Les éléments acteurs du contrat et les attributs qui les constituent
Le champ des balades est celui où se joue la
grégarité.
Les acteurs des balades sont des femmes(hommes), des chiens mais aussi tous les éléments "vivants" et "inertes" constituant l'environnement du lieu.
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- hommes, femmes, enfants appartenant au groupe familial
- chiens appartenant à l'entité familiale
- personnes extérieures au groupe, dans des activités indépendantes du groupe quoiqu'en interaction avec. (proche ou lointaine)
- Chiens extérieurs au groupe dans des activités indépendantes du groupe quoiqu'en interaction avec.(proche ou lointaine)
- les autres animaux domestiques ou sauvages
- les meubles et les immeubles porteur d'une symbolique culturelle, historique et sociétale.
Le costume, l'habitus humain
Les acteurs participants aux balades ont un
"costume" : celui de "leur habitus". Reconnaissable et rassurant, provoquant
apriori, certitudes et quant-à-soi.
Entrave ou protecteur, il
nous habille et
nous accompagne dans l'accession à notre
autonomie, la
liberté de nos choix et de mouvement, dans
nos danses avec les autres. (nous y sommes tous assujettis)
Habiller ou
travestir est la vocation du costume. Celle du tailleur qui le transmet et le façonne se devrait de le rendre
léger,
confortable, élégant, unique et échangeable.
Celui qui le porte se devrait d'en faire un objet
festif, habillant le monde de
mille couleurs aux mariages les plus étonnants, de Caravage à Max Jacob, des pointillistes aux céramiques, de l'art du pinceau au graffiti du pop art...et non un uniforme.
Abandonner le costume, enjeu d'appartenance, d'objectivité et de ségrégation pour celui partagé de l'élégance, de la surprise et de l'intégration afin d'accéder à un communisme du plaisir aux teintes flamboyantes, pastelles ou monochromes ........voilà un drôle d'objectif.
Lieu de conquête de cette
réappropriation des modes étrangères, le monde des balades à travers la nécessaire construction de la relation à l'autre
grâce, par et pour le chien, en est un lieu, peut être une cabine d'essayage, sans doute de déshabillage.
Les situations, moments de jeux (de comédie, de drame, de tragédie...)
Partage d'un moment, cadre d'histoire, la
SITUATION est le
champs de nos libertés de choix, de
réalisation de nos utopies et de celles des autres.
C'est dans et à travers la situation que s'élaborera notre émancipation aux entraves, qu'elles soient morales, culturelles ou fondées sur les croyances, formatant nos allégeances multiples.
Un contrat pas si invisible
Si le monde de la grégarité est un monde de moments, de rencontre, d'absence et de présence, c'est avant tout un monde de
négociation de nos libertés et de nos devoirs.
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- chiens libres,sans laisse
- personnes et enfants libres sans laisse
sont l'image fidèle des liens tissés au sein du
contrat de grégarité qui nous relient. Leur
invisibilité devient le symbole de cette nécessaire mise en
négociation du "moment" qui établira le lien accepté et acceptable dont le fruit sera le ballet de nos "coordinations".
Une négociation et non un babillage!
La
négociation dont l'objet est le "
contrat" nécessite d'être au moins deux dans une ou plusieurs simultanéités. Négocier, c'est
échanger, c'est aussi faire plier, bluffer ou gagner! Ou c'est trouver,
construire un consensus, une
collaboration librement acceptée, "gagnant-gagnante", coopérative, hédoniste et responsable.
Dans un premier temps, négocier est "parler", peut-être écouter pour à un moment partager, accepter et décider "ensemble".
Négocier, c'est se frotter à l'autre, s'abraser à ses capacités, à ses différences. C'est par
cette attrition recherchée, se forger.
Une capacité à transmettre et analyser de l'information
Les acteurs se divisent schématiquement en quatre grandes catégories qui peuvent elles-même être divisées en sous classes
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- Ceux qui ont comme moyen d'expression un ensemble de capacités à disposition dont la parole avec une maîtrise du langage complétée et accompagnée d'une gestuelle.
- Ceux qui ont tous les moyens d'expression exceptée la parole.
- Ceux qui n'ont que l'attitude ou dont on ne perçoit que l'attitude.
- et le monde du silence, ceux dont on ne perçoit "rien" ou que de l"insignifiant" (on ne comprend pas ou on n'a pas accès à leur monde d'émission)
Ces ensembles peuvent être représentés sous la forme d'un système de poupées russes, hiérarchisant à travers une
capacité à
émettre de façon plus ou moins "significative", complexe et abstraite, un "monde des vivants".
Cette taxinomie soi disant évidente illustre depuis
Aristote et sa définition de l'homme comme animal "
parlant" , une représentation
pyramidale et
englobante du vivant.
Mais la capacité à émettre ne peut ni ne doit justifier une hiérarchisation arbitraire sans déjà être complémentée par la capacité à écouter.
Ne faire qu'émettre sans se donner la peine d'être
décodable c'est faire du bruit et le bruit est une nuisance.
Entendre sans comprendre, c'est être assujetti à du bruit, c'est ne pas prendre le bruit de l'autre en compte. (soit par incompétence, soit par impossibilité)
De la pyramide au réseau
la capacité à transmettre et à traiter de l'information, du plus vers le moins, peut définir une autre représentation du monde du vivant. Celle de la
responsabilité, de la
volonté, de l
a tolérance et de l'empathie et de
la compétence.
A la forme hiérarchique de représentation du monde du vivant va alors se substituer une forme plus cohérente, pertinente et efficiente. Celle d'un réseau, le rhyzome (théorie philosophique de Gilles Deleuze et Félix Guattari, un rhizome est un modèle descriptif et épistémologique dans lequel l'organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique —avec une base, ou une racine, prenant origine de plusieurs branchements, selon le modèle de l'Arbre de Porphyre—, mais où, tout élément peut affecter ou influencer tout autre)
La parole.
Si nous raisonnons nos cercles comme représentant
le nuage d'informations pouvant être émis et captés par les acteurs,
leurs intersections deviennent
les zones de nos potentielles compréhensions.
A partir de ces compréhensions, de ce "mixte", se construira la structure de l'échange, qui influencera notre représentation du monde et des évènements qui le constituent.
Notre discussion devenant commune, il en découlera une structure d'interaction, une forme et un style de "danse"!
(avec les loups, avec les chiens, avec les chiens loups et les indiens)
Nous avons une
juxtaposition de « mondes » ou les zones d’interactions « significatives » se
réduisent au lieu de s’
inclure au risque de s'exclure par manque de «
compétences communicationnelles ».
Capacité à
écouter et à
comprendre, capacité à s'
exprimer et à être
compréhensible, cause explicative majeure des
dis-socialisations canines et humaines.
Dis-socialisation canine (morsures etc..), humaine (coups, violences).
Ainsi nous obtenons une
représentation explicative des mondes d’exclusion, juxtaposés, représentant
l’étrange, l’étranger, l’inconnu.
L'intégration en jeu.
L'intégration est une plus
grande vision du monde. Ce n'est ni un style, ni une candeur et encore moins une bien bienpensance. C'est
mieux. C'est une efficience, une efficacité, une utilité, un intérêt,
une opportunité, une chance, plus encore une effectivité.
L'intégration est la sommation des points de vue des acteurs en vue "d'affronter" le monde et son devenir dans une dialectique de l'individuel au service du collectif et du collectif au service de l'individuel.
la bonne nouvelle
Ce n'est affaire que de compétences donc de volonté.