BALADES DU 4 5 ET 12 13 SEPTEMBRE QUI N’AURONT PAS LIEU. (JOEL ET PATOU ASSUMENT L’INTERIM. 9-45 FORÊT IZOUMI SALIE SUD)

MES CHERES DAFETTES

Quel temps étrange que celui de la reprise. Quel déchirement que celui de quitter la forêt, les plages, la douceur des après midi d'été pour rejoindre pour certaine les rires et les sourires  des amies  collègiales et pour d'autre la rugosité des bancs du savoir aride  et l'apreté des professeurs à enseigner un programme plus ou moins indigent quand on rêve d'aventures, d'amitiés absolues et d'ouverture au monde. 

14 ans, le bel âge quand on en a 60 et plus, que l'on mythifie, faute aux rhumatismes et aux perte de souplesses, cette extraction de l'enfance vers l'âge de l'adulte qui se devra d'assumer la trivialité de sa domesticité et de ses charges de survie, s'élever, tendre, fréquenter la sagesse, sa sagesse, ses désirs de réalisation, son oeuvre, la tenue des promesses que l'on se fait à soi même d'être et de ne pas trahir. 
 

L'amitié et son utopie montaignienne: 

 
« Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j’en puis dire particulièrement, ne sait quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous entendions l’un de l’autre, qui faisaient en notre affection plus d’effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. »
 
ne se construit sans aucun doute tout d'abord à partir d'un préalable, prémisse à celle-ci, une vision du monde, un idéal à partager, idéal de liberté, d'émancipation, de libération contre les chaînes de l'ordre et de la soumission acceptée mais inacceptable.
A partir de ce terreau préalable au jardin d'eden de son émancipation  sans enjeu autre que celle d'exister et de faire vivre l'ataraxie de l'amitié, son compost en sera les études  assimilables à l'indigeste brouet que les sumo adolescents se doivent d'ingurgiter dans leurs écoles d'apprentissage afin d'atteindre le tour de taille et le poids signe de capacité à lutter. 
Vos études les dafettes que vous les subissiez, c'est normal. Outre le fait qu'elles vous apprennent à passer des examens ce qui n'a jamais assurer ni le bonheur ni la quête d'un idéal, elles organisent le brassage aux autres, l'opportunité un jour de la rencontre et surtout elles vous préparent à affûter vos esprits et la petinence de vos critiques et des colères que vous transformerez en grandes oeuvres et combats pour l'émancipation de tous. 
 
  Pour en revenir à Étienne de La Boétie (1530-1563) et Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592), les deux se connaissent en tant que conseiller au Parlement de Bordeaux. Leurs réputations fameuses ont précédé leur rencontre. Montaigne a été particulièrement impressionné par Le Discours de la servitude volontaire de La Boétie. Écrit à 16 ans, ce traité est une défense incandescente de la liberté contre la tyrannie. Il place l’amitié au cœur de l’idéal politique. Le tyran ne peut avoir d’ami. En revanche les amis sont le ferment de la liberté.
 

Philia , l'amitié et ses figures

 

Les amitiés légendaires peuplent nos imaginations :

Achille et Patrocle,

Dans la mythologie grecque, Patrocle est un des guerriers grecs de la guerre de Troie, principalement décrit dans l’Iliade. Dans le récit homérique, Patrocle « Ménœtiade » est l'ami intime d'Achille — ils auraient la nymphe Égine comme ancêtre commune — qui l'accompagne à Troie. Quand les Troyens menacent d'envahir le camp grec, il supplie en vain le héros de reprendre les armes, mais obtient la permission de mener lui-même les Myrmidons au combat. Il parvient à mettre en déroute l'ennemi, mais finit par trouver la mort de la main d'Hector. Fou de douleur, Achille reprend les armes. L'amitié de Patrocle et d'Achille est proverbiale.

David et Jonathan. 

David et Jonathan étaient des figures héroïques du royaume d'Israël, qui ont formé une alliance (pacte d'amitié), dans les livres de Samuel . Jonathan était le fils de Saül, roi d' Israël, de la tribu de Benjamin, et David était le fils de Jessé de Bethléem, de la tribu de Juda.

La Bible dit : « Quand Jonathan entendit ce que David disait à Saül, il se mit à l’aimer comme lui-​même, et Jonathan et David se lièrent d’une profonde amitié. » Jonathan donne sa tenue militaire à David, et il va même jusqu’à lui donner son arc.

L’amitié antique et médiévale se célèbre à la vie à la mort. Ce qui frappe dans l’histoire de l’Occident est l’hégémonie masculine des grandes histoires d’amitié relayée par la pensée philosophique. Dans l’Antiquité comme au Moyen Âge, l’amitié entre hommes, au cœur de la cité comme du lien féodal, est un sentiment plus important que l’amour jusqu’à l’invention de celui que l’on dit « courtois ». Censée être librement consentie, elle fait souvent l’objet d’un pacte, d’une déclaration. L’affectif rejoint l’effectif : les preuves d’amitié ne manquent pas, des services rendus aux risques pris au combat

Reprenons l’Iliade et la Bible, La Chanson de Roland et les Essais de Montaigne où les amitiés prennent vie et passionnent la vie. Achille se met à pleurer la mort de son ami Patrocle dans des hurlements terrifiants avec son énergie douloureuse de héros déchirant ses vêtements et s’arrachant les cheveux. Jonathan déclare son amitié dans un style fleuri et David parle d’un « amour merveilleux, supérieur à celui que l’on peut porter à une femme ». Les chevaliers du Moyen Âge s’embrassent à pleine bouche avant de partir au combat où ils prennent des risques considérables pour sauver l’ami en position difficile. Les Essais de Montaigne sont littéralement hantés par le spectre de La Boétie, l’ami parfait qui est aussi un combattant aventureux de la liberté de penser .

De la philia à la philanthropie

Grande est la pudeur d’Homère sur les liens entre Achille et Patrocle. Depuis Platon, une vieille controverse non encore réglée porte sur le fait de savoir si l’érotisme a sa part dans leurs rapports. Rien dans l’Iliade ne permet de trancher sur la nature de cet amour, Éros d’amitié ou Éros sexuel. Leurs liens sont serrés et intenses sous la tente comme au cœur de la bataille. La question de la différence entre amour et amitié semble anachronique. Faut-il toujours mettre un nom sur les énigmes ? Sous le soleil noir de la mort des jeunes héros, la beauté d’Achille et de Patrocle irradie et leur amitié aura été cette ombre douce qui les protégea un temps. Le deuil d’Achille est violent, l’ami est si inconsolable que c’est au-devant de la mort qu’il va.

Pour les Grecs, l’amitié est plus étendue et plus multiforme que l’amour : ce pouvait être une amitié intellectuelle ou une amitié érotique, ils ne concevaient pas l’amitié sans épithète. L’amitié se vit dans la proximité et ne se vit pas à distance : il paraît impossible de vivre sans ami même si l’on ne peut pas avoir trop d’amis. C’est la condition du bonheur humain : il permet d’échapper à la solitude et de trouver du réconfort. Le plaisir d’exister est multiplié par son partage. L’amitié selon Aristote réclame du temps pour s’épanouir et une vie partagée : il faut que les amis aient pu consommer ensemble plusieurs boisseaux de sel (c’est-à-dire une mesure de sel qui correspond à plusieurs mois de consommation).

Plus encore pour Aristote, la philia est cette réserve de chaleur humaine, de lien affectif qui surpasse la simple et froide justice et crée le ciment de la cité. L’élan de la philia donne naissance aux banquets, aux fêtes, au plaisir d’être ensemble comme au courage devant les épreuves à surmonter. Le caractère exubérant et expansif de l’amitié, sa surabondance augmente la joie de se sentir vivant. Comme l’analysait l’historien Jean-Pierre Vernant, il existe en grec une sentence, un dicton qui exprime un consensus : « Entre amis, tout est commun. » Pour que la cité puisse exister, il faut que ses membres soient unis par la philia, qui les rend semblables et égaux. Mais cette communauté des égaux implique toujours une compétition pour le mérite et pour la gloire : pas de philia sans rivalité. Le point de vue aristocratique est toujours présent dans la démocratie.!!!

Cela requiert l’alliance de deux vertus chez le combattant, le courage viril et la capacité de se mettre sous la protection de l’amitié.

La fonction sociale de l’amitié, c’est le renoncement à la violence et à l’agressivité, la propension à ne plus se poser en rival et à permettre la réconciliation. 

À l’intérieur de la cité, les hommes sont naturellement amis, même s’ils s’opposent : la philanthropie est cette bienveillance naturelle entre les hommes. Ils peuvent se disputer, se faire les pires coups, ils n’en restent pas moins solidaires.

Le baiser des chevaliers

Le monde chevaleresque du XIIe siècle fait cohabiter seniores et juvenes.

De même milieu et de même âge, ces jeunes chevaliers sont des amis qui s’« entraiment comme des frères » ; ils forment une fraternité où l’affection et la fidélité occupent une place de choix, d’autant que certains d’entre eux sont « amis charnels », c’est-à-dire parents.

 Mais entre les hommes, des sentiments profonds se tissent, qu’il s’agisse d’individus de la même classe d’âge ou de jeunes initiés par un « parrain ». Leurs liens vont du simple compagnonnage à l’amitié, souvent confondue avec l’amour. Des gestes sans équivoque soudent cette amitié : on boit dans la même coupe et on partage la même couche, jusqu’à la mort puisque le vœu le plus cher des amis est d’être enterrés côte à côte. Un chevalier du XVe siècle, Jean de Bueil, associe ainsi la guerre aux joies de l’amitié : « C’est une joyeuse chose que la guerre. On s’entraime tant à la guerre (…). Une douce joie s’empare du cœur à l’idée que l’on se soutient si fidèlement l’un l’autre ; et quand l’on voit l’ami exposer si courageusement son corps au danger afin de respecter et de tenir le commandement de Dieu, on prend la décision d’aller vers lui, de mourir ou de vivre avec lui et de ne jamais le quitter pour une amourette. On en conçoit un tel ravissement que quelqu’un qui n’en a pas fait l’expérience n’est pas homme à dire combien c’est beau. Croyez-vous que quelqu’un qui fait cela puisse redouter la mort ? C’est impossible ! »

La montée de l’amitié intime

 Les âmes sensibles sont électrisées par l’amitié. L’amitié, selon Montesquieu, est « un engagement qui n’a besoin d’être confirmé par des paroles, des serments, ni des témoignages extérieurs ».

Dans le courant du XVIIIe siècle, l’expression de l’amour sentimental et de l’amitié fervente tend à se rapprocher. Un nouveau langage de l’intimité s’affirme. Les frontières entre amour et amitié sont incertaines et agrémentent les correspondances des charmes de l’ambiguïté. Le bon mariage est d’ailleurs fondé sur l’amitié tendre plus que sur la passion. Le succès de ce lien affectif repose sur l’émergence d’un espace privé, la relative liberté des engagements affectifs hors des obligations familiales et statutaires. Elle se fonde sur ce qui est personnel : il s’agit d’apprécier la singularité d’autrui.

Au XIXe siècle et par la suite, l’amitié joue les seconds rôles. Chacun la dit essentielle : en fait, elle vient « en plus » car l’amour a gagné la partie et se mêle de présider au mariage qui demeure garant des patrimoines. Son exercice volontaire rend son existence plus incertaine, plus soumise aux aléas de l’existence.

L’amitié peut-être plus que l’amour devient un lieu d’invention, de création expressive. Les relations amicales s’affirment là où les modèles de vie jouent, comme se dit d’une pièce mal ajustée qu’elle a du jeu : asocialité relative, clandestinité tolérée, entre-deux tandis que la conjugalité, la famille, le travail tiennent le devant de la scène.

C’est d’ailleurs sans doute l’une des raisons pour laquelle les amitiés de jeunesse dans l’âge de la construction de soi et d’une disponibilité pleine de possibles ont été valorisées comme l’âge de l’ouverture aux autres avant les responsabilités du monde adulte. Vert paradis des amitiés enfantines : George Sand raconte avec émotion les amitiés du couvent des Anglaises où elle et ses jeunes amies s’échangeaient des lettres cryptées et s’amusaient dans les caves et les souterrains. La lecture des correspondances du premier XIXe siècle offre, de ce point de vue, d’amusantes formulations sentimentales et passionnées, des déclarations d’amour, des désirs d’enlacement très nombreux sans que personne y voie malice. Il faut attendre le procès d’Oscar Wilde pour que l’homosexualité plane sur les affinités adolescentes.

Les amitiés au féminin

Les amitiés féminines ont évolué différemment : dans le domaine des femmes, place est faite à la sensualité, au contact comme à la confidence, dans le prolongement d’une relation de mère à fille.  Madame de Sévigné. Une manière de vivre l’intime s’y développe où les rêves de transparence, d’effusion voire de fusion des âmes, où le corps n’est pas en reste, sont favorisés. Ces différences tendent aujourd’hui à se réduire. De nos jours, la fragilisation de la famille et du mariage tend à réhabiliter l’amitié de l’âge adulte comme recours et repère dans des trajectoires moins linéaires.

L’amitié contemporaine s’accorde avec les valeurs de l’individualisme : libre choix, égalité, absence d’obligation, expression de soi, authenticité dans les relations intimes qui délivre des liens familiaux parfois étouffants. L’amitié s’épanouit dans un monde fluide de réseaux horizontaux, ce qui rend ce lien labile et fragile. Mais les relations amicales révèlent aussi la soif de solidarité et de coopération, l’expérience de nouvelles formes de vie. « La société des amis est toujours une société idéale », écrivait l’auteur Jean Guéhenno qui ajoutait : « Un ami ouvre en nous les chambres fermées. » Ce qui relève de la découverte de l’intimité peut être aussi laboratoire d’expérimentation sociale.

Daprès des articles de sciences humaines. Sciences Humaines › l-amitie-a-travers-les-ages.

Voilà mes loulouttes super dafettes, bonne rentrée et à l'année prochaine car comme chaque rentrée dès septembre on change d'année, surtout pour vous. 

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