BALADES DU 26 ET 27 JUIN DITES BALADES DES SENSIBLES ET DES ATRABILAIRES

MES CHERS TOUS, TOUTES, TOUTOUTTES, SOUPES AU LAIT, LAIT D'ANESSE, TÊTE DE MULE, MULE DE PIED, MULLE D'EAU, ROUGET BARBET, SOLE MEUNIERE, 

 

6° La communication émotionnelle


Le chien comme l’homme est un animal émotionnel, c’est à dire qu’il ressent et qu’il exprime des émotions. Les émotions sont les ponctuations, le souffle du récit et seules, elles en donnent le sens et la valeur. Au-delà des mots ce sont les émotions produites à partir des définitions et des représentations que l’on y rattache, de la définition à laquelle on se réfère suivant le contexte dans lequel on les utilise, qui donneront le sens « vrai » pour soi puis pour son interlocuteur de ce que l’on communique.  Sans émotions émises, pas de structure informationnelle du message et hors structure informationnelle préexistante à celui-ci, pas de clarté. On ne produit alors que du bruit qui nous incommode, indispose et nous angoisse .

La structure informationnelle est la structure élémentaire qui définit la différence entre information et bruit. C’est à partir de la ponctuation émotionnelle du ou des phonèmes émis dont les mots prononcés sont un type d’assemblage que se dessinera l’ébauche du monde au sein duquel on aura à construire notre ou la décision partagée.

La communication émotionnelle est donc après la guidance, le chaud/le froid qui exprimés nous permet de guider vers la source ou l'objectif recherché,  le deuxième niveau de communication. C'est la deuxième rangée de briques élémentaires qui nous permet de participer à l’élaboration du monde qui nous entoure et de définir l’évènement qui y surgit. La communication émotionnelle, c’est à dire les tons, les formes du visage et les postures sont des universaux sémiologiques hors culture. C’est ainsi que tous on arrive à ressentir ce qui s’exprime par l'expression de la joie, de l'étonnement, la surprise etc.que l'on lit sur les visages et les postures de ceux qui nous entourent. ( psychologie clinique). 

Les mots ne sont que des schèmes au sens volatil qui ne le prennent que suivant le contexte de leur utilisation et la charge émotionnelle dont on les affuble et que celle-ci transporte. Par exemple le mot Ferrari qui pour certains correspond à un objet d’art, un symbole de puissance, un risque de délinquance de la route, un symbole de domination ou de bien mal acquis, etc. ne prend sens que par le contexte d’utilisation et par la « charge émotionnelle » qui l’accompagne.  

Doucement en est un autre exemple. Utilisé pour rétablir l’ordre, vociféré, il perd de sa capacité d'apaisement, de douceur pour acquérir une force disruptive accompagnée de menace ce qui le plus souvent vainement ne donne aucun effet par abandon. 

L’émotion exprimée en se donnant un sens partageable est le rendue discutable, puis négociable. Quels en sont l’accompagnement ? Le mépris, l’envie, la concupiscence, la fierté, le dégoût etc.  

Ceci implique que nous ayons non seulement la capacité à ressentir mais surtout d' exprimer ce ressenti afin de pouvoir le transmettre. Si ceci est vrai pour nous pour le chien çà l'est aussi. 

Cette capacité d'expression nécessaire  va servir à définir les 4 niveaux de communication et contribuer à leur mise en oeuvre.Ces quatre niveaux sont, la guidance, la communication émotionnelle, le sentiment  et le dernier, la communication projet de vie et de conscience.   

 

La construction
 

A partir du classement des émotions, la problématique sera de les exprimer afin de pouvoir partager des représentations communes aux évènements émergeants. Nous allons aborder ces deux problématiques.

 

1° La catégorisation  des émotions
 

Elle peut se faire à travers la dichotomie positive/négative,  tel que la joie et la tristesse, la peur/l’audace, le dégoût/la gourmandise, la colère/la douceur, etc. Pour des raisons d’exhaustivité et de praticité, nous retiendrons la modélisation de Robert Plutchik, comme la plus illustrative et la plus facile à  exploiter pour envisager une cartographie la plus complète possible de ce que l’on nomme émotion.  

La clarté du modèle multidimensionnel de Plutchik permet, partant d’émotions de bases, d’en élargir le cercle à celles qu’il définit comme secondaires et tertiaires par atténuation d’intensité et ainsi d’en enrichir les dénominations et les définitions associées.

Plutchik identifie d’abord 8 émotions dites encore de base ou fondamentales ou que l’on qualifiera de phénoménologiques de par leur universalité et la netteté de leur ressenti. Constituant une rosace de 4 dyades, Extase-chagrin, rage-terreur, aversion-admiration, vigilance-étonnement, elles s’opposent et s’équilibrent au sommet de leur jonction.

Elles fonctionnent suivant la logique de paires opposées.

·        la joie — la tristesse

·        la peur — la colère

·        le dégoût — la confiance

·        la surprise — l’anticipation

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Puis est engendré   un deuxième cercle d’émotions moins franches ou vives qui seront la songerie, l’ennui, la contrariété, l’intérêt, la sérénité, l’acceptation, l’appréhension, la distraction qui prolongent les axes définis précédemment

1.     LA RAGE >> la colère >> la contrariété 

2.     L’EXTASE>> la joie >> sérénité

3.     LE CHAGRIN>> la tristesse >> songerie

4.     L’ADMIRATION>> la confiance >> acceptation

5.     L’AVERSION >> le dégoût >> ennui

6.     LA TERREUR>> la peur>> appréhension

7.     LA VIGILANCE>> l’anticipation >> intérêt

8.     L’ETONNEMENT>> la surprise >> distraction

 

Chacune ont une fonction correspondant à des activités phénoménologiques : celles qui fondent l’agir en situation et qui forment la matrice de la coordination mutuelle. Celles-ci sont le moteur de la vitalité. Elles remplissent le champs des utilités dévolues aux activités que tout élément vivant remplit en situation.

La  protection
La destruction
La reproduction
La réintégration
L’incorporation
Le rejet
L’exploration
L’orientation
 

Ceci s’inscrit sur la re-visitation du paradigme souverain/ souterrain, suggéré par Edgar Morin, consistant dans l’opposition sujet/objet, décliné suivant 7 occurrences

Sujet>>> Objet
Ame>>>Corps
Esprit>>>Matière
Qualité>>>Quantité
Finalité>>>Causalité
Sentiment>>>Raison
Liberté>>>Déterminisme
Existence>>>Essence
 

Leur mise en oeuvre à partir du cercle des émotions
 
Les émotions de base peuvent s’exprimer à divers degrés d’intensité et se combiner l’une à l’autre dans le dégradé que leur confère leur zone de contiguïté.  Le camaïeu qui en découle détermine  l’expression et le ressenti. Ainsi l’amour, l’agressivité, la douceur, le mépris, la soumission, l’optimisme, le remords, la fierté, etc. forment la cartographie complexe du paysage de nos humeurs .

 

Leur mise en pratique ne passe qu’à travers leur expression. Si nous les ressentons tous, nous les exprimons avec plus ou moins d’intensité, de finesse, de délicatesse. Leur physionomie répond à un universalisme de forme conférant au visage et aux postures à la plasticité expressive, le rôle de « sémaphore universel » de l’expression du sens. Cela  se matérialisera à travers des marqueurs qui varieront de très faible à plus forte intensité jusqu’à leur hystérisation. Leurs figures seront tout de même reconnues par tous grâce à un encodage ontogénique. L’expression sur le visage et la figure liée aux émotions de bien ou de mal être sont universellement distinguées au même titre que celle de la queue du chien qui exprime des sentiments de joie et de plaisir par son agitation plus ou moins frénétique sont reconnus par tous.  

Ressentir ce que l’autre ressent grâce à ces qualités d’empathie,  la reconnaissance de ce que l’autre éprouve, ne peut se mettre en œuvre qu’à partir non pas du ressenti de l’émotion mais de son expression. «Se mettre à la place d’autrui »  ne peut se faire que si l'on arrive à lire ce que l'autre ressent. C'est cela qui renforce  nos capacités de « tolérance sociale », d’acceptation de l’autre au-delà des apparences, de coopération, de maternage et d’entraide. c'est notre capacité à "lire" l'autre lorsqu'il "s'exprime". Le chien les a. Envers ses congénères lorsque le sentiment d’appartenance au groupe existe, mais aussi envers les humains.

Leur mise en œuvre.
 
La mise en œuvre de l’expression de nos émotions ressenties , des sentiments ainsi que la véhémence, l’assertion, la confiance dans les moyens d’un projet accompagneront leur expression et en donneront le sens.

L’expression pour qu’elle soit « informative » et donc « significative » doit obligatoirement être accompagnée de « l’émotion visible » ou lisible sur le visage et cela de façon cohérente. Souhaiter un joyeux anniversaire en faisant une gueule d’enterrement tue le caractère enjoué et joyeux du message et on ne parle pas du côté affectif et affecté qui annonce plus une maladie incurable que la consécration d’une affection joyeuse et amicale. On voit bien dans cette phrase que l’utilisation du mot va avoir de par le contexte et la proxémie dans laquelle il se trouve une influence pour donner sens à l’exprimé.  Le mot déclenche aussi de l’expression. Il faut donc l’utiliser dans toute sa richesse et le complexifier en l’accompagnant d’autres mots, former des phrases entières, permettant de commenter l’invitation à l’action puis l’action en elle-même pour ancrer certains schèmes à leur action propre pour donner sens et capacité de lecture. 

 

Les combinaisons d’émotions  illustrent par le ressenti  la complexité des sentiments. Prenons par exemple le remord qui est : le tourment moral causé par la conscience d'avoir mal agi ou le sentiment de contrariété, de désagrément éprouvé par la conscience. Ce sont ces combinaisons qui nous ouvrent le champs des questionnements « humains » tel que la conscience, l’éthique, la morale, la prise en charge de l’autre, l’enjeu de nos vies et leur but. 

Plutchik a défini des paires (dyades) qu’ils nomment primaires, secondaires et tertiaires qui se définissent ainsi :

·        primaires (combinaisons de deux émotions de base adjacentes)

·        secondaires (combinaisons d’émotions de base voisines à une émotion près)

·        tertiaires (combinaisons d’émotions de base voisines à deux émotions près)

Paires primaires

Résultats

Paires secondaires

Résultats

Paires tertiaires

Résultats

Joie et confiance

Amour

Joie et crainte

Culpabilité

Joie et surprise

Ravissement

Confiance et peur

Soumission

Confiance et surprise

Curiosité

Confiance et tristesse

Sentimentalité

Peur et surprise

Crainte

Peur et tristesse

Désespoir

Peur et dégoût

Honte

Surprise et tristesse

Désappointement

Surprise et dégoût

 Révulsion

Surprise et colère

Indignation

Tristesse et dégoût

Remords

Tristesse et colère

Envie

Tristesse et anticipation

Pessimisme

Dégoût et colère

Mépris

Dégoût et anticipation

Cynisme

Dégoût et joie

Morbidité

Colère et anticipation

Agressivité

Colère et joie

Fierté

Colère et confiance

Domination

Anticipation et joie

Optimisme

Anticipation et confiance

Fatalisme

Anticipation et peur

Anxiété

 

La mise en œuvre de leur expression
 

On arrive ainsi à la « nécessité » d’exprimer, de montrer,  pour donner sens à ce que l’on partage avec autrui. D’autant plus qu’apriori nous avons le vocabulaire universel de leur reconnaissance que cela soit chez le chien comme chez l’humain et que sans l’utilisation de ce vocabulaire, pas de prosodie, pas de phonologie signifiante, pas d’association d’idée et de partage de sens négocié suivant les circonstances. Sans intonation,  pas de mémorisation, pas de validation de nos compréhensions construites par nos associations d’idées et pas d’ancrage mémoriel.

 

Quelques définitions: 

Phonologie : Science qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans le système de communication linguistique

Syntaxique : Ensemble de relations, de combinaisons de signes entre eux. Relatif aux relations entre unités linguistiques, aux règles qui les régissent.

Système syntaxique. Système de règles formelles caractérisant un langage sans que soit fait référence à la signification ni aux usages 7

Lexical : relatif au vocabulaire, au lexique

Sémantique :  langues considérées du point de vue de la signification; théorie tentant de rendre compte des structures et des phénomènes de la signification dans une langue ou dans le langage.

Étude (et théorie) d'un système de signification quel qu'il soit. Étude générale de la signification des signes conçue comme une relation entre les signes et leurs référents.

Prosodie :  Prononciation correcte et régulière des mots selon l'accent et la quantité des syllabes. Segmentation de la chaîne parlée selon des traits relevant habituellement de la phonématique mais qui affectent des unités plus étendues que le son minimal.

Mise en oeuvre

Imaginons un chien ayant toujours la queue immobilisée en position haute. Ce que l’on appelle une stéréotypie émotionnelle et que les aficionados des races nordiques pensent être un signe distinctif de la race. Nous avons à faire à un chien difficilement compréhensible et interprétable que les mêmes aficionados et leurs soignants au stéthoscope psychologique et au scalpel lobotomisant définiront avec un petit air de fierté de chien plus originel que d’autres, dominant, c’est-à-dire plus proche du sauvage et du loup d'origine. Il en serait de même si nous avions le visage figé dans un sourire si ce n'est clownesque tout du moins très inquiétant par sa permanence. 

La plasticité de nos expressions participent à leur compréhension par le renforcement de leur  signification. 

Pourtant lorsqu’on tend l’oreille et que l’on regarde la mise œuvre de leur expression, on assite la plupart du temps à l’émergence d’un brouhaha, l’éructation de sons qui forment le bruit vide de capacités informationnelles car vide ou chargé de signes émotionnels paradoxaux, hystérisés  ou incohérents dans le contexte et la situation qui s’y vit. Cette perte sèche de signifiant de notre communication expressive prend sa source dans notre peur névrotique de ne pas être pris au sérieux, de ne pas être entendu ou pris en compte ce qui inhibe nos expressions émotionnelles. 

Le mécanisme de l’inhibition de l’expression émotionnelle a été découvert par Gregory Batteson sous le vocable de « double blind » ou « double contrainte ». Son mécanisme est simple à comprendre et universel. Il se déclenche lors d’épisode de contact entre le bébé et sa mère. Le bébé court et se précipite dans les bras de sa mère ce qui est un geste d’amour pur. Sa tête qu’il ne maîtrise pas heurte alors le visage de sa mère et le cogne violemment. La mère ressentant une douleur vive, crie et repousse son bébé. « 1° contrainte dont la forme est je t’aime, tu es ma mère mais tu me repousses ». C’est alors que le bébé pleure. Et à ce moment la mère le fâche et lui reproche de pleurer alors que c’est elle qui a eu mal. « 2° contrainte dont la logique est de la part de la mère, non seulement tu me fais mal mais en plus tu ne m’aimes pas puisque tu cries ». Ce mécanisme répété va mettre en place les inhibitions de l’expression des sentiments et des émotions. Sa logique est, pas la peine de les exprimer puisque non seulement elles seront mal interprétées mais de plus elles lui seront reprochées. Finalement perte de confiance dans sa communication et érosion de son estime de soi. On ne se reconnait plus écoutable.

Communiquer : apprendre

Hors pour communiquer ce que l’on ressent, pour envoyer les bons signaux qui détermineront et contextualiseront la situation, encore faut-il s’exprimer émotionnellement, dans toutes les familles, leurs nuances et toutes leurs intensités.

Pour interpréter son environnement, faut-il s’être constitué une base de données la plus complète possible des expressions émotionnelles humaines et canines.

Pour cela il est nécessaire de s’exprimer hors souvent l’humain en est incapable. Un bon exercice est alors de conter des histoire comme lorsqu’on endort ses enfants. Raconter permet de mettre en scène une expression jouée, forcée pour être lisible.

C’est pour cela que nous  préconisons de commenter les expériences du chiot avec des phrases complètes. Tout aussi important en tant qu'apprentissage à l'expression et à la lecture des émotions, raconter des contes, des histoires au chiot comme on en raconte à des enfants. Cela a le mérite de permettre des expressions émotionnelles qui seront sous couvert d’être jouées, bien plus clairement et significativement exprimées. C’est encore mieux si il en est le héros !!!!

SAMEDI ET DIMANCHE SALIE SUD 9-45 ON BRAILLERA ET ATTENTION SI ON COMPREND RIEN!!!!

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