuméristes, l’accès à ces nirvanas prisons de l’âme et amputation de nos bonnes ou mauvaises consciences nous sont autorisés en échange de l’abandon total de nos capacités discriminatoires, de nos temps d’initiation, d’imprégnation, de sédimentation et d’intégration qui nous donneraient conscience et aptitude à une vision périphérique du monde. Content d’être le noueur de la corde qui me pend, je la paie, elle et son nœud, au cordelier qui m’emploie. Je me la passe au cou tout en le remerciant. Le même fournit le chapiteau et les strapontins, produit le spectacle, fait payer le public pour voir le pendu. Il s’assure par une préemption  de ma part sur la recette,  le dédommagement des frais engendrés par cette mise en scène expiatoire. Évacuation et traitement par incinération ou ensevelissement des détritus de mon corps mort compris.  

Dominant de robe, de bourses, d’armes, de etc se pose la question: la domination est elle un état de fait ou une pathologie?

la parole, la langue, le langage.

Pour Barthes, la langue, comme performance de tout langage, n’est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement  fasciste car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire et en obligeant à dire c’est obliger à réagir mais pas de façon simple, mais de façon conforme. Ce n’est pas une obligation à la réaction, l’adaptation, la proposition de mouvement, c’est l’obligation à la conformité. 

Le langage empêche de penser la réalité de la domination. Faire du pouvoir  un dogme, un fait de violence, institué en fait de croyance et d’adhésion pour finalement le transformer  en fait de légitimité et de justification à abuser d’autrui. (Barthes) Est ce si simple? Ce n’est pas le langage, car il peut être aussi émancipateur,  c’est la parole utilisée, dévoyée, désenchantée, rhétoricienne qui empêche de penser la réalité de la domination en la maquillant. Pourquoi? Parce que la parole ne devrait avoir en soi aucune réalité autre que sa fonction d’accompagner l’intention, essence  de la coordination nécessitée par la volonté, l’intentionnalité du partage de « territoire » de façon apaisée.  Elle doit s’émanciper de sa duplicité, de sa capacité d’assignation et de tromperie.

la langue par ses codes, leur maîtrise ou méconnaissance,  se nourrit et s’enfle de verbiages et de paroles. Infatuation du discours par la place d’où on le tient, violence symbolique du mot et de sa rhétorique (Bourdieu), légitimation de sa critique et prise de pouvoir par l’élocution, sophisme et reformulation par néologismes, analogies, figures de rhétoriques, elle porte la transcendance de l’ordre sur le désordre, du bruit sur l’information, de l’assertif sur le modeste, de l’occupation de la place sur l’absence de place. Mais elle porte aussi et c’est son paradoxe, par la liberté d’utilisation de  la prise de parole, son affranchissement comme objet d’assujettissement. Elle  devient alors outil de  la déconstruction de la domination.   L‘assujettissement à l’onde, à la corde qui transmet des formes informationnelles  nous lient en réseau de perception, d’analyse et d’échanges. Soit cela nous autonomise et nous individualise, soit cela nous contraint par contention, nous prive de liberté,  nous dé-personnifie.

La corde est soit un objet de transmission d’information, une onde, soit un objetde contention, de privation, une attache. Une laisse est soit un outil de communication instrument possible d’émancipation, soit une entrave, outil de suppression de liberté

Soit elle nous relie, soit elle nous efface.

l’isomorphisme symbolique est donc total entre le monde du chien et nous.

Le mot

 Violence : »contrainte exercée sur quelqu’un pour l’obliger à faire ce qu’il ne veut pas ». Ainsi la langue a-t-elle à voir avec la violence selon un usage quotidien et inaperçu. Cette langue dont Barthes parle comme s’il n’y en avait qu’une et comme s’il ne fallait en parler qu’au singulier pour ne l’entendre que comme universelle, que comme un universel portant en elle la violence, est plate, et ainsi devient un universel d’état d’une réalité figée. ( la violence est un tout embrassant toute la langue en tant que langue, la réalité observée ne prenant sens qu’à travers elle, la limitant, l’amputant et la rendant, ainsi appauvrie, dangereuse et létale)    Cecile Voisset-Veysseyre. Violence dans la langue: le cran d’arrêt vu par Roland Barthes. C’est la parole comme « mise en images » de la réalité. C‘est à  partir du discours de l’image décrite que la réalité prend forme par l’utilisation du langage et des sens qu’il véhicule, des compréhensions conflictuelles qu’il induit. Sens qui ne se fabriquent qu’à partir de l’utilisation des mots et des réactions qu’ils engendrent.  Le mot qui tue au même titre qu’il enchante. 

«La langue est une institution, un corps abstrait de contraintes; la parole est la part fugace de cette institution. L’individu  la nourrit, l’enrichit, la modernise à travers l’expérience de sa mise en bouche. Il actualise le sens et les formes des nouvelles combinaisons de phonèmes constituants les signifiants pour les futurs besoins de lacommunication; « la langue est issue de la masse des paroles émises et cependant toute parole est elle-même puisée dans la langue ».
 

Roland Barthes se demandait si tout ce qui existe d’humain ne passe pas toujours par le parler : « La parole n’est-elle pas le relais fatal de tout ordre signifiant ? Mais la parole n’est pas une platitude de signes. Ce sont des tons, des émotions émises, un débit, des accents et des mises en relief. Ce sont un accompagnement d’intentionnalité et d’élaboration de conscience. C’est la construction d’une géographie , d’un territoire partagé.

D’où la nécessité d’une sociologie de la prise de parole.

Habermas « agir communicationnel » et « sociologie et théorie du langage ».

La parole comme lien est indispensable pour vivre socialement. Le lien comme la corde qui nous lie ou qui nous relie tel le fil de la toile du réseau relie tous ses nœuds entre eux sans que tous en aient conscience autrement que deux à deux. La corde comme la laisse ou la laisse faite en corde est objet de limitation de mouvement ou objet d’émancipation. En transmettant l’information à partager par l’onde qui s’y propage, elle nous préserve en nous guidant mutuellement vers le lieu où la « sécurité, la protection du lien vital et affectif, doit nous entraîner ». A moins qu’elle nous attache à l’égoïsme produit par l’auto centrisme du « à l’autre bout du bout ».

Est information tout ce qui en étant émis provoque le mouvement et abaisse  l’incertitude dans laquelle se trouve la situation du récepteur.

Entouré de 150 chinois, je n’ai jamais appris leur langue,  n’ai jamais été initié par la pratique de table de concordance et de traduction, je n’ai jamais découvert la pierre de rosette. J’entends des borborygmes, des bruits, je vois des grimaces sans sens. Tout d’un coup j’entends frigidaire, canal plus, Teddy Riner. Je tends immédiatement l’oreille et  me rapproche de cette source d’où il me semble couler de l’information, même si elles ne possèdent que peu de sens. L’information est à l’origine de mon  mouvement de rapprochement.

Le bruit provoque trois comportements concourant à des stratégies de « défense » qui s’expriment par des attitudes:

  •  de soumission plus ou moins fortes pour apitoyer et provoquer des sentiments d’apaisement,
  •  d’agressivité passant du « ronchon de mauvaise humeur » jusqu’au passage à l’acte de l’agression physique,  violence pour « faire le vide autour de soi » et chasser le bruit (coup de poing, morsure)
  • de mutisme, neutre, rendant imperméable à tout, afin de se rendre intangible,  disparaître et se rendre invisible

La violence est l’enjeu de notre socialité. Si elle nécessité une théorie de la conscience (au nom de quoi j’agis et le nécessaire asservissement qui s’y justifie) pour désinhiber  son utilisation, une théorie de la communication abordant les interactions et la nécessaire compétence à mettre en œuvre pour obtenir la  coordination appropriée, le bon ajustement pour le partage de territoire « de façon apaisée » et l‘inhibition à son utilisation qui en découle, est une nécessité.

Pour tenir, maintenir, contenir, ordonner, la question est:   tout acte d’ordre est-il un acte de violence? tout acte de parole est-il  un acte de violence? tout acte de parole est-il un acte d’ordre?**

La violence dans ce cadre, est d’employer ce terme  comme inhérent  à la parole. La parole n’est violente que lorsqu’elle réduit notre interprétation du monde. Quant elle en empêche l’émancipation et qu’elle trahit l’intention qui nous y fait baigner. Lorsqu’elle est accompagnée de brutalité dans son besoin d’être comprise et accompagnée, notre parole devient tyrannique et inique. Quant elle est inaudible, sourde, elle nous enferme dans la peur, la crainte, l’anxiété. La parole en devient alors bruit, nuisance, anxiogène.

Que ressent-on dans l’échange de paroles, quel risque encourt-on? physiquement, quelle amputation, quelle perte d’intégrité est en jeu? l’échange de parole n’est pas forcément joute, la rhétorique utilisée, la dialectique choisie n’atteint, ne touche l’autre qu’en lui faisant perdre la face, l’honneur, en le ridiculisant, le décrédibilisant. Ces batailles rhétoriques au moyen âge, s’appelaient des disputes et donnaient lieu à des joutes verbales au sein des universités. A cette époque leur but était de trancher des points de vue doctrinaux. L’aboutissement  de ses disputes pouvaient  être des accusations d’hérésie, d’apostasie, d’hétérodoxie etc. et les conséquences pouvaient en être redoutables, douloureuses si ce n’est le plus souvent fatales.  Mais la prise de parole n’est pas que « disputes ou joutes verbales ». C’est aussi négociation, entente, avertissement, préconisation ou injonction salvatrice. La perte de face n’y est pas systématique. Si elle est ressentie, elle n’est qu’une blessure narcissique due à  une déclassification qui ne touche que celui qui croit au classement. Elle est quand même une des causes principales d’agression physique et psychique.

Les autres causes de querelles sont la   rivalité, la défiance et la fierté pour Hobbes. La prévention de l’acte de violence pour le gain, la sécurité, la réputation. Sécurisation, je tape avant l’autre, préventivement avant qu’il ne soit trop dangereux, je minimise ainsi le risque d’agression. La vengeance fait  partie de la même logique. La rivalité, je suis égoïste, envieux et je ne peux ni ne veux me « frustrer ». La réputation, le ridicule, la perte de face déclenche l’hydre de ma colère et de ma violence à l’encontre du  provocateur. Çà marche très bien et cela a donné de très belles pièces de théâtre Shakespeariennes, mais surtout des hécatombes, des morts en pagaille et une « dévirilisation » de la société corse (je vais me faire tuer, c’est sûr).

Si la violence est une « contrainte exercée sur quelqu’un pour l’obliger à faire ce qu’il ne veut pas », tout acte de « mouvement », de « déplacement », d' »ajustement » à l’autre ne sont pas systématiquement des abus de pouvoir et le fruit de violences subies. Toutes interactions ne sont pas que des actes de contrainte ou de manipulation. Elles sont  aussi des actes d’autonomied’individuation. Ne peuvent-elles pas être aussi envisagées comme des actes de collaboration, d’ajustement, de complémentarité par attrition.

Toute adaptation à une situation (contextualisée) nécessite la coordination de mouvement des acteurs, soit de façon synchrone et  harmonieuse soit de façon heurtée, désordonnée. L’ajustement nécessite et implique des frottements et de la consommation d’énergie. Il est  soit efficace ou  inefficace.

Un acte d’ordre est un acte qui réduit l’incertitude d’une situation en spécialisant et ordonnant les éléments de celle-ci, en les nommant. En les délimitant, les précisant, les définissant c’est à dire en  les objectivant, l’acte de parole ne renforce  pas l’adaptation à une situation, il renforce la réactivité et la pertinence de l’ajustement. Une rigidité peut être les prémices à une rupture, un accident, à la perte de cap. Une assertion peut être la nécessité à une action effective et tout du moins juste par la latitude réduite qu’elle laisse à la négociation. Mais une tyrannie réfute toute latitude de remise en cause de l’injonction. Elle est le  principe fondateur de l’erreur de décision.

Tout acte tyrannique d’ordre  se  justifie seulement au nom de la protection et de la sauvegarde? N’est-il qu’oppression? N’est-il pas utilisé surtout que comme  acte de domination psychique, d’écrasement et d’annihilation de la volonté et de l’autonomie? Y-a-t-il alors un ordre bon ? Une violence bonne. Le pompier qui vous ordonne de sauter dans ses bras pour vous sauver du brasier et vous arrache de votre place sans vous laissez la moindre chance de protester, effectue un acte violent, mais bon. Mais cela ne justifie pas  la violence, cela justifie l’intensité de l’assertion et de la détermination. Cela au nom de la compassion et de la responsabilité.
Cette intensité se module en fonction des facteurs contingents de l’urgence, des capacité d’anticipation et d’évaluation des conséquences et de la mise en danger des protagonistes de la situation. Du point de vue des intervenants, la vision ne pouvant être globale, un angle et une profondeur de vue peut révéler des dangers insoupçonnables pour certains mais néanmoins réels.   La confiance en l’autre devient alors le moteur permettant de s’abandonner à l’injonction, de s’y conformer ou de s’y adapter au mieux.

Pour tenir, maintenir, guider, amener, la question devient: tout acte d’ajustement est-il un acte tyrannique? Non. Mais tout acte de violence même symbolique  n’est pas nécessaire à un ajustement mutuel. Sa réactivité doit être obtenue par la confiance construite dans la relation. Exploiter les zones temporelles de négociation, d’approbation mutuelle, permises par l’urgence de la situation, aboutit à construire la confiance dans le point de vue de l’autre et sa capacité de guidance circonstanciée.  Facilitant ou produit de cette construction, la complicité, l’amitié, la responsabilité, le respect et la reconnaissance en seront les manifestations.  L’empathie, la solidarité, la sympathie,  la reconnaissance deviennent ainsi les moteurs de  l’entente mutuelle. Ce que Simone Weil nomme amitié, ce sentiment d’amour pur qui se situe au delà de l’intérêt, du désir et du besoin peut-il être vécu par  micro phase, par situation, de façon éphémère et contextualisée.

L’efficacité ou l’inefficacité de l’adaptation ne se mesure pas à l’harmonie du mouvement, la beauté ou le style, elle se mesure à l’aune de la préservation du système, la cohérence, la congruence, l’économie du mouvement et sa pertinence dans le temps. La recherche de l’interaction  juste, économe, parcimonieuse d’énergie  est le fruit du perfectionnement continu et du maintien  des acteurs dans leur capacité à être attentifs, capteurs sensibles, émetteurs compréhensibles, traducteurs, récepteurs compréhensifs, pertinents dans leurs décisions etc  autant de gages d’efficacité et d’efficience. La beauté des gestes, la surprise, l’étonnement et la poésie qui l’accompagne, l’émotion au spectacle vivant de l’intelligence, de l’autonomie, de la complicité et du plaisir de l’interaction  sont  des facilitateurs de la mémorisation  et du renforcement cumulatif des compétences. Le geste minimum, l’épure, la juste adaptation, l’attention au détail sont gages d’efficacité et d’efficience.

Le plaisir qu’on en retire est une compétence à observer, de la capacité à en prendre conscience le plus pleinement possible et à le célébrer.

Tout adaptation endogène (des sous systèmes composant le système)   d’un système social est  provoquée:

  • soit par une coordination « pilotée », »dirigée » par le pilote du système.
  • soit  par ajustement mutuel des acteurs,
  • soit par automatisation et standardisation de réponses à des « évènements ou obstacles types »,
  • soit par des répartitions de compétences standardisées à partir de résultats recherchés répartis pour chaque acteurs. (Mintzberg)

Tout acte de commandement n’est-il pas dans le cas de la « sclérose » d’occupation du poste de pilotage,  l’antonymie de l’adaptation?  et l’automatisation de la réponse à des stimuli types,  faite et justifiée par la volonté d’obtenir une organisation appliquant une coordination standardisée mais réactive et donc rapide, n’est elle pas la rigidification d’un corps social s’arcboutant sur des frontières invisibles délimitant ses zones d’incertitude et renforçant ses peurs chroniques de la nouveauté et de l’extérieur.

La violence en tant qu’universel est immanente au vivant, elle est donc aussi  un fait humain, une forme particulière de l’expression des rapports humains, rapports soi disant de nature, au même titre que la tendresse . Mais est ce pour cela une ontologie de l’expression des rapports humains tel qu’un Mandevielle, un Hobbes l’affirme. Pour  réguler les soifs concurrentielles égocentriques de plaisir et s’en préserver les sources et les ressources, la violence, dés-apaisement du partage de territoire, est un outil de souffrance.   C’est comme telle qu’elle embrasse le concept global des conflits  possibles, dont l’élément de rupture, l’agression,  a une tendance à s’épanouir aux extrêmes. A son paroxysme, l’extrême ne se traduit pas que par la guerre mais  par la façon de la faire. Ce qui pour Clausewitz, n’appartient pas au domaines des arts, des sciences et des techniques mais à celui de l’existence sociale, consubstantielle de notre « socialité » réduite à des conflits d’intérêts se régulant par la négociation, l’échange, le commerce. L’échec de ces régulations, amène au règlement de ces conflits de grands intérêts par le sang.  Le politique est alors un commerce à « grande échelle », la guerre un moment décisif de la totalité des conflits humains, donne sens à la vie et à la mort de la société et de sa conscience politique par son contenu « commercial » et « intéressé », économique et social. La politique est ainsi une fonction intérêt dérivée de la socialité, d’un monde d’appartenance et de catégorisation, une poupée russe de la pensée de l’autre à partir de son étrangeté. Par le fait, le rejet de l’autre devient le ciment substitutif à notre conscience du besoin d’attrition aux autres comme constitutif de nous-même. Par échanges de vues non pas d’intérêts et d’égoïsmes mais de partage de sens et de définition de ce qui permet de décrire ce qui nous entoure et par reconnaissance de l’unicité de l’autre au même titre que nous-même, la compétence d’attrition, de la prise en compte de la complémentarité situationnelle de l’autre et du respect des limites d’usage territoriales en découlant, devient le moteur de la coordination mutuelle et de l’adaptation à l’incertain. Et ceci à l’encontre de la réduction de la dimension des interrelations individuelles à des régulations de conflits d’intérêts et des règles qui en découlent favorisant leur mise en œuvre de façon sécurisée. La violence serait la forme, ultime  signe de résolution de conflit   dont l’intérêt est immanent aux rapports humainsqu’ils soient de classes ou de jouissance. La gestion ou l’administration des conflits, des rapports  de dominants et de dominés, dirigeants – dirigés, ont pour rhétorique la dialectique de l’ordre et du désordre, de la sécurité et de la sécurisation, de l’échange d’intérêts et de la prise d’intérêt avec pour couperet légitime et ultime l’utilisation de laviolence physique, paroxystique des violences symboliques et dont le fruit unique est l’inéluctable asymétrie nécessaire au rapport du plus fort au plus faible.

La définition de la violence se fait à partir des buts recherchés lors de l’utilisation des moyens qu’elle nécessite par son déclencheur,   imposer à l’autre sa volonté. Que l’on appelle celle-ci,  vision des choses, valeurs, règles etc. le but de la violence est d’abattre suffisamment son « adversaire » (même si c’est son fils), annihiler sa résistance, afin qu’il exécute « notre » volonté. Roi du monde, omnipotent et omniscient, nous sommes, chaque fois que nous utilisons la violence, hors du monde partageable, communautaire, consensuel. L’attaque ou la défense si elles n’ont pas la même cause, ont le même effet, la volonté d’annihiler l’autre. Dans l’utilisation de la violence, le côté « moral » tel que la légitime défense qui par l’attaque subie nous oblige de façon « inévitable » à réagir au nom de la préservation de notre intégrité, a de toute façon pour but « d’éliminer » l’autre, de l’arrêter, de le décourager  et si possible à jamais, en lui  faisant subir un acte de violence réciproque, proportionné à sa  volonté de faire plier l’autre  en retour. L’acte de violence est gradué, ne se traduit pas toutes les fois par la mort de l’autre. Souvent il s’interrompt lors de l’abandon de la volonté de résistance et par l’obtention de la « coordination » imposée. Mais  il perdure souvent au delà par jouissance. Jouissance au spectacle de la souffrance subie et de la douleur  imposée, le plaisir sadique de la torture, de faire souffrir pour se rendre maître, omnipotent de l’autre, de le « chosifier », le déshumaniser au sens littéral, lui enlever figure humaine en l’abimant, le détériorant, le mutilant. Elle devient alors unepathologie sociale, un cancer social qui est un développement sans interruption, une prolifération sans fin des cellules de l’agressivité, porteuses de la jouissance de la souffrance de l’autre et du sentiment de toute puissance.

L’oxymore violence – protection traduit une erreur épistémologique sur l’interprétation de ce que l’on voit mis en œuvre et de ce que l’on veut voir aboutir. La violence en tant que forme d’une expression qu’elle soit orale ou physique est une échelle de grandeur, une extrémité possible d’intensité, partant de la basse à la haute, l’expression d’un désir et  d’une frustration à se faire entendre ou comprendre. Elle n’est en aucun cas une fin en soi mais constitutifs de soi. Sauf à être le symptôme d’une pathologie comportementale « sadique » ou « sociopathologique » ou à être l’expression ultime d’une névrose de l’estime de soi et de la rancœur, l‘acte de violence de par son intensité se trouve faire partie d’une négociation entre protagonistes. Il est le fruit d’un processus  de renforcement  progressif des signaux formels dont l’intensité définira leur charge d’incompréhension et leur risque de ruptures.

L’acte de violence qu’il soit d’attaque ou de défense, préventif ou réactif, par le geste ou la parole, persuasif ou indicatif, doit être réalisé avec compétence pour être efficace. Nécessaire dans sa réalisation il peut être vu comme un acte d’attitude, de comportement, vif, tranché, un acte d’expression qui se définit alors comme un acte « frontière », caractérisant une limite, une ligne à ne pas franchir, un espace d’enjeu de négociation une capacité permettant la tolérance.

Il se confronte alors à nos compétences à émettre et à comprendre les signaux de basses fréquences de négociation et de définition des limites afin de faire de l’échange de sens et de signification, non une dispute mais une complémentarité à nos visions du monde, à en enrichir la compréhension et à en déduire notre coordination mutuelle apaisée.

Le lien social, administration des intérêts, de leurs échanges et de leurs négociations marchandes, doit s’émanciper de la cruauté de la violence  « grégaire », des trahisons, des infidélités et des dérèglements des relations de confiance qui garantissent la sécurité des échanges. (Boucheron, conjurer la peur, Sienne 1338);  Tout rapport   dominant-dominé serait ontologique à toute organisation sociale et à son administration. Tout pouvoir deviendrait un enjeu de lutte et de conquête de ses signes de détention. La tyrannie qui en découle utilisera les mêmes moyens de coercition et de violence qu’ils soient mis en  œuvre au nom du sacré, du laïc, de l’égalité, de la liberté, de la fraternité, de l’appartenance, de la tradition, de la lignée, de l’origine etc.  Modes d’accession, rituels de lutte, la justification de sa poursuite au nom du bien commun et de principes de justice, mises en scènes et comédie du mensonge, n’empêche pas le spectacle de la perversion totale de sa conquête et de l’enjeu d’ego qui s’y joue. La propension à céder aux sirènes du désir narcissique  de puissance, de jouir de d’assujettissement des compagnons de situations, de   placer sous le joug  les individus sans autre forme de besoin  que le spectacle de leur perte d’autonomie, en faire des marionnettes   sans volonté ni intentions autres se soumettre au diktat de l’obéissance injonctive,  apparaît alors comme une pathologie psychosociale.  Le politique n’a  alors comme objet que la tactique d’accession aux places de pouvoir. L’enjeu de démocratie  aura pour objet  de maintenir une accessibilité suffisamment facile  pour assurer un renouvellement potentiel aux grands fauves-fous  qui se repaissent de ces détentions tout en étant suffisamment difficile pour  les protéger de leur déperdition possible en organisant leur inaccessibilité.

L’ apriori de immanence de la structure dédiée au UN, PREMIER, dont découle l’administration des strates de domination – soumission et des lieux  de l’individuation et de l’autonomisation, sclérose, au nom de la sécurisation des rapports d’intérêts  et du bien commun,  les comportements sociaux et leurs normes « morales » par des injonctions paradoxales niant et niaisant les volontés de coopération, d’entraide et de répartition des tâches de coordination et de production.

 Assurer l’ordre au nom de la sécurité, contraindre au nom de la sécurité, s’abandonner aux volontés de l' »élite » comme éthique de la sécurité, de sa protection et de celle des autres. Croire en l’élite et à son mythe, voilà le « naturel », le « rationnel » et le « sacré » réunis  dans une sainte trinité de l’alibi.  L’idéologie n’est elle pas la conceptualisation des changements des modes de « marquage » des élites et des modes d’appropriation de leurs symboles de reconnaissance. Passant du sacré au magique, de la détention du sabre à la thaumaturgie (réalisation de miracles), de l’utilisation paroxystique de la violence  à l’imposition des mains pour guérir les écrouelles, de l’usage de la rhétorique et du votes à mains levées à la promotion au mérite par concours ouverts a tous ou par tirage au sort,  les modes de légitimation de l’élite se succèdent dans un cycle de renouvellement des supposés rituels de reconnaissance.

Le lien. tenir, contraindre, guider.

Est dominant celui qui  a les 3 A.

.Agressif     Avide    Avare   berk berk berk

Si la domination est une fin structurelle, un état « d’ego », le miroir de Narcisse et non une fonction remplissant le rôle d’outil, d’énergie ou de moteur de l’adaptation sociale, c’est qu’elle est une cause de dysfonction sociale dont le symptôme est  l’agressivité et la souffrance.  En calcifiant ce que la domination devrait être, c’est à dire un muscle au service du mouvement, la structure « hiérarchique » osseuse arthrosique qui en découle,  devient paralysante, handicapante, ankylosante, produisant douleur, perte d’équilibre et chute du corps social.

On ne peut ignorer dans la « critique de la domination »  l’axiome qu’à toute situationcorrespond une place de l’un vis à vis de l’autre qui se répartit uniquement sous trois formes de positionnement: la position 1 ou première, la position 0-0, neutre ou en côté à côte, et la  position 2, seconde ou dernière. Chaque position correspond à une fonction, un rôle, une répartition des « responsabilités de pilotage et d’exécution » au sein du système formé de ces éléments avec pour enjeu l’adaptation à effectuer ou la coordination à mettre en œuvre.  La une correspond à celle détenu par le pilote, celui qui décide, dirige et que l’on suit, à qui l’on obéit.  La deux correspond à ceux qui exécutent et mettent en œuvre le mouvement décidé. La position 0, la neutre, correspond soit à ceux qui sont témoins, extérieurs au système, qui assistent à la manœuvre soit à ceux qui co-pilotent tout en co-réalisant, c’est à dire ceux qui s’ajustent réciproquement dans un mouvement coordonné par entente mutuelle que l’on pourrait nommer « complicité », « collaboration », « entraide », « coopération ». L’ordre de répartition des fonctions de pilotage et d’exécution que l’on appelle hiérarchie ou structure « hiérarchique », quand elle est envisagée comme propre à une situation, est délimitée par la durée de celle-ci. La structure d’ordre y sera évolutive et alternative. Elle se définira  en fonction d’un processus de détermination et d’identification du plus compétent à assumer les fonctions de direction dans un moment donné. La situation de l’action se définit par son contexte, ses enjeux, les objectifs poursuivis et les caractéristiques des tous les éléments y « participants ». Les processus d’émergence et d’identification des plus « capables » peuvent s’optimiser grâce à la mise en œuvre de marqueurs de reconnaissances d’aptitudes (uniforme, titre etc) ou par des rituels, sortes d’examen de passage, établis en fonction des enjeux d’adaptation (bras de fer, duel de mots croisés, tirage au sort etc),  soit par des compétences  cognitives, individuelles et collectives de négociation. Ceux-ci passent par d’abord par l’observation, puis la prise de parole, l’interrogation mutuelle, se caractérisant par l’attention, la description, l’argumentation, la rhétorique, l’éloquence, l’écoute, l’intérêt, la motivation, la fluidité du discours,  l’assertion, le doute, la discussion, la polémique et l’échange. La conclusion en sera l’engagement réciproque de guide et de suiveur.

Quand la  « hiérarchie »  est envisagée comme une structure propre à des protagonistes, une organisation, un système social , elle est établie, institutionnalisée comme une fin en soi permanente. (Un régiment avec son colonel, ses capitaines et ses bleu bites). Elle est alors propre à toutes les situations vécues et à vivre, elle est endémique, persistante, sclérosée et sclérosante. (le régiment défilant aux ordres du colonel et rentrant dans l’eau jusqu au genoux….jusqu au cou..et… glou… et ….glouglou).  La « versatilité » hiérarchique ne peut alors être mise en œuvre que par la volonté du « sommet » qui détient, seul, le  pouvoir  de déléguer le rôle de « pilote de la situation » à celui qu’il estime être le plus apte, compétent, sexy, lèche cul etc. ( népotisme, favoritisme, harcèlement, concupiscence, promotion canapé, bureau, chaise longue, prie dieu et confessionnal font partie des rituels de révélation des compétences mais pas que parait-il).

On voit bien la difficulté ontologique du choix du guide et de la direction. Le choisit-on pour la destination qu’il propose ou pour sa capacité à la déterminer ou le choisit-on pour sa capacité à coordonner, à y parvenir ou à se faire obéir. Se faire obéir est-il une fin en soi ou l’atteinte de l’objectif est-elle prioritaire sur la forme d’y accéder. Le choisit-on en dehors de toute écoute et réflexion, sur sa démagogie, ses mensonges par paresse et manque de courage?  ou sur sa stratégie unique de volonté de détenir la place du pouvoir et l’obtention de ses ors. La meilleure direction n’est pas une direction,  mais la direction assumant la maximisation de pérennité et de satisfaction. Mais comment la déterminer pour le bien de tous? si ce n’est si tous participent à sa détermination et aux choix de sa mise en œuvre tout en apprenant à en déléguer ou à en assumer la direction.

Cela implique le développement de compétences de communication, d’échange, de délégation, de résistance, d’abandon, de confiance, de responsabilité, de vigilance et de décision.

L’ordre établi et la hiérarchie qui en découlent ne peuvent être que situationnelstemporaires, correspondant à la situation et au contexte, sans enjeu d’égo mais avec l’éthique du service et de la responsabilité.

L’ordre établi des rôles tenus au fil du temps donne lieu à des jeux d’acteurs aux attitudes réparties en trois familles morphotypiques définies en tant queDominationNeutralité, Soumission qui  ne sont pas congruentes avec les structures portant le même nom. Attitude et structure si elles emploient les mêmes qualificatifs ne se réfèrent pas au même niveau. Exemple: une structure de domination peut être fondée sur des attitudes de soumission, tel que l’inertie, les yeux doux, l’empathie, la séduction, l’attendrissement, la compassion, la pitié etc. qui bien utilisées permettent  de coordonner son vis à vis et donc de lui faire « subir » un acte de domination ou un état de domination. (exemple: le chantage affectif). Une attitude de « soumission » peut laisser la place subitement à une conduite « agressive » ou « hystérique » de manipulation. Elle peut prendre la forme de caprice évoluant de la trépidation jusqu’aux coups et autres manifestations colériques destinées à obtenir ce que l’on souhaite en instituant un rapport de menace et de peur.

Si l’attitude est une position du corps guidée par l’intentionnalité, elle est information.Elle est orientée par la perception d’une situation, la volonté et le but de l’action que l’on poursuit. Elle est modelée par l’expression posturale  de la sensibilité que l’on est capable d’exprimer (stature, voix, gestes etc.).  Elle donne des indications sur l’état de santé, de force, de faiblesse, sur le caractère doux ou violent, mou ou énergique que l’on montrer ou que l’on ne peut cacher.  Elle est la manifestation de sentiments ou d’émotions que l’on éprouve ou que l’on travestit. Elle est de toute façon une « indication » que l’on donne et  en tant que telle, elle est versatile, instable, éphémère mais mémorisable. L’attitude est  un élément de la communication au même titre que la parole, la phrase, elle fait partie du  langage. Elle accompagne le message au niveau visuel, auditif, stylistique, elle transmet les émotions qui donnent sens. Faut-il qu’elle s’exprime. Elle est une compétence narrative, élocutoire. Elle dit la vérité et le mensonge suivant le canal « expressif » que l’on privilégie. L’attitude comme le langage est un produit de culture, de normativité et d’identification sociale. En étant objet social, elle est aussi objet psychique traduisant en informations plus ou moins « lisibles » les stratégies de défense pour faire face à l’incertitude. Elles se résument en trois grandes familles de réactions agonistiques, de combat, comme si toute situation incertaine nous amenait à envisager un combat à mener pour y survivre. Elles  sont la fuite, l’apitoiement, l’attaque, l’agression ou l’absence de réaction, l’effacement, je deviens invisible.

Ces attitudes accompagnent tous les  protagonistes directs, pilote, exécutants,  de la situation et de la coordination en jeu. Elles sont elles mêmes renforcées par un effet de de réverbération par les expressions plus ou moins discrètes de support, de solidarité émises par les  témoins « neutres » de la situation. Elles transmettent alors des messages tel que intéressé, concerné, approuvé, désapprouvé,  supporté, encouragé, respecté, moqué, conspué, etc. qui s’organisent à travers l’écheveau des « relais d’acteurs qui ont une opinion »  et qui représentent le « regard des autres », une autre vérité, une autre objectivité.

Mais si l’attitude est changeante elle le doit à la nécessité d’adapter des tactiques de persuasion. En participant à la rhétorique nécessaire au travail de négociation des besoins de coordination,  l’émergence de la structure situationnelle doit s’émanciper des batailles d’égo. Parce qu’envisagée et définie comme une question d’Ego elle devient alors un combat à se perdre. Alors qu’elle est une machine à observer, analyser et produire des décisions pertinentes assurant la pérennité de tous, elle est dévoyée au service du renforcement de la structure et de l’usure du pouvoir (en tirer profit).

L’organisation sociétale à travers les interrelations qui s’y jouent, porte en elle la capacité d’accompagner la production de troubles psychosomatiques par faits de « domination », de « ségrégation », de « dénis de violence » et de productions de « paradoxes ».

C’est à partir de ces deux cadres, celui de « l’économie de la reconnaissance des compétences » et celui de « l’administration de la préservation des structures de domination »,  que l’on peut envisager une classification des causes des dysfonctions des organisations sociétale productrices ou facilitatrices de troubles psychosomatiques accompagnant la souffrance des troubles sociaux et de la grégarité.

C’est par le langage ordinaire que nous développons une compétence à communiquer, qui nous lie et nous relie à partir du moment ou on se réapproprie cette capacité à décider du monde, à le dessiner, le sculpter par la parole. Pour Habermas cette compétence dissimule la profondeur philosophique de nos facultés à discerner le vrai du faux, la sincérité et la fausseté, la justice et l’injustice. (sociologie et théorie du langage et théorie de l’agir communicationnel). C’est à travers  six champs que sont la responsabilité, le pouvoir, la confiance, le plaisir, l’image et le temps que nous identifierons les constructions et les impasses épistémologiques qui nous condamnent ou nous enferment dans des incompétences communicationnelles qui nous ostracisent.

L’attrition (se frotter les uns aux autres) et le contrat qui en découle porte l’immanence de la communication. Outil de notre individuation elle fait de nous, la nécessité de l’autre.

LA COMPÉTENCE COMMUNICATIONNELLE qui en découle sera alors la matière DU CONTRAT DE GRÉGARITÉ.

Si le lien social nous lie, le contrat social nous unit. Les deux répondent soit à une logique explicative soit à une logique justificative de l’organisation de notre vivre ensemble et de ses modes de mises en œuvre.

Par organisation, on désigne l’existence de liaisons entre des éléments quels qu’ils soient, si tant est que ces liens prennent une forme définie et relativement stable. On pourrait aussi parler d’architectonie d’intégration. Les éléments liés en un tout, en entités composites, qu’on ne peut dissocier sans la détruire, sont eux même liés par l’entité qu’ils constituent. Ceci soit de façon indépendante, soit de façon déclinée. Les savoirs, leur théorisation et les discours les accompagnant portent alors sur ces liaisons et leur mode d’appréhension.  Patrick Juignet :le concept d’émergence

 L’organisation se définit par l‘attribution des rôles et des tâches. L’émergence des structures  délimite la répartition des responsabilités, des devoirs et des obligations. Classifiant, ordonnançant  et distribuant les activités, elle établit des moyens, des ressources et des règles. En définissant des spécialités, elle définit les niveaux d’expertises souhaitables. Elle  joue sur l’incitation et la  coercition   pour mobiliser, maintenir, souder ceux qui les accompagnent. La somme et la fusion des activités en vue d’une utilité, d’un objectif, correspond à la réaction en chaîne produisant le travail nécessaire à la transformation de toute information en résultat. Elles se répartissent en au moins deux catégories suivant le principe de spécialisation. Les activités de réalisation et celles de direction, puis en 5 si on y adjoint celles de support-maintenance, de contrôles et d’imagination (pour reprendre la catégorisation de Mintzbzerg). L’énergie quasi illimitée alimentant la mécanique de l’organisation pour  produire son devenir est une volonté commune ou partagée. Cette vision commune qui peut être imposée, sollicitée, élaborée, partagée, peut être soit consubstantielle aux participants ou au contraire uniquement dépendre du dirigeant. Dans ce cas là les éléments sociaux de ces systèmes ne portent aucune ontologie au devenir, au projet mais uniquement celui de l’ontologie de l’allégeance. Soumis ou dominant deviendraient-elles alors les fourches caudines sous lesquelles tout individus  devrait passer?    Au fil du temps, une anthropologie de l’amalgame social, partant  de l’ancien au moderne, du petit au grand, du simple au compliqué,  décrit des structures  de plus en plus imbriquées, intégrées, stratifiées, distribuées en sous expertises et sous spécialités. Leurs modes de fonctionnement sont régis par des facteurs  contingents de valeurs, de styles, de croyances, de centralisations, d’administrations, de technologies, de traitement et d’utilisation de données etc. (La bande, le clan, la tribus, le village,  le territoire féodal, la cité, le royaume, les corps d’état, le pays, l’état, la nation, l’administration, l’entreprise, les associations, les structures productives, l’industrie, la représentation institutionnelle, la bureaucratie, les formes de représentation populaire, les modes de  légitimité, de détention, de répartition et de séparation des pouvoirs, parlementarisme,  démocratie,  libéralisme, utilitarisme etc..)

Myriades de pouvoirs plus ou moins grands, de positions plus ou moins « dominantes« , la vie sociale en se résumant à des mécanismes de luttes sélectives de conquête et de préservation des pouvoirs est soumise à un principe civilisationneltendant  à rechercher  une économie, une baisse du coût global d’obtention et de préservation de ceux-ci tout en garantissant l’émergence, le renouvellement restreint et le maintien d’une « élite » de classe. C’est pourquoi la logique explicative de l‘art politique porterait en elle  son ontologie (la recherche du pouvoir pour le pouvoircomme une nécessité, une énergie pure, essentielle à la vie des hommes). Justifiant la démagogie, le populisme et le manque d’alternative à une compétition darwinienne de la sélection du « meilleur » devant assurer l’adaptation opportune, cette compétition n’assure de fait que la sclérose des occupations des places de domination. Comme si elles étaient seules objet de désir, de plaisir, de convoitise et d’intérêt pour tous, l’ontologie du beau, de la valeur, de la réalisation de soi.   Alors que la sociologie porte en elle la critique des processus de conquête et de protection des  places dominantes, elle considère non pas  la domination, ni l’élitisme sociale mais la restriction jusqu’à la suppression de l’accessibilité aux places de pouvoir comme la « pathologie sociale ».  Le résultat en est le maintien des dominés, des assujettis sans espoir d’ascension dite sociale et de renouvellement des élites comme si ce désir, cet intérêt supplantait et incluait tous les désirs.  Comme si la soif de pouvoir et  sa jouissance supplantait l’égoïsme hobbesien de sécurité et  l’avidité des plaisirs et intérêts égoïstes (Adam Smith, Bentham etc) ou n’en était que l’élément au nom duquel l’invention rhétorique n’a pour principal objet que d’en abaisser le coût en énergie paroxystique. En violence et souffrances réciproques. Pour son principal objet (Bourdieu, Machiavel, Lahire etc.,la distinction, l’habitus, la reproduction, les héritiers etc).  Machiavel, chantre de la « philosophie de la nécessité« , décrit les règles et les « recettes » de cette mécanique indépendamment de l’énergie qui la meut, qui seule peut inspirer « l’art politique ». L’art politique est à ce moment là l’art de la conquête et de la sauvegarde  comme outil et comme fin en soi. Le point de vue de l’argumentation n’est pas alors le service rendu par le pouvoir, mais que faire pour que le pouvoir qui ne peut être que  personnel se maintienne au moindre coût. La lutte pour celui-ci étant la source principale des incertitudes, violences et souffrances sociales, sa conquête, sa préservation devient alors une « compétence » décrite gage d’une finalité adaptative mais non d’une adaptation optimisée.

Du paradigme de la lutte du pouvoir au paradigme de la grégarité et de partage de territoire de façon apaisée.

Partant de ces affirmations, on pourrait déduire que la socialisation et la sociabilisation      (dialogiques) ont pour but non pas le vivre ensemble de façon apaisée, collaborative et dé-hiérarchisée mais l’organisation de la lutte pour le partage du pouvoir, sa répartition, les responsabilités qui en découlent et les devoirs qui  incombent à chacun, symboliques et sacrificiels.

Pourtant le point de vue phénoménologique, par un effet miroir, de réverbération, de résonance,  indique que le « nous » est présent dans tout « moi » dans la mesure où le « moi » de l’individu est précisément façonné par l’action des autres dans le processus pluriel de socialisation. Universalis Claude Javeau.

On existe en tant que personne que par rapport  aux autres.  Pour exister non seulement on a besoin de l' »autre » mais il est nécessaire de s’y frotter. (l’attrition). Nous prenons réalité et sens que par le reflet que nous rejette le miroir qu’est l’autre.

En partant du point de vue que l’essence de l’homme en tant qu’être grégaire, comprend  la lutte pour les places de pouvoir fondée sur le paradigme hiérarchique du vivre ensemble, la dynamique civilisationnelle, qu’elle soit justifiée au nom du sacré ou immanente au nom de la raison, est  la recherche de la réduction du coût globalqu’engendre les luttes pour les places dominantes. Abaisser les désordres, les violences et les souffrances qui accompagnent ces épreuves dans leurs dimensions paroxystiques se traduit par la recherche de modération dans la mise en œuvre des actions de luttes et de confrontations.  Des joutes rhétoriques de la dispute médiévale à l’organisation des primaires et autres débats politiques en vue du choix de nos « dominants », l’action civilisationnelle trouverait sa force dans le fait d’éviter l’utilisation de la violence corporelle  comme moyens de mesure de nos confrontations au sommet.

Le paradigme du pouvoir, moteur de l’interaction, du mouvement et  énergie de l’adaptation, occulte la notion de projet et de volonté. Il  fait de l’évolution le produit d’un hasard et non d’une nécessité, la recherche d’une satisfaction personnelle. En mettant l’agressivité, l’avidité et l’avarice au cœur des qualités distinctives des  potentiels des futurs « dominants », c’est par les dommages collatéraux liés à leurs conflits de conquête ou de défense que sont  assurés les jeux d’évolution. Le besoin de réduire les souffrances entraîne une rhétorique de la critique nourrissant une  complexification de l’interrelation, morcelant et érodant les pics de pouvoir comme autant de garde fous aux épreuves que leur conquête induisent. Le corps social produirait donc les anticorps à ce « mal » sans en remettre en cause l’origine.

Pour Norbert Hélias la dynamique civilisationnelle repousserait le plus loin possible notre animalité afin de renforcer nos « capacités d’auto-contraintes » ou de « frustration » et ainsi assurer par notre sociabilité, une socialité apaisée par des luttes de pouvoirs maîtrisées. La tempérance devient la qualité objective de notre civilitéet la complexification de nos organisations sociales et des régulations de solidarités qui s’y déroulent en est le produit mutualisé. Tempérancerhétorique de l’émotion puis rhétorique de la raison deviennent les fleurets mouchetés de nos affrontements.

L’action des autres ». l’action des uns vis à vis des autres. Reprenons la fable des porcs-épics de Schopenhauer. « Par une froide journée d’hiver un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’écarter les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux maux jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau.  La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières. »

Dans cette fable l’ajustement réciproque se fait par imbrications puis par répulsions. La longueur des piquants  entre les deux porcs-épics assurent le rapprochement possible et le bon éloignement souhaitable. Il s’en déduit la notion de se tenir à bonne distancede l’un et de l’autre.Ni trop loin pour se parler, être ensemble, ni trop près pour se gêner, s’incommoder. Mais pourquoi faire. Se rapprocher et s’éloigner pour trouver la bonne distance provoquent des mouvements ondulatoires dont l’énergie sont des forces d’attirances (la monotonie de leur vie intérieure ou l’ennui ) et des forces de répulsion, l’incommodité, la gêne.   L’ajustement qui en découle, les mouvements d’adaptation, de coordination « de masse » que l’on observe de façon spectaculaire par analogie avec les vols de bécasseaux variables ou les bancs d’anchois et de sardines, seraient-ils eux-même le fruit de ces énergies ou répondent-ils à une utilité eschatologique et si oui laquelle? Pour Schopenhauer la justification au rapprochement  est « l’ennui ». Pourquoi pas. Pour le poisson, et je conçois que l’on ne soit pas un poisson même rouge,  ce n’est pas l’ennui qui le pousse à se « coller » aux autres, ce serait  plutôt la sécurisation ou le besoin de réduire l’incertitude et le stress liés à l’isolement et à la prédation. Par une démarche coopérative fondée par la réduction de l’inter-distance  entre les sujets, on obtient une meilleure détermination du mouvement nécessaire apte à nous protéger. Qu’en est-il de nous et de notre besoin de grégarité? Pourquoi et en quoi cette promiscuité est-elle utile et nécessaire? Si elle n’assure que la sécurité,  ne le peut-elle que par la prise en compte de la conscience individuelle  de son propre besoin de sécurité ou l’obtient elle par un effet mécanique de transmission d’informations binaires d’alerte de voisin à voisin. J’ai  besoin de l’autre soit parce que je peux sommer mes forces avec lui, soit parce que je peux sommer nos points de vue, amplifier et accroitre l’étendue de notre vision du monde extérieur. En prenant en compte, de voisin en voisin, la perception des choses par l’information transmise par « mon proche »,  je peux développer et participer à un mouvement ondulatoire adaptatif, cohérent et congruent à l’environnement « hostile » de mon agrégat. Mon individualité, par la captation et la réaction qu’elle entraîne, transmet de l’information ou du bruit par l’intermédiaire de mes « proches » jusqu’à celui étant au bout de la chaîne. Je participe  ainsi à ma préservation et à la préservation du tout. Or ces mouvements ondulatoires de rapprochement répondent à des lois statistiques provoquées par les sollicitations  plus ou moins « ordinaires ou extraordinaires » émergents au sein du milieu.  Leurs apparitions constituent des cycles plus ou moins réguliers « d’accidents » ou d’anormalités. Les mouvements provoqués depuis la périphérie de l’évènement par la réaction du « capteur extérieur », répondent à une loi d’exploitation d’opportunité et à une loi de pertinence de réactivité.  La loi de pertinence d’opportunité est facteur de l’attention de celui qui reçoit le message, de la compréhension de ce dernier, de sa traduction, et de la confiance empathique en son émetteur. La loi de pertinence de réactivité dépend de la reconnaissance du coordinateur, de la responsabilité à assumer le rôle, du choix du mode d’élaboration de l’ajustement, de la compétence de la situation, de la compréhensibilité des messages de coordination, de la  cohérence et la congruence de l’adaptation évaluée par  par le conséquentialisme des émetteurs-récepteurs et finalement la capacité à abandonner son autonomie en pleine conscience et sans ego au plus compétent.   Une onde de réactions plus ou moins harmonieuse peut alors se propager et générer elle-même  d’autres ajustements soit négociés, soit pilotés.

Prendre comme analogie la structure  du banc d’anchois ou du vol du bécasseau variable comme archétype de l’hyper-adaptativité organisationnelle,   nous amène à considérer l’inter-distance entre les individus comme une des données, avec la « qualité informationnelle du message »,  permettant l’adaptation à une situation. La proxémie et la congruité de l’information deviennent alors les « deux leviers » par lesquelles on obtiendra une coordination réactive en nuage efficace. Cette distance de proximité  va varier en fonction de deux facteurs:

1/ l’intensité du signal tributaire de l’attention des protagonistes,

2/ la cohérence et la congruence de l’information émise et reçue en assurent l’adaptation efficace.  Un moment de grégarité, de socialité,  entre individus et animaux peut alors s’observer, s’analyser, se modéliser et se construire à travers la création des compétences et aptitudes distribuées de communication et de prises de décisions des différents acteurs  interagissant. Optimiser lors de l’interaction, la construction de l’information transmise et à transmettre puis la prise de décision et sa négociation au sein du réseau est l’enjeu des acquis de compétences nécessaires au partage de territoire.   Que cela soit par un pilotage hiérarchique situationnel ou institutionnel, soit par une capacité et une aptitude de prises en compte des autonomies de décision de proximité qui permettent de réagir au mouvement immédiat de son voisin, (cf/ les bécasseaux variables), toutes les inter-actions nécessitent l’apprentissage à des langages et à de la communication signifiante.  

l’intersubjectivité ou la grégarité

La Relation de personne à personne est la base de l’intersubjectivité. Chaque personne est considérée du point de vue de sa subjectivité c’est à dire de son point de vue et de la façon dont il voit les choses. Ce qui est commun à tous c’est « le spectacle qui s’offre à la vue » et qui en tant que tel cimente les individus les uns aux autres en leur permettant de faire ressembler suffisamment leur façon de le voir pour comprendre et échanger (p. ex. la conscience, le langage, les sentiments, décrite par Alfred Schütz (1899-1959)), sur laquelle repose le moment situationnel des phénomènes sociaux,l’autre moment, l’institutionnel, constituant le social objectivé (en institutions, précisément). Tout lien social, même le plus élémentaire (entre l’homme et le chien), prend son appui sur une situation au sens que lui donne Erving Goffman (ici la coprésence de l’homme et du chien), c’est-à-dire d’environnement spatio-temporel au sein duquel les acteurs sociaux sont à portée perceptive les uns des autres, et un contexte institutionnel (en l’occurrence les dispositifs culturels qui donnent sens au statut de « maître » dans une société donnée).

Avant d’explorer plus en avant ces liaisons, et d’en interroger les enjeux « thérapeutiques », posons nous la question: « au nom de quoi et pourquoi justifions nous le renoncement à notre autonomie totale pour une autonomie limitée par celles des autres ou par des limites formelles les représentant? »

Quels sont les moteurs ou l’énergie qui nous lient?

Pour Machiavel et La Boétie, le pouvoir  des rois, des princes et de ceux qui gouvernent  nos vies est issu d’un artifice. En donnant une force symbolique au nom d’une transcendance, (le sacré, la rationalité, le marché, l’idéologie, l’origine ou l’histoire) une structure représente et assume un pouvoir. En fonction de sa mission et de son domaine, l’utilisation de la violence lui étant associée est légitimée. Lesinstitutions publiques, privées, culturelles, économiques, administratives, sous toutes leurs formes juridiques et politiques,  de la monarchie à la république, de la préfecture à la municipalité, de l’administration fiscale à l’administration judiciaire etc.  sont par essence  arbitraires, unanimement injustes mais toujours sollicitées. Elles sont les produits de ritualisation, de routinisation, de spécialisation, parfois de négociation et de compromis.   Répétitions, traditions, jurisprudence, ruptures aboutissent à leur « façons de faire » . Elles  ont deux  objets. Le premier est  l’organisation des moyens de productions et la gestion des  produits associés à leur usage. (la justice doit « produire des verdicts, la police des arrestations etc.) et le deuxième est    l’administration des architectures hiérarchiques et de responsabilités associées constituant la structure institutionnelle et  les symboles liés à leurs raisons d’être. Ceci constitue une partie de la mécanique de mise en œuvre de leur sacralisation.  Pourquoi les hommes  en viennent-ils à déléguer l’aliénation de leur liberté au profit d’institutions de régulation sociales, dont l’état et les administrations  sont les représentants et les dépositaires? la réponse la plus immédiate se trouve être la « sécurisation »  et la « prévisibilité« obtenue par l’administration des règles communes.

Le besoin de sécurité se trouve dans les explications phénoménologiques d’Hurssel. Ce besoin fait partie des « essences qui organisent notre pensée » et  nos prises de décisions. A partir de la sécurisation  se construit une partie de nos relations aux autres dans nos rapports de grégarité au même titre que la curiosité et la sexualité participent à construire  notre « persistance » et notre « devenir« . La transmission fait de nous un animal à la « grégarité augmentée », c’est à dire transgénérationnelle ou généalogique. La mémoire collective stockée et organisée sous différents formats persistants, appelée culture, histoire, sciences, devient la base de données constituée des résultats et  récits de nos expériences. Concentrés, résumés en savoirs,  Ils sont mis à notre disposition pour faire émerger la « part des anges qui est en nous ».  En se donnant le temps de la déconstruction des fois, des dogmes, des credo et des certitudes qui nous unissent, nous divisent et nous confrontent, la connaissance des mécanismes  de leur constitution, de leur diffusion et de leur imposition, permettent de développer nos potentiels cognitifs prospectifs, conséquentialistes, déductifs, inductifs, analogiques et intégratifs pour ainsi participer à la constitution de nos « réponses » holistes et atomistes à la violence et la souffrance liées au partage du monde.

L’enjeu du besoin de sécurité est alors d’obtenir le « temps nécessaire » à la  constitution, l’exploitation et la transmission de notre mémoire collective et d’en tirer les conséquences pour améliorer notre vivre ensemble. Ce vivre ensemble est le lieu d’attrition de nos différentes croyances, vérités, humeurs, visions et de leurs  luttes hégémoniques. Notre part des anges est d’en faire un lieu de production et non un lieu de destruction de vie. La sécurisation ne peut s’obtenir par la suprématie d’un seul dogme, d’un seul système de pensée, d’une seule foi. Ils ne seront ne resteront que des  croyances, à la rationalité limitée, donc des impostures.

Dans les théories du contrat, pour Hobbes et Locke, la relation à sécuriser est celle de la préservation de nos échanges d’intérêts grâce à un environnement apte.  Leur préservation passe  par le maintien d’un environnement propice à ceux-ci. Un environnement sans violence, sans incertitude, apte à la « négociation, la valorisation juste des échanges et leur logistique ». Cette aptitude s’évalue par le biais de la capacité à protéger, maintenir, préserver les moyens de production, leurs produits, leurs moyens de transport et les lieux de transactions.   Cette théorie du contrat de l’abandon de degrés de libertés volontairement ou par crainte,    permet de passer d’une   vision autarcique et individuelle de l’organisation « sociétale » à une vision de l‘inter pénétration, du besoin de l’autre, de répartition des compétences et de juste collaboration. C’est  en garantissant la paix civile, soit par un maintien de normes sociales par délégation d’autorité de régulation (Hobbes), soit par un désamorçage des causes de conflits (Locke) en assurant les libertés individuelles de pensées et la séparation des pouvoirs  pour éliminer les causes de concurrences et d’exclusion des « penseurs différents » que l’on construit cette « écologie sociale »  apte au développement de la vie.

La troisième grande théorie du contrat sociale, celle de Rousseau, met l’accent non pas sur l’autorité de régulation dont la nécessité est acquise, mais sur sa constitution qui ne peut être confiée qu’à celui qui va la subir , c’est à dire le peuple. C’est une théorie de l’organisation et de la transcendance de l’autorité, l’autorité au nom du peuple, portée et justifiée par sa représentation. Mais celui-ci « organise » un « léviathan », une autorité détentrice de la force et de la violence. Le but étant toujours de « réguler »  non pas au plus juste mais au plus soutenable quant à l’origine de la « parole » au nom de quoi.

Le contrat social répond au besoin d’établir les conditions d’un ordre politique qui concilie les libertés de chacun de « contractualiser » des échanges « intéressés ».  « Economiques »,  » d’échanges marchands », mais aussi les transactions de subordination des forces de travail en contre partie desquelles sera assurer des « gages » de sécurisation et  protection.  L’existence de lois collectives régulant les conflits potentiels à ce type d’échanges deviennent une nécessité à la protection des parties concernées. Par échanges intéressés, on ne privilégie pas uniquement le « commerce » et « l’industrie ». On métaphorise tout type de relation de coordination, de subordination, de soumission et donc d’exploitation comme un échange « négocié » à un « méta niveau » qui organise la « justification » et la « rhétorique » des dissensions issues de leurs excès.  Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des penseurs comme Hobbes, Locke ou Rousseau vont, chacun à leur manière, formuler leur vision du contrat social.

Hobbes : l’État Léviathan 
pour éviter 
la guerre de tous contre tous

En 1642 la guerre civile fait rage en Angleterre. Les parlementaires, insurgés contre le roi Charles Ier, le font condamner à mort et décapiter. Cromwell prend alors la tête du gouvernement. Pour conjurer le soulèvement des catholiques irlandais, il débarque en Irlande et extermine les insurgés. À Drogheda,  il y aura 2 500 morts – hommes, femmes et enfants,  brûlés vifs dans l’église où ils avaient trouvés refuge. La terreur va régner sur l’île où Cromwell dirige les massacres et déportations. L’année suivante Cromwell part en Écosse mater à leur tour les insurgés.

Ces événements, Thomas Hobbes les a en tête lorsqu’il rédige son Léviathan (1651). Il y dépeint la nature humaine sous ses facettes les plus sombres. Les hommes vivent à l’état de nature comme des hordes de bêtes sauvages, agressives, violentes, cruelles et égoïstes, toujours prêtes à se jeter les unes contre les autres sans autres raisons que de s’agresser. On y voit la même description des symptômes d’agressivité due à une dis-socialisation individuelle, mais concernant une entité sociale, la horde. Le moteur de la désocialisation est le rejet. La peur de l’inconnu, son exclusion deviennent le ciment du groupe. En son nom, la désinhibition de l’opposition se transforme en nécessité d’exclure puis d’agresser et se transforme en besoin pervers de provoquer et d’assister à la souffrance des autres. Leur déshumanisation obtenue par le spectacle de la peur, de la souffrance et des  suppliques, ressoude le corps social des bourreaux. Ils se « retrouvent » ensemble autour de l’activité qui en  dépersonnalisant l’étranger, oblige à l’union qui fait la force.  Le résultat de mes peurs me contraint à l’union. L’union nécessaire à ma sécurité m’amène au rejet de l’autre. Mais aussi au paradoxe du rejet de l’état d’union qui m’impose le rejet de l’étranger qui n’est en définitive qu’un autre moi. La force centrifuge qui m’éloigne de mes compagnons est le dégout que me procure les conséquences de mon refus de l’autre. La force centripète qui m’y soude est la peur de perdre mon identité en devenant l’exclu.  L’état de nature, écrit-il, c’est « la guerre de tous contre tous », l’homme étant « un loup pour l’homme ». Le ciment de cette union est  la résignation à se déshumaniser, à propager terreur qui se retournera contre ses dispensateurs. Un ciment plus puissant ou tout aussi  solide est la coopération et la collaboration non invasive.

Pour éviter l’état de guerre permanent, on en arrive à accepter un ordre supérieur qui conduit finalement à renoncer à notre liberté. Ils vont confier l’exercice de leur droit à une instance politique séparée, l’état : monarchie, tyrannie ou république, quelque soit la forme qu’elle prendra sa fonction sera toujours la même. Organiser une aptitude du monde social en une répartition des instances de domination et les devoirs de soumission qui en découlent. Telle est l’origine du pouvoir de l’État, le Léviathan, état souverain envers lequel on accepte de perdre une partie de sa liberté en échange de la protection et de la garantie des droits de chacun. Mais  l’État est un monstre, féroce comme l’animal épouvantable qui le désigne.

Locke: un environnement contingent apte à désamorcer la violence. La liberté de pensée

Un demi-siècle après Hobbes, le Britannique John Locke (1632-1704), un des pères du libéralisme politique, reprend la question du contrat social à sa manière. Dans son deuxième Traité sur le gouvernement civil (1690) Locke soutient, comme Hobbes, que les hommes sont entrés en contrat politique pour protéger et défendre leur vie, leurs biens, leur propriété. Le but ultime du gouvernement civil est donc de protéger l’individu et, ce faisant, de lui garantir des libertés. Liberté de déplacement, d’entreprise, de commerce, de pensée. Dans ses Lettres sur la tolérance (1689), il prône la séparation entre autorités politiques et religieuses et défend vigoureusement le droit à la liberté d’opinion religieuse : « La liberté absolue, la liberté juste vraie, une liberté égale et impartiale, voilà ce dont nous avons besoin. » L’optique a donc changé par rapport à Hobbes : il ne s’agit pas  d’assurer la sécurité et éviter l’état de guerre, en supprimant des libertés, mais au contraire de garantir le maximum de libertéspossible pour chacun afin de garantir la paix. Supprimer une des causes de violence, l’absence de liberté de pensée, implique d’assurer la liberté de pensée et de conscience. Faire disparaître  la menace  de  disparition ou d’interdiction de tout mode de pensée  en en protégeant la liberté de pratique, c’est désamorcer toute velléité de menace d’existence mise en exergue par la concurrence « idéologique »  et l’exclusion de l’autre. En toile de fond de cette approche, il y a donc l’ascension des libertés individuelles dans une société plus pacifiée. Théorie du contrat fondée sur l’autonomie, la tolérance et la confiance dans l’individu.

De la liberté de pensée à la liberté d’entreprendre, la négociation et la valorisationdes échanges de services et de produits deviennent ainsi le mode de régulation fondée non pas sur l’offre mais sur la conquête et la recherche de jouissance. Rendre service porte l’ambiguïté et le paradoxe du don et du contre don, la mise en « dette » ou en « dépendance » de l’autre. La négociation devient ainsi un enjeu de « perversion » de sens dans la construction de l’interrelation car elle porte  en elle les deux énergies de la manipulation d’autrui: l’abandon à l’autre par la dette contractéelors du don et la soumission à l’autre par besoin (envie, dépendance,  crainte, peur, etc.)

 

Rousseau et le contrat social

Trois quarts de siècle plus tard, Rousseau formulera lui aussi sa conception du contrat social. Dans Du Contrat social ; principe du droit politique (1762), Rousseau veut délivrer le message suivant : le peuple et lui seul doit être au fondement de l’autorité politique. Le philosophe refuse l’idée que le pouvoir ait un fondement naturel ou divin. C’est la société qui est fondatrice du pouvoir, du politique. C’est elle aussi qui peut le remanier. Au fond, Rousseau veut défendre une idée simple :  remettre en cause l’autorité de la monarchie absolue et sa justification « transcendante », pour justifier le pouvoir par la représentation que tous accordent à celui qui le détientAu nom et pour le peuple que je « symbolise » à travers une ritualisation de la délégation qui me l’octroie.  Suffrage universel, tirage au sort, théorisation de la représentation du peuple implique une définition, une identification de ce qu’est le peuple. La domination de classe et la soumission acceptée  passent soit par une ethnicisation de l’identité,  pureté des origines et racialisation de l’identité, soit par une historialisation  des valeurs partagées à travers le récit d’un territoire (Michelet). La recherche de pureté originelle des différents composants des peuples, la territorialisation de l’appartenance, les nationalismes se nourrissent et s’interpellent dans cette quête de la plus juste identification.  mais en dernière instance si  tout pouvoir émane de la société et non d’une quelconque instance supérieure, elle n’en n’a pas moins en germe les mêmes risques d’intolérances.

Les théories du contrat social sont donc apparues en même temps que l’ascension de l’État moderne et de l’individualisme. Chacun des penseurs du contrat social a tenté de trouver une articulation entre ordre politique et individu, en fonction des exigences de son époque. Hobbes a conçu un État gendarme qui représente une autorité qui par sa  sévérité mais sa justesse  assure la sécurité, désamorce les conflits en réprimant et muselant. Locke a défendu la liberté de conscience comme inaliénable afin que tout le monde puisse penser ce qu’il veut ou ce qu’il peut. A partir de ce droit, la société  organise un prosélytisme non agressif autour de cette disponibilité de penser sans entrave. En désamorçant les risques de conflit par la suppression d’une de ses causes majeures, la différence de pensée, puis en se référant à Locke et Adam Smith, l’état organise et assure la liberté de l’échange sous forme marchande, comme moteur et énergie essentiels « naturels » et « rationnels » à la régulation sociale.  La société assure ainsi une paix civile dont tout le monde profite. Ne pas abolir la différence mais au contraire l’accepter si ce n’est l’imposer pour en désamorcer les conséquences, faire de l’autre « le différent » donc le bouc émissaire, est l’essence du contrat suivant Locke. En prenant en compte le désir et l’égoïsme individuels pour organiser des relations basées sur l’échange mesurable et comptable de la rencontre des individualités, on justifie une méta régulation sociale « magique » (ou « immanente à la relation ») parce que soit disant naturelle et rationnelle. Au tour d’elle et des dogmes la justifiant comme une phénoménologie facile de l’entre soi, elle dicte  le bien et le mal  le vrai et la vérité, l’intérêt et la justesse, et les tables de la « loi » et de la « méta loi » organisant les simulacres de choix « démocratiques » des politiques ayant pour but l’accompagnement des conflits   assurant sa défense et son prosélytisme au nom de la liberté.

Pour Rousseau le contrat social ne s’abolit pas de la différence et de son corollaire l’opposition. Mais au contraire il se fonde sur le paradigme de la ressemblance,de la communauté,de l’égalité,de l’unité. Le but dévoyé (détourné du chemin, de la voie) en est de fixer et de justifier par qui et au nom de qui la direction de la « nécessaire » adaptation de l’organisation sociale se  détermine et d’en organiser les moyens de coordination sous forme d’une technostructure administrative et coercitive. En constituant cette unité à partir de la légitimité des moyens utilisés pour recueillir l’expression de sa représentation et de sa délégation, la volonté « commune » est « reconnue » comme légitime au nom de ce ventre mou qu’est le peuple. Elle devient la légitimation de la détention des moyens de servitude et de l’ordre imposé. Cette unité supposée porte en elle l’intolérance, mise en scène par les différentes  parties soumises, « minoritaires » et « majoritaires ». Elle n’organise que la pérennité de la structure de domination pour la domination, maintenue et entretenue au nom de la représentation de la volonté du peuple composé d’individus dés-individualisés.

Les fondements de la représentation du tous identiques, se confrontent à travers la justification de leur légitimité. Qu’ils soient d’origine ethnique, sacrée, rituelle, éthique ou d’économie de combat, l’obtention des postes de « direction » et de « domination » n’en est que l’enjeu. Au nom de l’essentielle main mise d’une élitedétentrice des compétences apodictiques « supposées » (convaincantes, évidentes issue d’une proposition démontrée) pour tracer la voie  à l' »unité » (peuple, population,nation etc.), cette compétition  peut se targuer de n’avoir qu’un seul objet, qu’un seul but et qu’un seul enjeu, un mensonge sur l’essence de l’organisation sociale, le besoin d‘orientation de l’unité en tant qu’ensemble. Paradoxe des paradoxes l’ensemble pour être manipulé et maintenu dans sa soumission offerte ne sera plus considéré comme représentant de constituants désindividués et égaux mais  d’identités  culpabilisables, inégales et coupables, permettant de ne pas avoir à « comprendre »  pour mieux « sanctionner ». Cette individualisation du sociale amène à morceler la direction en autant de sous directions et de sous tendances dont la somme  vectorielle serait l’avenir « radieux » et la « réalité », la frustration légitimée par la culpabilité, la peur du regard des autres,  la crainte de la punition,  la soumission, la surveillance et la délation. L’état reste un monstre. Mais cette somme vectorielle n’existe pas,  même si la ruse du contrat social rousseauisé est d’y faire croire et d’assoir le pouvoir au nom de la représentativité qu’il incarne.

L’élargissement du contrat, la dynamique d’extension. le contrat naturel

Le contrat social concernant en premier  les personnes se voit maintenant élargi  en intégrant la maintenance, la protection et l’entretien de la maison commune, la terre. Centré autour du paradigme de l’équilibre entre humain et nature, l’homme/femme ne pourrait plus se construire en dehors du « sol » et de sa préservation. Préservation qu’il pourrait se qualifier par « la limitation minimale collective et individuelle » de « nos participations à l’action parasitaire ». (JM Serres)«

 
C’est donc à un nouveau contrat social (pactiser entre nous pour sauvegarder le monde), et naturel tout à la fois (faire la paix avec le monde afin de nous sauver) que Michel Serres nous convie.  » Retour donc à la nature! Cela signifie: au contrat exclusivement social ajouter la passation d’un contrat naturel de symbiose et de réciprocité où notre rapport aux choses laisserait maîtrise et possession pour l’écoute admirative, la réciprocité, la contemplation et le respect, où la connaissance ne supposerait plus la propriété ni l’action la maîtrise, ni celle ‐ ci leurs résultats ou conditions stercoraires. Contrat d’armistice dans la guerre objective, contrat de symbiose : le symbiote admet le droit de l’hôte, alors que le parasite notre statut actuel condamne à mort celui qu’il pille et qu’il habite sans prendre conscience qu’à terme il se condamne lui même à disparaître.
Le parasite prend tout et ne donne rien; l’hôte donne tout et ne prend rien. Le droit de maîtrise et de propriété se réduit au parasitisme. Au contraire, le doit de symbiose se définit par la responsabilité: autant la nature donne à l’homme, autant celui-ci doit rendre à celle là, devenue sujet de droit ».

Mais que cela soit au nom d’un droit naturel ou sacré, l’homme fait la loi et non la femme/homme; il définit son enjeu et délimite son respect. La femme/homme ou l’homme/femme dans un idéal de neutralité ne pourrait être qu’équilibre et prendrait en compte les facteurs d’accessibilité, d’abondance, de sécurité, de satiété et de jouissance. Faudrait il que le monde se manifeste par une organisation assurant  si ce n’est  la profusion pour tous, tout du moins le nécessaire pour tous.

En dehors de l’homme, le monde ne s’aborde qu’à travers le prisme du masculin qui le définit  toujours comme étranger et hostile. Opposition pour le moindre, inimitié si ce n’est haine pour d’autres, l’hostilité de la nature rassure.   Justifiant les différents jeux d’alliance, de soumission et de domination au nom de la protection et de la conquête des sources et ressources de « jouissance », la masculinité organise et justifie les représentations idéologiques de nos luttes d’accessibilité, de conquête puis  et  de préservation  et ceci à toutes les strates de notre grégarité.

Alors que l’homme ostracise la femme, la condamne, l’avilie pour mieux en jouir sans contrepartie, on peut imaginer que l’organisation sociale et ses justifications ne trouvent leurs origines primaires que dans la peur des « masculins » à l’encontre desféminines. La justification phénoménologique de toute l’organisation sociale  serait alors la préservation de l’accessibilité à la sexualité féminine, à la reproduction, et à la jouissance charnelle et spectaculaire que l’on en retire. Le mystère de l’enfantement, la peur de l’inutilité supposée du mâle  qui en résulte, le masculin laudateur de « l’humain lui même »  devient celui du « sacré », pour n’avoir de cesse, en encensant  le mystère féminin, de l’enfermer, le priver du libre choix de ses partenaires, de l’exploiter à des fins domestiques et sexuelles. Le masculin « marchandise » « le féminin ».  Elle devient un enjeu de possession, de convoitise, de rapine et  un signe  de « réussite ». En l’enfermant dans un rôle de travailleuse domestique, Il en fait  un objet de production, exploitable et exploitée.   Mais cette richesse symbole de la réussite, s’obtient soit par la compétence à l’attirer  soit par la compétence à la voler. Dans les deux cas la frustration et les violences paroxystiques qui l’accompagnent pour en jouir se doivent de trouver la ruse rhétorique de la protection, de l’honneur et du sacrifice pour l’assujettir et l’exploiter.   De là un contrat social dont la justification est invalide de l’indispensable dimension de neutralisation de nos représentations, préalable à une pathologisation de toute forme de violence de conquête. Contrat social qui en dehors de l’abandon de la masculinisation, de la catégorisation,  comme paradigme ontologique de de ceux qui le constituent et de ses conséquences de, même s’il se veut sécurisant et protecteur, est chargé de potentialité de conflit par la volonté de constituer puis de protéger un capital de dominées leur permettant de vaquer à leurs occupations plus ou moins « guerrières ».  Pour excuse de la nécessité, cette répartition des rôles est toujours faîte au nom de la protection et de la sécurisation. Se prémunir contre les agressions, les vols et les conquêtes de ressources, rapiner celles des autres, autant d’occupations nécessitant la mise en jeu de l’intégrité physique masculine. Au nom de ce « sacrifice« , le prix à payer est la soumission, l’aliénation physique et psychique du féminin, fondée sur la peur et la crainte aboutissent à l’instrumentalisation du corps comme force de travail ou outil de plaisir.

L’explication  de l’organisation du monde social par le genre a bon dos tout comme la catégorisation dans la justification de l’ostracisation réciproque de l’autre. Elle est nécessaire et justificative  à la fonction manipulatrice et perverse  du bouc émissairedans l’argumentation du danger. Du « pédé » au « juif » en passant par le « nègre », « l’arabe », le « rom » et l' »islamiste » etc  De la mobilisation au pillage des ressources détournées de leur utilité, la distribution de la satisfaction des besoins spectaculaires et narcissiques de tous pour tous mais pas pour les autres, en est l’artefact d’une rhétorique du droit d’obéir et de se soumettre aux oukases des classes dominantes.

La racialisation, l’eugénisation de la vie en découlent, la confrontation physique et la violence  en sont le produit et non le prix. L’héroïsme et le renoncement, noblesse des comportements  aux quels l’on veut  nous faire rêver,  sont  la conséquence des paresses cognitives et des facilités rhétoriques qui organisent les mises en scènes spectaculaires de l’honneur et  du sacrifice,  en échange des plaisirs pervers de l’ autorité et de l’asservissement. La jouissance de la souffrance, la frénésie du combat, l’éréthisme due à la ruse et la duplicité, l’euphorie de la chasse et de la cache nourrissent par l’excitation et le plaisir du jeu  l’occupation des temps masculins de toute puissance libérés  par l’exploitation de l’autre.

Il est à noter que la construction de l’organisation sociale qui en résulte  se justifie toujours comme une dynamique in-négociable,  sous peine de naïveté si ce n’est d’irrationalité. La compétition et la griserie de consommation et de possessionnourrit par la pathologie narcissique de la jalousie et par la course à la plus grande vont être euphémisées au nom de l’apaisement des rapports par la rhétorique libérale devenue libertarienne. La liberté parasitaire de tout entreprendre et du contrat de libre échange de ces produits de rapines, serait le nouvel idéal immédiat, enivrant, vendu comme indépassable par les Jules Edouard Leclerc, Mulliez et autres Bill Gates.  Méfiant à son égard et conscient de ses inconséquences, pour continuer le jeu et se sachant le principal facteur endogène de l’usure de sa maison tout en craignant la perte de jouissance de ce qu’il considère comme son bien, le masculin tente d’inventer un contrat de bonnes pratiques d’exploitation et de domination plutôt que de remettre en cause les principes pas si naturels de la domination, du pillage et de la dette. En essayant d’élever des contraintes universelles à son désir de consommer plus que son voisin, il tente de faire perdurer cette course absconse qui le mène nulle part et le perd.  Mais même en sauvant les meubles il ne peut que sanctuariser un sol décomposé, Arche de Noé de ce que sa prétention à la rationalité et sa croyance à l’omniscience gestionnaire désertifient au nom de la consommation et du pouvoir d’achat. Les règles construites par des dominants pour des dominants tentent en vain de donner l’espoir de jours meilleurs sans s’attaquer aux constructions représentationnelles paradigmatiques faussement « raisonnables » de la « modernité » et du « progrès » qui nous précipitent dans les conflits d’accessibilité à des ressources pauvres, dévitalisées,  et sans saveur autre que de nous maintenir en état de dégradation, de misère, de dépendance et d’obésité morbide.

L’Autre, objet neutre, composé des meubles, immeubles, organismes et  habitants du « sol », définit le champs de l’écologie de notre grégarité comme le terrain objet de ressources et de produits, enjeux et énergies de nos rapports en relations apaisées. Relations qui ne peuvent s’aborder que dans  la « situation » et son instantanéité. Elles donnent au fil des transactions entre des organismes situés dans un environnement social formé par la limite définie du territoire, les cultures de l‘instant et de ses membres, soit la paix de l’ouverture et de l’entraide, soit les dégradations relationnelles causées par les conflits de représentation provoqués lors de l’émergence des évènements dans la situation et son contexte. C’est au moment, à l’instant, que se joue le déroulé de l’interaction et sa transformation en entité  d’actes heureux ou malheureux.

La dégradation symptomatique

Ceci nous impose de passer en revue ce que sont les formes de dégradations afin d’en explorer les sources et les  mécanismes de production.

De l’horreur absolu du syndrome de la guerre, aux sidérations que provoquent le viol,le terrorisme, les catastrophes nucléaires, écologiques,  aux états douloureux diffus,la pauvreté, le réchauffement climatique, la malnutrition,  la disparition des pans entiers de notre bio diversité, la désertification et la dégradation de nos environnements, ce que l’on appellera les symptômes, syndromes ou pathologies collectives, sont autant de manifestations de fourvoiements et de nos erreurs de « vivre » « ensemble ».  Ces maladies collectives rentreront en résonance avec les douleurs individuelles honteuse et sourdes, accompagnés des stress anxiolytiques diffus et  paroxystiques chroniques, terreau de nos  névroses, psychoses et autres maladies somatiques et psychiques. Les souffrances au travail, le sentiment d’exploitation, le cadencement de nos vies, la taylorisation de nos activités, la mécanisation de nos êtres,  les injonctions paradoxales entre vitesse, qualité, écoute et standardisation,  la déshumanisation de l’activité travail, l’homme/femme considéré en tant que forces et ressources énergétiques et non en tant qu’individus, la dé-collectivisation de la performance, les écarts et les injustices salariales, le management par le stress, la peur et la culpabilisation, l’appartenance aux « winners »,  le sur-contrôle de rendement, l’auto contrôle,   le harcèlement, les discriminations en tout genre, la course à « l’excellence », la déresponsabilisation à la souffrance individuelle et collective, autant de causes qui créent une angoisse permanente comparable à celui des dominés dans les hordes de babouins. Mais même dans la nature, les structures de domination peuvent ne pas être pérennes.

Mais le droit à résister, à désobéir, à l’autonomie  et à la collaboration se construit et est l’enjeu de la construction de notre socialité, sociabilité et grégarité.

Aparté: Organisation sociale les babouins

Les babouins sont socialement organisés, en  dominants et  dominés, Cette structure est rigide et ne peut être remise en cause qu’au travers des rituels de conquête des places dominantes. Ces rituels sont des confrontations et des mises à l’épreuve par défi. Si chacun connait sa place, celle-ci se trouve validée ou rappelée tout les jours par des relations de marquage « psychologique » de domination.

Ces animaux suivant leur place  ressentent un stress chronique, non pas du aux dangers exogènes (prédateurs, besoins de nourritures, compétition d’autres groupes de congénères) mais par les tensions endogènes au groupe provoquées par le harcèlement systématique et violent assurant la permanence des structures de domination. ( brimades sur les dominés, tortures, humiliations, harcèlements.)

Dominants, dominés, des positions aux prérogatives pas toujours « malines ».

Les dominants ont comme prérogative l’accès à la nourriture, à la copulation,  aux activités d’épouillage et de câlinerie de façons prioritaires.

Les mâles harceleurs, n’ont aucun   « des signes  factuels de stress », au contraire des harcelés qui les accumulent. En d’autres termes, la position sociale dans l’organisation des babouins détermine la hauteur de l’état de stress chez l’individu, ainsi qu’un niveau d’impact sur son état de santé physique et psychique. Plus on est « haut », mieux on est. De fait, les mâles dominants subiraient des stress « paroxystiques » liés à de fortes tensions dues à la remise en cause et à la défense de leur position mais abaisseraient très rapidement leur état de stress et réguleraient physiologiquement celui-ci de façon plus efficace. Par contre les dominés resteraient, eux en état de stress chronique et auraient beaucoup plus de mal à réguler leur état physiologique du au stress. Les mâles dominants  utiliseraient un stress « positif » renforçant leur agressivité tandis que les dominés subiraient un stress « négatif » renforçant leurs inhibitions, les mettant en état de souffrance et de faiblesse.

Les dominants ayant un accès prioritaire à la nourriture, la nature maline, cassa le cycle de répartition de la domination en organisant un « accident » (lié au hasard, pléonasme).

Et oui, la nature dans sa grande sagesse décida de  fournir une opportunité de réponse « révolutionnaire » à ce pseudo état de nature qu’est la hiérarchie. Ce dogme paradigmatique de besoins d’adaptation et de préservation, dicté par la nécessité et l’utilité indépassables pour le commun des alphas, bêtas et lambdas que nous sommes,  de tenir sa place et son rang en échange desquels on s’abandonne à la servitude

Donc, un jour, cette communauté bien « organisée », conformément au principe de la « bonne structure de domination » ,  en déambulant, tomba sur un nid de nourriture appétissante. Certains parlèrent de bananes, d’autres de viandes mais aucun de lasagnes ou de pâtes à la bolognaise. En approchant de ses mets, les « dominants » au fait de leurs prérogatives,  se mirent à table  tout en chassant la piétaille des abords du festin.  Les plats étaient succulents  quoiqu’ ayant  dépassé depuis fort longtemps leur date de péremption. Malgré ou à cause du bacille de la tuberculose au quel ils étaient fourrés,Ils furent engloutis tout de go.  Les mâles Alpha n’y laissèrent même aucune rognure et nettoyèrent leurs assiettes si bien que personne n’eut besoin de faire  ni la vaisselle ni d’en inventer la machine. Les dominés ,salive aux lèvres et ventre creux, furent alors témoins d’un bien curieux évènement. Il commença par des toux, une addiction assourdissante à Verdi et écoute  de la dame au camélia en boucle, puis après force crachats  et autres accès de faiblesse, une extinction  totale de la totalité des replets égoïstes.    Et voilà comment grâce à cette belle opportunité de nourriture facile d’accès et à la forte appétence, ayant mangé seuls la viande, les pâtes ou les bananes, les dominant furent décimés.

Cette tribu s’est trouvée face à une reconfiguration sociale et organisationnelle, et il ne resta que les mâles dit « gentils », les dominés, les timides, les qui ne la ramènent pas, les partageurs et les généreux; c’est-à-dire les plus sociables, bienveillants, aidants, soignants, avec un ratio de deux fois plus de femelles que de mâles.( et çà qu’on le veuille ou non ça doit être cool, alors que chez le colvert, c’est l’inverse et c’est pas cool, les filles colverts sont régulièrement violées). Il s’en est suivi après la disparition des mâles AAA Agressif, Avide, Avare, un grand remplacement par des mâles à la note BBB, Bon, Bavard, Boute-entrain, aboutissant non pas à une dégradation comme Standard and Poor’s avait cru bon de le préjuger mais au contraire grâce un nivellement hiérarchique et une meilleure répartition des tâches et des collaborations, à une meilleure efficacité et efficience de la capacité d’adaptation de l’organisation.   L’ensemble des signes de stress chronique disparut. Mais mieux encore la tribu prospéra, s’agrandit et intégra de nouveaux éléments extérieurs qui ne remirent jamais en cause cette organisation basée sur l’entraide,  la mutualisation des moyens  de production, la sécurité sociale, des services public et la retraite par répartition. (sur ces derniers points nous attendons avec impatience les publications dans Nature et Sciences qui n’ont pas été encore relues ni corrigées  du Professeur Robert Sikorsky, qui en plus d’être pertinent, plane haut).

(Durant ses recherches en neurologie, le Professeur Robert Sapolsky, dont les travaux permettent de vous raconter cette histoire, a observé qu’au bout de 6 mois, les adolescents babouins venant de l’extérieur apprennent les structures relationnelles du système social accueillant: pas d’agressivité, pas de comportements « border line », pas  de harcèlement, pas de marquage psychologique, on ne passe pas ses nerfs sur les femelles (on s’auto contraint), pas de comportements dispersés etc. Et tout le monde est content. Plus que de vivre sans stress (chronique), la tribu survit et surtout prospère et cela dure depuis 20 ans.)

Dans la sphère sociale de la proximité, la violence fruit de la comparaison et de la jalousie, la volonté d’user de la domination qu’elle soit de classe, de genre, de statut,  symbolique et d’honneur, l’exacerbation de la lutte pour la conquête des colifichets  qui leur sont réservés, les maltraitances domestiques d’humiliation  dans la cellule familiale à des fins de valorisations narcissiques, les prégnances de genre pour l’accessibilité à la sexualité,  les abus de positions dominantes familiales, morales ou statutaires, les matriarcats ou patriarcats sanctuarisés par une  perversion de la relation d’autorité, d’appartenance et de sens clanique au sein de la famille,  racismes et ostracismes en  et autres spécismes, la mise au ban des types de genre et la marginalisation honteuse d’orientations sexuelles et intimes aux douleurs déniées,  leurs moqueries et leurs mises en scène déresponsabilisées, individuées, ancrant leur marginalisation et non leur normalité,   occasionnent tous autant des souffrances physiques et  psychiques.

Le spécisme est la discrimination basée sur l’espèce, qui fait de l’espèce en soi un critère justifiant la violation de ces droits fondamentaux (exploitation, violence, oppression et meurtre). Le spécisme se caractérise dans les différentes sociétés humaines par un droit de vie et de mort de certaines espèces animales en fonction de critères familiaux, religieux et culturels. Le spécisme est semblable au racisme et au sexisme, il permet de justifier l’exploitation et la violence malgré toute notion de justice.

Burnout, névroses, épidémies de suicides, handicaps psychiques, troubles du comportements, phobies, toc, agressivité, mutismes, auto destruction, isolement, fin de vie dans l’indignité sont autant de symptômes mortels de l’état de notre « Nous » et de notre mal vivre ensemble.

Ce vivre ensemble se subdivise en structures sociales plus ou moins  « étanches » ou plutôt « calfatées ». Soit « objectives » parce que rationnelles, le monde du travail et de la production de richesses et de services (l’entreprise, l’armée, l’hôpital, les services publiques etc.. le monde du travail ou la cité industrielle de  etc) répondant à des lois et à une « évaluation » du succès à travers  une économétrie de l’efficacité, soit  « subjectives » parce qu’irrationnelles, instinctives pour certains, émotionnelles, sentimentales et morales (la famille, le groupe, les copains, le clan, les supporters, l’amour etc), répondant à des normes culturelles domestiques et intimes d’appartenance et d’intégration, soit « transcendantes » parce que idéologiques, (religion, idéologie politique, militantisme, nationalisme etc..). Ces entités sont  subdivisées en lieux à la sacralisation plus ou moins marquée. Elles donnent à la neutralité de leur contexte et aux jeux de domination qui s’y déroulent, des teintes plus moins chatoyantes. Une rue n’est pas une église ni un atelier de montage. Les limites géographiques où se jouent nos espaces publics, privés et intimes en sont les territoires où se jouent l’écologie de nos attritions aux autres dans toutes leurs dimensions constitutives de meubles, d’immeubles et de vivant. Nature et environnement transformée, transformable, où se s’éprouvent toutes nos confrontations sociales, collectives et individuelles, où se développent tous nos batailles et se subissent toutes nos souffrances. La causalité de ceux-ci  prend sa source dans une explication souvent « trans-monde ». Les causalités explicatives affranchissent ainsi de toutes les responsabilités internes particulières à chacun, qu’elles soient individuelles et/ou collectives. Le » c’est la faute à l’autre et à l’ailleurs »   nie le libre arbitre et la volonté intentionnelle de l’éthique du respect de la relation à l’autre dont   l’autonomie et le respect du libre arbitre font partie.  Cette  résultante collective est plus souvent le fruit d’un combat de résistance que celui d’un processus d’élaboration commun. Sa mise en forme donne lieu à un travail d’exégèse dont l’enjeu est l’habillage et la redéfinition des mots qualifiant l’éthique du respect de l’autre, afin d’affermir et d’affirmer la « vérité » de la rhétorique de la domination (Orwell 1984 et le ministère de la vérité). Le résultat aboutit à se réfugier dans un moralisme désinhibant au spectacle de la douleur infligée et subie. La désignation d’un « bouc-émissaire » hors champs et inatteignable devient alors la ruse ultime pour ne pas faire face à ses responsabilités. Qu’elle soit fondée sur le refoulement, le conflit avec son surmoi, la dimension morale et l’habitus qui y sont associés, la souffrance ne devient qu’un enjeu individuel ou la prise en charge répondant à la fraternité, la liberté et l’égalité ne s’accomplit qu’à travers la mise à disposition pour chacun et de façon séparés,  des antidouleurs et autres soporifiques propres à nous faire supporter l’affliction. Permettre à chacun de « gérer » et « d’adoucir » les symptômes des violences endurées dans la chair et dans « l’âme » (l’humiliation, la frustration, la honte, la  mauvaise conscience, la jalousie etc) à coup de psychotropes et autres techniques « respiratoires et de pleine conscience« , voilà les dernières ruses mises en service  par un discours social libéral ou pire encore social national démocrateArrêter de nourrir la paresse intellectuelle, la démission de la raison, du doute et de la compréhension, en abandonnant l’utopie de notre « dessein » tourner vers l’ailleurs et sa relation coopérative et solidaire à l’autre en légitimant la compétition, la sélection et la loi du plus fort comme seuls et uniques moteurs de nos adaptations sociales les plus performantes, au nom de notre « animalisme« , voilà l’enjeu.

Dans le vivre ensemble un certain nombre d’apories (contradiction de fond)  semblent évidentes, prennent de fait une forme axiomatique et ne sont jamais remises en cause.

  1. La direction VS l’adaptation
  2. La dépendance VS l’affection, l’attachement
  3. Le pouvoir VS La prise de parole 
  4. L’ Autoritarisme VS La patience
  5. L’obéissance VS la confiance
  6.  La hiérarchisation STRUCTURELLE de la vie sociale VS la hiérarchie situationnelle,
  7. La jalousie et le mimétisme moteur  de la frustration et du caprice VS le faire ensemble moteur du plaisir et du désir
  8. La catégorisation, le classement VS l’observation, la forme pure, la non interprétation
  9. La domination/soumission  VS la complicité, la collaboration, la coopération  situationnelle
  10. Le paternalisme (L’abandon du libre arbitre au nom de la protection) VSl’autonomie
  11. L’homme décérébré VS l’homme/femme réflexif, intentionnel, réfléchi.
  12. Le chien décérébré VS le chien réflexif, intentionnel, réfléchi
  13. L’élite visionnaire VS  la complétude de point de vue,
  14. La jalousie et le mimétisme moteur du désir VS le faire ensemble moteur du plaisir
  15. Constitution de l’élite par népotisme   VS la reconnaissance de la compétence situationnelle, la mise en œuvre de la guidance réciproque et le référencement réciproque
  16. La sélection des dominants VS l’égotisme d’obéissance et de commandement
  17. La confrontation, la compétition et l’élimination comme moteur de l’adaptation.VS la collaboration, la sommation, la confiance
  18. L’obéissance, moteur  de l’adaptation »sûre » VS  vigilance, communication, l’échange
  19. La servitude VS la responsabilité individuelle et collective
  20. L’obligation de direction VS sens commun collectif respectant le sens différencié individuel
  21. L’idée de progrès VS l’opportunité
  22. La vision stratégique VS désordre relatif, neutralité, partage, altérité
  23. La conquête, la possession, la sanctuarisation du territoire VS utilisation du territoire comme scène d’opportunité
  24. La standardisation VS la différence, la variété, synonymes de richesse et de plaisir
  25. Le rejet du bouc-émissaire fondation nécessaire à toute cohésion sociale VSéthique minimale du respect de l’autre
  26. Capitalisation et fortification VS mémorisation, passation, transmission, éducation
  27. Le bruit VS information
  28. Agressivité, avarice, avidité VS pathologie de la dis-socialisation, domination 
  29. La violence VS Le plaisir partagé de produire ensemble
  30. L’addiction, la dette, le chantage VS La tempérance, la conscience, la responsabilité
  • 1° La direction VS l’adaptation

L’adaptationÉtat de ce qui est naturellement approprié.

Processus par lequel un être ou un organe s’adapte naturellement à de nouvelles conditions d’existence.

PHILOS., PSYCHOL. Modification des fonctions psychiques de l’individu qui, sans altérer sa nature, le rendent apte à vivre en harmonie avec les nouvelles données de son milieu ou un nouveau milieu.

La capacité d’adaptation ou adaptabilitépouvoir, potentiel d’accommodation à une situation.

 
Toute adaptation à une perturbation si elle nécessite une « réaction » dans une « direction » ne nécessite pas obligatoirement qu’elle se réalise par le biais d’une structure de « direction » qui serait  seule à pouvoir définir et provoquer celle-ci.

Si l’ordre des choses est inhérent à la notion d’organisation, la trajectoire  n’implique pas, c’est à dire la réaction dans un sens donné,  une structure de direction.

Si dans toute situation il y a un premier,1 , un deuxième,2 , ou des exæquo 0, un ordre des « prérogatives », un ordre des choses, des dirigeants, des dirigés ou des ententes mutuelles, la structure de direction n’est pas « obligatoire » ni forcément nécessaire. Elle est une option mais non une obligation. Elle n’est la plus adaptée qu’en fonction des « circonstances exogènes » (le feu dans la  maison), et endogènes (les membres du système social ou grégaire  soumis à l’adaptation).  La fonction de sens, la trajectoire, l’intentionnalité du « mouvement » sont par contre des tautologies mais ne nécessitent pas la « structure de direction ».  La trajectoire peut être le résultat d’un « réflexe« , d’une élaboration fondée sur une compétence particulière, (la gestion du feu, la sûreté et la mise en sécurité), soit une élaboration fondée sur l’expression d’un « projet » et l’évaluation des conséquences de l’action. Celles-ci sont soit envisagées et justifiées comme servant le groupe mais ne servent réellement qu’au maintien des technostructures, c’est à dire les lieux de pouvoir, de domination qui gangrènent, innervent, structurent, fortifient le système social suivant son point de vue.

Toute adaptation pertinente ne nécessite pas forcément un point de vue « dominant », un belvédère, une longue vue anticipative, détenue et définie par la position occupée pour être efficace.

Dans ce paragraphe nous utiliserons le terme information et mouvement comme synonyme.

Prenons l’exemple dans la nature des structures « grégaires » ou sociales hyper-adaptatives.  A l’échelle de la sardine, de l’anchois ou du bécasseau variable se développent des capacités d’adaptation hors fonction de pilotage mais  utilisant la fonction réactive d’échange d’informations déclenchant le mouvement de proximité transmis de l’un à l’autre. Par un effet domino la propagation de l’information  permet au groupe d’acquérir une unité de mouvement. Le sens de l’action, son intentionnalité prend alors la forme d’une vague, d’un tourbillon, d’une homogénéité, d’une harmonie.   Ceci implique des contraintes et des lois de fonctionnements.

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1° un système hyper adaptatif ne prend contact et ne subit une perturbation que par sa périphérie.

Entre deux poissons côte à côte, il y en a un à l’extérieur, en périphérie et un autre à l’intérieur, au centre. Celui de l’extérieur subit la perturbation comme une pré rentrée en contact, son évitement transmet le mouvement et pré rentre en contact avec le suivant. La transmission se fait.

La profondeur de la distance de détection est proportionnelle à la sensibilité de détection des extérieurs et  à leur vitesse de réaction qui donne celle du mouvement. Plus le signal émis est faible, plus je dois être proche mais plus je dois réagir vite (vitesse de réaction et vitesse de mouvement)

Si je suis très lent je dois percevoir la perturbation  le plus loin de moi possible pour avoir le temps de réagir. D’où le fait de développer des capteurs les plus sensibles et une transmission d’information la plus explicite possible.

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Si j’ai une proximité, une vigilance, une captation, une transmission et une rapidité de mouvements suffisantes en adéquation  avec le type de perturbation de mon environnement, je n’ai pas besoin de « vigie dominante et ni de guide de réaction ».

Aucun démiurge mais une proximité permettant la transmission quasiment instantanée d’un signal provoquant une réaction qui elle même est chargée d’une information transmise uniquement de l’un à l’autre est suffisante et nécessaire.

Voir de loin une perturbation permettrait de palier à la distanciation des individus, d’anticiper, d’en évaluer les conséquences et de mettre en place une réaction, une réponse adéquate avec la lenteur présupposé de nos réactions.

Une organisation « pyramidale » n’est pas ontologique à la nécessité de l’adaptation et la conquête de son sommet comme fin  politique n’est pas l’énergie  sélective nécessaire à la meilleure préservation symbiotique de notre grégarité.

2°La dépendance VS l’affection, l’attachement

La dépendance: Relation de subordination, de solidarité ou de causalité.

État d’une personne qui est ou se place sous l’autorité, sous la protection d’une autre par manque d’autonomie. Fait d’être conditionné, d’être déterminé par quelque chose.

La dépendance est la perte d’autonomie. La dépendance est contraire au plaisir. La dépendance est le moteur du soulagement.

Dans le soulagement il y a une « excitation » immédiate que l’on confond avec le plaisir.  Mais il n’y a pas de libre consentement,  d’autonomie de la volonté.

La dépendance dans le monde du chien et des hommes est le mensonge autour du quel l’animal sans conscience serait utilisé pour vivre ou singer la relation utopique d’affection souhaitée.

Le dealer avec son client, le marketing de masse, mise sous dépendance à la mode et à la tendance, l’obsolescence programmée, la soumission au consumérisme et l’utilisation des dépendances scandaleuses qu’elles soient sucrées, nicotinisées,  ou d’images subliminales plus ou moins subjectives, servant nos bas (ou hauts)  « instincts », sont l’idéal voulu d’une société lobotomisée ou marchandisée.

Le discours organisé sur la reconnaissance du maître pourvoyeur de nourriture en est un artefact.

L’éducation dite positive et naturelle fondée sur la dépendance à la croquette, les jeux  à spectre étroit (jeu de balle qui en provoquant un effet tunnel,développent des risques d’addiction aux mêmes effets que la cocaïne)   en sont les expressions et les mises en œuvre scandaleuses. Un marketing du mensonge au sentiment et une spectacularisation de la démonstration  de l’idéal affectif.

  • 3° Le pouvoir VS La prise de parole 

le pouvoir:  Avoir l’autorité, la puissance de faire quelque chose

L’autorité a une utilité, la direction.

L’autorité a des énergies positives: la confiance, le respect, l’affection, la reconnaissance de compétence

Des énergies négatives: la crainte, la peur,  la séduction, la dette.

Ces énergies s’expriment au travers des opportunités que nous saisissons pour nous laisser guider ou guider. Elles se nourrissent des justifications à nos envies d’abandon, de soumission et de paresse.

L’autorité est soit une responsabilité soit un égotisme. Dans ce dernier cas, l’enjeu narcissique est tellement fort si ce n’est violent qu’il  fait partie du domaine vital. La souffrance ou la peur liée à la perte d’autorité ou à sa non reconnaissance entraîne l’utilisation des énergies négatives. Au nom de la réactivité, de la forme prise par la soumission, elle nourrit alors la paranoïa de la perte d’ego.    L’autorité  en devenant une fin en soi provoque le ton autoritaire, le harcèlement, la rancœur, la perversion narcissique produisant l’effet balancier entre humiliation et séduction,  culpabilisation et encensement,  la menace, la punition, le sadisme, la violence des mots et des actes, recherchant à produire la désindividualisation pour  faire payer le manque de reconnaissance de l’autorité. L’autorité est endémique à l’honneur, à sa dette,à  l’irrationalité de la violence et de sa justification.

Mais l’autorité ne doit découler que d’une responsabilité à prendre. Lorsque l’on sait, que l’on connait et avons conscience du danger et de ses conséquences, lorsque l’on est conscient de l’autre, de l’altérité et de la complémentarité, de la différence et de la variété du monde qui en est la  richesse, il faut prendre ses responsabilités.

Les prendre c’est prendre la parole, osez la prendre et pourquoi faire? Informer, avertir, guider pour protéger. Et là il faut oser, es-ce faire preuve d’autorité ou de responsabilité? de responsabilité.

  • 4° L’ Autoritarisme VS La patience

Faire de l’autoritarisme c’est vouloir obtenir quelque chose mais en le forçant, en le poussant. C’est le même contre sens que de croire que le vent pousse le bateau alors que c’est la dépression provoqué par la voile qui aspire le bateau et qui par un effet de sustentation lui donne le mouvement et la vitesse qui vont équilibrer les forces autour de la voile.

Commander quelqu’un c’est dicter la conduite de quelqu’un, diriger son activité en vertu de l’autorité que l’on détient ou que l’on s’arroge.

C’est dire, c’est donner une information qui intime l’obtention d’un mouvement.

Commander se déroule sur une durée, Ce n’est pas une instantanéité sauf si le dire se veut disruptif. C’est un processus qui implique l’émetteur et le récepteur dans une chronologie de phases, un déroulé qui en fait une fonction du temps.

• Le commandement émis  à t0, le commencement.

• La réception du  commandement  sous forme soit de bruit, soit d’information à t1

• t2 la proposition d’une réponse qui évoque l’intentionnalité du commandement par sa forme, pour le chien l’intentionnalité se matérialise par le regard posé, le sens du regard qui définit « l’intention » ou la proposition intentionnelle.

› soit assertive (l’intention montrée par le regard)

› soit interrogative (l’intention montrée par le regard)

• t3 la validation de l’intentionnalité de la réponse au commandement sous forme d’information de guidance,

› c’est chaud,  l’intention montrée par le regard est corrélée à l’obtention recherchée

› c’est froid, l’intention montrée par le regard n’est pas corrélée à l’obtention recherchée

puis à t4 etc

Par essai erreur et en exploitant l’effet de rétroaction à travers la guidance, le but est de  provoquer l‘association d’idée qui permettra de comprendre la forme de l’obtention que le commandement intime.

L’obéissance est donc une fonction du temps ainsi que l’autorité une fonction de patience, de ténacité et de modularité mais non de bruit. L’autoritarisme se doit alors d’être remplacé par la patience, la ténacité et la modularité. Car du chaud au froid il y a toutes les nuances de tiède.

Le temps donnera toujours raison, car à chaque expérience et feed-back organisé comme retour d’expérience, la probabilité de trouver la solution et de l’appliquer est une fonction croissante.

5° L’obéissance VS la confiance

Obéir: .Se soumettre à quelqu’un, en se conformant à ce qu’il ordonne ou défend.

Quel est le but de l’obéissance? Répondre de façon adéquat à une injonction.  Faut il que celle-ci soit claire, compréhensible et parfois pertinente.

Quelle est l’énergie de l’obéissance? y en a -t-il plusieurs?  laquelle alors choisit-on ou subit-on?

• La peur, la crainte

• le plaisir, le don de sa soumission

ou

• La confiance

Mais cette dernière est-elle spontanée? peut-elle être  suffisante ou est elle indispensable? Ne doit on pas encore plus partager le sens, le but, la pertinence, c’est à dire en comprendre la justification et être persuadé   de son bien fondé de son objet?

Pourquoi obéir? Pour se coordonner conformément à l’ordre, on se soumet à la vision du pilote qui devient la conformité comportementale à obtenir.

On s’y contraint donc soit:

• par crainte, par respect,  afin  d’éviter la « réprimande, la colère,la punition ». Mais cela n’empêche pas que je ne peux me mouvoir conformément à ce que l’on me demande que si je comprends ce que l’on me demande!

• par envie de plaire  par envie d’obtenir la flatterie, la faveur, la récompense, mais cela n’empêche……

• par confiance mais cela n’empêche……

Pourquoi désobéïr? Pour ne pas se conformer à quelque chose d’inutile, inapproprié, sans intérêt ou parce qu’on ne comprend pas ce que l’on nous demande. Désobéir est souvent synonyme de mécompréhension.

On désobéit par absence de communication cohérente, pertinente et congruente, de  langage clair. Le bruit émis au lieu d’informations provoque la non reconnaissance de compétence, la non concrétisation de la coordination demandée,  l’ absence de plaisir et  la rancœur. Elle laissera la place alors à la menace, à l’hystérisation de la parole, à la perte de confiance, à l’insécurisation des acteurs, puis  leur rejet, l’absence d’intérêt si ce n’est la révulsion.

Obéir est-il une fin en soi? Oui si obéir nous sauve et  protège notre intégrité. Non si c’est pour satisfaire l’ego du donneur d’ordre.

Obéir nécessite donc:

⇒ confiance obtenue que par :

⇒ compréhensibilité de l’ordre, c’est à dire

→ information

→ sens

→ bienveillance, volonté de se faire comprendre

→ guidance

⇒ compétence

⇒ volonté

Le but ultime de l’obéissance étant le mouvement conforme à l’ordre afin d’obtenir  une coordination, on peut définir celle-ci comme son produit qui comme tout produit  est le fruit d’un processus de production et qui  à ce titre en sera l’œuvre, production commune au pilote et à l’exécutant. 

Est ce l’homme qui ordonne toujours, c’est à dire qui prend la parole en premier? Non

Parfois c’est le chien et quant il aboie ou manifeste, il provoque toujours un mouvement, une réaction, il coordonne l’homme. Est ce efficace? Parfois oui, parfois non comme pour l’homme.  Mais dans les deux cas l’obéissance implique la prise de parole, la sollicitation.

Obéir  part toujours d’une injonction donnée par celui qui prend la parole dans une situation afin de coordonner le « système grégaire », en l’occurrence ici l’homme et le chien.

Est ce que l’homme devrait toujours prendre la parole en premier? Non parce qu’obéir sert  à se coordonner par rapport à une perturbation de la façon la plus adéquat. et cette adéquation juste est le fait unique de celui qui a la compétence de la situation et qui de ce fait pilotera l’adaptation nécessaire. 

A qui obéir? au plus compétent de la situation.

6° La hiérarchisation STRUCTURELLE  VS la hiérarchie situationnelle,    

 

Ou encore: toute organisation « grégaire » ne nécessite pas obligatoirement une structure de domination hiérarchisée à qui serait déléguée la conception de la trajectoire et la coordination qui en découle à partir d’une intentionnalité partagée ou déléguée.

A chaque situation, son plus compétent. A chaque situation son degré de négociation, de conception, d’élaboration de la coordination adéquat.

Au feu le pompier est plus compétent que le prix Nobel; et le prix Nobel a tout intérêt à se soumettre au pompier, à s’abandonner à lui.

Faut-il qu’il lui reconnaisse une compétence. Celle-ci sera l’objet de signes de reconnaissance.  Leur obtention de rituels de compétition pour sélectionner non pas le plus compétent mais celui qui répond le mieux aux apriori de la compétence. *

Ces signes de compétences donnant accès aux places de domination et aux privilèges qui en découlent sont par ce fait l’objet de conflit de sanctuarisation dégradant leur capacité transcendantale de faire émerger le meilleur à suivre suivant la situation.

            7° La jalousie et le mimétisme moteur  de la frustration et du caprice VS le faire ensemble moteur du plaisir et du désir

 

Être motivé par la jalousie et le mimétisme est un moteur de l’insatisfaction, de l’immobilisme, du gaspillage, du vol et de la spoliation. Voler devient une fin en soi, cumuler, spolier, interdire d’accès se transmutent en une éthique dont découle la morale de la dette et de la culpabilité. Elle est d’autant plus manipulatrice, vicieuse et perverse, qu’elle drape la domination qui en résulte dans une sacralisation immanente. Le divin réassure la marchandisation, la capitalisation, la financiarisation et l’économisme de nos vies. D’autant plus efficacement que l’organisation du vol et de la soumission et de l’exploitation qui l’accompagne sont fondées sur une rhétorique et un discours ayant produit sa propre langue pour en masquer les mensonges et les manipulations. Les mots, portant en eux même l’interdiction de leur critique et la remise en cause de leur définition.

Investissement, capital, rémunération, pouvoir d’achat, rentabilité, efficacité, concurrence, libre échange etc…. en sont les phonèmes monstrueux réducteurs de nos vies.

Déterminer aux autres ce que l’on décide qu’ils n’ont pas le droit d’avoir, par mise en concurrence, exposition des différences etc… c’est faire de l’accumulation et de sa poursuite non seulement le moteur au pillage mais aussi notre aliénation au refus au désir et au plaisir.

Le faire ensemble, produire et user ensemble sont les moteurs du plaisir, l’ontologie du vivre ensemble de façon apaisée, de la collaboration, de la coopération, du désir comme aventure poétique de la réalisation de nos vie.

Le chien nous le démontre sans parole avec sa queue, sa crête et son regard lorsque  nous savons « produire » avec lui tout mouvement de coordination. Que ce soit dans la réalisation ou durant l’apprentissage à  la construction des liens de confiances qui nous unissent, c’est ce qui nus permettra de réaliser le partage de territoire de façon apaisée qui sera le champs et le domaine de nos désir et de nos plaisirs.

    8° La catégorisation, le classement VS l’observation, la forme pure, la non interprétation

Ordre: Disposition, relation intelligible entre les choses.

A. − Rapport intelligible, satisfaisant aux exigences de l’esprit, pouvant être saisi ou institué entre différents éléments.
B- Rapport de succession obéissant à une loi
C- Être rangé, disposé convenablement; être en état de fonctionner
D- Principe de causalité, de finalité, lois déterminant l’organisation, l’évolution du monde considéré comme la manifestation d’une volonté organisatrice ou comme une propriété de la matière.
 
Catégorisation: PSYCHOL. SOC. Classement des diverses données résultant de l’observation de l’individu, notamment dans son comportement en groupe, selon un système de catégories, exhaustif ou non.
 
Regarder sans être influencé par la forme, ses fausses catégorisations, la race, le faciès et ce qu’elles véhiculent dans nos croyances liées à leur récit.
Les voitures les moins civiles, les moins respectueuses des autres sont: les Porshes , les Ferrari; les Lamborghini etc..des voitures de luxe et de puissance. Est  ce le fait de la voiture ou du conducteur? C’est le fait des conducteurs qui « étant et faisant parti des dominants, se placent au dessus des lois ». Cela arrive dès que l’on se croit au dessus  des autres; les voitures et leur marque en étant le symbole. Donc n’importe quelle Porsche Panamera  a la même aptitude à respecter la limitation de vitesse et les règles de civilité aux passages piéton. Elle ne porte pas en elle de façon immanente l’excès de vitesse, le stop non respecté, le feu rouge grillé et la conduite post repas mondain arrosé où le taux d’alcoolémie autorisé est multiplié par 3 et dont la dangerosité est divisée par 4 pour leur conducteur « cortiqué » aux costumes sur mesure de la croyance en  leur supériorité.
Donc tout comportement n’est pas lié à la forme, pour les chiens idem qui ne sont que des marques et des modèles de voitures à poil, mais au rapport que l’on coconstruit avec lui, à la vie grégaire qu’on lui propose et au projet qui lui est sous-jacent.
 
La croyance, le sur-déterminisme aliénant basé sur le récit mythique de la naturalité de la vie du chien de berger qui sait le travail du mouton de façon inné et immanente à sa forme est la pseudo compétence technique des eugénistes et de la plupart des spécialistes mettant la l’astrologie au rend de l’astronomie.
 
Cortiqué: c’est admettre qu’il a une facilité de compréhension, une intelligence réelle.
 
 
 

   9°La domination/soumission  VS la complicité, la collaboration, la coopération  situationnelle

Ordre: Disposition, relation intelligible entre les choses.

 
C- Être rangé, disposé convenablement; être en état de fonctionner
D- Principe de causalité, de finalité, lois déterminant l’organisation, l’évolution du monde considéré comme la manifestation d’une volonté organisatrice ou comme une propriété de la matière.
  • Une organisation est un système
    La définition d’un système implique l’existence d’un but.
  • Une organisation: mode selon lequel un ensemble est structuré (en vue de résultats, d’actions déterminées), répartition des rôles et des fonctions. Structuration
  • Ensemble structuré de personnes formant une association  ayant des buts déterminés dans une situation, cette association a une durée de vie allant de l’instant à la période plus ou moins longue et si ce n’est permanente;

Tout système se définit à travers l’expression de l’objectif qu’il poursuit; l’objectif ne prend sens que s’il se caractérise, se qualifie et se mesure .

Ce but peut être fonctionnel, exemple la chasse ou la production de biens etc; et son organisation se fera de façon « éphémère » c’est à dire limitée dans le temps après répartition des rôles et des moyens de coordination entre les acteurs.

Mais ce but peut être aussi immanent à la « situation et à ses acteurs » et dans ce cas  il prend une forme « politique », c’est à dire une expression autour de  laquelle la vie politique s’organise. « Qui a rapport à la société organisée« .

Son  champ est le territoire, son domaine le partage et son projet « politique », le faire de façon apaisée.

Le « partage de territoire de façon apaisée » a pour cadre l’instant et la situation.

Son modèle de représentation est au moins à  5 dimensions. Les quatre premières classiques.

La ligne, la surface, la perspective, le temps qui s »‘écoule et la cinquième les praxéologies des acteurs.

Praxéologie: sciences déterminant les logiques des pratiques, de l’action. Science ou théorie de l’action; connaissance des lois de l’action humaine conduisant à des conclusions opératoires (recherche opérationnelle, cybernétique, etc.)`

Le partage de territoire de façon apaisée implique de définir les entités partageuses.

Exemple d’entité: un couple hommes/femme- chien.

L’idée même de partage induit l’existence d’une deuxième entité; elle peut être une voiture, un animal, ou un autre couple. C’est cet ajustement entre entité qui doit se faire de façon apaisée; et ce sont les interactions au sein des entités entre leurs sous éléments constitutifs qui vont le rendre apaisé.

Au nom de ces affirmations on pourrait dire que tout système, c’est à dire toute entité sociale,  puisqu’il est défini par son but, est porteur ontologiquement de la notion de direction et donc de la fonction déléguée de pilotage. La fonction de pilotage est celle qui est dévolue à l’élément d’une entité qui a la responsabilité de donner la direction à suivre et de corriger l’écart obtenu afin de le réduire. (il tient la barre)

Hors ce schéma intellectuel, cette abstraction, est vécue comme une évidence. Mais elle ne l’est pas.  Lorsqu’on parle de direction, de pilotage, cela veut dire pour le pilote qui est le guide, qu’il doit

• définir la direction, le sens où aller,

• puis l’annoncer,

• la faire comprendre et la faire prendre

• Tout en la validant à chaque direction prise

• et la faire suivre en fonction d’une adaptation « présupposée » nécessaire par une analyse « déléguée » face à un « évènement-obstacle » ou perturbation  rencontrée.

Hors

Toute adaptation d’une entité social ou grégaire (nous considèrerons comme équivalent les deux termes)  par rapport à une autre entité social fait appel à des compétences distribuées différentes au sein des deux entités liées à la situation. Ceci implique que pour renforcer la pertinence et la justesse de la « réaction mutuelle », la répartition des compétences au sein des entités  puissent aboutir à une coordination non remise en cause en interne. Pour cela les fonctions de pilotage, de captation et de représentation de la situation doivent être réparties aux mieux pour que la décision d’adaptation soit prise et mise en œuvre de la façon assurant le partage de territoire et ceci de façon apaisée, c’est à dire de façon économe, sûre, sécure et mutuellement satisfaisante. C’est dans ce contexte que le partage et la répartition des rôles de pilotage et de captation et la prise en compte des différents points de vue de tous les acteurs au sein des entités, si elle s’établit sur le critère du plus compétent, devient un élément majeur de pertinence plus que la confiscation de leur expression sous prétexte de « direction » sous prétexte de réactivité et de symbiose.

    10° Le paternalisme (L’abandon du libre arbitre au nom de la protection) VSl’autonomie

Paternalisme: Attitude d’une personne au pouvoir, d’une collectivité ou d’un pays qui, sous couvert de protection désintéressée, cherche à imposer une tutelle, une domination

Le père, ce chef absolu de droit divin, règne sur la famille. Jupiter tyrannique au droit de vie, de mort et de sélection par préférence de sa descendance. Vie et mort sur son animal domestique, libre choix frelaté par le marketing du désir, de l’apitoiement et de l’empathie à la baby face, voilà le cadre de la nouvelle figure du pater familias omnipotent, produit dont raffole l’humain frustré  par le manque d’épargne de capital d’honneur. Au nom de sa constitution, il sacrifice sa tranquillité   à la responsabilité d’assumer la sécurité de l’autre en prenant constamment en charge le moindre besoin d’adaptation nécessité par l’émergence de la perturbation. En isolant, aboyant sur le chien, en virilisant l’assertion, l’ordre et en prenant la posture il se mire dans le reflet que ses compagnons miroir lui renvoie.

Protéger et pour protéger, étouffer, entraver, assujettir. Dénier toute autonomie. Au nom du droit, exercer la  tyrannie au nom de la responsabilité, prendre en charge  tous les  mouvements et des interactions, régir la vie, tyranniser et jouir  des maltraitances et des punitions servant à expurger la désobéissance et la résistance.

Pour Rousseau, Voltaire, Diderot, Victor Hugo, l’éducation a pour fondement non pas de formater mais d’émanciper, de révéler les potentiels et construire l’autonomie et le libre arbitre qui en découle.

A contrario, c’est l’état et ses oligarchies ou les oligarchies et leur bras armé qu’est l’état,  qui justifient  au nom du bon « père de famille », la mise sous tutelle des citoyens et de leur toutous. Dans un soucis de falsification et de détournement des vrais enjeux de maintien sous tutelle, l’état et ses  classes dominantes jalouses de leurs prérogatives de captation, organise l’abandon d’autonomie et de libre arbitre des toutous et de leur compagnons humains en l’ argumentant sur le principe de la hiérarchisation  de  classe, de race, de genre  et d’animalisation. La transposition de la racialisation du chien à l’homme, de sa soumission nécessaire et de sa domination utile consentie,  réinitialisent  l’autorité compensatoire à l’exploitation  de l’homme par l’élite délétère avare de ses positions. Contraindre, réglementer, enfermer, priver de liberté de mouvements au nom d’une supposée insécurité dont l’étiologie est méconnue si ce n’est rejetée car fondée sur l’absence d’autonomie, la racialisation du discours et le rapport de domination soumission institutionnel. Voilà l’abandon ciblé du  libre arbitre, de la liberté de contractualiser et de la compétence de coopérer en échange de la jouissance des pervers de la maltraitance, l’humiliation et la privation de liberté.

     11° L’homme décérébré VS l’homme/femme réflexif, intentionnel, réfléchi.

Avoir une intention. être mu et défini par l’intention et non par la réaction. et le chien justement est intentionnel mais de façon visible. Il est le seul dans le monde animal à partager avec nous un point de vue de façon spectaculaire. C’est à dire à regarder ce que nous regardons, ce que nous pointons du doigt.

L’homme réflexif est celui qui voit loin. Ce loin est le temps plus ou moins long des conséquences accompagnant nos actes et nos décisions élaborés dans le temps immobile de l’orientation de la décision. L’intention permet la collaboration, l’échange, la discussion et la coordination mutuelle. Le chien regarde au loin, interroge son maître et échange avec lui l’interprétation de ce qu’il a vu pour ensuite proposer en se servant de la démonstration de son intention, la posée de son regard. le maître négocie ou discute alors, échange ses points de vue et les deux décident.

Ce déroulé implique que le processus et ses compétences de mise en œuvre existe. Il n’est pas automatique dans son exploitation, il ne va pas de soi; il n’est pas essentiel à la relation, il est essentiel à la relation coopérative, collaborative et autonome.

12° Le chien décérébré VS le chien réflexif, intentionnel, réfléchi

Le chien pile à combustion branché sur la baballe et les activités à spectre étroit et à satisfaction excitante intense, ne réfléchit pas, n’observe pas, ne mémorise pas autrement que de façon pavlovienne, il ne tire pas partie de ses expériences, ne prend conscience ni du monde ni de sa relation aux autres. Il réagit comme un automate, sans observation du monde et de son environnement, sans mesurer la conséquence immédiate de sa réaction autre que par la récompense qu’il en retire.

Le chien décérébré est la machine de Descartes, est le pigeon  de Project Pigeon »  du psychologue Burrhus F. Skinner qui avait pour but de développer un missile dirigé par trois pigeons conditionnés.

Ce sont les chiens guide d’aveugle réinitialisé toute leur vie pour effectuer le geste conforme aux stimuli de l’environnement.

Le chien décérébré, conditionné, désindividué, c’est leur refuser  l’intention, la sensibilité, la vie émotionnelle et sentimentale, la conscience et tout ce qui fait de notre humanité le synonyme de l’animalité. C’est celle seule qui permettra la mise en œuvre de la communication homme animal moteur de nos contrats de grégarité et nous interrogeant sur nos incompétences à résoudre le vivre en paix.

13° L’élite visionnaire VS  la complétude de point de vue,

Que ne vois je du haut de mon piédestal? Ne vois tu rien venir????

Voir pour anticiper, voir pour se faire une idée. Mais être une élite, c’est croire et être  persuadé d’avoir le seul système de « longue vue » dépourvue de défaut. On est élu, touché par la grâce  de la « vision » mais surtout propriétaire d’une place conférant rétribution, avantages et jouissances.

C’est avoir seul accès à l’objet qui gouverne le monde et dont l’abstraction nommée développe son propre sujet de  vie au nom de quoi on nous  soumet. L’objet abstrait formé de la multitude individuelle, devient objet mystique  portant le nom de sa religion , de sa rationalité et de sa dévotion.   L’état, l’économie, la dette, la nation, la santé, la démocratie ou la tyrannie en sont des exemples les plus prégnants comme organisateur des architectures de positions aveugles ayant leur  codes, leurs lois dynamiques et dont la connaissance confèrera les places des réels pouvoirs et privilèges. Mais est ce pertinent? Non. La rétention d’informations y organisent le mystère et aboutit à la confiscation du libre arbitre. L’adaptation se résume alors à la compétition des différentes chapelles, idéologies ou mensonges charlatanesques d’une métaphysique du pire.

Le partage de point de vue n’y a pas lieu. la construction commune non plus. La négociation et la pertinence de l’action non plus.

La transversalité, la nécessité de changer de paradigme, de découvrir et de se nourrir de l’autre et de ses logiques y sont incomprises.

Pourtant c’est la complétude, la sommation des points de vue qui physiquement organise l »agrandissement et la profondeur du champs de vision.

Cette sommation une fois établi nécessite la parole, le langage, le discours et la confiance réciproque.

Tout le contraire de l’élitisme.

14°La jalousie et le mimétisme moteur  de la frustration et du caprice VS le faire ensemble moteur du plaisir et du désir

Envier, chercher à être comme tout le monde de son monde, n’envisager son chien que comme un signe de distinction conférant une place centrale dans les codes de l’habitus au risque d’être dépassé. Tout le monde des labradors, pour les aristocrates de la pensée dominante et des places de pouvoir; se donner ainsi une dimension humaine, sensible à la bienveillance du regard profond, en contact privilégié avec l' »animal » à la baby face débonnaire. Tout le monde des pittbull, des hamstaffs ou autres chiens à gueule de « dockers » et de « mineurs », rustres comme des ouvriers des forges, noircis, salles mais forts, patibulaires, craints. Quelque soit la forme, le choix,  nous les comparons, nous nous imitons, nous y subissons les modes, nous y renouons de fausses histoires originelles, sacralisant une généalogie « aristocratique » unique nous donnant valeur de peuple (groupe, classe, ascendance) élu, comme à autant de signes distinctifs. Nous en organisons des concours de forme,  beauté, agility, obéissance, pour faire du signe un objet de compétence et d’excellence sociale alors qu’il n’est qu’un objet de mensonge et d’exhibition de la misère de nos relations d’estime, de reconnaissance et de domination.

Alors que l’absence de comparaison, l’oubli de la forme, l’acceptation de l’image comme existence et non comme apparence, permet de rentrer dans le monde de la relation, de la connivence, de l’amitié,de l’affection. Construite autour du plaisir partagé de faire ensemble, Il n’y a pas de concours du plus ami, du plus complice, du plus mutuel; on l’est. A moins de se mettre en scène dans Gala et paris Match. Pour échapper à la sanctuarisation obséquieuse des oraisons funèbres mais pour vivre pleinement l’attrition aux autres dans ses formes les plus diverses, oublions de mimer, jalouser, paraître. Faisons ensemble.

15° Constitution de l’élite par népotisme   VS la reconnaissance de la compétence situationnelle, la mise en œuvre de la guidance réciproque et le référencement réciproque

Népotisme:Tendance à accorder des avantages aux membres de sa famille, à ses amis ou à ses relations indépendamment de leur valeur.

La lignée, le réseau, la proximité, le lieu.

Parce que passant leur vie dans des chais à manutentionner des barriques, les « nez » du cognac ne pouvaient être qu’issus des travailleurs de chais comme les maîtres de chais  qui recevaient de façon magique la science des assemblages et la capacité des constructions et des identifications des saveurs rares, riches, de bon goût!!!!!par leur seule proximité de lieu ou la part des anges s’envolait vers les  paradis du luxe.

J’ai la particule, j’ai la renoncule, je descend de toi, j’hérite, je suis le despote éclairé au seul mérite d’être issu de ta cuisse. On passe son temps par paresse, par crainte de manquer, de perdre, à construire des fortifications « magiques » et « injustes » à nos petites places de pouvoir. Le désir de pouvoir est un leurre à l’estime de soi et au bonheur. Il    est surtout une paresse intellectuelle justifiant l’abandon de l’autre, de l’altérité  à une socialité fondée sur l’adaptation de façon apaisée nécessitant travail sur la compétence de l’interrelation, sur le besoin et la complémentarité de l’autre pour gagner le temps de l’intelligence et de la réflexion.

Gagner en désinstitutionnalisant la détention du pouvoir des artefacts de la pensée magique et sacrée qui nous déresponsabilise de notre devenir collectif au vivant, voilà ce que démontre la mise en œuvre d’un langage inter-espèce, homme-chien, qui nécessite apprentissage et logique de pratique fondée le paradigme de l’obtention de l’autonomie pour tous comme moteur  de la vie en paix. C’est à dire privilégiant les temps de la recherche et l’expression de l’intention individuelle et collective.

16° L’égotisme des dominants VS l’égotisme d’obéissance et de commandement

Il n’ obtempère pas, ne m’obéit pas. Il ne comprend pas. il ne m’écoute pas. Il n’obéit pas au doigt et à l’œil, assis, coucher pas bouger, attaque etc.

Être qualifié de chef de famille puis de chef de meute par les faux éthologues, faux sociologues et vrais usurpateurs, renvoie à l’image du pater familias, image totémique de la masculinité de la domination, napée  dans ses obligations ritualisées au respect. L’utilisation du terme respect, grandeur accordée par la place tenue, qui par extension  devient total lorsqu’il est accordé par sacralisation mystérieuse de son dépositaire au nom d’une ambivalente légende, invitant à la mansuétude, la condescendance, la fausse familiarité et conférant à celui qui le détient le pouvoir de trancher les conflits, d’en être arbitre, crée pour tout acte qualifié de désobéissant, une dette d’honneur se traduisant obligatoirement par  la rancœur et  par l’obligation d’organiser la punition réglant la dette d’estime dégradé sous le regard des thuriféraires variables.

La coordination souhaitable et efficace y perd tout, la tyrannisation y gagne des opportunités. La frustration, l’anxiété, la rancœur, la violence et la morbidité y trouvent leur terreau.

Abandonner le besoin, la nécessité et l’utilité de l’ordre pour se réapproprier l’altruisme, le désintéressement, la philanthropie de l’échange de parole, de la négociation et du partage de territoire sans enjeu de respect.

17°La confrontation, la compétition et l’élimination comme moteur de l’adaptation.VS la collaboration, la sommation, la confiance

Quoi de plus valorisant que d’être le dernier sur le ring debout, les yeux tuméfiés ! A moins que d’être le dernier sur le champ de bataille dévasté où plus rien ne poussera est le nec plus ultra de la sélection par le lance flamme et la terre brûlée. Je souffre, ravagé mais j’ai gagné. Mais c’est écologique puisque la sélection naturelle est naturelle!!!! quoi de plus évident que le plus fort gagne et profite des ruines et des déserts de vie et de complexité qu’il laisse derrière lui. Détruire, concourir, écraser, dépasser, se focaliser sur cette vaine course au vide, n’est ce pas une procrastination, une paresse intellectuelle à ne pas se confronter à la volonté de la construction d’un monde apaisé de l’interrelation assurant la prolifération de la différence, de  sa variété, de la vie et de sa complexité. En nous laissant devant des questions ou l’errance et son état ne prendraient comme dimension que celle de nos questions et l’expression de la multitude de nos réponses.

18° L’obéissance, moteur  de l’adaptation »sûre » VS  vigilance, communication, l’échange

L’obéissance serait-elle l’indispensable de l’adaptation? L’obéissance n’est-elle pas simplement un arbre de transmission, outil indispensable de la transformation de la décision en mouvement? mais est-elle aveugle? est ce que toute décision est pertinente? L’obéissance  ne porte-t-elle pas en elle de façon ontologique l’erreur de décision, l’aveuglement et le manque de perspective. Obéir c’est abandonner une liberté, une autonomie de décision. C’est abandonner sa capacité à se  rendre compte par soi même, l’obéissance parfaite est aveugle. Dans la sociologie des  décisions absurdes, le respect des règles sans déconstruction possible, la soumission à l’ordre et à l’institution, l’erreur de prise en compte de l’environnement et du contexte, les déficiences de négociation et de compromis sont autant de raison de se « méfier » de l’obéissance » comme moteur de l’adaptation.  Mais l’obéissance est une paresse intellectuelle ou cognitive; elle est la prise en charge confortable, la non prise de tête, le fantasme de l’étoile de mer, de la moule ou de l’huître. C’est l’abandon de la vigilance, de l’esprit critique, de la négociation et de la décision optimum. Ne pas donner son point de vue que cela soit de façon fortuite soit de façon essentielle ou obligatoire est une perte majeur de complétude et de compréhension de la « perturbation ». avoir une confiance aveugle, puis une obéissance aveugle et s’en faire un « honneur » est bien le salaire minimum à l’abandon de sa capacité à observer, orienter, décider et agir de façon responsable, conséquemment et sécurisante pour tout.

19° La servitude VS la responsabilité individuelle et collective

La servitude c’est être dans un état d’absence de liberté, de soumission absolue à un maître. C’est non pas l’abandon comme l’obéissance est un abandon amenant à des décisions absurdes mais une aliénation, une soumission absolue, un dogme fondé sur le paradigme de la domination  sacralisée, essentialisée, paradigmatique. 

La servitude c’est ne pas reconnaître l’autre en tant que compétence, être raisonnant, sensible, vigilant et bienveillant. C’est lui dénier toute grandeur de conscience mais surtout vivante, participative à notre équilibre. C’est chosifier l’homme, l’ouvrier, le rom, les juifs, les tutsis, les hutus, les rohingyas, le chien, le rat etc. les être vivants pour justifier la fortification et l’emprisonnement à l’intérieur des murs de rejet, de haine de l’autre. Les  enceintes privatives de liberté de mouvements sont en tout premier lieu les discours sur les dangers de l’inconnu et le devoir de la mise sous protection, apories nourrissant toutes les rhétoriques des dirigeants, organisant leur culte et le pillage des ressources  à leur propre convenances égotiques et  névrotiques. Servitude , domination et obéissance sont trois névroses dont il faut absolument  se guérir.

20°L’obligation de direction VS sens commun collectif respectant le sens différencié individuel

L’obligation de direction n’est pas synonyme d’imposition de direction. La collectivité peut s’exprimer sous des formes différentes, la pyramide, le V du vol des grues avec une délégation alternée de place dirigeante mais suivant un plan de vol pré établi. Le contexte exogène définit le niveau de stress au quel faire face provoqué par la tension liée à la facilité d’accessibilité aux ressources liées à la survie. Mais la vigilance et l’organisation de la délégation aux fonctions de direction devant se faire pour sélectionner le ou les plus compétents, les rituels de sélections, les « examens », qui définissent les critères de sélection peuvent soit se décider collectivement soit être tout bonnement abandonné pour mettre en œuvre la dynamique de l’organisation en réseau de communication avec une négociation permanente  à toute proposition de mouvement en fonction d’un projet commun immanent, la sécurisation du groupe et du réseau, préservant le collectif et l’individualité en lui réservant des temps propres d’exploration et de réflexion grâce à l’économie de vigilance due à son partage.

L’environnement est amené à être découpé en contextes puis en situations définis suivant la pression liée au risque. Le contexte, la balade, la sortie etc, la situation, la rencontre, le croisement, le facteur etc. Lors d’un incendie, il n’est pas question de se mettre à discuter de la façon dont le pompier va vous prendre dans ses bras pour vous évacuer. Si vous paniquez, bougez, gesticulez et que vous vous mettez en danger et lui avec, il est nos seulement légitime mais surtout nécessaire et utile que l’on vous bâillonne et limite vos débordements. La réunion de l’utilité et de la nécessité dans ce cas d’ailleurs impose le choix d’agir.

21° L’idée de progrès VS l’opportunité

Progrès:
a) Mouvement en avant. Synon. progression.
b) Fait de gagner du terrain.
c) Évolution.

d) Accroissement quantitatif ou intensif d’un phénomène.

e) Processus évolutif orienté vers un terme idéal.
 
Opportunité:
A. − Caractère opportun (de); caractère de ce qui est opportun. Synon. à-propos, convenance.
Avoir le sens de l’opportunité. Savoir d’instinct ce qu’il convient de faire dans telle situation.
Occasion ou circonstance favorable.
 
On ne progresse que si on exploite les opportunités, les occasions favorables à cette progression, tourné vers le terme idéal de partage de territoire de façon apaisé,  qui permet l’acquisition des compétences qui par attrition se présenteront.
 
 22° La vision stratégique VS désordre relatif, neutralité, partage, altérité
 
La vision stratégique, à long terme, anticipante, n’a pour utilité que celle liée au besoin de prévoir, anticiper la levée et la forme des défenses, des fortifications ou de l’anticipation de l’attaque préventive.
 
Mais la vision stratégique n’a de sens que sur la modélisation, la représentation que l’on se fait du territoire et des enjeux que l’on y voit.
 
La volonté liée à la vigilance partagée, le faux désordre stimulant, terreau propice aux opportunités provoquées par les temps gagnés d’exploration, permettent l’auto-organisation par entente mutuelle, négociation, proposition et libérer les mécanismes de l’émergence des compétences situationnelles nécessaires.
 

23° La conquête, la possession, la sanctuarisation du territoire VS utilisation du territoire comme scène d’opportunité

Le territoire est soit un sanctuaire soit un lieu d’opportunités. Il est soi un lieu de règles et d’injonction soit un lieu de négociation ou d’entente. Soit un lieu de privilège, de prébende, de quant à soi, soit un lieu d’égalité, de fraternité et de liberté.

24° La standardisation VS la différence, la variété, synonymes de richesse et de plaisir

Dresser, assis, couché, pas bouger, au pied, etc conditionner, standardiser, découper la vie en autant de sous séquences qui misent bout à bout dans un ordre déconnecté de la réalité mais spectaculairement pas de la tyrannisation qu’un « maître » peut avoir au nom de la jouissance perverse de détenir et soumettre autrui, voilà ce que le chien ontologiquement subit et est dans son être chosifié.

Alors que le laisser libre dans la construction du rapport se traduisant par la coordination mutuelle avec l’humain, lui confère sa liberté de choix qui définit son autonomie. Cette émancipation, voulue, co-construite, se raconte dans le récit mythique de nos plus belles histoires, de Jack London à Homère, de Belle à Argos, de Croc Blanc à Rintintin et puis bien sur Rantanplan. Mais si elle se raconte, se filme, l’approche mécaniste et béhavioriste l’a dénaturée et a organisé une des plus grande manipulation et trahison à nos envies et rêves de complicité en nous vendant la mécanisation, le défaut de partage autre que la croquette ou le susucre. En faisant cela elle organise de manière sournoise et cynique notre maintien dans un désenchantement du monde propice à toutes les exploitations, les humiliations et les dénis de bonheur immédiat.

 

25°Le rejet du bouc-émissaire fondation nécessaire à toute cohésion sociale VSéthique minimale du respect de l’autre

Toute cohésion sociale fondée sur le maintien de l’exploitation, sur la prérogative et le passe droit ou les privilèges se fondent toujours  sur le bouc émissaire. Elle se contruit contre le mur porteur du rejet. Toute cohésion « grégaire » type famille, bande ou autre se construira contre « l’étranger », la peur de l’autre, son refus, son déni quand elle nourrit la structure patriarcal et son permanence.

Dans la relation homme chien, toute relation fondée sur la méfiance de l’autre, l’interdiction de la rencontre, la méfiance et l’ostracisation amènera l’agressivité, la violence et la dissocialisation.

26°Capitalisation et fortification VS mémorisation, passation, transmission, éducation

Plus vous élevez de barrières moins vous vous enrichissez de l’autre  et des attritions que vous vivez, vous ne retirez aucun enseignement, aucune compétence supplémentaire développant de nouvelles capacités d’adaptation et vous limitez alors les opportunités de la découverte et de l’enrichissement.

Plus votre chien est ouvert, explorateur, riche de ce que vous vous permettez de vivre , plus vous enrichissez vos vies et le récit de vos vies.

27°Le bruit VS information

L’environnement de bruit est anxiogène. Entouré de chinois, vous n’avez pas accès à la pierre de rosette d’autant plaus qu’il ne font qu’éructer, car ce qu’il dise pour vous sont des vociférations, dénuées de sens et angoissantes car associées à aucun signe émotionnel compréhensible, leur visage n’ayant pas la même plasticité d’expression. Vous avez alors trois stratégie pour vivre et supporter ce milieu anxiogène.

La première, faire le vide autour de vous en les agressant, ce qui vous permet en les maintenant à distance de supporter mais surtout de diminuer le volume d’interraction.

La seconde est de disparaître de leur attention, devenir le plus neutre possible, atone, sans intérêt.

La troisième, c’est les attendrir, jouer les hyper soumis, les doux etc et ainsi déclencher de leur part ce qui sera de l’intérêt et de la bienveillance.

Ces trois stratégies le chien les développe entouré des chinois que nus sommes.

Maintenant, un chinois, petit, purulant, hilote (dernier degrès de misère) prononce trois mots que vous comprenez même si leur sens n’en a aucun dans la situation: Rose des sables, Christian Lacroix et glyphosate. Ces trois mots ont une forme informationnelle. Même sans sens vous vous rapprochez de son émetteur, comme aimanté. Car l’information émergeant dans un océan de bruit provoque le mouvement. Elle coordonne.

28°Agressivité, avarice, avidité VS pathologie de la dis-socialisation, domination 

L’agressivité, l’avarice, l’avidité sont trois comportements que tous grands dominants ou dirigeant possède.

L’agressivité, l’avarice, l’avidité sont trois pathologies qui définissent les grands dominants.

L’agressivité, l’avarice, l’avidité sont trois symptômes qui définissent la pathologie de la domination perverse, exclusive et autocentrée qu’ont tous les grands dirigeants

La domination situationnelle ne porte pas ces symptômes parce qu’elle est éphémère et surtout parce qu’il est contre productif de vouloir la perdurer au risque de se mettre en danger par la lutte engagée pour sa spoliation et par l’insécurité que produit la perte des compétences directionnelles que l’on ne peut détenir.

29° La violence VS Le plaisir partagé de produire ensemble

la violence est toujours liée  à une incapacité à obtenir le « mouvement  » souhaité, soit à la rancœur  qui en découle, la dette d’honneur que l’on y voit et le contre sens de la punition comme moteur du faire ensemble que l’on s’y doit. Renforcer la crainte pour faire faire et obtenir. C’est le mécanisme du proxénète et de la prostituée qui n’a pas besoin de sa présence et des coups mais dont la crainte suffit à assujettir à « distance ». La violence équivaut à pousser quelqu’un pour le faire mouvoir. la violence est le symptôme d’une dysfonction et d’une pathologie de communication, de pilotage et de coordination.

Considérons le mouvement, l’obtention de la coordination souhaitée comme le produit d’un processus concernant deux éléments, l’humain et le chien. S’il ne peut se réaliser en étant poussé, contrainte, il le doit  en étant attiré, partage. Comme la voile du bateau crée une dépression qui est le moteur de son mouvement, attirer c’est créer la dépression qui déclenchera le mouvement souhaité. Mais être attiré, on peut l’être par un sucre, un billet de banque posé sur le chemin, par un subterfuge basé sur l’intérêt et la cupidité, comme le commerçant ou la pute. On obtient une forme, quelque chose qui ressemble à une histoire d’amour ou de plaisir comme un film pornographique vomissant l’image mais niant, délaissant l’essence, l’énergie et le moteur qui devraient en être l’amour, la complicité, la relation d’ensemble.  On peut  aussi l’obtenir par le partage de l’intention avec son guide, la volonté libre de la suivre et de la partager,  construite autour de la confiance réciproque à se laisser guider, construite elle même par l’apprentissage mutuel à la guidance le vécu comme la production commune d’une « œuvre » provoquant le plaisir profond et établissant la solidité d’un attachement fondé sur le  plaisir partagé du faire ensemble. Non pas acheté, comme le client achète une prestation mais en obtenant le don du mouvement par le plaisir de faire ensemble, de produire ensemble une œuvre. La partie synallagmatique  du contrat de grégarité. Dans lequel chaque partie s’oblige vis-à-vis de l’autre.

30°L’addiction, la dette, le chantage VS La tempérance, la conscience, la responsabilité

Être en manque, en dépendance crée le moteur le plus parfait pour contraindre et assujettir tout en laissant l’illusion de la libre volonté, c’est le drogué prêt à tout pour son dealer, plus efficace que la violence même si le résultat en est une auto destruction et une douleur intense subie par le manque. En manque, on se précipite, on s’agite, on agresse, on abandonne tout sens de l’observation, la mesure, la réflexion et le faire ensemble. Manque de sucre, de croquette, de récompense d’exaltation, d’activité à fort seuil de  satiété d’excitation tel que les activités à spectre étroit (jeu de balle) provoquant par effet tunnel les mêmes mécanismes submergeants d’hormones du plaisir, un raz de marée d’excitation euphorique, désinhibitrice et aliénante au même effets que la cocaïne. Plus pernicieuse et insidieuse que la dépendance, la dette vous asservit. Elle dégrade la tempérance, la patience, la ténacité et la capacité de curiosité en inhibant la liberté d’exploration par un mécanisme de substitution au plaisir de la recherche, déclenchant « le lâchage d’un flux euphorique » provoqué par le crédit faisant sauter la frustration mais  donnant l’accès immédiat à la récompense vous liant et vous aliénant le temps de la dette. Pas de crédit pour les chiens mais les mêmes mécanismes addictifs et asservissants au service du « maître », donc du malade dominant.

 

Dans les différentes théories de notre socialité, ne sont jamais remis en cause la nécessité d’une direction, le bien fondé d’une hiérarchie,  la main mise et le gel des places de domination, l’existence d’une élite. Ce qui est discuté, soupesé, argumenté sans jamais être réellement remis en cause, ce sont les bien fondés et la justification de l’accès à ces places et aux privilèges qui y sont associés. Ce qui est discuté ce sont les rituels de reconnaissances et de mise en place de ces élites. L’époque actuelle promeut les règles d’organisation et d’administration de la production, de la répartition et du stockage des « richesses symboliques » ornementant l’autorité de la façon tout aussi imméritée, inéquitable et inadéquate que celles issues de la descendance, du sacré aristocratique ou de la force.  Au nom des lois « naturelles et rationnelles » , les forces invisibles et non négociables de la concurrence, du marché, du népotisme et de la distinction ont pris la place de la régulation par la loi du plus fort ou du plus agressif. Les violences n’étaient réifiées que par l’existence des agressions  physiques  et le spectacle de leurs exhibitions, exutoire à la propre précarité de leurs exécuteurs. Le seuil de sensibilité à la douleur reçue et infligée ayant évolué, elles ont été remplacées  par le spectacle du rejet ou  de l’inaccessibilité à la distinction  sociale, permit par l’accès plus ou moins abondant de l’outil relationnel et existentiel dématérialisé qu’est l’argent. C’est cette dynamique qui  assure le passage  de la violence physique à la violence symbolique qui va de l’asservissement par la peur et la menace à celui par la dette et le risque de perte de tous les moyens d’échange et de valorisation de soi en tant que sujet et objet de l’échange, qui est la dynamique civilisationnelle. Ce n’est pas la disparition annoncée de la violence, de l’agression et de la contention comme énergie de la sélection et essence de l’adaptation, c’est sa substitution sous prétexte d’économie. La contraction de la dette dont le résultat sera la dé-personnification et dé-individuation du sujet essentialise inexistence du  sujet  et la chosification de l’objet qu’est l’endetté. La dynamique civilisationnelle ne devient qu’un habillage « malin » de la prise en main des places de  domination et de leur usages pervers qui, grâce à  une rhétorique confondant seuil de sensibilité et fonctionnalité de l’activité de domination,  est de piller détourné, gangréné, parasité de la vie.  Par l’administration comptable incolore et inodore, l’invisibilité de la violence et de la souffrance est affligée à travers l’organisation à  l’inaccessibilité des moyens d’échange et de valorisation du moi qui est l’argent. La façon dont elles seront élaborées et appliquées n’aura pas pour enjeu de réguler les pénuries ou d’atténuer les stress chroniques de la domination soumission. Au contraire elles seront là pour ordonner la répartition inégale des jeux d’échange, de servitude et de spécialisation. Au nom de quoi sera organisé et institué un mensonge téléologique (mensonge sur la fin de tout être, qui conçoit le monde comme un système de relations, de rapports entre des moyens et des fins), la constitution de la panoplie des outils de sanction, châtiment, condamnation, outil de crainte et de peur manipulés de façon la  plus désincarnée possible du mal et de la souffrance par les tenants des places dominantes obtenues et reconnaissables par la « distinction » et son capital d’image détenu. Tel les images d’un jeu des sept familles, sera déterminé la permanence et la spoliation du capital de vie sur les dominés mais aussi la délégation au même dominés des places de tortionnaires nécessaire à la peur et à l’usage de la souffrance seul symbole de la toute puissance. En  organisant la main mise des places de domination par les détenteurs de la dette et des crédits, la dette devient l’un des outils les plus sûrs et efficaces du désamorçage de toute rébellion et remise en cause des systèmes de domination.  Prenant au piège du raie de lumière de  son lamparo tentateur, le crédit, la classe dominante est seule à ne plus connaître le stress du « manque », de la faim et n’a plus qu’à s’occuper en humiliant, harcelant, torturant à volonté et ad nauseam ses « dominés » ligotés. La façon dont le crédit  est réparti, consenti puis détenu, se fait  au nom des degrés de liberté octroyés et  d’autonomie accordée afin d’obtenir la pseudo libre aliénation des  forces de travail. La parcimonie de l’octroie limité  des « consommables » délivrant jouissances addictives et frelatées, devient l’art de la mise sous dépendance, qui fait du banquier le Deus ex Machina de la société du spectacle et de l’aristocratie oligarchique des  détenteurs des lieux et des moyens d’échange nourris par le travail esclavagisé et gratuit.   L’entrave qui en découle limite la liberté de mouvement du dominé comme un chien accroché à sa chaîne au nom de son bien être. Hors quels sont ces privilèges pour lesquels tant de gens se battent. Que l’on roule en Rolls Royce ou en 208, on se déplace, plus ou moins dans le luxe mais de façon tout aussi efficace. Ce qui fait la réelle valeur de la Rolls Royce n’est pas son prix ni son luxe mais le symbole de puissance qu’elle représente par sa rareté et l’unicité de la place de domination que celui qui la détient semble avoir. C’est par ce jeux mimétique et menteur du bien être d’usage que se piègent les soumis aux leurres des dominants et du crédit. La captation et la jouissance des biens de représentation de puissance  mettent leurs détenteurs au dessus des soumis. Si leur détention semble être l’enjeu majeur poursuivi par les zélateurs des courses aux places de domination, seule la domination en est la jouissance. Les plaisirs pervers de l’humiliation, de l’avilissement de la déférence et de la flatterie en sont l’usage en retour et le réel produit mais aucunement la valeur d’échange garantissant l’efficience de la sauve garde, de la protection et de l’autonomie individuelle dans le collectif et le grégaire.

LE CONTRAT DE GRÉGARITÉ

Le contrat de grégarité a au moins  deux contractants, l’humain et l’animal. Pour l’aborder, nous nous limiterons à l’étudier et le décrire à travers  un de ses représentants, le chien, pour en tirer par la suite des réflexions sur sa mise en œuvre  étendue à l’intra-espèce, l’humain,  puis sa généralisation possible avec   les conséquences et les enjeux que cela impliquerait. Au delà du chien, au règne animal, puis au vivant, il concernera tout ce qui nous supporte et nous permet de vivre. Il devient alors « contrat naturel » en syncrétisant toutes les formes. Le contrat de grégarité porte une dimension  symbolique, éthique, métaphysique sur l’interrogation de  nos utilités, de nos devoirs et la limite de nos réponses et du sens de nos recherches. L’éducation, l’apprentissage, la thérapie, le soin qui en découlent se  focalisent alors dans l’obtention et le maintien de nos capacités et capabilités à interagir  dans un partage de territoire de façon apaisée nous prémunissant des moments libres d’opportunités et de projection. Il est alors un contrat de symbiose et non de parasitisme, un contrat de collaboration et non de compétition.

 

Notre façon d’ OBSERVER l’évènement, de le comprendre, d’en prendre la mesure,  va nous permettre d’ ORIENTER le sens poursuivi par l’action envisagée pour réponse, grâce à la représentation que l’on s’en  fait. Cette représentation, sera le fruit de tout sauf de la « réalité » , de l' »évidence » et de l' »objectivité » pour ne prendre que les mots sentencieux des principes supérieurs de  rationalité de nos décisions de domination. Ces mots et ce qu’ils disent sont le champs des batailles sémantiques qui contextualisent l’utilisation et non la construction de nos rapports aux autres. En en confisquant  la construction commune sans rapport de force ni enjeu de domination mais en ne s’appuyant que sur l’image pure de forme et non son interprétation tout en le justifiant par un   chargés que des faux sens et justificatifs habillant sens  ni En prenant en compte le contexte et en identifiant les intentions poursuivies par les parties « confrontées à la situation », on élaborera l’action dans la direction partagée et souhaitée. En partageant l’OBSERVATION réalisée à partir d’autres points de vue, on va augmenter la vision du monde en la complétant. De là l’idée que l’on s’en fait s’en trouvera enrichie. On va développer une image plus complète de la réalité en sommant nos points de vue. A partir de là on sera amené à échanger, s’entendre et partager la représentation que l’on aura des évènements « perturbateurs » de la situation émergeant dans ce territoire. A partir de là, sera  déterminée l’ORIENTATION  que l’on donnera à nos décisions. On en déduira les types de coordinations mutuelles que l’on exécutera pour faire face à la perturbation s’y présentant, on  partagera donc des ajustements mutuels.  DÉCIDER  de la réponse coordinatrice, la négocier,  AGIR, c’est à dire passer à l’acte en respectant  l’orientation souhaitée conjointement à son adaptation à toutes les surprises de son déroulé en vue de son efficacité par ajustements instantanés impliquent un dialogue constant et continu, un échange informationnel au fil du déroulé. En renégociant en continue, en utilisant la guidance mutuelle, nous prenons en compte les signaux de validation donnés par l’environnement. Nous obtiendrons alors des actes cohérents et congruents qui seront notre façon d’aborder la situation. Ces phases procédurales, modèle simplificateur de la prise de décision assurant l’adaptation,  jalonnent la façon dont nous aborderons toute situation. Elles impliquent talents et travail, capacités et compétences, elles sont le fruit de l’éducation, transmission et cumulation.

Les attributs du contrat de grégarité.

Pour caractériser et traiter le contrat de grégarité, ses préalables, ses postulats, ses enjeux et ses nécessités, nous étudierons le système  homme/femme chien dans toutes les dimensions du partage de territoire de façon apaisée. Par ce biais nous examinerons notre relation anthropologique à l’autre  et ses symptômes de  violence, de sectarisme, de domination alimentant la souffrance, nous qui ne sommes que notre principale cause de létalité, de douleur quoiqu’aussi de plaisir.

1° La situation

Le contrat ne peut s’envisager et se comprendre qu’à partir du concept de situation.

SituationPlace, position qu’occupe une chose dans l’espace et que détermine son environnement.  La situation comprend un déroulé, un temps qui s’écoule, c’est l’antonyme d’état figé, d’immobilité, de structurel. Le mouvement y est inhérent l’ajustement mutuel permanent.

La vie ne serait qu’une suite de situations définies par leur contexte et le point de vue de ceux qui y participent.

C’est dans la situation que se joue notre « liberté« , notre « libre arbitre », notre « autonomie » et notre tolérance aux autres.

C’est dans la situation que se vit le partage de territoire de façon apaisée.  C’est dans la situation que nous prenons langue, que nous « communiquons » parce que nous avons à communiquer au risque de se mésadapter. 

Quand l’homme oublie qu’il est le porteur de la parole, il ne parle plus. C’est bien en effet ce qui se passe: la plupart des gens ne parlent pas, mais Lacan disait ils se  répètent, ce n’est pas tout à fait la même chose. Quand l’homme ne parle plus, il est parlé. (Lacan). Alors qu’en fait quand l’homme ne parle plus il fait silence. Il ne dit rien, ne signale rien mais ne ment pas, il omet, il loupe l’opportunité de faire ensemble, d’être plus que de paraître. Il est soit prétention, soit orgueil, se croyant incontournable, soit scandaleux s’offrant paradoxal, soit inconscient se croyant lisible et évident. 

Pour que le contrat de grégarité se déroule, il nécessite la prise de Parole.  C’est à  dire une volonté de s’exprimer. Le courage, l’opportunisme, le conséquentialisme et l’acceptation de la prise de risque en sont l’énergie; pour communiquer il faut oser parler, c’est l’enjeu premier de toute communication. Mais prendre la parole ne suffit pas sans la maîtrise du langage.

On semble oublier que dans la parole humaine, entre beaucoup d’autres choses, l’émetteur est toujours en même temps un récepteur. Qu’on entende le son et la musique de ses propres paroles, elles ne prendront sens et signification  que par la réponse qu’elles déclencheront. On parle pour soi, pour exprimer le mensonge sur soi, pour que sa forme acceptée de façon entendue puis réciproque, construise le ciment de l’association à  l’autre. Fondée sur le bruit, la musique, la communication est l’habillage par ce  discours sans sens d’ une acceptation synallagmatique fondée sur cet échange de croyance qui n’a de dupe personne. De façon similaire le discours de café du commerce à l’inintérêt total des sujets inlassablement répétés (football, voiture, météo, immigration etc;) dégénérant jusqu’au piège de l’exacerbation du rejet de l’étranger et du passage à  son élimination violente et radicale, ritualise le besoin d’appartenance dont  l’acmé peut se traduire par le déferlement de violence allant des pogroms au génocide en passant par le rejet à la mer des migrants avec ou sans leurs enfants.  Mais cette perversion du besoin de l’autre s’organise autour de cette peur de l’adaptation, de l’inconnu et de ce besoin de sécurité qui nous fait se terrer et lever des murailles par peur, paresse et manque de confiance en soi, donc par incompétence.

C’est toujours à l’aide de mots que l’homme pense . Et c’est de la rencontre de ces mots avec son corps que quelque chose se dessine . LACAN

Dans la prise de parole, le mot sort, résonne avec et en soi même. En premier lieu il est  bruit. Il est fait pour être entendu et son premier récepteur est son émetteur. En étant bruit il ne devient information « significative » pour soi même et pour autrui qu’à partir de l’absence ou de la présence du mouvement  qui lui succède. Au début il est son . De part  la conformation que je lui ai donné, l’intensité, la tessiture, de par la musique, la mélodie, l’intensité, la portance  que je lui donne et  la mise en scène, l’expression corporelle qui l’accompagne, le son devient soit paradoxe et trahison, soit information et point de départ d’une négociation passant par une interrogation, une proposition et une validation.

« Doucement mais doucement.. » , qui n’a pas dit ces mots censés calmer les acteurs d’une scène d’euphorie animalière,  les chiens s’excitant, sautant partout, courant, s’énervant sans mesure. Idem pour des enfants. Qui ne se retrouve quasi immédiatement à  brailler de façon hystérique puis menaçante, aboutissant à une séquence comportementale violente  de confrontation, diffamant le respect de  « l’autonomie » et de ‘l’individuation » souhaitée et annoncée de l’autre, le chien.   Le chien, redevient animal instinctif, sauvage, sans empathie, esclave  de ses pulsions. Ailleurs, l’enfant est ré-affublé de son costume de petit monstre soumis à ses pulsions. Simultanément, l’immigré, la bonne, la jeune fille au pair ou l’esclave domestique se voient qualifiés  d’incivilisés, de mal éduqués, d’incompétents et de limité intellectuellement.  Au même titre que l’enfant portait le mal en soi, le diable, la tentation et le péché, le chien, l’animal ou l’immigré dans ses vêtements usés et sa  peau mate, portent l’ontologie  de l’infériorité. Cela  justifie le principe d’une nécessaire éducation. On éduque l’inférieur pour le normer, pour son bien, qu’il montre les signes d’obéissance ou d’aliénation. On endosse le costume de maître (donc de dominant alors que soi même on en porte les stigmates, celles de l’exploitation, du kapo ou du diktat de la marchandise) et en son nom on contraindra, on privera de liberté de mouvement, on l’entravera, et on jouira de l’autorisation si ce n’est du devoir de recourir à la méchanceté, la violence et son sadisme associé pour le châtier, le faire souffrir ou l’acheter, une fois affamé, à coup de bonbons et autres croquettes. Miracle, la science va cautionner grâce aux théories béhavioristes du renforcement opérant et positif  tous les dresseurs d’orques, de dauphins et de chien d’attaque ou guide d’aveugle, qui s’autoproclament spécialiste éthologique de la relation animale, la privation de liberté, le conditionnement de forme comportementale ( assis, couché, jongler etc) par les soi-disant voies naturelles  justifiant l’adage qui aime bien châtie bien »et « chat échauder craint l’eau froide ». Sous prétexte d’éducation, d’exemple, on  punit, au nom de la purification et de l’expiation du péché originel. La rédemption ré-humanisante le sera uniquement par la souffrance  subie et accordée. Le maître, le « bourreau », le tapeur, le mal traitant, le tortionnaire physique ou psychique sera alors le bienveillant, celui qui aime bien et donc châtie bien etc. Ils seront alors autorisés en tant que purificateurs et éducateurs à tous les actes violents avec  intentionnalité de faire mal et de faire souffrir. Le sadisme est une jouissance. la perversité aussi mais si en plus on le fait au nom du bien commun!!

 

Mais aussi et surtout il est bruit en premier lieu de par la perte de signification que le mot porte en lui due à son manque d’historicité et d’utilisation. Il est bruit car il porte l’expérience d’autrui, les mensonges, les erreurs et les impostures d’autres histoires.  Puis il est pour soi de par sa conformation, le sens que je crois qu’il a, la signification qu’il a prise tout au long de son utilisation, de sa « vie » avec moi.

Chose curieuse, le bonheur, dans presque toutes les langues, cela se présente comme en termes de rencontre, τύχη [ tuché ]. Il y a là quelque divinité favorable. Bonheur, c’est aussi pour nous augurum, c’est aussi un bon présage, et aussi une bonne rencontre. Car il y a ici un sens objectif dans augurum. Glück, c’est gelück, il y a aussi là deux rencontres. La happiness, c’est tout de même happen, c’est aussi une rencontre, encore qu’on n’éprouve pas ici le besoin d’y ajouter la particule précédente marquant le caractère à proprement parler heureux de la chose.

 

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la façon dont les sujets se relaient dans leur déplacement au cours de la répétition intersubjective.

Le désir de l’homme trouve son sens dans le désir de l’autre … parce que le premier objet est d’être reconnu par l’autre 

C’est l’accusé de réception qui est l’essentiel de la communication en tant qu’elle estnon pas significativemais signifiante.

*

C’est le regard de l’autre qui me constitue.

La fonction du langage n’est pas d’informermais d’évoquer.

Dans la perspective freudienne, l’homme, c’est le sujet pris et torturé par le langage.


« le langage structure toute l’interrelation inter-humaine ». Lacan. Sans le paraphraser, le regard et le langage structurent toutes nos  interrelations inter-espèce et intra espèce. Le chien nous  donne,  grâce à sa proximité observable, à voir la lecture réciproque et possible de son intentionnalité au monde et à notre égard. Son absence de parole va nous obliger à nous confronter à « la construction » de ce qui nous fait être, c’est à dire la mise en oeuvre de la relation visible et lisible à l’autre dans une utilité et une nécessité. Sera t’elle fondée sur la reconnaissance, l’autonomie, la confiance ou bien devant l’absence de langage commun, de prise en considération de l’autre dans sa complémentarité, sera -t-elle fondée sur le mépris, la supériorité, la prétention, le déni de sentiance, l’absence d’être, l’occultation de l’autre.  Notre prise en considération sera-t-elle un voeux pieux, une bonne volonté auto suffisante et égoïste ou fondée sur le respect de l’individuation, de l’autonomie, de l’égalité de l’autre. Permettre et accepter l’émancipation par la reconnaissance de l’autonomie  et de la part complémentaire  de chacun qui  fait de la valeur intrinsèque de la relation, la survaleur de la normalité acceptée et construite, nous rendent capable  de nous confier à l’autre par confiance et non par crainte, asservissement, maltraitance ou affamement.

 « On ne naît pas homme, on le devient » , écrit Érasme. On peut préciser et compléter par « on ne naît pas femme on nous l’impose »; « on ne naît pas pauvre on nous y maintient », et « on ne naît pas chien on le subit », comme on subit d’être dominé, exploité, prolétarisé, maintenu  dans une certaine dépendance plus ou moins prégnante  mais volontairement permanente.
La parole libère ou emprisonne. Elle se construit à travers les mots qui portent en eux les impostures dont ils sont le fruit et dont ils portent l’histoire.
 
2° l’intentionnalité,  moteur réciproque de la relation
 
Le regard illustre la conscientisation de l’intention en se projetant au loin. Le chien étant le seul animal à partager avec nous le fait qu’il voit ce que nous observons ou visons  de ce que nous pointons, pourquoi ne pas faire de cette qualité, l’opportunité de partager avec lui notre et son point de vue. En mettant en œuvre le commentaire de son intention, ne mettons nous pas en œuvre l’opportunité en la renforçant, de dé-marchandiser la relation? En ne récompensant non plus l’obtention mais en renforçant l’intention par approbation ou réprobation, ne mettons nous pas œuvre l’opportunité de la proposition, puis de son partage ou de sa négociation. L’action à ce niveau devient alors une production commune, collaborative dont le produit sera la confiance, la complicité puis l’attachement. En refusant d’automatiser par contrainte psychique sous forme de conditionnement positif ou négatif, mais  en ne  donnant qu’un avis sur l’intention et la proposition d' »expérience » ou de « mouvement » qu’elle induit, ne mettons pas  en place l’opportunité de la réciprocité de la prise en compte de l’autre. L’approbation et son négatif sont  plus ou moins pris en compte en fonction du ton persuasif de son expression ou de la confiance du récepteur en l’émetteur. Elles  déclenchent soit l’action, soit la réflexion sur sa compréhension ou  sa remise en cause. Elle est aussi le temps de la reconnaissance du plus compétent à coordonner l’adaptation dans cette situation, à cette perturbation.   Commenter la proposition de faire avant de la décider et de la mettre en œuvre, n’est ce pas la pierre angulaire et le prémisse à toute négociation, donc de la parole et du langage? Commentant l’intention par une communication d’informations d’approbation ou de désapprobation, le renforcement de l’intention prend petit à petit la forme du vocabulaire et de la sémantique propre  à être utiliser de façon réciproque entre l’humain et le chien, première étape au langage inter et intra-espèce pour le partage de territoire de façon apaisée sans « capitaine » officiel mais situationnel.
 

 

3° le  contrat de grégarité s’établit à travers le processus d’adaptation à une perturbation dans une situation.

Si la situation a une unité de temps, de lieu et d’acteurs en fonction de l’évènement auquel on doit s’adapter, elle a donc, ontologiquement, une naissance, une croissance, une maturité et  une mort. Un déclenchement, un développement, une profitabilité, un retour d’expérience.

Le contrat de grégarité se déroule, se construit,  se découpe en phases. Son champsest la situation, son domaine ce qui nous lie, son objectif, le partage de territoire et sa dimension politique, de façon apaisée. Il se déroule suivant des étapes ou des activités  nécessitant et découlant de l’attrition qui sera bornée par  la situation. Dans ce cadre elle aura un début et  une fin situationnelle. Il s’y exprimera des qualités et des compétences « situationnelles »  mises en œuvre par les différents acteurs. Le contrat a pour objet les engagements réciproques des acteurs les uns vis à vis des autres et définit les moyens indispensables à sa mise en oeuvre. Son enjeu est la coordination nécessaire, utile et suffisante pour adapter les système grégaire, tout en se et le préservant.  On peut le décrire sous forme d’ordinogramme du déroulé de l’interaction.  Il prend alors la forme d’un processus constitué d’activités distribuées et contributives dont les dysfonctions contiennent la source étiologique des troubles du comportement sous toutes ses formes d’expression. La lisibilité des processus, la forme intelligible aux quelles nous avons accès en sont le son et le mouvement essentiellement, pour une moindre part l’haptique qui désigne la science du toucher et autres phénomènes kinesthésiques, puis la communication olfactive, odeurs et phéromones et enfin le goût mais qui dans une relation sociale neutre se retrouve rarement comme essentielle ‘par essentiel je veux dire que dans l’interraction sociale on a peu de chance de se lécher à part dans des pratiques liées à l’intimité et à la sexualité. que nous e traiterons pas.   qu’il  La nécessité des « moyens » et des « compétences »  et leur mode d’élaboration et de construction par apprentissage cognitives des acteurs présents mais aussi qui délimite le « lieu des causes » de leurs dysfonctions. La cartographie qu’on en déduit, décrira une étiologie cognitive possible de la nosographie des troubles du comportement chez le couple humain-chien.

Mais le contrat de grégarité ne prend sa dimension éthique, transcendante, ontologique qu’à partir de la volonté exprimée de partage de territoire de façon apaisée.

Son champ: 

Le partage de territoire dans un espace temps défini: la situation.

Son domaine

L’adaptation à la perturbation qui définit la situation.

Cette adaptation des intrants est mutuelle.

Elle se réalise à travers des phases, le cycle de vie de la situation.

Sur qui cela agit-il?

Sur les individus partageant la « situation » : les permanents

ex: une balade – les participants homme/femme – chien délimitant le groupe en balade;

Sur les individus surgissant dans la « situation » : les entrants

ex: des personnes à vélo suivies de leur chien

permanents+entrants = intrants

Nous utiliserons le terme d’intrants sous forme de néologisme tirer de sa définition en économie d’ éléments rentrants dans la production d’un bien, ceci pour bien illustrer le parti pris constructiviste et intentionnel du partage de territoire de façon apaisée.

Sur quoi cela agit?

Sur les structures sociales  homme/femme chien, en réseaux de plus ou moins grande proximité, c’est à dire sur l’organisation des intrants en groupes et sous-groupes situationnels.

Les structures sociales en réseau de communication.

La veille, l’attention des intrants.

La communication d’informations.

L’orientation des intentions des intrants.

les représentations des évènements surgissant pour les intrants.

Les décisions des intrants.

L’agir des intrants.

Le réseau social de la situation, sa perception, sa conscience et sa stimulation.

L’environnement et son écologie en termes de contraintes.

A qui cela sert-il?

Aux intrants de la situation

A quoi cela sert-il?

A s’adapter mutuellement face à une perturbation de façon cohérente et congruente.

(Par  la production de l’agir mutuel à partir de la constitution et la formalisation de la complétude des points de vue et de la représentation que l’on s’en donne afin d’orienter l’action réciproque et provoquer les mouvements de coordination et d’ajustement des intrants)

A préserver l’intégrité de tous les acteurs vivants, meubles et immeubles dans une praxéologie symbiotique  de l’agir.  (symbiose VS parasitaire cf contrat naturel)

Objectif:

Partager le territoire de façon apaisée.

Dé-violenter le monde.

Enjeu:

Gagner des phases de temps libérées pour l’observation  plus profonde, plus étendue, l’interrogation, la réflexion, le raisonnement, sa propre maïeutique. Accéder au temps de la curiosité, des hypothèses, de son eschatologie,  de sa métaphysique,  sa mise en oeuvre de la volonté et de sa sagesse.

Stopper l’abandon et la délégation de notre devenir aux élites et aux idéologies.

Se coordonner mutuellement en respectant les intentions de mouvement des uns et des autres et leur intégrité maximum.

Un monde sans violence destructrice subie.

 

Les éléments acteurs du contrat et les attributs qui les constituent

Le champ des balades est celui où se joue la grégarité.

Les acteurs des balades sont des femmes(hommes), des chiens mais aussi tous les éléments « vivants » et « inertes » constituant l’environnement du lieu.

    • hommes, femmes, enfants appartenant au groupe familial
    • chiens appartenant à l’entité familiale
    • personnes extérieures au groupe, dans des activités indépendantes du groupe quoiqu’en interaction avec. (proche ou lointaine)
    • Chiens extérieurs au groupe dans des activités indépendantes du groupe quoiqu’en interaction avec.(proche ou lointaine)
    • les autres animaux domestiques ou sauvages
    • les meubles et les immeubles porteur d’une symbolique culturelle, historique et sociétale.

Le costume, l’habitus humain

Les acteurs participants aux balades ont un « costume » :  celui de « leur habitus ». Reconnaissable et rassurant, provoquant  apriori, certitudes et quant-à-soi.

Entrave ou protecteur, il nous habille et nous accompagne dans l’accession à notre autonomie,  la liberté de nos choix et de mouvement, dans nos danses avec les autres. (nous y sommes tous assujettis)

Habiller ou travestir est la vocation du costume. Celle du tailleur qui le transmet et le façonne se devrait de le rendre légerconfortable, élégant, unique et échangeable.

Celui qui le porte se devrait d’en faire un objet festif, habillant le monde de mille couleurs aux mariages les plus étonnants, de Caravage à Max Jacob, des pointillistes  aux céramiques, de l’art du pinceau au graffiti du pop art…et non un uniforme.

Abandonner le costume, enjeu d’appartenance, d’objectivité et  de ségrégation pour celui partagé de l’élégance, de la surprise et de l’intégration afin d’accéder à un communisme du plaisir aux teintes flamboyantes, pastelles ou monochromes ……..voilà un drôle d’objectif.

Lieu de conquête de cette réappropriation des modes étrangères, le monde des balades à travers la nécessaire construction de la relation à l’autre grâce, par et pour le chien, en est un lieu, peut être une cabine d’essayage, sans doute de déshabillage.

Les situations, moments  de jeux (de comédie, de drame, de tragédie…)

Partage d’un moment, cadre d’histoire, la SITUATION  est le champs de nos libertés de choix, de réalisation de nos utopies et de celles des autres.

C’est dans et à travers la situation que s’élaborera notre émancipation aux entraves, qu’elles soient morales, culturelles ou fondées sur les croyances, formatant nos allégeances multiples.

Un contrat pas si invisible

Si le monde de la grégarité est un monde de moments, de rencontre, d’absence et de présence, c’est avant tout un monde de négociation de nos libertés et de nos devoirs.

    • chiens libres,sans laisse
    • personnes et enfants libres sans laisse

sont l’image fidèle des liens tissés au sein du contrat de grégarité  qui nous relient. Leur invisibilité devient le symbole de cette nécessaire mise en négociation du « moment » qui établira le lien accepté et acceptable dont le fruit sera le ballet de nos « coordinations ».

Une négociation et non un babillage!

La négociation dont l’objet est le « contrat » nécessite  d’être au moins deux  dans une ou plusieurs simultanéités. Négocier, c’est échanger, c’est aussi faire plier, bluffer ou gagner! Ou c’est trouver, construire un consensus, une collaboration librementacceptée, « gagnant-gagnante », coopérative, hédoniste et responsable.

Dans un premier temps, négocier est « parler »,  peut-être écouter pour à un moment partager, accepter et décider « ensemble ».

Négocier, c’est se frotter à l’autre, s’abraser à ses capacités, à ses différences.  C’est par  cette attrition recherchée, se forger.

Une capacité à transmettre et analyser de l’information

Les acteurs se divisent schématiquement en quatre grandes catégories qui peuvent elles-même être divisées en sous classes

    • Ceux qui ont comme moyen d’expression un ensemble de capacités à disposition dont la parole avec une maîtrise du langage complétée et accompagnée d’une gestuelle.
    • Ceux qui ont  tous les moyens d’expression exceptée la parole.
    • Ceux qui n’ont que l’attitude ou dont on ne perçoit que l’attitude.
    • et le monde du silence, ceux dont on ne perçoit « rien » ou que de l »insignifiant »    (on ne comprend pas ou on n’a pas accès à leur monde d’émission)

Ces  ensembles peuvent être représentés sous la forme d’un système de poupées russes, hiérarchisant  à travers une capacité à émettre de façon plus ou moins « significative », complexe et abstraite, un « monde des vivants ».

Cette taxinomie soi disant évidente illustre depuis Aristote et sa définition de l’homme comme animal « parlant » , une représentation   pyramidale et englobante du vivant.

 

 

 

Mais la capacité à émettre ne peut ni ne doit  justifier une hiérarchisation arbitraire  sans déjà être complémentée par la capacité à écouter.

Ne faire qu’émettre sans se donner la peine d’être décodable c’est faire du bruit et le bruit est une nuisance.

Entendre sans comprendre, c’est être assujetti à du bruit, c’est ne pas prendre le bruit de l’autre en compte. (soit par incompétence, soit par impossibilité)

De la pyramide au réseau

la capacité à transmettre et à traiter de l’information, du plus vers le moins, peut définir une autre représentation  du monde du vivant. Celle de la responsabilité, de la volonté, de la tolérance et de l’empathie et de la compétence.

A la forme hiérarchique de représentation du monde du vivant va alors se substituer une forme plus cohérente, pertinente et efficiente. Celle d’un réseau, le rhyzome (théorie philosophique de Gilles Deleuze et Félix Guattari, un rhizome est un modèle descriptif et épistémologique dans lequel l’organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique —avec une base, ou une racine, prenant origine de plusieurs branchements, selon le modèle de l’Arbre de Porphyre—, mais où, tout élément peut affecter ou influencer tout autre)

La parole. 

Si nous raisonnons nos cercles comme représentant le nuage  d’informationspouvant être émis et captés par les acteurs, leurs intersections  deviennent les zones de nos potentielles compréhensions.

 

A partir de ces compréhensions, de ce « mixte », se construira la structure de l’échange, qui influencera notre représentation du monde et des évènements qui le constituent.

Notre discussion devenant commune, il en découlera une structure d’interaction, une forme et un style de « danse »! (avec les loups, avec les chiens, avec les chiens loups et les indiens)

Nous avons une juxtaposition de « mondes » ou les zones d’interactions « significatives »  se réduisent au lieu de s’inclure au risque de s’exclure par manque de « compétences communicationnelles ».

Capacité à écouter et à comprendre, capacité à s’exprimer et à être compréhensible, cause explicative majeure des dis-socialisations canines et humaines.

Dis-socialisation canine (morsures etc..), humaine (coups, violences).

Ainsi  nous obtenons une représentation explicative des mondes d’exclusion,juxtaposés,  représentant  l’étrange, l’étranger, l’inconnu. 

 L’intégration en jeu.

L’intégration est une plus grande vision du monde. Ce n’est ni un style, ni une candeur et encore moins une bien bienpensance. C’est mieux. C’est une efficience, une efficacité, une utilité, un intérêt, une opportunité, une chance, plus encore une effectivité. 

L’intégration est la sommation des points de vue des acteurs en vue « d’affronter » le monde et son devenir dans une dialectique de l’individuel au service du collectif et du collectif au service de l’individuel.

 la bonne nouvelle

Ce n’est affaire que de compétences donc de volonté.

 

 

Les attributs du contrat de grégarité

1° Le CONTEXTE 

Le contexte est un environnement limité, une unité de lieux, de constituants et de temps.

Le contexte se définit par ses limites, (une salle de restaurant),  par ses règles de régulationla répartition des rôles, ses codes comportementaux et formes de bienséance, de civilités, son « dictionnaire de représentations et d’interprétations »  des événements qui peuvent y advenir. Chaque contexte a ses règles de conformité particulières mais aussi son vocabulaire et sa grammaire propre.  Exemple un saloon du sud des USA, des cow boys, des entraîneuses, des tables de poker. Un salon de thé « Ladurée » à Paris, le contexte et les règles sont différentes et ce qui est « normal » statistiquement parlant comme comportement chez l’un ne le sera pas chez l’autre et ne sera pas interprété de la même façon. (ex : le port d’arme d’un arrivant).

Exemple de contexte: un restaurant, un moment des balades, un mariage, une visite médicale, un voyage en train, une salle d’attente, un stade etc..

2° le RÉSEAU des  « personnes », individus, constituants (dans le cas présent par exemple des hommes et des chiens)

Le réseau est la distribution, la dispersion, le positionnement de tous les participants à la situation dans le contexte défini. Chaque participant occupe une place. C’est de cette qu’il dé&tient un point de vue. place

2 individus partageant deux points de vue « différents »  étant à des places différentes.

En prenant comme individus le chien et un homme/femme, le chien a un point de vue à 40 cm du sol et un homme à 1m60 dans une direction certaine si ce n’est une certaine direction non partagée avec celle du chien.

Par point de vue on parle uniquement de la vision, pas de son interprétation en tant que chien ou en tant qu’homme/femme.

Dans ce contexte va émerger une « perturbation ». c’est à dire,  un évènement c’est à dire un évènement.

Chaque évènement a une probabilité plus ou moins grande d’apparaître. Par exemple  rouler en Ferrari  ou rouler en Peugeot. De par sa probabilité chaque évènement

le contrat entre deux « individus »

Ce qui le définit est le contexte.

3° Le Langage

« Saussure montre également que le signe entretient au sein de la langue des rapports avec d’autres signes, ce qu’il appelle la « valeur » et qui est définie comme suit : « un terme n’acquiert sa valeur que parce qu’il est opposé à ce qui précède ou ce qui suit, ou à tous les deux. »6. Dès lors le signe est-il défini de façon différentielle7, c’est-à-dire par opposition avec d’autres signes. Saussure met ainsi en évidence que le langage est une structure, essentiellement différentielle8. »

L’ÉTHIQUE DU CONTRAT DE GRÉGARITÉ

Ce qu’elle est, pourrait être et n’est pas.

 

[le discours de PAUSANIAS ou « psychologie du riche »,] c’est sur le plan […] d’une acquisition, d’un profit, d’un acquérir d’une possession, que se produira la rencontre de ce couple, qui va articuler à jamais cet amour dit supérieur [destiné à s’enrichir mutuellement], cet amour qui, même quand nous aurons changé les partenaires, s’appellera pour la suite des siècles l’amour platonique.
[…] La psychologie du riche repose tout entière sur ceci, que ce dont il s’agit dans son rapport avec l’autre, c’est de la valeur.
[…] Ce dont il s’agit, c’est de la possession de l’aimé parce que c’est un bon fonds […]. 

 

Le plaisir (Epicure)

Si le plaisir est le « souverain bien », c’est pour goûter au bonheur et être heureux. Chez les épicuriens ce bonheur passe par le détachement et par la connaissance de ses désirs.

Détachement aux peurs. Peur de la mort, de la confrontation, de la violence, de la douleur. Peur des colères, de sa parole et de celle de l’autre. De la prendre ou de la recevoir.

Connaissances de ses désirs et non dépendance à ses pulsions. Plaisir et bonheur au tamis de l’excitation du circuit de la récompense « menteuse » pourvoyeuse de dopamine.

http://www.drogues-dependance.fr

« Les stupéfiants qui influencent le plus fortement l’humeur sont les opiacés et les psychostimulants. Les psychostimulants ont pour effet d’accroitre la vigilance et réduisent les sensations de fatigue. A l’inverse, les opiacés ont un effet sédatif. »

En dépit des effets radicalement opposés de ces deux types de substances, elles ont la propriété commune d’augmenter la libération de dopamine, un neuromédiateur synthétisé par les cellules nerveuses du cerveau. En réalité, l’ensemble des drogues comme le tabacl’alcooll’ecstasy, la cocaïne,l’héroïneles médicaments psychoactifsou bien encore le cannabis possèdent la même propriété et c’est précisément cette dernière qui rend les consommateurs « accros ».

Ne pas confondre bonheur et dépendances  est la question.

La forme du plaisir nous masque souvent le fond du plaisir.

L’excitation, le sourire, la queue qui bat l’air, le rire, l’euphorie etc. sont autant de faits, de réalités comportementales, de formes qui ne sont et ne peuvent être une fin en soi.

Piquer un bébé à l’héroïne déclenche le sourire du bébé. Faut -il piquer tous les bébés parce qu’ils sourient?

Examinons  les formes du plaisir..et leur expression

Alacrité Du latin alacritas, «ardeur», État enjoué du corps et de l’esprit.

État de vigueur et de vitalité corporelle, souvent mêlé de bonne humeur et d’entrain.

L’alacrité est un état, une conséquence. Et avec mon chien ça se passe quand?? État enjoué? du corps et de l’esprit? comment peut-on savoir? En regardant et en interprétant ce que nous montre toutou. Percevoir et avoir la sensation de l’enjouement, percevoir puis avoir la sensation. L’alacrité est une sensation de joie et de plaisir partagé par le fait d’être avec, antonymique de  l’excitation.

Allégresse Joie intense et manifeste qui s’exprime d’ordinaire en public.

Allégresse, manifestation intense de ……d’excitation joyeuse, exacerbée, qui s’exprime en public. Quelle différence entre joie intense et excitation? L’allégresse nécessite un public, sentiment hors de l’intimité. Expression de joie spontanée, désinhibée. L’allégresse est une démonstration vive, bruyante et collective de la joie.l’allégresse se transmet, elle est une mise en spectacle collectif couronnant et symbolisant une communion.

Affinité: Lien de parenté par alliance, rapport de nature ou de convenance entre des êtres ou des choses.

  L’affinité n’est pas une ressemblance. C’est un temps, un lieu de confort, une résonance, un écho, une convergence, une possibilité d’intégration, d’enrichissement,d ‘échange, de partage de point de vue, son point de vue donné, non confronté, complémenté. L’affinité s’enlace, s’entrelace par attrition et frottements. Elle procure la confiance aux autres et en soi vis à vis des autres. Elle procure le sentiment de sécurité.

Agape («caritas») Amour oblatif et universel, il est dévouement.

Il est surtout dans son ressenti le moment d ‘une résilience « sociale », d’une constitution d’un capital d’ouverture et de confiance au monde.

Amour Trouver en l’autre son équilibre et ressentir un sentiment tendre d’affection.

l’amour: Attirance, affective ou physique, qu’en raison d’une certaine affinité, un être éprouve pour un autre être, auquel il est uni ou qu’il cherche à s’unir par un lien généralement étroit.

L’amour est le contraire de la fusion, l’amour est affinité, au delà de la complémentarité. Il est à contre sens de la passion et de la dépendance, parce qu’il se doit d’être libérateur. L’amour n’est ni une cage ni une laisse. L’amour c’est l’autonomie et la compréhension.Il est hors rancœur. Il est hors narcissisme autre que d’octroyer la liberté à l’autre pour qu’il n’offre point sa soumission mais sa coopération. Son idéal est le rejet de la fusion, de la jalousie et de l’exclusivité, car l’amour est tout sauf suicidaire.

Ataraxie Dans le stoïcisme, état de l’âme que rien ne peut troubler. Quiétude absolue.

Bien être, quiétude du devoir accompli, le regard du « papy » sur ses petits enfants, au soir de sa vie, quant il n’a plus besoin de gagner, ni de conquérir, ni de prouver. Il n’a qu’à leur donner amour et confiance.Il s’est libéré du besoin de retour et son plaisir est celui d’assister à l’envol. Quand l’avidité, l’avarice et l’agressivité ont disparu pour laisser la place à la confiance, la tolérance et le partage.

Béatitude Représentation chrétienne du bonheur suprême et permanent. Satisfaction des élus au paradis.

Là pour le coup heureusement on n’y est pas encore. Le risque de toute activité sociale fondée sur la recherche ou la promesse d’un équilibre et d’une « utopie réalisable »  est d’être pervertie par le syndrome du gourouisme. De Savonarol à la secte Moon en passant par la Scientologie ou le culte de la personnalité des petits pères du peuple. Transgresser le projet social partagé par la mise en scène de sa propre illusion n’a pour but que d’assoir un fait de domination total.   Utiliser la sur-personnification de la relation et les protocoles comportementaux d’assujettissement, d’adoration et de vénération comme outils de contrôle et de pilotage de la soumission,  c’est faire perdre tous les repères, toute la géographie du champ des possibles du partage de territoire de façon apaisée fondé sur l’autonomie, le libre arbitre et la tolérance.

Bien-être État général de bonheur. Être bien dans sa tête, son corps, sa vie, ainsi que dans son rapport à soi et aux autres.

C’est agréable. On est bien. Mais pourquoi est – on bien? Quand est – on bien?

Il y a le plaisir de réaliser de façon solitaire. La réalisation solitaire ne provoque pas du bien être, elle provoque du contentement, de la satisfaction et souvent un sentiment de vide ou de non fini.  Elle peut provoquer de la satisfaction ou de l’insatisfaction, mais ce n’est pas du bien être. Le bien-être est un bonheur collectif, social à partir de deux. On est bien quant on a réaliser quelque chose ensemble, quand on a produit quelque chose ensemble.

Bonne humeur Disposition émotionnelle de l’esprit à être heureux a priori. Principalement passagère.

La bonne humeur n’est pas l’humeur béni oui oui. La bonne humeur n’est pas qu’être positif; de tout rendre acceptable et ainsi de tout rendre accepté. De la domination pour la domination à la soumission comme état interdisant l’insoumission, la bonne humeur  n’est pas un pis aller permettant d’abandonner tout sens critique et donc toute critique. La bonne humeur si elle permet la jovialité, l’accueil et la tolérance des autres, elle n’empêche pas de dire la limite de l’épure à ne pas franchir.

Contemplation État de l’âme dédié à la méditation. Chemin vers l’union avec l’absolu.

Que c’est joli. Si la contemplation nous permet de nous ressourcer, de nous connecter avec « le monde », de s’équilibrer et de se réparer des agressions du temps qui s’écoule, elle est aussi un temps d’interaction mort, neutre, tourné vers soi. L’amour acosmique peut y trouver un outil renforçant la capacité, la disponibilité à le vivre, il n’en n’est pas l’outil. La quête du bonheur, de l’équilibre, de la sensation et du respect de la vie et de ses mystères ne peuvent pas  passer que par le nombrilisme de la visualisation, de sa pleine conscience  et du mysticisme. L’interrelation aux autres assure notre sécurité, la production et la protection de nos moyens de vie. La libération des temps de production autorise la conquête des savoirs, leurs stockage, leur répartition et leur transmission. Ils nous lient  à la curiosité de nous connaître individuellement, collectivement et relationnellement. définissant l’écologie idéale à notre développement et à notre recherche de « bonheur ».

Contentement Se satisfaire de sa propre situation et ne désirer rien de plus.

Le contentement n’est il pas à l’inverse de la compétition, une des valeurs absolues (valeur absolue d’un nombre) alimentant par son énergie le partage de territoire de façon apaisée en excluant la jalousie, l’envie et le mimétisme?

Délectation Savourer un plaisir.

Savourer une caresse, un compliment, des vers de mirliton

Plutôt qu’une croquette qu’un bout de saucisson

Délice Ravissement des sens. Plaisir qui transporte.

Une piste, un chevreuil, des bolets ou des truffes, voilà bien des délices à partager avec ses bons amis et ses hôtes. l’hospitalité, le partage de la table, des mets, des ambiances et des arts, voilà ce qui pour être en tout délice demande aussi accueil, initiation et volonté, un amour du don et du cadeau.

Épanouissement: En philosophie, état harmonieux de l’âme. Chemin vers la plénitude de l’âme réalisée.

L’épanouissement ne s’obtient pas hors du chemin de l’initiation, de la transmission, de la conscientisation et de la construction du rapport de confiance du contrat de grégarité. Il touche les deux parties, l’initié et l’initiateur.

Enthousiasme Étymologiquement, «transport divin» en grec. Sens commun, vive émotion de l’âme poussant à une joie manifeste.

L’enthousiasme est souvent confondu  avec le marqueur d’un mensonge qui est l’exubérance et la communication « hystérique ». Tout ce qui est extraverti n’est pas forcément un mensonge mais tout ce qui est discret n’est pas forcément un manque d’intérêt. Par contre l’enthousiasme cache souvent la superficialité et le manque de ténacité.

Évasion: Fuite du réel face à des situations cloisonnantes. Échappatoire.

Les activités à spectre étroit  (jeux de bal, vélo, courses compulsives etc)  sont démonstratives d’excitation et « d’énervement » .  En hystérisant  la démonstration de ce que l’on croit être du plaisir, elles amènent à confondre amour et dépendance. Elles sont d’autant plus perverses qu’elles sont le plus souvent des rituels de détournement ou de fuite lors de la confrontation à un environnement incompréhensible, bruyant et sans sens. A ne pas confondre avec un environnement complexe mais informant,  demandant et provoquant une disponibilité de l’esprit.

Euphorie Sentiment de bien-être excessif et anormal. Surexcitation qui ouvre le champ des possibles.

Je suis euphorique lorsque je gagne au loto ou quand je suis papa. Plutôt quand je suis papa  ou encore le jour de mon mariage. Mais l’euphorie c’est transformée en vol plané au dessus de mes chaussures pendant très longtemps et encore maintenant, cette euphorie est un vent ascendant extrêmement puissant.

Eros Dieu grec de l’Amour, désigne principalement un amour sexuel, poussé par le désir des sens et la satisfaction des pulsions.

Hummmmmmm aimer et conclure, pffff,pffff,pffff

Tout ça pour ça! et dire que pour Shoppenhauer, Freud, Foucault  et moi un peu, c’est le moteur de la vie!! Mais pas toujours. Créer, transmettre, initier, protéger ne sont ils  pas les autres mamelles du pis qui nous nourrit. (ou du plus mal qui nous nourrit)?

Surtout quand on en est frustré et que l’accessibilité à ce qui n’est qu’une sexualité nous est interdit

Extase Etat qui nous pousse hors du monde sensible. Ravissement extrême d’un sentiment amoureux. Quand le plaisir prend le contrôle de notre corps.

Et bien on n’est pas dans la …… si le plaisir a la tête de l’hydre de Lerne dont Héraclès coupa la dernière tête en inventant la cautérisation, l’extase n’est jamais loin de perdre la tête.

Félicité Du latin felicitas signifiant heureux. Bonheur promis et espéré aux croyants dans la tradition chrétienne. Une élévation vers les cieux.

Je m’élève, je vole et sans parachute je chois.

Gaieté État manifeste de joie. La gaieté peut être légère, bruyante, douce et enthousiaste.

Que du bonheur, la gaieté n’a jamais était l’antonymie de la responsabilité ou le synonyme de l’inconséquence.

Ivresse Etat d’euphorie, surexcitation. Perte de contrôle de l’esprit et du corps.

De l’ivresse à l’addiction le chemin n’est pas égal pour tous.

Joie Du latin gaudium, se réjouir. Manifestation d’un plaisir intense. On frisonne, on saute, on pleure de joie. Jouissance de l’âme et du cœur, la joie est la marque du bonheur dans l’instant.

Être joyeux, heureux au spectacle de l’émancipation de l’autre. On n’est jamais joyeux de la soumission.

Jouissance Éruption violente et intense de sentiments qui envahit l’homme lorsqu’il profite d’un moment unique de bonheur.

Jouir ou ne pas jouir, est ce la finalité ou comme pour la « virtu » un moment qui doit rester opportun?

Liesse Déferlement collectif et spontané de joie intense. Célébration commune d’un moment heureux.

La liesse est à l’agapé ce que l’agapé est à la liesse, une différence d’échelle mais pas d’altitude.

Mirage Illusion, trompe l’œil à tendance séduisante.

Le discours est mirage. Le mot est mirage. Le fait, l’action, l’activité dans sa situation sont seuls peut -être l’approche de la réalité.

Nirvana Etymologiquement, «souffler pour éteindre». État de parfaite quiétude et de sérénité suprême inspiré par la tradition bouddhiste. Extinction de tous les désirs.

Avec l’âge je m’en approche. mais que le chemin est chafouin, alors pourquoi vouloir l’accélérer.?

Optimisme Du latin optimus, le meilleur. «Tout est au mieux dans le meilleur des mondes», nous disait Gottfried Leibniz. Positiver et se dire que tout ne va pas si mal et que demain sera meilleur.

Mouais bien sûr pourquoi pas dit l’esclave, l’OS ou le garde chiourme. La vie rêvée des anges pour les anges de la télé réalité.

Orgasme Sentiment soudain d’un bonheur intense. Point d’orgue de l’acte sexuel.

Quand on a fait pfff pfff il nous reste plus qu’à nous rhabiller et ceci dans tous les cas. 

Passion Épanouissante ou aliénante, elle suscite bonheur ou le malheur. Elle est tout sauf la satisfaction d’un bonheur calme.

On en rêve ou on la redoute, elle n’est pas sujet ou fin en soit. Pourquoi et pour qui se prend-on pour rêver de brûler et de se brûler.

Philia Amour fraternel et sélectif, il est l’amour d’une mère à son enfant ou l’amitié entre deux êtres.

La philia est la nécessité  qui permet la prise en charge  d’un individu et donc d’un chien.  Mais elle n’est pas spontanée, elle se construit à travers la compassion et la prise en charge de la douleur. Avec le chien c’est facile à faire parce qu’il  porte en lui le codex de notre enfance.

Plaisir Au sens premier, satisfaction d’un besoin procurant aux hommes des sentiments agréables.

Soit par l’organisation physique d’un retour  et d’une distanciation sur soi par méditation et autres exercices de « pleine conscience », soit par l’usage et l’usure du corps à corps libérateur de chaleur, soit par l’activité sociale de construction et de production d’un bien,  l’endorphine et autres hormones du plaisir qui en sont les produits, sont les vecteurs d’un état ressenti de bonheur.

Endorphine : bien-être

 

Cette hormone est bien connue de tous les sportifs (et des rieurs également !) car elle provoque un sentiment de calme, de bien-être voire d’euphorie, tout en réduisant le stress et l’anxiété. Elle a également un effet antalgique important.

 

 

Dopamine : plaisir et action 

dopamine solution rire

La sécrétion de dopamine est provoquée par des situations évaluées comme agréables par notre cerveau et génère un sentiment de plaisir (ce que l’on ressent lorsqu’on mange un morceau de chocolat ou qu’on gagne à un jeu, par exemple).

Le plaisir alors ressenti devient un formidable encouragement à l’action pour atteindre nos objectifs et créer à nouveau cette sensation (d’où un risque de dépendance à la dopamine).

La dopamine nous donne alors envie de faire, d’expérimenter et de relever des défis.

 

 Sérotonine : régulateur de notre humeur
 

La sérotonine est bien connue pour être impliquée dans les phénomènes de dépression.

Elle est produite lorsque nous nous sentons reconnus à notre juste valeur, lorsque notre estime de nous-même est bonne. Elle nous fait sentir serein et optimiste alors qu’un manque de sérotonine favorise irritabilité et impulsivité.

Comme l’endorphine, la sécrétion de sérotonine est facilitée par l’activité physique. De plus, l’exposition au soleil favorise également un taux satisfaisant de sérotonine.

 

Ocytocine : l’hormone sociale

 

calin solution rireL’ocytocine joue un rôle clé dans nos relations sociales.

En effet, elle est produite lors de relations sociales positives (par exemple : un câlin, des compliments reçus ou donnés, lorsque nous faisons ou recevons un cadeau…).

Elle crée en nous un sentiment d’intimité et de confiance qui facilite en retour les interactions sociales et les comportements de type altruiste ou coopératifs.

Conseil : Autorisez vous des purs moments de tendresse. Prenez dans les bras votre partenaire, vos enfants ou vos animaux. En suivra un véritable shoot d’ocytocine qui vous rendra encore plus apte à entrer en relation avec autrui !  http://www.solution-rire.fr/psychologie-positive/les-hormones-du-bonheur/

Plénitude Sentiment d’accomplissement. Quand rien ne manque au bonheur.

C’est pas souvent et c’est tant mieux.

Prospérité Situation favorable de réussite matérielle au moment présent mais principalement pour le futur. Un bonheur matériel pour la postérité.

Certains l’ont, d’autres non; mais tous  l’attendent en mieux.

Quiétude Du latin quies, signifiant repos. Douce tranquillité de l’âme et de l’esprit.

Quand le devoir est accompli m’envahit une douce quiétude. Le travail de production d’une coordination complice produit une satisfaction et provoque un état de quiétude dans les temps suivants. Souvent sur plusieurs jours d’ailleurs.

Ravissement Étymologiquement, «enlèvement à soi». Quand l’admiration émerveille et nous transporte hors de nous.

Mon fils, ma femme, ma maîtresse etc

Réjouissance Au sens premier, une nouvelle jouissance. Au sens figuré, une célébration collective d’un moment de joie.

Soit le début de la fatigue soit le début de l’ivresse. Dans ces deux cas la précocité de l’état est inversement proportionnelle à ………hic.

Satisfaction Sentiment résultant de l’accomplissement d’un travail ou de la réalisation d’un souhait.

On est satisfait quant on a réalisé une chose, un produit,. Construire quelque chose qui va vous remplir de fierté. Fierté d’avoir été utile, d’avoir rempli son devoir, ceci vis à vis des autres? Ce plaisir du travail accompli est un plaisir solitaire qui ne provoque pas de bien être, simplement une auto-reconnaissance d’avoir été à la hauteur, magiquement. Être un héros est du à un hasard, une circonstance ou la « virtus » (vertu) va avoir l’opportunité de s’exprimer. Au fond de soi on sait que l’héroïsme identifié comme tel permet de  détenir une dette envers le destinataire de l’acte héroïque. C’est donc soit une opportunité de la valoriser en la créditant soit une opportunité de la réaliser en l’offrant.

Sérénité Etat de l’esprit où le calme, face aux situations d’adversité, est le mettre mot. Symbole d’une noblesse de l’âme.

Je suis d’accord, j’ai la particule à l’âme.

Volupté Plaisir intense des sens.

On commence pas les chairs fermes pour ensuite les aimer rôties et bien arrosées accompagnées de musique symphonique ou d’opéra. De toute façon on passe de la chambre à la salle à manger et des fois par des détours par les placards.

La vertu (Aristote)

Vertus de Aristote
1) courage
2) pondération
3) générosité
4) témérité
5) vanité
6) honneur
7) bonne humeur
8) amabilité
9) sincérité
10) raison
11) amitié
12) équité (non comprise dans ce test

  • En systémique

Et les chiens dans tout cela.

Le monde de l‘ingestion et de la déjection c’est à dire manger, boire, uriner et déféquer ne nous regarde pas ou plutôt est hors du regard interprétatif, il est l‘intime physiologique, celui qui peut nous rappeler notre fragilité vitaleIl ne doit pas s’y jouer un rapport autre que celui du soulagement et du respect. Si il ne doit pas être lieu de mise en danger des « tous », il ne doit pas être lieu ou moment de mise en dépendance, en aliénation des uns vis à vis des autres au prétexte de la maîtrise des sources de « soulagements ».  Ce monde sera un monde à part, organisé comme tel, un monde d’abondance.

Il est par exemple hors de question d’affamer, de sur-ritualiser l’accès à la nourriture, de s’en servir comme monnaie d’échange ou comme faux justificatif au nécessaire respect!!!

Par contre il pourra nous parler de par le déroulé de sa spontanéité, de sa simultanéité, du niveau et du type de « stress » ressenti par l’acteur humain ou chien qui s’y adonne. « précipitation, fréquence, lieu, exposition etc.. » seront autant d’indicateurs, de marqueurs nous dévoilant le déficit de clarification du monde auquel l’animal et le maître sont soumis.

la sexualité et la désexualisation du rapport grégaire et social.

Le monde de la sexualité grégaire se divise en deux champs: celui de l’intra-espèce et celui de l’inter-espèce. Il se situe au delà de l’intime  par volonté délibérée de les considérer comme hors « frontière » du champs de la socialité et de la grégarité.

Le monde de la sexualité est celui de l’ hors genre des regards qui s’y croisent, celui qui peut nous rappeler notre fragilité à la pulsion, au désir et au plaisir. Celui de l’égoïsme et du don, du sfumato liant, enchevêtrant, mariant vie, mort, acceptation, désir et conquête.  Il ne doit pas s’y jouer un rapport autre que celui du désir, du plaisir intime et personnel à l’autre. Il doit être sans contexte, sans et hors enjeu de classification, de possession, de pouvoir et de quelque symbole de domination, lieu de séduction et d’attirance possible.

L’INTRA-ESPÈCE

L’accès à la sexualité intra-espèce doit être sanctuarisé, protégé pour n’être qu’un enjeu de désir réciproque. Il ne doit pas être objet de chantage, de prégnance, de harcèlement, d’avilissement et d’exploitation. Il doit être le fruit exclusivement d’une volonté à deux et non le fruit d’une symbolisation de pouvoir, de la dépendance et de l’exploitation. Il doit être au delà de l’égalité de genre, au delà de la masculinisation et de la féminisation du rapport, au delà de la « pénétration » invasive et de la tenue« privative« , au delà de la marchandisation et de la narcissisation, le lieu de l’acceptation de la volonté de l’autre et de sa différence.  La sexualité doit être libre dans son accès et protégée dans son refus. Elle est un monde de pureté des possibles liée à l’intime, à la nudité symbole de la main mise absolue du respect de la volonté de chacun d’être sans avoir à mentir ni à qualifier.   On peut résumer cette affirmation par: l’accès à la sexualité librement consentie est inviolable et ne concerne que le désir, le plaisir, et ce que chacun veut librement y mettre. Toute forme d’assujettissement  de cette liberté, de perversion de sa symbolique et de spoliation de son accès par la contrainte sociale, morale, par abus de position dominante engendrée par toute peur est  condamnable et méprisable.

C’est au nom de cette affirmation de l’égalité ou de l’inexistence des genres qui en découlent qu’est réfuté tout discours sur la justification et l’explication de comportements  à partir d’une interprétation sexuée de la « relation ». (par exemple prétexter l’absence de mâle ou de masculinité AU NOM D UN PSEUDO PRINCIPE DE NATURE pour expliquer un manque  d’obéissance ou une prégnance du chien pouvant aller jusqu’à une dis-socialisation dans un environnement féminisé) .

L’INTER ESPÈCE

L’accession à la sexualité s’articulant autour du principe immanent de consentement ou devant répondre à la règle d’airain du respect du refus et de l’abus de position dominante,   devient incroisable, inchevauchable, sans possibilités d’être sujet de négociation  dans le cadre du contrat de grégarité et de socialité.

Le champs de la zoophilie, manifestation extrême d’une sexualité et d’une sexualisation inter espèce,  fait partie du monde de la norme invisible qui existe (dont on peut parler sans tabou) qui est au delà du respect et de la liberté de chacun. Il nous rattache à notre rapport structurel de cohésion inhérent à la définition de notre humanité et de ce qui la définit. L’inceste, la pédophilie, le viol, l’image de la souffrance, et le déterminisme de vie par destination qui y est rattachée,  la transgression et l’acceptation que l’on s’en fait n’ont jamais eu de représentations constantes dans le temps (ex: Casanova ou Marco Polo). Mais c’est la volonté d’admettre  l’autre comme un autre nous même, de lui reconnaître le libre arbitre et la responsabilité qui lui sont rattachés, d’ériger le respect de  l’expression de ses désirs et des refus d’y consentir comme inaliénables, de combattre le subit au nom de la destinée et de redonner du  sens au mot  respect, liberté, négociation et  réalisation de soi qui nous impose  d’ériger la norme de séparation et de protection des mondes des espèces.

L’édiction de la norme est protectrice pour la réalisation de l’homme-femme dans son humanité et son identité et doit le protéger dans son accès au plaisir par consentement, renforcer la tolérance, permettre la transgression mais pas la violation.

L’animal y a sa place, à l’identique, disjointe, avec ses congénères dans son propre monde de consentement. 

Elle  définit le respect,  la souffrance, la protection et l’interdit lié à l’impossibilité de la contractualisation.

Ce monde de la sexualité est un monde séparé  pour l’homme-femme et l’animal,sans enjeu de démonstration réciproque et avec l’interdit de la violation qu’elle soit le fait de violence physique, symbolique ou manipulatoire.

Le paradigme de départ des balades: l’autonomie des choix des acteurs

Les coordinations, le partage de territoire, les mécanismes de développement d’interactions grégaires et sociales ainsi que l’acquisition et la définition des compétences nécessaires à celles-ci sont le sujet des balades.

les balades s’inscrivent dans la  ligne de pensée qui reconnait l‘autonomie des choix humains. Par extension c’est en conférant au chien et à l’animal ce même principe d’autonomie que l’on peut s’interroger sur les modalités propres à la mise en œuvre de cette éthique de la relation qui considère l’autre comme un autre, égal à nous même.

Parler d’éthique de la relation c’est au delà du projet parler de la nécessité de la forme et de la structure de la relation au nom de l’efficacité. Efficacité qui est la recherche de la meilleure adaptation possible à un environnement préservant sécurité, liberté de déplacement, de pensée, curiosité, désir, plaisir et initiation.  C’est en son nom qui justifiera l’abandon de la hiérarchie figée et des batailles dispendieuses d’énergie et provocatrices de souffrances qui y sont menées pour y maintenir les népotismes qui l’accompagnent. C’est la démonstration de la plus grande efficacité de la hiérarchie situationnelle, disséminée puis atomisée et des autorités qui s’y mettent en œuvre fondées sur la capitalisation de la confiance qui nourriront cette révolution « copernicienne » de la structure d’ autorité ou tout du moins son argumentaire.

« Remettre  en cause le principe de hiérarchie « géocentrée » qui dans un mouvement de dispersion  va s’héliocentrer vers le soleil de l’autonomie de choix,  pour en suite dans un dernier coup de rein se nébuléser dans le réseau de nous tous.En résumé devenir un banc de sardine, archétype de la structure hyper adaptative et pas une bande de loups, archétype de la structure meute, alpha et oméga de la caninisation du monde!!!! » (la je plaisante)

Du râteau au réseau

Le chien est défini  dominé-dominant par essence. Il inscrit de façon ontologique le rapport à l’autre dans son avatar structurel qu’est la hiérarchie « structurellement figée »   dans sa nécessité à tout rapport.

hiérarchie: Organisation sociale établissant des rapports de subordination et des degrés gradués de pouvoirs, de situation et de responsabilités.

Le glissement sémantique de la  notion d’attitude  à la notion de structure pose  la question de la liberté de représentation de la relation (nous en laisse-t-on le choix) et du déterminisme structurel qui en découle au nom du bon sens et de l’évidence.

Comme la terre était plate, puis ronde il a fallu une révolution (Copernicienne) pour passer d’une vision géocentrique à une vision héliocentrique (autour du soleil). Puis dans un mouvement de dissémination et de dispersion, à l’échelle des galaxies et de l’univers, qu’on assiste à la perte définitive de la notion de centre, d’ordre et de chronologie.

L’histoire de la hiérarchie et de son partenaire le pouvoir forment une dialogique  au sens affine, concomitant et parallèle  (En forme de dialogue. Discussion dialogique; écrits dialogiques; genre, style dialogique). Elle s’inscrit comme un conte épistémologique du lien et de l’interrelation ayant pour nécessité la justification des  groupes sociaux dominants au nom d’un élitisme sacralisé.

UNE ANALOGIE PIQUANTE: DE LA PYRAMIDE À LA PLANCHE À CLOUS

On peut tenter l’analogie du récit de l’histoire de l’interrelation centrée (hiérarchisée)  organisant notre vie au sein de la cité comme étant celle du passage de la pyramide à celle de la planche à clous. Quoiqu’en retard d’une ou plusieurs périodes sur les modélisations de nos mondes physiques, on peut espérer qu’elle s’inscrive, quoique de façon erratique, dans une même dynamique d’ouverture et d’abaissement des niveaux d’incertitude et de leurs conséquences « violentes » envers soi et  autrui.

C’est  la recherche de faire reposer nos fondements non plus sur un sommet unique, majestueux mais instable et douloureux, mais sur une multitude  d‘aiguilles modestes, acérées, à forte personnalité, rassemblées, grégaires qui assurerait le repos reposant de notre séant, gage de notre ………..ce que vous voulez.

UNE TENTATIVE DE RÉCIT DE QUELQUES MOUVEMENTS INCOMPLETS ET NON LINÉAIRES DE LA HIÉRARCHISATION « FIGÉE »  COMME  USURPATION DE L’INTER RELATION.

  1. Un mouvement de déplacement  puis de gravitation   (de la terre au soleil)  du chef de guerre au césar, de la république au divin , de l’ethnie à la population, de la population au peuple,  de la féodalité à la tyrannie, de l’église à l’état, de l’état à l’entreprise (mono pointe ouille)
  2. Un mouvement de justification, d’explication, de manipulation, de camouflage plus ou moins habile ou pervers tel que
    • la marchandisation et  le consumérisme, ses avatars la mondialisation, le libre échange, la dérégulation et la supranationalisation des entreprises avec pour justification l’hyper rationalité économique. (mono pointe ouille qui se travestit en possible multi pointes et qui justifie la contrainte par violence au nom de l’hyper raison économique et des caractéristiques abstraites des chiffres) et
    • La spectacularisation avec, pour mesurer sa ruse à asservir, la manipulation des images et la valorisation de la reconnaissance obtenue par casting à l’exhibitionnisme, pour ensuite  s’offrir au voyeurisme de l’aliénation et de la misère de nos vies sans vie
    • l’addictivité à la survie sans vie couronnant l’abandon de notre libre arbitre par la précipitation, la suractivité, la sur sollicitation  et l’orgasme sans fin promis accompagnés de son marketing mondain aux addictions revendiquées
    • La maffiarisation  alliant de façon obscène terreur, violence et détention des drogues dures de la dépendance, comme outil de la dialectique esclavagisation-addiction au nom d’un ordre vomis et abjecte construit sur l’exploitation de la peur et l’abandon de souveraineté
    • sont les tactiques habiles que nous proposent la perversion et le refus de la reconnaissance de l’autonomie et du libre arbitre afin de protéger des pans d’exploitation et de pouvoir comme fin en soit.

    ET LA JUSTIFICATION DE LA NÉCESSITÉ DE LA DISSÉMINATION, DE LA HIÉRARCHISATION SITUATIONNELLE, D’ACCEPTER DE DIRIGER ET D ÊTRE DIRIGER.

  3.  Par désir de résistance et refus des souffrances provenant de l’insécurité liée à la perte de l’autonomie et du libre arbitre,  on tâtonnera dans des tentatives de dissémination  des centres de décisions arbitraires des organisations.
  4. Mais aussi par recherche d’efficacité des organisations sociales dont la relation Hommefemme chien est un des multiples exemples que l’on se dirigera vers la dissémination  des centres de décisions arbitraires des organisations.

Dans le but de:

  1. d’assurer une stabilité des règles d’échanges, de coordination et de décision sécurisantes mutuellement.
  2. D’obtenir des structures tendant vers l’hyper adaptation tel que les bancs de poisson ou le vol de bécasseaux variables nous offre à voir.
  3. d’organiser une division de ces centres en unités individuelles, leur multiplication et leur mise en réseau en tant que points d’observation, d’analyse, de pouvoir, de contrôle et de décision étant le gage d’une meilleure appréhension de l’environnement et d’une plus grande vitesse de réaction.
  4. de dépasser la justification étroite de la satisfaction de nos égoïsmes
  5. pour vivre notre besoin affectif de relation à l’autre

Cette dynamique supposée et souhaitable aurait pour conséquence un abaissement des niveaux de souffrances distribuées individuelles et collectives obtenues par la valorisation des systèmes égalitaires et coopératifs et une adaptabilité plus conséquente et réactive tout en étant plus sécurisante.

Conséquences

Les niveaux de souffrance distribuées individuelles et collectives vont se rendre visibles et lisibles à partir des troubles comportementaux du chien. C’est donc le fait de n’avoir pas su prendre en compte le niveau d’autonomie et de libre arbitre de ce partenaire qui rend possible l’émergence des pathologies comportementales.

Ou, l’émergence des pathologies comportementales sont le fruit des dysfonctions dans la mise en œuvre de l’organisation efficace du partage de territoires neutres mais répondant aux règles de sociabilité et de grégarité.

Les dysfonctions de mise en œuvre s’articulent autour de 3 familles de causes

  • les causes capacitaires des processus cognitifs
    • traitement de l’information
    • filtrage
    • sélection
    • restitution
    • frustration
  • Les causes de déficit d’information
    • bruit
    • absence d’intentionnalité-guidance
    • paradoxe
    • mutisme absence de communication émotionnelle
  • Les causes d’absence de normes d’interrelation

Combattue et pervertie par une théorisation utilitariste de la décision fondée sur la rationalité limitée de celle-ci et l’égoïsme présumé de tout acteur ne poursuivant que son intérêt,  elle se retrouve dans l’obsédant discours bien pensant et bien penseur de la relation client-fournisseur monté en excellence, devenant le nouveau totalitarisme décomplexé au nom duquel on vous sélectionne, élimine, culpabilise, sanctionne et humilie.

Son penchant chez le chien s’appelle croquette, méthode naturelle, renforcement positif, clicker training et dénonciation d’un anthropomorphisme nécessaire dans notre capacité à sa compréhension et à sa modélisation cognitive pour le remplacer par une mécanisation fondée sur la manipulation et la mise en dépendance.

Justifier le retour en arrière sur la nécessité de l’exploitation de dominés par des classes dominantes est l’enjeu du discours sur l’immanence hiérarchique. Bunkériser la place détenue par une classe dominante est l’enjeu de l’organisation du discours sur le  déterminisme nécessaire (au nom de la compétence, de l’efficacité, de l’honneur, de la magie, du divin ou de la nature).

La source des conflits est alors dans la mise en compétition de ces rhétoriques justifiant un ordre établi ou un établissement d’ordre.

En  justifiant  la sanctuarisation de la place hiérarchique  et  son occupation, on simplifie la problématique de l’éducation et de la socialisation du chien. On en fait une problématique centrée sur le chien  qui s’organise généralement autour de déclenchement de réponses standardisées à des stimuli standardisés. La sociabilisation du chien  se résume alors à une mise en contact plus ou moins progressive à des environnements variés et dans la croyance à la suffisance des mécanismes d’habituation pour réduire l’anxiété générée par l’inconnu.

On allège la charge cognitive de son responsable humain en faisant de la problématique de l’éducation canine qu’un problème ne nécessitant qu’u qui en respectant la loi du moindre effort cognitif,   n’a de cesse de croire que se concentrer sur la défense de celle-ci par l’utilisation de tous les outils de violence et de manipulation comportementale mis à sa disposition est la fin en soi à poursuivre pour assurer non sur sa capacité à participer à l‘adaptation et à la sécurisation de son groupe de grégarité.

En réduisant à une défense de position dominante la caractérisation d’une pertinence et d’une cohérence d’une organisation sociale et grégaire, elle justifie de se servir et non de servir comme gage d’un succès travesti.

Par contre prendre en compte le niveau des souffrances caractérisant les insécurités vécues individuellement et collectivement, révélées par des comportements dysfonctionnels comme caractéristiques mesurant la pertinence d’une socialité et d’une grégarité organisée, est non seulement possible mais nécessaire  pour non seulement abaisser les niveaux des troubles et des souffrances individuelles et collectives mais aussi si ce n’est surtout  pour renforcer l’efficacité et l’efficience d’adaptation des  systèmes sociaux et au delà leur réelle pertinence.

Les nouveaux troubles du comportement et les dysfonctions  cognitives en découlant seront toutes celles liés à une mise en œuvre de l’autorité comme structurellement figée et non comme idéologiquement défendable.

La diversité des méthodes, centrées sur « le patient » ou décentrées sur son environnement et ses interactions,  la prise en compte du passé, de la culture, des rôles remplis par les différents acteurs du « moment thérapeutique », les théories psychothérapeutiques de référencement, de seuil de compétence et d’enjeu de domination sociale,   entraîne la nécessite d’une réflexion épistémologique, d’une « méta-théorie » de la psychothérapie. Quelle que soit la profession d’origine ou l’origine de sa mise en œuvre, la psychothérapie repose sur une relation intersubjective de l’instantanéité, de la situation, du contexte et de la culture. En utilisant des médiations diverses à des moments différents d’observation, d’expérience et de construction, elle est un jeu stratégique qui est influencé par la place et le rôle social des acteurs, par la relation mise en œuvre au corps, à la conscience, à l’émotion et à la cognition pour atteindre ses buts énoncés. Alléger la souffrance et préserver l’identité et le « rôle souhaité ou souhaitable». Certain parle d’une meilleure gestion de la vie, nous préférons parler d’une meilleure gestion de la souffrance de et à la vie.  Ceci passe par affirmer deux interconnections, deux interpénétrations de deux « réalités[2] », celui d’une réalité du psychologique comme distinct du neuronal mais agissant sur lui et réciproquement dans une dialectique de la cause et de l’effet,  d’où l’affirmation d’une nécessaire et utile complémentarité des traitements biologiques et des traitements psychologiques. L’écueil de la préservation des pré-carrés des capitaux symboliques des différents acteurs de la situation de soin, n’est pas le plus futile des obstacles à la construction du soin dans le respect de l’autonomie. C’est  cette part d’imprévu, de liberté, qui doit nourrir la  liberté créatrice du thérapeute et une ouverture à la culture de tous dont le patient.

UNE  CONCLUSION POSSIBLE

 C’est de cette inversion dont il est question.Il semblerait qu’elle a une dimension vitale et sans doute transcendante car elle met l’humain, le vivant et les éléments dans un réseau  dont nous avons la chance de pouvoir vivre l’instantanéité de l’efficacité coopérative.

UN CONTEXTE OPPORTUN

Nous serions aux prémices d’un dépassement de la représentation géocentrique de l’interrelation symbolisée par la hiérarchie en tant que structure et des systèmes de domination qui  y sont rattachés pour une représentation diffuse des centres de décision, une représentation réseau centrée de l’interrelation puis réseau distribuée en vue de coordination et de coopération.

Envisageables comme révélatrices des dysfonctions démontrant nos erreurs de représentations,l’indicateur de pertinence dont la caractéristique est la souffrance ressentie visible symbolique ou physique mesurerait le degrés de dégradation et d‘inefficacité de nos interrelations. (sur un plan plus général et dont nous convenons qu’il est sujet à caution, l’abaissement sensible mais fragile du degrés de violence physique à destination dans le monde (  guerre,  crimes etc..) pourrait illustrer cette thèse, même si la diminution de la violence sociale et symbolique (se traduisant par des taux de suicides, des espérances de vie, des seuils de pauvreté ou d’accession à l’éducation ou à l’eau…)n’est pas facile à aborder; Y a  t il des souffrances acceptables???)

L’échelle d’évaluation comportementale qui s’en suivrait se trouverait déchargée subrepticement d’une idéologie de la sélection, de la concurrence et de l’intérêt  du rapport pour se trouver au contraire chargée de l’idéologie de la complémentarité, de l’intégration, de la tolérance et de l’adaptation.

Le chien dominé, dominant, intéressé, égoïste est  porteur du rapport paradoxale et narcissique à la puissance fluctuante dont on se nourrit pour supporter son propre statut de dominé.

la dynamique d’adaptation qui serait 1° guider, coordonner, ordonner, puis réguler, pour ensuite s’ajuster, participer, se frotter.

« Dominé » par essence et par nécessité paradigmatique dans la construction de la relation à l’homme,  dominant par orgueil et par image  dans la relation narcissique à la puissance nous impose comme une ontologie le rapport de domination soumission. Son avatar structurel 

Il en découle une pédagogie qui se définit comme la tactique à la mise en place d’une éducation et d’apprentissage nécessaire à nos vie sociales et grégaire.  qu’une pédagogie et une tactique thérapeutique sont élaborées en accord avec la nécessité de la relation construite fondée sur le respect et la nécessité de celle-ci.

En concentrant son regard sur le chien au vue des autres, elle permet de s’interroger de façon discrète sur sa relation aux autres. Le chien être dominé par nécessité et par

une approche globalisante

la relation domination soumission

la contractualisation

une approche globalisante

Toute organisation sociale et grégaire s’inscrit dans une représentation et une mise en œuvre à plusieurs niveaux. Jacques Mélèzes spécialiste de systémique et créateur de l’analyse modulaire des systèmes AMS, en avait identifié 4 de coordination; l’exploitation, la gestion, l’évolution et la stratégie.  Cette d »modélisation » convient très bien à l’entreprise pour expliquer ses niveaux de décisions et leurs enjeux

  1. les boucles ADPP, OODA et PDCA ont pour but de montrer que toute action « de construction du rapport à l’autre dont l’éducation est une étape » s’inscrivent sur trois niveaux que l’on peut définir en s’inspirant de l’art de la guerre, de stratégique, tactique et opérationnel.
    1. ADPP illustre la dimension stratégique en partant de la seule question digne d’un humanisme tourné vers l’autre: « qu’est ce qui assure la pérennité d’un système social »?
    2. la recherche de la pérennité des systèmes sociaux  et grégaires est le fondement d’une organisation sociale et grégaire performante
      1. la recherche et la définition de l’équilibre entre adaptabilité et stabilité des systèmes sont la dialogique justifiant l’organisation des discours entre « partenaires »
      2. l’expérience est le moteur de l’acquisition de compétences au service de l' »équilibre » au contraire de la répétition
    3. une démarche tactique qui illustre la nécessité de se mettre « au contact »
      1. l’attrition, le frottement à l’autre et à ses manques (de compétences ou de capacités) est le moteur essentiel de l’acte d’enseignement, pédagogique, de partage, d’initiation et d’aide
      2. l’opportunité en est le terreau
      3. La volonté en est le détonateur
      4. la construction de sa liberté et de sa maîtrise en est le produit
      5. la tolérance, la compétence, la responsabilité en sont les tuteurs
    4. une démarche opérationnelle
      1. la rigueur méthodologique est une nécessité
      2. la responsabilité qui se traduit par la volonté et l’humilité de se mettre à la place de l’autre, que ce soit le chien ou les « partenaires », est un des 6 piliers assurant les fondations de la relation à l’autre
      3. la mise en place de la guidance (la communication chaud froid d’accompagnement) est la clef de voute de la maison « socialité et grégarité »
      4. le morcellement de l’acte d’apprentissage, son découpage en « briques élémentaires » est le principe moteur de l’acquisition de compétences
  2. le contrat de grégarité
    1. la complétude de point de vue
    2. la confiance
    3. le partage de point de vue
    4. le partage de représentation
  3. la communication
    1. Bruit
    2. Information
    3. les représentations
    4. la résonance
    5. Les milieux  anxiogènes
    6. les niveaux de communication
    7. les capacités à communiquer
    8. la prise de parole et la capacité à coordonner
    9. la guidance
    10. la communication émotionnelle
    11. le commentaire
  4. les capacités cognitives du chien
    1. la boucle OODA
    2. les filtres de sélection d’information
    3. les traitements d’informations
    4. les stratégie de défense et de compensation
    5. les activités à points fixes
    6. les addictions et les dynamiques addictives
    7. les comportements addictifs à risques
    8. les interdits préventifs
  5. les freins aux capacité de communication humaines
    1. les champs  de contresens  justificatifs de nos incapacités
      1. la responsabilité
      2. le temps
      3. la confiance
      4. le pouvoir
      5. le plaisir
      6. l’image de soi
    2. l’érosion de notre capital estime de soi

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