Phréatique: qui se trouve sous la couche. Invisible mais toujours présente, sous-jacente, (c'est à dire qui n'appartient à personnes mais qui se trouve à la disposition de tous et à l'usage de tous, appropriable) , voilà ce qu'est l' antisémitisme.

Une "idéologie" phréatique, est au mieux endormie, jamais disparue.Elle n'attend que de déborder, inonder, dévaster. D'après Cynthia Fleury article l'illusion antisémite.

Elle cite le neurologue Lionel Naccache qui dans son livre quatre exercices de pensées juives pour cerveaux réfléchis (éditions In press) tentait d'expliquer le judaïsme à l'aide des neurosciences. Définissant le Talmud comme un manuel théorique de l'esprit et l'antisémitisme comme la solution d'un problème théorique de second ordre.

L'antisémitisme serait une mise en échec du judaïsme puisque celui-ci est une ode à la vie qui consacre une sacralisation de la vie. Comme d'ailleurs pour les deux autres religions monothéistes qui en partage la revendication. l'Islamique et la Chrétienne se sentent mise en concurrence prosélyte avec la religion juive pour la bonne raison qu'elles lui confèrent, par la place chronologique qu'elle occupe et par les affirmations partagées,  une place "privilégiée" qui font que si celle-ci est la religion élue et son peuple aussi ainsi, si elles ne sont de ce fait plus les meilleures du monde, alors la religion juive ne peut être que prosélyte  par essence.

Or ce respect de la vie, pour les juifs est un principe non négociable. Celui-ci qui permet la transgression de toutes les règles religieuses si nécessaires, quelque soit à qui ou à quoi cette règle s'adresse.

Face à un danger de mort , le judaïsme ne ferme pas les yeux sur la transgression de ses lois, il transforme au contraire sa Loi. Principe de Pickuach nefesh, principe vital qui se traduit par cette périphrase:

Alors que l'on est soi même un fervent défenseur de ce principe, le chrétien et le musulman inféreraient  que le juif doit être prosélyte s'il pense que sa religion est la meilleure chose qu'il soit pour l'homme. C.Fleury

 S'il ne le fait pas c'est qu'il n'aime pas l'autre qu'il dit aimer,  qu'il se croit supérieur à lui.

Inversion cognitive complète qui ignore que le comportement juif est un respect de l'altérité totale.

De plus cette justification permet d'ignorer la dimension paradoxale et manipulatrice de l'antisémitisme dans la relation qu'elle  entretient  avec la critique de l'usure et de la domination économique qui va se dissimuler derrière elle et mettre en place un bouc émissaire utile et facile à tous les systèmes de domination qui se construisent et se justifient sur la spoliation et l'exploitation des travailleurs, unités de valeurs de production au service des classes "rentières" et possédantes puisque le juif sera cantonner dans les métiers d'usure. Le travail manuel étant interdit aux juifs qui ne peuvent donc pas être des agriculteurs ou des artisans, ne leur restent que les métiers intellectuels (en particulier la médecine) ou les métiers financiers. L'Église catholique interdit le prêt avec intérêt entre chrétiens. idem pour les musulmans entre eux. Or pour assurer le commerce, la sécurité des transactions, les banquiers juifs inventant la lettre de change et possédant les établissements pouvant les honorer, se retrouvent ils au cœur du système économique et financier, gérant et administrant les dettes. D'où l'émergence d'un antisémitisme d'autant plus virulent qu'ils tiennent les cordons de la bourse. Toutes difficultés économiques, pertes de liquidité leurs sont imputées. Rien de plus facile alors d'en déduire un soi disant complot expliquant en fait la perte de compétences des gens de pouvoirs.  

D'où l'importance de combattre l'antisémitisme, de le déconstruire comme tous les racismes et la racialisation comme écran de fumée cachant et justifiant toutes les exploitations sans conscience au service uniquement des égoïsmes des quelques uns qui n'en ont que rarement conscience mais qui en profitent outrageusement de façon prévaricatrice. 

Je viens d'apprendre le décès de SIMONE. J'ai présenté mes condoléances à sa famille en votre nom et au mien. Je ne vous dirai pas la gentillesse de Simone et son incroyable talent quasiment unique car même quand elle ne pouvait plus venir, elle se régalait des rendez vous poétiques!