MES CHERS TOUS, TOUTES,
La nature féminine est un abandon sous forme de résistance.
soren-kierkegaard
TINDER m'étant interdit, adopte un mec aussi, etc je me suis intéressé au mythe mité de la virilité.
Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le « sous-homme », le « pédéraste »…). Historiquement, ce mythe a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme. présentation de l'éditeur du mythe de la virilité.
Dans la plupart des société archaïques l'engendrement répond à une triple nécessité: cosmique, renouvellement du monde, économique, fournit une main d'oeuvre et existentielle, il assure la perpétuation.
Au cours du néolithique l'homme découvre ce qu'il peut retirer de la sédentarisation et de la culture et de l'élevage. C'est ainsi qu'il observe les animaux et perce le mystère de la reproduction et passe d'une conception unisexuée à une conception bisexuée.
L'invention de l'araire et de la charrue, rappelle que la terre est stérile si elle n'est pas travaillée et fertilisée par la graine. Les rituels "hiérogamiques" (accouplements sacrés entre un dieu et l'humain) met en évidence l'importance de la pénétration.
Le rôle de l'homme dans la procréation est maintenant connu. Après des millénaires de monopole féminin de l'enfantement, les hommes cèdent au fantasme de l'auto-engendrement, fantasme anti-maternel. s'il en est.
La femme d'un statut de détentrice de pouvoirs magiques proches des dieux devient un réceptacle juste bon à récolter le liquide séminal.
Le sperme et sa "pompe" deviennent alors objet de culte. Les menhirs en sont l'expression. A Filitosa en Corse et dans le Morbihan, on peut clairement distinguer un repli circulaire ressemblant à un prépuce.
Désormais l'homme porte la vie. La révolution idéologique est alors en cours elle est d'en finir avec la matrilinéarité pour instaurer la patrilinéarité.
L'homme seul perpétue la lignée. et lui confère le pouvoir, le patriarcat. Les étrusques, société où la femme avait un rôle social égal aux hommes, va devoir abandonner tous ses droits. Le pater familias ayant droit de vie et de mort sur les membres de sa famille, use alors du pouvoir sans limite que lui confère l'exclusivité de la parole publique.
Aristote: "un modeste silence est l'honneur de la femme".les politiques.
Il faut enfoncer le clou et faire comprendre à la femme que son infériorité est de l'ordre de la naturalité. Théologiens, médecins, philosophes, écrivains, tous couillus vont s'y atteler.
La femme sera assimilée à une matière inerte, un vase, une barque, un champ comme dans le coran ou l'hindouisme quand ce n'est pas à une marmite dans certaines tribus africaines.
Le poète tragique Eschylle dans les Euménides: "ce n'est pas la mère qui engendre celui que l'on nomme son enfant. Elle n'est que la nourrice du germe qu'elle conçu. Celui qui engendre c'est le mâle; elle, comme une étrangère, conserve la jeune pousse."
Seul, Zeus engendre Athéna. fille du père très puissant, elle sort casquée du crâne de son père. Toute entière de son père.
Le rêve d'une hérédité que paternelle, Aristote l'a théorisé. Dans l'explication qu'il donne de la reproduction, il décrit que la femme est prisonnière d'une nature froide et humide. Elle ne fait que subir ses écoulements incontrôlés de sang et de lait tandis que l'homme est chaud et sec et est "l'être qui engendre dans un autre" grâce au principe générateur contenu dans son sperme. Cette hiérarchie "naturelle" des fluides justifie alors la hiérarchie sociale. Car l'homme qui ne perd pas son sang, le cuit et le transforme en sperme. Aristote par là veut démontrer outre le fait de la supériorité du sperme sur le lait, c'est que l'homme transmet la forme et l'essence et la femme ne fournit que la matière indéterminée et dénuée d'esprit. Et c'est pour cela, pour former la matière que l'homme ne doit pas se contenter d'une seule insémination mais il devra continuer à nourrir le fœtus par des rapports sexuels durant la grossesse.
Croyance que l'on retrouve chez les Baruyas de Nouvelle-Guinée. Le principe mâle doit mettre fin au chaos féminin au risque de donner naissance à un monstre.
Et qu'est ce qu'un monstre: une fille. La femelle étant un mâle mutilé.
Aristote donne la première expression d'une idéologie au succès plein d'avenir. La femme est un être raté. 25 siècles plus tard Freud nous dit que la femme est un être à qui il manque quelque chose et qu'elle va souffrir de l'envie de pénis.
D'Aristote à Freud, toute l'histoire de la pensée occidentale des sexes s'est fondée sur cette idée d'incomplétude féminine et de hiérarchie naturelle qui serait inscrite dans la biologie.
Au 12° siècle saint Thomas d'Aquin put donner un étayage scientifique à cette infériorité. Le sperme est récepteur du pouvoir des astres par lesquels Dieu exerce son action sur le monde. La chaleur naturelle reçoit un appoint du soleil, en sorte que le sperme renferme une triple chaleur. chaleur élémentaire de la semence, chaleur de l'âme du père et chaleur du soleil. A contrario, la femme froide, humide, lunaire n'est pas honorée de la présence divine quand elle est visitée par la puissance mâle qui en est elle dépositaire.
C'est pourquoi le père doit être aimé plus que la mère, parce qu'il est principe géniteur actif tandis que la Mère est passive.
Paracelse médecin suisse invente l'utérus artificiel:
"Laissez la semence d'un homme se putréfier dans une jarre de verre. Enfouissez la dans du fumier de cheval pendant 40 jours ou autant qu'il faudra pour qu'elle commence à vivre. Au bout de ce temps elle deviendra une chose ressemblante à un homme, quoique transparent et dépourvu de corps. Mais si elle est quotidiennement nourri de sang masculin et conservée Quarante semaines durant à une température constante, elle deviendra alors un vrai nourrisson vivant.
La théorie cellulaire même démenti, qui attribue au père la puissance procréatrice, que Françoise Héritier qualifie de "modèle archaïque dominant", dont le schéma de la petite graine déposé par le papa dans le ventre de la maman, est raconté à l'envie par la plupart des mères inconscientes de leur révoltant et injuste assujettissement à ce schéma illustratif de leur soumission.
Les viols de guerre répondent à la même logique. De tu porteras un franquiste adressé aux républicaines espagnoles à "tu porteras un djihadistes" crié par les hommes de Daesch aux femmes yézidies et chiites violées par dizaine de milliers ou un serbe lors des viols de guerre en Croatie etc c'est toujours la même idée qui s'exprime.
Celle d'une femme vouée par nature à n'être qu'un lieu de passage.
Toute fois si la maternité biologique féminine est toujours certaine il n'en est pas de même pour l'homme. Le complexe masculin originel est donc celui de la paternité et l'échec à la généalogie.
Voici quelque résumé de ce qui doit être considéré comme une honte absolue, la surmasculinité du monde et la position infrahumaine dédiée aux femmes.
Ces origines rhétoriques sophistiques, mesquines, condescendantes et perverses par la seule volonté de plier la nature à un système de domination, doit nous interpeller dans les justifications de notre organisation sociale.
On a trouvé le bouc émissaire idéal, un virus méchant mais invisible, pour justifier nos pertes de libertés, nos confinements excusant par la promiscuité l'autorisation à la violence domestique et au rejet de l'autre.
SAMEDI ET DIMANCHE MATIN 9h45 DODO.
Ceux qui optent pour le moindre mal tendent très vite à oublier qu'ils ont choisi le mal.
Annah-Arendt