Un enjeu: le partage de territoire de façon apaisée.
Le partage de territoire de façon apaisée est un "vivre ensemble". Il doit permettre d'assurer l'intégrité physique et psychique de tous les acteurs tout en préservant, si ce n'est en enrichissant son écologie. Préserver, s'adapter, sécuriser, explorer, mutualiser sont les grandes fonctionnalités que l'on y rencontre.
Ecologie: étude des relations des êtres vivant avec leur milieu.
Sociologie: instrument d'intelligibilité de l'expérience et d'orientation de l'action. Norbert Elias.
Les acteurs: l'homme, le chien au sens générique dans leur vivre ensemble.
A la question de l'origine de la domestication, à savoir qui de l'homme ou du chien a domestiqué l'autre ou sous un autre angle, savoir qui en retire le plus d'avantages, on ne peut que souligner l'extraordinaire réussite de celle-ci. En tant qu'évolution et développement des deux espèces, le succès est indéniable. Le chien et l'homme sont imbriqués dans un vivre ensemble dont chacun tire bénéfice. Une osmose, une complémentarité ou une symbiose si ce n'est parfaite tout du moins "possiblement" aboutie.
Le moteur de cette association, sont constitués par 4 principes essentiels exprimés sous forme de dialogiques, praxéologie (logique pilotant nos pratiques) de notre vivre ensemble, aux quelles nous nous référons et dont nous nous persuadons du bien fondé . "Principes culturels", ils influencent nos façons de raisonner et de modéliser la construction de nos rapports aux autres et par la suite de construire l'étiologie de leurs dysfonctionnements.
1° Préservation/complémentarité
La préservation, la sécurisation, couplé à la complémentarité, a pour résultat une mutualisation des "outils" propres à la coordination et à l'adaptation dans un but de pérennité. Ces outils, la captation, la représentation, la compétence et la décision mutualisés entre membres d'un même "territoire", assurent l'optimisation de la décision au service d'un projet, un partage de territoire apaisé. Elle a un coût individuel. C'est l'investissement de chacun, la responsabilité partagée, une charge mentale permanente. Un bénéfice, l'autonomie. Un principe, à chacun suivant ses besoins, à chacun suivant ses capacités.
2°La sélection/élitisme
La sélection, la compétition, couplé à l'élitisme, a pour résultat l'abandon de la pertinence à quelques uns. L'organisation des rituels sélectifs ont pour enjeu l'attribution des signes de compétences reconnus permettant d'économiser l'énergie de la dissuasion et de l'argumentation. Au nom du principe éthique,
"à chacun ses talents, à chacun ses responsabilités", ils peuvent être t l'apanage de tous.. La délégation de la décision qui en résulte scelle l'abandon du libre arbitre mais assure une économie "supposée" de la charge mentale liée à cette perte d'autonomie. Le suivisme est confortable. en échange d'un certain hédonisme. Jouir plutôt que réfléchir.
3° La domination/jouissance
La domination et son corollaire la soumission, couplée à l'autoritarisme et la tyrannie, a pour résultat la recherche et la jouissance de l'usage de la violence psychique et physique considérée comme légitime pour coordonner l'autre. Fondée sur "l'agressivité" des uns et la peur de la souffrance des autres. Le plaisir du dominant, le spectacle de la peur, contrebalance la crainte de la perte de rang et des privilèges afférents.
Les violences subies et distribuées, déclenchent des jeux de coalition et d'émergence d'alliances. La domination s'assure par des démonstrations et des mises en scènes sans fondements ni justification autres qu'exposer aux autres ce dont on s'enorgueillit, une main mise, la chosification des dominés. Recherche d'alliances, d'allégeances et courtisanerie sont alors les tactiques des dominés afin d'éviter de subir et d'offrir le spectacle de la souffrance et de la peur. Ne pas résister, se soumettre, s'oublier, disparaître, se réifier en attendant, sans grand espoir autre que la mort du tyran, est le quotidien du soumis. Aucune initiative, aucune autonomie autre qu'offrir le spectacle du sourire simulateur du plaisir de l'être.
4° La marchandisation/l'égoïsme
Dans la marchandisation du rapport et la recherche de la mise en dépendance par addiction, le narcissisme, l'individualisation et la désolation de "l'homme" pilotent le rapport qui en découle. L'exhibition spectaculaire, la démonstration outrancière du bonheur sous forme d'hystérie de joie, de dépendance, de reconnaissance à coup de click et de friandises, font oublier ce que la marchandisation de la relation organise comme trahison de nos rêves de sentiments partagés. L'exploitation du chien comme objet démonstratif est obtenue par l'avilissement de ses motivations rémunérées qui lui confère de n'être motivés que par des intérêts matériels égoïstes. En travestissant la relation affective avec le "maître", en la résumant à n'être qu'une relation de dépendance, on organise la domination qui en découle, comme étant celle du dealer sur son client en manque et la tyrannie du manque sur le dealer.. En dénaturant la relation sentimentale de complicité de Belle et Sébastien et de Rintintin mais en prenant soin du spectacle flattant notre narcisse, obtenu par manipulation et achat de numéros de cirque, on singe le plaisir, on met en exergue la simulation tout en organisant le manque. En confondant excitation, hystérie et plaisir, on construit l'addiction. On instruit à charge le méprisable moteur des sentiments, de l'échange du temps à passer et à venir et de la parole comme celui de l’inefficacité, de l'improductivité, de la paupérisation de la vie. Le vivre ensemble n'est pas une somme de production de "services", une fragmentation de "produits" ou d'états. Ni exploitation du travail, de la force et du rendement énergétique de l'autre, la spectacularisation de la complicité et de l'affection par "achats" plus ou moins compulsifs, sont sans aucun doute les attributs d'un partage du monde efficace mais sans saveur et sans sentiments. Au même titre que l'usage de la prostitution assure l'accessibilité à une sexualité qui sans le son et les odeurs ressemblent à celle de l'amour. La marchandisation du rapport de coordination n'a d'efficacité que celle que donne la chaîne à l'attachement.
Notre grégarité
Certains présupposent que la domestication du chien a pour fonction d'établir un relation "marchande" d'échange de travail. Un échange de services contre rémunération. Un échange, dont le cœur est la transformation d'énergie en "mouvement". Pour exemple l'animal de trait tel que le chien tirant un traîneau ou une charrette. Au mouvement pris au sens générique de transformation d'énergie peut correspondre tous les services rendus tel que la protection, la surveillance, le repérage, le rapport etc...le partage de nourriture, attribut de la commensalité "octroyée", en étant la monnaie. Cette commensalité a été un des attributs d'autres domestications. Du rat aux moineaux, mais seul le chien peut s'envisager comme pouvant être un auxiliaire précieux pour le cueilleur chasseur, et vice versa, il se peut que l'homme soit un auxiliaire tout aussi précieux pour le chien. Cette commensalité a aussi permis d'envisager d'autre services, les services affectifs, de présence, de sécurisation émotionnelle et sentimentale. Envisager le chien comme étant une complémentarité de compétence pour l'homme et l'homme comme une compétence complémentaire pour le chien, c'est alors envisager la domestication et la grégarité qui en découle comme ayant pour essence la "collaboration", la "coopération" entre espèces. Les considérer comme étant une force , une puissance, un moteur ou bien un outil, c'est faire de la domination et de la soumission le contre sens ontologique nourrissant l'étiologie même des dysfonctions et des troubles comportementaux, des mal êtres et des maladies psychiques, sociales, individuelles et collectives. Le chien n'étant plus un animal hiérarchique, ni l'homme un animal dominant mais au contraire des êtres collaboratifs qui nourrissent ainsi leur grégarité . Car suivant l'ontologie choisie de la domestication et de la grégarisation de nos rapports, nous pourrons établir l'épistémologie de l'étiologie des troubles du comportements comme pouvant être les contresens dus à la marchandisation de ceux-ci entre autres dans notre période marchande.
En traitant l'homme et le chien comme acteurs "privilégiés de notre grégarité", nous voulons à partir de l'étude de ce partage de territoire entre eux de façon apaisée, identifier et décrire les grands principes et lois de son obtention.
Le chien, sujet et symptôme des déséquilibres de ce partage, subit, partage, un certains nombre de troubles du comportements assimilables à des "maladies" ou dysfonctionnement psychiques . Pageat en a fait une nosologie à laquelle nous nous référerons.
Troubles de l'homéostasie sensorielle | Syndrome hypersensibilité-hyper activité (HS-HA) | Stade 1 : absence de contrôle de la morsure, satiété alimentaire normale, hyper-vigilance avec production d'une séquence comportementale continuellement en présence dans l'environnement de l'animal |
Troubles de l'homéostasie sensorielle | Syndrome hypersensibilité-hyper activité (HS-HA) | Stade 2 : stade 1 + absence de satiété alimentaire, diminution du temps de sommeil, < 8h/24 , absence d'anxiété hypnagogique (état de conscience en début de sommeil et au réveil) |
Troubles de l'homéostasie sensorielle | Syndrome de privation sensorielle | Stade 1: Syndrome de privation sensorielle (phobies ontogéniques) 1°réponses phobiques quelque soit leur stade d'évolution, 2°Impossibilités de supporter des contacts identifiés, apparition dès les 1er jours. 3° forte tendance à l'anticipation, fuite, besoin de se cacher, 4° agression par irritation, expression de peur |
Troubles de l'homéostasie sensorielle | Syndrome de privation sensorielle | Stade 2: Syndrome de privation sensorielle (anxiété de privation): 1°anxiété chronique avec signes d'inhibition et activités exploratoires inhibées, et conduite d'exploration statique, activités d'expectatives, activités de substitution en permanence. 2° Prise de nourriture diurne courte; plutôt nocturne 3° rigidité comportementale , incapacité à supporter les changements dans l'organisation spatiale et temporelle, toujours les mêmes trajets, mêmes horaires etc |
Troubles de l'homéostasie sensorielle | Syndrome de privation sensorielle | Stade 3: Syndrome de privation sensorielle (stade dépressif): 1° disparition des activités exploratoires et ludiques. 2°Chien présentant une encoprésie (déféquer sur le lieu de couchage) et une énurésie (émission involontaire d urine la nuit) puis troubles du sommeil, 3° conservation des comportements sociaux intra ou inter-spécifiques, phases d'agitation intermittentes 4° activités de substitution les plus fréquentes, léchage, plaies de léchage, déniapage, course "folle" apparition de conduites somesthésiques (activités qui permettent de prendre conscience de son corps) (soma, corps) |
Trouble du développement des conduites sociales | Dépression de détachement précoce (D.D.P) | Etat Dépressif chronique: 1°hyporexie d'installation précoce (ne pas manger, anorexie), 2°absence subtotale d'émission de signaux de communication, face immobile, inexpressive, hypersensibilité au bruit, absence d 'exploration, de comportement ludique, 3° absence de lien d'attachement intra et inter spécifique, 4° en ajout sans être obligatoire stéréotypies de balancements, tourniquet, onanisme exclusif, crise psychomotrices dystonie (dysfonctions musculaires), énurésie, encoprésie. |
Trouble du développement des conduites sociales | Anxiété de séparation | 1°apparition des troubles dans la période précédent la puberté 2° état d'hyper-attachement recherche systématique de contact physique et visuel, agitation et plainte 3° manifestations anxieuses déclenchées par la séparation (destruction mobilier etc) , persistance de comportements sociaux de type infantile, existence de rituel de départ et de retour. |
Trouble du développement des conduites sociales | Dyssocialisation primaire | 1°agression par irritation et agressions hiérarchiques avec phase simultanée avec la morsure 2° Défaut d'acquisition de la morsure inhibée 3°défaut d'acquisition de la capacité à se soumettre (absence de posture de soumission) 4° absence de hiérarchie alimentaire |
Trouble du développement des conduites sociales | Imprégnations hétérospécifiques | 1° absence de comportement sexuel en présence d'un partenaire intra-spécifique 2° comportement sexuel déclenché par un partenaire appartenant à l'espèce avec laquelle le chien a vécu la période d'imprégnation (autre que canidé) 3 risque de sociopathie |
Troubles anxieux de l'enfance ou de l'adolescence | Stéréotypies de contrainte | 1° existence d'activité stéréotypée à déclenchement spontanée (course allez retour, tournis, sauts sur place 2° Hypervigilance et perte de sommeil 3°éthogramme normal 4° apparition avant l'âge de 1 an 5° apparition lors des mises au dressage |
Troubles anxieux de l'enfance ou de l'adolescence | Énurésie des jeunes chiens au travail | 1° apparition de mictions émotionnelles survenant durant le sommeil, chez un chien se contrôlant bien 2° <1 an 3° troubles dans les jours qui suivent le début du dressage 4° signaux d'apaisement émis avant tout contact avec son maître |
Troubles thymiques de l'enfance ou de l'adolescence | 1° Dépression réactionnelles du chiot | 1° Arrêt brutal d'activité chez un chiot jusque-là actif 2° hypersomnie apparue de façon brutale 3° anorexie et adipsie (perte sensation de soif) énurésie-encoprésie |
Troubles de la relation avec le milieu extérieur | Syndrome dissociatif chez le chien | Classe 1 1° apparition pré-pubère et à partir de 5 ans 2°perte de réceptivité à l'environnement 3° Existence d'épisodes hallucinatoires à thèmes constants 4° production de stéréotypie 5° phases d'hébétudes avec activité somesthésiques 6° existence d'un stade pré-morbide de type évitant ou impulsif |
Troubles de la relation avec le milieu extérieur | Syndrome dissociatif chez le chien | Classe 2 classe 1 + 1° dilatation uni-ou bilatérale des ventricules latéraux 2° présence de pointes isolées sur l'EEG (occipital) 3° Démodécie |
Troubles comportementaux associés à une lésion somatique | Syndrome "agressivité réactionnelle" des états algiques | Stade 1 . Agression par irritations d'apparition brutale chez un animal souffrant d'une affection algogène, douloureuse . Absence de tout autre type d'agression . Agressions qui touchent électivement les personnes ayant les meilleures relations avec le chien. |
Troubles comportementaux associés à une lésion somatique | Syndrome "agressivité réactionnelle" des états algiques | Stade 2 .Agressions par irritations ayant perdues leur phases d'intimidation . Anticipations systématiques des contacts . Phobie spécifique d'une ou plusieurs personnes de l'entourage, voire d'une cat&gorie bien précise d'êtres humains (enfants, handicapés etc) |
T Troubles comportementaux associés à une lésion somatique | Syndrome "agressivité réactionnelle" des états algiques | Stade 3 Stade 2 + .Variations d'humeur très marquées (les agressions ne sont plus systématiques), passage de phases d'indifférences à des phases hyperréactives . Grande fréquence de stéréotypies à la fin d'une séquence d'agression par irritation . alternance hyper et hyposomnies synchronisées avec des hyper et hypophagies. |
Troubles comportementaux associés à une affection somatique | Eidolies hallucinosiques de dystrophie des photorécepteurs | . Séquences d'agressions prédatrices sans stimulus repérable, ou apparition brutale de séquences d'agression par peur ou par irrittaion dans un environnement qui est mal éclairé. . Tendance à éviter les lieux ombragés (sous bois, dessous de meubles etc) confirmation obtenue par examen ophtamologique et électrorétinographique (E.R.G) |
Troubles comportementaux associés à une affection somatique | Troubles comportementaux d'origine toxique ou médicamenteux | . Apparition de réponse d'évitement ou d'agression chez des animaux placés dans un contexte de repos . Hypersensibilité à des stimuli lumineux ( tâche de lumière, effet stroboscope, objets de couleurs vives) . Apparition des troubles près une anesthésie à la kétamine |
troubles de la communication | Anxiété de déritualisation | .Caractéristiques principales . Apparition des troubles suite à la suite d'un changement de groupe à l'âge adulte . Disparition des initiatives de contacts sociaux . Retrait permanent Caractéristiques secondaires .agressions par peur ou par irritation lors des contacts provoqués .stéréotypies constituées de signaux de communication . dermitage de léchage . manifestations organiques directes lors de contacts sociaux provoqués . production systématiques de signaux ambivalents |
troubles de la communication | Ritualisation de conduites induites par une affection organique Syndrome du chien simulateur | apparition d'un rituel organisé à partir des symptômes typiques d'une atteinte somatique . Prurit, toux, prise de nourriture, boisson, boiterie, vomissement etc |
Troubles de conduites sociales de l'adulte troubles de la communication | Troubles spécifiques de certaines interactions sociales : les phobies sociales | . Évitement systématique d'un type d'interaction sociale . Existence d'un répertoire social normal dans les autres secteurs . Incapacité de supporter certaines interactions sociales, regards, contacts, oral, inter et intra spécifiques. |
Troubles de l'organisation hiérarchique | Sociopathies dans les effectifs canins | . Troubles comportementaux survenant aptrès l'introduction d'un nouveau sujet dans la meute ou après le début de la maturité sexuelle d'un membre de la meute. . Impossibilité de mener des combats jusqu'à la soumission . Impossibilité pour le vaincu de se mettre à l'écart du groupe . fréquence d'agressio, irritation, territoriale, maternelle .mictions hiérarchiques . fréquence de chevauchements .agressions maternelles pseudocyèse (grossesse nerveuse) .augmentation des prises de nourritures vols et mises à mort de chiots |
Troubles de l'organisation hiérarchique | Sociopathies dans les groupes homme- chien | . prérogatives de statut de dominant . Triades des sociopathies : agression hiérarchiques + par irritation + territoriale . Prises de nourritures augmentées en présence . Mictions hiérarchiques . chevauchements sur personnes de même sexe . Pseudocyèse pseudogestation grossesse nerveuse . appropriation des enfants et agression maternelle sur parents . Agressions sur enfants . destruction de mobilier autour des issues et des fenêtres |
Troubles anxieux de l'adulte | phobies chez l'adulte | stade 1 stimulus unique et identifiable. Réactions typiques des états de crainte stade 2 stimuli multiples avec un stimulus sensibilisant initial, réponse d'évitement stade 3 stimuli difficilement identifiable, très nombreux, sans relation, apparition de manifestations organiques directes. |
Troubles anxieux de l'adulte | Anxiété de l'adulte | . troubles anxieux primaires ou secondaires |
Troubles dépressifs de l'adulte | dépression réactionnelle chez l'adulte | Perte de réversibilité de la sidération émotionnelle |
Troubles dépressifs de l'adulte | Dépression chronique | symptômes principaux - dysomnie, avancement du sommeil paradoxal .dysorexie .perte d'initiative . perte du contrôle des réponses émotionnelles symptômes secondaires ou facultatifs . marche en traînant les pieds . anxiété pré-hypnotique . réveils brutaux avec énurésie encoprésie . gémissements en fixant un objet |
Troubles thymiques de l'adulte | Syndrome d'hyper attachement de l'adulte | symptômes principaux .apparition d'un hyper attachement adulte lorsque le comportement est normal .dysorexie .avancement dusommeil paradoxal . manifestations organiques primaires tendant à la chronicité symptômes secondaires ou facultatifs . Destruction de mobilier . vocalise . anxiété préhypnotique . réveils brutaux avec énurésie encoprésie . développement de rituels de départ et d'arrivée. |
Troubles dysthimiques de l'adulte | Dépression dissociante du basset hound | .troubles dépressifs chroniques, avec dysorexie (soit boulimie soit anorexie) et dyssomnie .hypersensibilité au bruit dissociation d'expression émotionnelle |
Troubles dysthimiques de l'adulte | Dysthimie unipolaire de l'adulte | symptômes principaux .changements principaux brutaux et prolongés de l'état réactionnel . Hypervigilance hyperexcitabilité . Hyposomnie 5<-6h de sommeil 3) agitation et perte de signaux d'arrêt de nombreuses séquences symptômes secondaires ou facultatifs . agression par irritation . stéréotypie . ingestion très rapide de la ration alimentaire . phases de fixité . réponses aléatoires à des ordres assimilés |
Troubles dysthimiques de l'adulte | Dysthymie bipolaire de l'adulte | alternance de phases dysthimiques productives et déficitaires Alternance rythmée par les changements de diamètre pupillaire, mydriase durant toute la durée de la phase productive, puis diamètre normal dans les phases intercalaires et les phases dépressives. |
Troubles dysthimiques de l'adulte | Dysthymie du cocker spaniel | . Etat dysthymique unipolaire ou bipolaire . Phases caractérisées par l'appropriation d'objet emporté partout, regarder l'objet, passer à côté déclenche l'agression. |
Troubles cognitifs du vieux chiens | Syndrome confusionnel du vieux chiens | Troubles thymiques avec absence d'altération de la structure du sommeil .épisodes de désorienation spatiale . Désorienation temporelles . Altération des apprentissages (rituels, propreté etc) |
Troubles cognitifs du vieux chiens | Troubles des conduites sociales, hyper agressivité des vieux chiens | . Augmentation de la fréquence des comportements d'agression . Inversion des séquences d'agressions, morsure puis menace. .disparition de l'inhibition de l'agression par la soumission ou si celui-ci est immature .boulimie .après 7 ans |
Troubles cognitifs du vieux chiens | Dépression d'involution | . Conditions obligatoires état dépressif chronique (sommeil) . Exploration orale, malpropreté, disparition des apprentissages, succion, mordillement de la peau. . Complémentaires gémissements dermatite de léchage hyper-attachement destruction de mobilier lors de séparation déambulation en traînant les pieds |
Troubles thymiques du vieux chiens | Dysthimie du vieux chien | .Apparition après 7 ans d'une dysthimie uni puis bi-polaire et sur l'incapacité à évaluer un passage (sa largeur) et l'obnubilation à le forcer. |
Des capteurs "d'ambiance"
L'homme et le chien captent leur environnement. Ils en ont des appréhensions avec des niveaux de précision, de sensibilité, de capacité de différenciation, d'étendue, de profondeur de champ propre à leur espèce. Le chien a à priori plus de capacité, de sensibilité olfactive que l'homme. Par contre l'homme a sans doute plus de capacité de sapidité que le chien. Par aptitude ou par culture? L'homme entend moins que le chien mais n'entend-il pas mieux dans sa capacité "acquise" à aborder des complexités sonores qui lui apportent de la "satisfaction". (du bruit à l'opéra, en passant par la techno et la musique de super marché, l'initiation est nécessaire. L'expérience, ne dit on pas se "faire l'oreille". L'immersion dans un milieu "riche" de "stimulations" variées, construisent nos aptitudes et la structure plus ou moins complexe de nos plaisirs vécus. Ceci passent alors de la réaction immédiate sans "conscience", apportant une satisfaction "nerveuse", hypnotique, "une décharge" d'excitation, comme la première bouffée de cigarette du matin, un shoot, à un plaisir complexe, puissant, profond,fait de délicatesses et d'émotions, nourrissant un panel de sentiments qui nous ouvrent au monde fait d'empathie et de sympathie et nous relie au Et ceci par initiation, expérience, pratique et "disponibilité". Pourtant le chien peut lui même être confronté à la complexité sonore par les sons multiples, variés et mélangés dans un ordre toujours renouvelé, aux quels il est en contact; Ceux de la forêt, le chant des oiseaux, les bruits de la ville lui offrent cette opportunité à être confronté à la "richesse" et à la "variété". La capacité à capter, la sensibilité de détection, la finesse, sont capacitaires. Mais cela va de paire, pour l'homme comme pour l'animal et pour le chien en particuliers, avec la capacité à discriminer. La capacité discriminatoire est le fruit de l'expérience, de l'entraînement, elle se cultive et se développe. Chacun en a un talent "certain" mais avec du travail, elle peut se renforcer et s'acquérir. Ce sont ces deux caractéristiques l'une lié à l'appareil, l'autre à l'expérience qui font de l'homme et du chien des êtres qui se ressemblent plus qu'ils ne se différencient.
On dit, en fait c'est Aristote qui le disait dans sa définition de l'homme, que l'homme est un animal doué de parole et par le fait qu'il nomme, il définit et plie le monde à celle-ci.
Dans sa théorie sociologique, Norbert Elias, par l'utilisation du terme de "configuration", a considéré de facto, la société comme un réseau d'interactions. Si ces interactions se déterminent par leur contexte elles le sont aussi par l'aptitude et les capacités des acteurs à interagir en situation.
L'autonomie
Le contexte de chacune est caractérisé par son unité de temps, de lieu, son étiologie "historique", sa charge normative, la sémiologie des scènes qui s'y déroulent, son "champs" (d'action) et les habitus qui s'y rencontrent, leur domaine d'action et l'enjeu de son moment. De même pour les individualités, leur idiosyncrasie, leur capacité à réagir de façon "unique", est le fruit d'un lent développement propre à chacun, plus ou moins sujet à des déterminismes, des biais "d'influence". Qu'ils soient physiologiques, culturelles, psychologiques, cognitifs, psychanalytiques, fruit de la rationalité acquise, soit inspirés, ils délimitent le champs étiologique des comportements. (leur explication). Déconstruire ces "déterminismes", est nécessaire, non pas pour "juger" mais pour augmenter les degrés de libertés accompagnant toute décision et ainsi proposer une opportunité de pouvoir choisir sa "meilleure" voie. Ces degrés de libertés sont la caractéristique du libre arbitre nécessaire à tous les acteurs pour vivre leur autonomie. Cela se traduit par la possibilité de choisir entre au moins deux solutions.
Paradoxalement plus le nombre de solutions potentielles augmente, au delà d'un seuil qui dans la fourchette haute se situe à 7, moins la liberté de choix devient réelle. Ceci pour la simple et bonne raison qu'un choix pour être estimé bon doit impliquer d'avoir envisagé des conséquences et des comparaisons de gains potentiels. Hors la comparaison pour qu'elle soit "rationnelle" ne peuvent se faire que par couple. Sur 7 choix il faudrait alors au moins envisager 49 rapprochements, une notation 1,0,-1, suivant l'ordre de préférence, puis 8 opérations, un tri par ordre, ce qui nous fait 9 opérations de caractérisations, ce qui prendrait "un certain temps si ce n'est un temps certain". Plus le nombre de comparaison est grand plus le choix est sujet à l'arbitraire et à la croyance.
La compréhension de ses déterminismes est la pierre angulaire pour l' acceptation de l'autre dans sa ressemblance, son identité commune. Elle en fait non pas un étranger mais un "semblable" dans sa différence et nourrira sa tolérance. Le libre arbitre et l'autonomie de choix seront un des facteurs premiers du partage de territoire de façon apaisée.
Par la capacité propre à chaque individus de réagir de façon propre, le terme de configuration aura pour synonyme celui de situation . Nous l'utiliserons de façon privilégiée afin d'illustrer plus explicitement que toute situation peut s'envisager dans un enjeu de "partage de territoire" en tant que "pragmatique" impliquant une compétence répondant à un "projet". Qu'elle soit influencée par divers facteurs "historiques, épistémologiques, culturels, sociaux, psychiques ou cognitifs comme nous l'avons énoncé", la relation et son produit, les comportements "adéquats" d'ajustement, se montrent à travers une mise en scène où se joue la domination et le libre arbitre dans son acceptation ou son refus.
Communication
L'absence de capacité de communication répartie dans le couple homme chien semble pourtant être un champs d'explication des plus "pertinent" et "rationnel" pour expliquer des dysfonctions comportementales. La communication qui est l'échange de signaux entre émetteur et récepteur prend soit la forme de bruit soit la forme d'informations échangées. Si le besoin en production d'informations est essentiel phénoménologiquement, il est surtout le seul vecteur dont on soit "maître". Tout type de relation n'existe , ne prend forme, ne se définit que par le niveau et la qualité d'échanges d'informations et les interprétations dont elle font l'objet.
Un des principaux champs explicatif des troubles du comportement est donc celui de la communication et principalement celui de l'absence ou du déficit, dans le meilleur des cas de production d'informations laissant la place à un bruit assourdissant et inquiétant. C'est ceci qui caractérise un environnement anxiogène car incompréhensible, instable, assourdissant ou mutique, saturé, brouillon et saturant et par le fait insécurisant. Pour y faire face de façon vitale, celui qui est isolé dans le bruit, qu'il soit homme ou bête, développera des comportements "stratégiques" de défense et d'adaptation. Au nombre de trois types, agressivité, neutralité, fragilité, ces comportements sont les symptômes qui accompagnent les troubles de l'anxiété liés à la communication dont la chronicité ne dure que le temps du "bruit" et qui s'interrompent dès les premiers signes de "formes" informationnelles. Concomitamment les déficits de capacité à communiquer (réceptionner et émettre) de façon congruente et cohérente, intra espèce et inter espèce, faute d'expérience, d'initiation et de construction de la compétence à la production d'un langage "commun", fera vivre le monde comme agressif, inquiétant et douloureux.
Domination et hiérarchie
Dans la relation homme-chien, le jeu de pouvoir et la mise en oeuvre du rapport de domination, est traditionnellement le biais par lequel est envisagée cette interaction. La notion de hiérarchie "structurelle figée" et la définition du chien en découlant comme animal "hiérarchique", sont pourtant une des principales sources de paradoxes mis en oeuvre dans notre relation avec le chien. Le statut de dominant, fruit d'une idiosyncrasie (développement) mystérieuse et d'une interprétation à caution, est la principale source étiologique revendiquée par le milieu "canin" des professionnels pour expliquer certains troubles tel que les comportements agressifs et incontrôlables dont l'un des résultats préoccupant est l'épidémie" de morsure qui en 2016 a donné plus de 35 000 cas rien que pour la Belgique et de l'ordre de 200 000 à 300 000 pour la France, ce qui représente de 0,36 à 0,55 % de la population annuellement concernée et de 550 à 820 cas quotidiens. (Joël Dehasse 2004 Tout sur la psychologie du chien), ce qui est énorme.
Les causes liées des dysfonctions comportementales, qu'elles soient liées à un développement ou une ontogénie "dégradée" par le milieu, sous stimulation, sous habituation, défaut d'imprégnation, d'attachement, milieu et environnement stressant, sur excitation, milieu menaçant, sur apprentissage, dressage, conditionnement, déficit de communication, absence de construction du lien de grégarité , empêchent le référencement croisé entre "humain" et "animal" et occasionnent des déséquilibres neurologiques, d'hyper sensibilité, d'hyper émotivité génétiques, biologiques, physiologiques, névrotiques, psychotiques ou du vieillissement amènent tous à une perte de capacité d'adaptation (Pageat). On peut les définir de façon axiomatique pour les analyser et les traiter comme des erreurs de décisions dues à des dysfonctionnement du processus de décision.
La "doxa" de la hiérarchisation, principe dynamique de la vie sociale provient entre autre du paradigme de la domination de l'homme sur le règne du vivant, mais est tout autant nourri par la nécessité de l'élite nécessaire à la "coordination" ou à l'administration du "social". Les paralogismes sur la domination sont dus aux prémisses de la qualification de dominant comme structurelle et non circonstancielle. Elles en font l'axiome de base sur lequel est fondé l'étiologie même de certains troubles du comportement, appelés troubles hiérarchiques du comportement.
La représentation structurelle essentialiste de l'homme devant dominer le chien, cache deux contres sens épistémologiques majeurs.
1° La structure de décision et d'action à deux et plus obéit à la loi de la place de chacun qui ne peut être que première, seconde ou identique. (égale,sur le même plan, ce qui est une définition de la complicité). et ceci ne peut être remis en cause. Cette loi est axiomatique et phénoménologique.
Mais cet axiome ne veut pas dire que la "hiérarchie" situationnelle qui en découle reste figée. Au contraire ce serait une aberration en terme de capacité et de justesse d'adaptation.
La bonne place tenue par un élément d'une relation est celle qui est définie par la compétence la plus efficiente afin d'obtenir la meilleur adaptation dans une situation.
Pour illustrer le propos, il ne viendrait pas à un président de la république, l'idée de remettre en cause l'ordre provenant d'un pompier venu le sauver de la noyade, sous prétexte que le niveau de hiérarchie structurelle au quelle il se situe, empêcherait non seulement de recevoir un ordre dans ces circonstances, provenant du plus compétent et du plus apte, mais que de plus cela lui en serait reproché comme une expression de son besoin et de sa soif de domination qui en serait d'ailleurs à ce stade envisagée comme une névrose. Conclusion, un président qui prend l'eau.
Le contrat de grégarité
En prenant comme principe utilitariste et fonctionnaliste de la grégarité, le renforcement de la sécurité de tous par collaboration ou coopération, on peut envisager le partage de territoire de façon apaisée comme l'expression fonctionnelle du respect de tous ses éléments dans leur autonomie et leur bien être physique et psychique.
Dans l'hypothèse de la configuration, le pouvoir est le fruit d'interdépendances. Sa détention, l'enjeu de jeux de compétition et d'interactions, a pour but de dicter et de donner forme aux moments et aux éléments de la situation. De faire de nous Adonaï, Jahvé, YHWH, Elohim, plier le monde à notre image ou à l'image du dieu que l'on se croit être, comme si l'accessibilité à la "justesse" ou la "justice" était de notre seul fait. C'est on le sait, la plus grande erreur dans laquelle on se délecte et qui pour certains, élus ou pas, nous poursuit et nous condamne. La socialité qui s'en déduit peut être envisagé alors comme le fruit d'une expérience ou le "plus fort" dicte la loi. Mais la loi pour le bien de "tous" n'est pas la loi du plus fort entendu par celui qui détient les moyens d'imposer sa "violence". L'autorité du plus fort fondée sur la crainte et l'obtention de la soumission par la peur ou la corruption ou la détention instituée de sa place, n'est pas gage du bien fondé de la direction ni de la justice ni de l'équité. La loi du plus fort peut devenir la loi du plus persuasif ou du plus rusé, du plus malin ou manipulateur ou celui du plus compétent dans la "situation", heureux hasard de par le contexte. L'apanage "utile" de la capacité à diriger quelques uns, ne signifie pas d'être détenteur de la "force" permettant l'usage de la violence persuasive et menaçante, mais d'être détenteur de la capacité à diriger, "sans se tromper", soit par statut, mérite ou héritage, dès fois par compétence.
Dans la relation homme/chien, quelle est la part du partage, de la répartition, de l'autonomie de l'autre, de sa capacité d'analyse et d'influencer la prise de décision "commune".
En envisageant le "couple" homme/chien sous l'éclairage de la relation comme élément principal de sa définition, on lui attribue la place de facteur principal soit du trouble du comportement, soit de la tactique de rééquilibrage cognitif individuel et collectif nécessaire à son traitement. En remettant chaque élément de cette association grégaire à sa place dans son environnement et la relation en elle même comme outil principal de sa pérennité et de celle de ses composants, on remet au centre du rééquilibrage le sens de la relation et de cette grégarité. Son utilité, la nécessité d'un projet coopératif et collaboratif, mutualisé de "partage de territoire de façon apaisée", font partie des principes "politiques" que toute socialité porte en elle si elle prend comme principe de justice et d'équité, le fait d'un partage pour tous dans le respect du libre arbitre de tous dans la limite de la nécessité de chacun.
Cette lecture, ce point de vue rentrent par affinité et par résonance avec la notion bourdieusienne de champs. Celle-ci envisage le fait social comme la description non pas des jeux et enjeux de pouvoir mais des structures de pouvoirs et de leurs forces de production et de maintien en tant que dynamique du fait social envisagé comme rapport de domination.
Faire du pouvoir et de la domination un essentialisme ou une tautologie de la socialité nous semble porter les gènes de graves dysfonctions comportementales dont les produits sont les violences globales subies et infligées comme incontournables de nos rapports aux autres.
Servis par un projet "politique", un monde relationnel "apaisé", une volonté, cette approche constructiviste ne s'émancipe pas d'une réflexion utilitariste, fonctionnaliste, éthique et déontologique quant à la construction du socle de règles de socialité et de grégarité communes et partagées qui feront l'objet d'apprentissages durant les phases d'éducation, de rééducation ou de re-construction des capacités cognitives à la prise de décision individuelle et collective.
Le concept éliasien de configuration est proche du concept de champ de P. Bourdieu. Dans les deux cas la dynamique des relations y est traitée comme étant l'enjeu de la possession d'un pouvoir et de son utilisation. Qu'elle soit une lutte pour la possession ou pour l'utilisation et la jouissance du pouvoir, ces deux concepts de champs et de configurations posent l'interrelation comme constitutive de l'homme social et définit la société comme un réseau
Pour Elias, « figure toujours changeante que forment les joueurs ; elle inclut non seulement leur intellect, mais toute leur personne, les actions et les relations réciproques [ ; elle] forme un ensemble de tensions »1. La ressemblance avec le concept bourdieusien va donc encore au-delà. Deux points sont similaires et méritent d’être soulevés. Premièrement, dans le champ comme dans la configuration, les acteurs doivent prendre part à un jeu, jeu dont ils doivent accepter les règles et les enjeux, et contribuant à former leurs comportements et habitudes mentales. Secondement, le jeu est formée d’un ensemble de luttes chez P. Bourdieu ou de tensions chez N. Elias, d’où une non-fixité dans les relations entre acteurs.
Quant à la différence – ou du moins l’une des différences – entre ces deux concepts, elle motive d’après nous le sentiment de perplexité voire d’inutilité face à la configuration éliasienne. Le sociologue français s’intéresse aux groupes institués2 et fournit une définition précise bien que générale, permettant son application à une multitude d’espaces sociaux – ce qui peut bien entendu être l’origine d’une critique ; tout est-il un champ ? En revanche, N. Elias ne s’intéresse pas véritablement aux groupes et leur constitution mais à toute une variété de structures sociales dans lesquelles se retrouvent les individus ; pour lui une partie de football aussi bien qu’une nation obéissent à des configurations. N. Heinich indique que ces dernières sont des outils pour conceptualiser les interactions vues « à hauteur d’individus »3. Il ne faut pas comprendre que N. Elias conçoit tout à partir des individus – ce qui serait tout à fait contraire à sa posture épistémologique comme nous le verrons plus loin – mais plutôt qu’il produit des réflexions où les individus sont pris comme point d’appui ; ils sont utilisés dans l’argumentation pour démontrer les effets de la configuration. Dans son livre avec J. Scotson4, où sont expliquées les raisons qui forment la division d’un village nommé Winston Parva entre les établis et les exclus, il transparaît un modèle argumentatif appuyé sur l’individu traversant l’œuvre du sociologue allemand, alors que l’objet de recherche donnait justement l’occasion de développer une pensée appuyée sur les groupes. Sans aucun doute sensible aux théories freudiennes et de par sa formation en médecine, d’où il retire un intérêt fort dans les fonctions biologiques de l’être humain5, N. Elias cherche à dévoiler les effets de la configuration sur la psychologie des individus ; c’est-à-dire qu’il conceptualise les sociétés sur la base d’un lien consubstantiel entre les structures sociales et les structures mentales. Par exemple, avec le développement de l’État et son monopole sur la violence légitime, les individus ont du apprendre à contrôler leurs pulsions et, de nos jours, il est admis comme étant normal de pas frapper son voisin6. Les individus forment alors une société obéissant à des normes qui sont intériorisées et qui sont à l’origine d’une économie psychique particulière, située socialement et historiquement7.
Dès lors, N. Elias écrit en reportant et justifiant ses théories par rapport aux individus, ce qui entraîne pour un chercheur dont l’objectif est de conceptualiser les rapports de force entre des groupes, une absence de clarté dérangeant. Comment, par exemple, peut-on réfléchir sur les rapports entre les médias et les syndicats à partir de celui-ci ? Comment la manière de penser des journalistes et des syndicalistes peuvent-elles rapportées à leurs cadres objectifs et normes, partagés ou pas ? Quelles notions – comme lutte, jeu, position, dominants/dominés, etc. – liées au concept de configuration ou parties de sa définition peut-on appliquer sur ces rapports pour les expliciter ? Force est de constater que la réponse n’a rien d’évident, et les critiques portées contre N. Elias et sa méthodologie floue semblent justifiées8.
Pourtant, il est indispensable de réfléchir aux raisons qui ont poussé Elias à faire son concept. Dans N. Elias par lui-même, le sociologue évoque son combat dès sa première thèse en philosophie contre les idées de l’homo clausus, une vision dominante à son époque en philosophie. C’est contre E. Kant et sa conception de l’homme, possédant en lui une « transcendantalité » coupée du social d’où surgissent idées et définitions des événements, que N. Elias a développé le concept de configuration, mêlant de façon inséparable individu et société. Par ailleurs, pouvons-nous ajouter que sa posture épistémologique se fondant dans la neutralité axiologique viendrait de sa volonté de ne jamais faire de la politique – au sens de compétition idéologique ?9 Si tel était le cas, la forme de la configuration éliasienne trouverait une raison de plus. Il ne s’agit pas de faire de la « psychologie de comptoir » mais, comme N. Elias le dit lui-même, « pour comprendre un individu, il faut savoir quels sont les désirs prédominants qu’il aspire à satisfaire »10. Autrement dit pour comprendre le sociologue allemand il faut savoir qu’il avait un désir profond de ne pas s’engager dans des idéologies politiques – ces mythes que le sociologue doit chasser et déconstruire11. Puis, comme il l’explique longuement dans Engagement et distanciation12, N. Elias se méfie des idéologies auxquelles il attribue l’impossibilité de se distancier et donc de mieux comprendre les processus sociaux. Sa neutralité axiologique est donc selon nous une des raisons qui expliquent le concept de configuration car il désire prendre ses distances avec des idéologies politiques qui selon lui se retrouvent dans les précédentes tentatives – comme la tentative marxiste – de conceptualiser les processus sociaux.
Il faut en outre ne pas oublier l’importance de la vérification empirique pour N. Elias. D’après lui, le travail de sociologue doit consister à fournir « des modèles de relation que l’observation des faits peut vérifier, corroborer et corriger »13. À nouveau, l’ouvrage sur Winston Parva démontre que le travail empirique a une très grande importance pour le sociologue allemand ; de par une observation de trois ans et de nombreux entretiens, il construit avec J. Scotson le modèle de configuration établis-marginaux. Il n’existe pas chez N. Elias de configuration sans application à un terrain. C’est pour cette raison que son concept paraît aussi obscur à première vue, car ce n’est que par la vérification empirique que la configuration donne clairement sa capacité à expliciter les espaces sociaux et leurs structures.
Ainsi, N. Elias ne donne pas d’éléments aussi structurants pour la pensée que P. Bourdieu le fait avec le concept de champ. Il ne faudrait pas toutefois faire l’impasse sur l’interdépendance et l’interpénétration. Ces deux concepts sont essentiellement rattachés à l’importance de leur développement par rapport au terrain. Pris seuls – soit de manière uniquement abstraite – ils signifient que les individus ne peuvent exister isolés, que leurs activités, leurs comportements et leurs manières de penser procèdent d’une intersubjectivité dans laquelle ils se construisent en tant qu’individus, membres d’une société. N. Elias14 souligne que l’interpénétration, comprise dans la configuration, est la rencontre de stratégies amenant un résultat provisoire non voulu – un équilibre de tension spécifique ; personne ne possède de pouvoir absolu et il n’existe pas de détermination fataliste. L’interdépendance est elle tout aussi structurelle car elle explique qu’une multitude d’individus forme une société ; chacune de leurs fonctions et actions sont tournées vers les autres15. Pour aller au-delà donc, il faut passer par l’épreuve du terrain pour définir clairement ces liens d’interdépendance et ces rapports d’interpénétration. En somme le concept de configuration n’est pas un concept qui structure tant ex ante la recherche empirique qu’ex post, une fois que les rapports de force entre individus sont perçus comme découlant d’autant de liens affectifs et objectifs qui sont explicités et qui peuvent se comprendre en partie au prisme de l’interdépendance et de l’interpénétration – concepts qu’alors il ne faut pas prendre pour des notions mais bien pour des concepts, devant donc être définis précisément par rapport à la « réalité » qu’ils cherchent à qualifier de manière abstraite.
Est-il nécessaire alors de développer un nouveau concept qui s’appuierait sur les qualités de la configuration éliasienne et le champ bourdieusien ? Un concept qui permettrait de conceptualiser de façon dynamique les relations entre groupes institués ? L’obsession de N. Elias – celle de l’inséparabilité de l’individu et de la société dans le développement de la réflexion – lui a peut-être justement empêché de former un concept où les groupes ont une place centrale. C’est-à-dire que ses théories peuvent paraître trop englobantes, soit trop abstraites pour leur application au concret des rapports entre groupes – se pose en fait la question, comme souvent, de la relation concrète-abstraite dans laquelle la science peut trouver son efficacité. En résumé, quelle application du concept de configuration dans les relations entre groupes, quand ce concept est avant tout utilisé pour faire le lien dans une conceptualisation des processus sociaux entre les individus et la société ?
Revenons à la première question sur l’éventualité de la formation d’un nouveau concept ; pourrions-nous parler de configuration de champs ? Nous avons déjà évoqué dans un autre billet la limite du concept bourdieusien, en ce qu’il ne permet pas de conceptualiser les luttes « trans-champs » et les relations à la frontière des champs. Parler de configuration de champ permettrait à la fois d’évoquer les relations entre les groupes institués – avec l’interdépendance et l’interpénétration – et, à la fois, de dépasser le centrisme sur un groupe, de constituer une approche transversale des groupes. Nous discuterons de cela dans un prochain billet.
Je trouve ça original de me retrouver « citer » dans un article traitant de la relation homme/chien.
C’est par ailleurs ambitieux (trop?) de transposer les théories de N. Elias et P. Bourdieu, ô combien « anthropo-centrées », à une relation de l’animal humain à un autre animal. En ce sens, je ne suis absolument pas sûr que le bricolage que j’ai proposé dans le billet que vous reproduisez (présent dans ma thèse également) soit adéquate.
D’abord merci de m’avoir écrit.
Première précision, je me sers du site comme d’un work in progress. Tout ce qui y est écrit est loin d’être définitif. Ne vous inquiétez pas mes sources seront renseignées. Je n’ai pas voulu vous plagier en quoi que ce soit mais ce qui me semble très important est l’expression de la centralité de la relation pour Elias vue ou abordée sous un autre angle par Bourdieu.
Ma réflexion est justement d’envisager la relation homme/femme chien comme porteuse des « signes » de nos rapports aux autres dans la recherche d’une finalité, celle du partage de territoire de façon apaisée, ce qui me semble être un « projet » politique digne d’être étudié et considéré comme la finalité de nos mises en relations.
Dans ce que j’ai compris, dans ce que je vois, étudie, analyse et utilise, la relation doit être au centre de la construction de notre socialité et de notre grégarité. Elle doit donc être prise en compte dans sa globalité, dans toutes ces fonctions, utilités et analysée comme porteuse des dysfonctions d’adaptations aboutissant à des comportements déséquilibrés et insécures. Pour qu’il y est relation faut-il qu’au bout de chaque extrémité, il y ait quelqu’un. Ici, en prenant le chien et à l’autre bout, un humain, je peux traiter de l’autre sans idéologiser a priori ce rapport.
Je prends un exemple/ il ne vous aura pas échapper que le monde du chien est totalement racialisé et qu’il définit des comportements, des traits de caractères, des « humeurs » en fonction de ces apparences et appartenances catégorielles. C’est aussi le monde de la forme, de l’image et de ce que l’on croit pouvoir en déduire. Il est aussi un artefact de l’erreur de discrimination.
le monde ou la relation de domination, de hiérarchie, de direction, de l’usage du pouvoir et beaucoup moins celui de la coopération, de la collaboration, du respect et de la recherche de l’autonomie en est son contexte pour certains sa configuration. C’est aussi celui ou il y a délégation de l’usage du pouvoir et de la domination et des compétences de mise en oeuvre y afférant, justement aux classes non dominantes, par les classes dominantes, comme si cet abandon de « reconnaissance de compétence » participait à un « habitus » permettant par la ruse du hochet, de pouvoir asseoir et user de sa propre domination. (pour moi bien sûr votre réflexion qu’ Elias et Bourdieu soient « anthropocentrés » est pertinente mais elle est accompagnée, selon moi, d’un léger mépris pour les toutous et pour la classe du monde qui s’en occupe. Mais c’est normal lorsque l’on est spectateur du monde du point de vue de l’élite du monde animal que nous nous croyons être. (ce n’est ni péjoratif ni une attaque, c’est un fait). En règle générale, la considération que nous avons de nous même en tant qu’élite, et pour ce monde du chien qui est un monde de l’autre, fait partie intégrante de l’étiologie des risques d’adaptation et de partage de territoire de façon « violente ». La structure du discours est souvent la même concernant la classe ouvrière, étrangère etc. méprisée, non reconnue en tant qu’individu, ni détentrice de savoirs, ni de compétences, ni de goût, ni d’intentions et de valeurs éthiques. (cf Annah Arendt) (les roms en ce moment, les tsiganes)
Ainsi ce sont ce catégorisme que j’essaie de déconstruire, non pas pour honorer sainte Brigitte Bardot mais au contraire pour nous confronter à ce besoin de classement et de distribution suivant des critères de formes et non des critères de « vie, d’activité communes » qui ne conduisent au mieux qu’au mépris et au pire à l’éradication). Il est intéressant aussi de parler par le biais de la relation avec un être présupposé sans langage, de la nécessité de pouvoir produire du « langage » et du « discours » explicatif du monde; de l’initier. N’est ce pas dans la bible qu’ Adonaï définit la perte de « langue et de langage commun » comme le plus grand des malheurs! Hors le chien est le parfait exemple qui démontre l’importance de produire du sens à travers son verbe. Que ne dit on utiliser des mots courts, brefs, sans aucune émotion, renforcer par des récompenses etc Hors c’est exactement le contraire qui est nécessaire mais d’un autre côté le babillement n’est pas suffisant pour construire et initier.
La prise de parole et ce qui nous en empêche, l’intentionnalité et son utilisation, la construction d’une expression compréhensible est l’outil de construction d’une relation « confiante », validée par l’expérience, etc Elle est alors un des points clefs d’une « sociologie » de l’établissement et de l’utilisation de la relation. Le contrat de grégarité en est la justification ou le fondement en établissant le rapport à l’autre comme nécessaire, utile et indispensable pour renforcer les capacités d’adaptation et de sécurisation des acteurs partageant « une situation » « configurée » (ce qui me semble être un pléonasme) etc.
Excusez moi pour ce galimatias qui ressemble à une sorte de schiasme de pensées qui hoquettent.
Mais mes recherches m’ont permis de formaliser certains concepts et s’appuient sur une pratique de 23 ans et de plus de 40 ans de réflexion sur la pérennité des systèmes sociaux et des « organisations » qui s’en déduisent.
Le contrat de grégarité, la communication émotionnelle de 4 niveaux, (dont la guidance, l’émotionnel, le sentiment et le projet, les activités à spectres étroits) l’utilisation des aptitudes cognitives et des moteurs cognitifs que sont l’inhibition, l’autocontrainte ou la frustration, l’impulsion, la capacité d’apprentissage, la mémorisation par les micro progrès, l’autonomisation, la production d’une expression informationnelle donc d’un langage, d’un sens, la négociation de représentation fondement de la relation de collaboration et de la prise de décision de coordination, la coordination efficiente par mutualisation des points de vue et l’élaboration de représentations pertinentes d’événements par reconnaissance ou abandon d’autonomie, la complétude de point de vue et sa mise en oeuvre, les champs épistémologiques de nos impossibilités ou de nos freins à exprimer du sens, au nombre de 6 (dans un modèle proche de la structure des mondes de justice de Boltansky, plaisir, temps, pouvoir, responsabilité, confiance, image de soi), l’utilisation de la boucle de la prise de décision OODA, la marchandisation du rapport singé et imposé par les approches béhavioristes, ( skinnerienne et pavlovienne entre autres) etc…..vont être traités au même titre que l’utilisation des dialogiques (Morin) comme schéma de modélisation de projet.
Ma question quand j’avais 18 ans et que je m’étais repu du prince de Machiavel et de La société du spectacle de Debord , était mais que faire pratiquement avec le concept de situation pour en faire une pierre angulaire de l’organisation, sans tomber dans le piège de la compromission avec une société abandonnant ses principes de justice, de justesse, de pérennité et de mise en commun.
J’y ai développé des pratiques liées à la mise en abîme « scandaleuse » des jeux de pouvoir, de sacrifice, d’exploitation et de compétition pour l’octroi des places privilégiées des paresses des ayant droit dans les organisations que sont les entreprises. Mon cabinet de conseil en évitant certaines compromissions et en poursuivant le projet de pérennité qui peut se traduire par exemple par aucun licenciement, a travaillé sans compromission mais sans grands résultats, sur le long terme, malgré la durée de projets de plus de 20 ans pour au moins deux d’entre eux. Mais une fois que la financiarisation et l’appauvrissement de la prise en charge de la complexité des décisions et de leurs conséquences aient été systématiquement mobilisées au même titre que le court-termisme et la course aux dividendes immédiats, l’abandon de la nécessité de la complétude de points de vue, l’écoute des salariés (exemple), et la construction de projet garantissant la pérennité de tous comme seul moyen pertinent, juste et efficace de s’adapter et de se développer, n’étaient plus que jamais non pris en compte comme le seul élément de « valeur » possible. Je me suis mis alors à rechercher l’illustration démontrable, visuelle, des principes de pérennités de systèmes sociaux. En formalisant le partage de territoire de façon apaisée et en me servant du chiens, de ses maladies comportementales et de nos freins à nos mises en relation, j’essaie d’identifier une étiologie des mondes non apaisés, caractérisés par des souffrances comportementales « canines » et humaines;
Le monde du chien m’a intéressé parce qu’on l’imagine sans parole. Racial et comme je vous l’ai dit, porteur de tous les discours sur la famille meute, la domination de la femme, la masculinisation du discours etc, terreaux de toutes les familles de maltraitances individuelles et collectives, il en permet leurs mises en exergue et par le soin apporté, démontrer la possibilité d’en redevenir maître.
Les balades ont accueilli autant de chiens « malades ou tarés » que l’on a « soigné, que de femmes battues et d’handicapés. Faire accepter tout le monde dans un moment « neutre » et ouvert accompagnant un rééquilibrage cognitif, social dans l’ouverture aux autres sans en faire une église ni une institution est le challenge. (je ne vous parle pas de mes expériences sur l’autisme qui sont pour moi extrêmement porteuses).
Voilà, je vous remercie sincèrement de votre commentaire et j’espère pouvoir échanger avec vous sans tabous.
Sachez quand même que pour moi cela a été un plaisir de vous lire et de vous répondre même si j’en suis extrêmement frustré par immédiateté et manque de temps.
Cordialement