BALADE DU DIMANCHE 5 FÉVRIER 2023, DITES BALADE DES EXTRAVERTIS DÉSINHIBÉS DE LA COUENNE

La mise en œuvre de leur expression
 

On arrive ainsi à la « nécessité » d’exprimer, de montrer  pour donner sens à ce que l’on veut partager avec autrui. Apriori nous sommes dotés du vocabulaire universel de leur expression et nous disposons d’une grille de « lecture » pour les humains et il se trouve aussi pour les chiens.  Ces émotions  sont ressenties par les éléments d’un système soit de façon synchrone soit de façon asymétrique. Les émotions sont partagées et ressenties par tous les vivants, ils se différencient par la forme et leur mode d’expression. Sans l’utilisation de cette langue émotionnelle, audible, visible, tactile, gouteuse, touchante,  pas de prosodie, pas de phonologie signifiante, pas de dialogues assurant la négociation du sens suivant les circonstances. Sans intonation,  pas de mémorisation, pas d’ancrage, pas de validation de nos compréhensions.

 Un discours est composé de formes qui répondent  à des définitions en voici quelques-unes.

Quelques définitions: 

Phonologie : Science qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans le système de communication linguistique. Sans sons pas de communication pourrait-on  quasiment affirmer, surtout quand le protagoniste chien ne dispose que de ce sens en priorité pour se mettre en vigilance. Puis le son accompagnant les déroulés de l’activité, va guider celle-ci vers ce que souhaite celui qui commente mais jamais directement. Dans un dialogue de négociation d’intentions. Le son pourra s’accompagner de visuel, de toucher. Mais pas d’olfactif ni de goût, ces deux sens ne rentrant pas dans la cartographie des expressions. On ressent bien une émotion en goûtant mais on ne peut transmettre exprimer un goût, un phéromone pour l’odeur, mais là non plus , on en contrôle pas la production. Par contre par le toucher, le visuel et le son, on peut exprimer volontairement ce que nous ressentons. Le chien idem.

Syntaxique : Ensemble de relations, de combinaisons de signes entre eux. Relatif aux relations entre unités linguistiques, aux règles qui les régissent. La construction de la phrase joue sur sa compréhension et même si le chien n’est pas reconnu comme sensible aux fautes de français ou à une syntaxe « sans règles » identifiables , cela pose le problème de la clarté du message et de sa capacité à transmettre des émotions. L’expression émotionnelle passe par l’aptitude à dire et à le dire de façon significative. La faute de syntaxe crée non pas un malaise mais une perte de sens possible par l’inhibition de l’expression qu’elle peut accompagner. La syntaxe est importante pour l’émetteur et donc la clarté du message.

Lexical : relatif au vocabulaire, au lexique. Constitué de signes qui prennent des formes auditives et audibles leur donnant une identité « standard », des prononciations, ayant une phonétique propre les identifiant dans une « conversation ». Pour le chien la question se pose de savoir comment raccorder un phonème à un sens. le reconnait-il ? La plupart des éducateurs et autres comportementalistes préconisent la répétition, l’utilisation du même phonème pour la même action, et l’utilisation de phrases courtes si ce n’est de mots isolés prononcés de façon injonctive. La répétition accompagnée de renforcement de guidance va créer des automatismes de reconnaissance bien évidemment. Mais c’est dans le processus de mémorisation par apprentissage que l’on doit être vigilant à ne pas user l’outil d’apprentissage et de mémorisation du chien. L’expérience d’apprentissage qui est mutuelle, du maître et du chien, ne doit pas être répétée sous peine d’être mécanisée alors qu’elle n’est pas mécanisable. L’attention, la concentration s’use. La répétition doit se mettre en place suivant des contextes variant et variés. Garder l’unicité du contexte rend cette activité équivalente à des premières fois. La validation du schème ou du mot  à mémoriser comme intention à réaliser tel que « monte », « à gauche », « assis » etc. va alors mettre en œuvre le mécanisme d’assimilation. La mémoire de la signification du terme va alors être quasi immédiate. Par contre on n’aura pas « usé » le mécanisme d’apprentissage.

Sémantique :  langues considérées du point de vue de la signification; théorie tentant de rendre compte des structures et des phénomènes de la signification dans une langue ou dans le langage.

Étude (et théorie) d'un système de signification quel qu'il soit. Étude générale de la signification des signes conçue comme une relation entre les signes et leurs référents.

Chaque personne possède son dictionnaire de sens de « mots » et de « sons ». Ce dictionnaire, propre à chacun, définit ce qu’est une « traduction » possible qui sera différente en termes utilisés mais identique en signification par le jeu des équivalences propres à chacun, c’est-à-dire définissant le relativité du discours. Le blanc pour l’un n’est pas le blanc pour l’autre, ce qui va impliquer des résultats différents de composition de blanc pour chaque individu alors que le blanc de l’un sera un grisé pour d’autre; je te dis blanc, je vois grisé et toi tu vois beige clair. Pour autant vous demandez du blanc. Ceci est l’approche relative.

L’approche universel part du principe que tout le monde doit avoir la même définition du blanc, c’est-à-dire que tout le monde confronté à un nuancier se doit de reconnaître et citer les couleurs et leur nuance de la même façon.

L’universalité a l’avantage de résoudre l’objectivité de la définition, elle a un défaut c’est qu’elle est un vœu pieux quant à sa réalisation. Elle implique une formation et un calibrage identique de tous les acteurs. Elle est source de conflit de mauvaise foi. Deuxièmement elle ignore le phénomène que pour un même « schème » que ce soit sous forme de son, d’odeur, de forme ou de toucher, ce qui a couleur vanille pour l’un hors déconstruction risque d’être couleur café crème pour l’autre et ceci de façon objective et ancrée c’est-à-dire de bonne foi. Ce qui veut dire que pour que cela soit réaliste et concordant, on doit déconstruire les premières représentations de ce que l’on capte, ce qui n’est  possible qu’à partir de la construction d’outils d’équivalence ou de « traduction ».

C’est pour cela qu’Hoffman dans ses observations d’interactions dans des groupes sociaux éphémères ou contextualisés, a observé les temps de latences nécessaires à la définition d’un dictionnaire commun supporté par des micro signes d’alliances et de connivences. D’où la nécessité de prendre en compte ce besoin de latence et de définition pour aller au-delà de la connivence et rentrer dans la rationalité et l’objectivité d’un partage d’intentions commun.

 

Prosodie :  Prononciation correcte et régulière des mots selon l'accent et la quantité des syllabes. Segmentation de la chaîne parlée selon des traits relevant habituellement de la phonématique mais qui affectent des unités plus étendues que le son minimal.

La prosodie est la mise en œuvre de la différence de l’autre. On n’a pas à en imposer une forme. On a à en accepter les formes à partir de la mise au point du dictionnaire commun. On se heurte là souvent aux complexes d’infériorité, à la timidité et au poids du regard des autres qui bâillonnent.  La prosodie comme musique de l’expression est chargée d’histoire, d’histoires personnelles, communautaires. Elle fait l’identité et ne doit pas être gommée ou moquée.

Mise en œuvre

Imaginons un chien ayant toujours la queue figée en position haute. Ce que l’on appelle une stéréotypie émotionnelle et que les aficionados des races nordiques pensent être un signe distinctif de race. Ces chiens (Akita, Shiba, husky, samoyède etc.[1]) que les mêmes aficionados et leurs soignants au stéthoscope psychologique et au scalpel lobotomisant définiront avec un petit air de fierté de chien plus originel que d’autres, plus proche du sauvage et du loup d'origine, se trouve être  difficilement compréhensible et interprétable pour leurs congénères. Ils sont  souvent taxés de dominant. En effet la stéréotypie émotionnelle équivaut à ce  que nous  ayons le visage figé dans un sourire si ce n'est clownesque tout du moins très inquiétant par sa permanence, le joker en étant la preuve cinématographique.

Cette rigidité de la queue en position haute, retournée ou droite participe à une incommunicabilité avec l’entourage proxémique. Mais elle occulte le fait que cette queue figée et donc stéréotypée est le produit d’une histoire d’apprentissage nourrie par  un manque de variété dans les stimulations interactionnelles entre congénères et autres individus, acteurs du partage de territoire. Humains, chats, poules, cafards et j’en passe. Acteurs ayant une palette complète d’expressions émotionnelles et donc partageant le territoire, son occupation dans le respect de la proxémie de chacun, communiquent leur ressenti. Si nous considérons la queue du loup, elle est relâchée, variée, dans ses positions, sa vigueur, son relâchement et ses fréquences d’agitation. Les chiens nordiques ont la capacité d’avoir des queues de loup, c’est-à-dire relâchées. Au cours des balades nous déconstruisons leur stéréotypie expressive. On arrive assez facilement  et rapidement à leur en redonner toute la plasticité expressive. Comment ? En exprimant tout la palette des émotions en s’adressant à eux, en les interpellant à partir de tout le panel émotionnel lors de « coordinations » guidées.

La plasticité de nos expressions participent à leur compréhension engendrée par le renforcement de leur  signification. 

Pourtant lorsqu’on tend l’oreille et que l’on regarde la mise œuvre des   expressions « humaines », on assite la plupart du temps à l’émergence d’un brouhaha. L’éructation de sons forme un bruit vide de capacités informationnelles, vide parce que chargé de signes émotionnels paradoxaux, hystérisés  ou incohérents dans le contexte et la situation qui y sont vécus. Cette perte sèche de signification de notre communication prend souvent sa source dans notre peur névrotique de ne pas être pris au sérieux, de ne pas être entendu, ce qui inhibe nos expressions émotionnelles. 

Le mécanisme de l’inhibition de l’expression émotionnelle a été découvert par Gregory Batteson sous le vocable de « double blind » ou « double contrainte ». Son mécanisme est simple à comprendre et universel. Il se déclenche lors d’épisode de contact entre le bébé et sa mère.

 L’exemple archétypal met en scène une mère et son bébé.

Le bébé court et se précipite dans les bras de sa mère ce qui est un geste d’amour pur.

Sa tête qu’il ne maîtrise pas heurte alors le visage de sa mère et le cogne violemment sur le nez. Douleur vive .

La mère crie et repousse son bébé. 1° trahison.

 1° contrainte : celle-ci prend la forme chronologique de vécus émotionnels chez les deux protagonistes.

a/ c’est le  « je t’aime du bébé à sa mère ». le vécu du bébé qui s’exprime en est : « tu es ma mère, je t’aime, mais tu me repousses ». Trahison. C’est alors que le bébé pleure.

b/ le vécu de la mère est alors de le fâcher parce qu’il lui a fait mal tout  en lui reprochant de pleurer. 2° trahison.

« 2° contrainte dont la logique est de la part de la mère, non seulement tu me fais mal mais en plus tu ne m’aimes pas puisque tu cries ».

Le bébé a alors été repoussé deux fois alors qu’il exprimait par un geste d’affection, tout l’amour qu’il voue à sa mère. 

Le mécanisme de la double contrainte  ou  de la communication paradoxale  fait que quelle que soit la communication, celle-ci transforme l’interaction en perdant-perdant, frustration vs perte d’estime de soi.

Ce mécanisme répété va permettre la mise en place des inhibitions de l’expression des sentiments et des émotions. Sa logique va amener le protagoniste premier émetteur à réfréner puis inhiber l’expression de ses sentiments ou de ses émotions. « Pas la peine de les exprimer puisque non seulement elles seront mal interprétées mais en plus elles lui seront reprochées ». Finalement, la perte de confiance dans sa communication et l’érosion de son estime de soi en seront les deux produits. On ne se reconnait plus écoutable.

Communiquer : apprendre

Hors pour communiquer ce que l’on ressent, pour envoyer les bons signaux qui détermineront et contextualiseront toute situation, encore faut-il pouvoir exprimer. Il faut pouvoir décrire et signifier ce que représente pour nous ce qui surgit « dans le paysage ». Ceci se fait à travers l’expression de toute la gamme émotionnelle pouvant accompagner cette occurrence, constituée de toutes les nuances et de toute l‘étendue  de ses intensités. Ceci dans le but  de pouvoir en déduire une coordination mutuelle ou une interpellation utile pour « l’autre ».  

D’où la nécessité de s’être constitué une base de données la plus complète possible des expressions émotionnelles humaines, canines et proxémiques du monde dans lequel on est en situation afin de les exprimer et de les lire.

Pour cela il est nécessaire de s’exprimer hors souvent l’humain en est incapable. Exprimer des émotions est l’exercice le plus compliqué qu’il soit à cause de l’exposition que l’on subit aux regards des autres. Au-delà de la timidité, la peur du ridicule, la sensation de l’inutilité de l’expression émotionnelle, cette certitude de ne pas être pris au sérieux bâillonnent plus qu’elles ne rendent pertinent et compréhensible. Hors le chien hors la constitution de ces ponctuations accompagnant le phrasé, ne peut y déceler[2] un sens, tout comme nous d’ailleurs. L’apprentissage à cette grille de lecture en devient ainsi  indispensable. D’où l’importance de lui parler de façon variée, en utilisant toutes les subtilités de l’expression de nos émotions, car à partir du ressenti capté sans  contresens, non seulement le chien saura nous lire mais il appréhendera le monde extérieur et ses occupants de façon intelligible. La théâtralisation de l’expression est un bon premier pas pour ceux qui n’en ont pas la compétence, la commentarisation des situations sans ou avec renforcements de comportements, est de fait une étape essentielle d’apprentissage mais elle nécessite sa mise en œuvre « immédiate » et continue. Sans prise de parole, pas d’apprentissage. il faut donc se forcer à celle-ci; et en toutes circonstances afin d’habituer le chien aux variations d’humeur, de satisfaction, d’expressions répulsives, de désapprobation etc. Pour cela il faut aussi s’enlever de la tête les croyances véhiculées par les fausses compétences de communication fondées sur la recherche de stéréotypies expressives conditionnant. Les contextes de la commentarisation vont surtout renforcer les validations comportementales, c’est-à-dire les attitudes souhaitées suivant l’environnement, c’est la dimension numéro deux de la coordination ; ex :se tenir tranquille au restaurant. La communication de niveau 1 étant la guidance, c’est chaud, tiède….froid ou noir…gris…blanc, concerne la communication de validation d’intention et d’orientation de l’action puis l’expression de validation de son obtention et enfin d’ancrage de schèmes.    .

La communication de niveau 2 étant la communication émotionnelle, c'est elle qui nous permet de construire les représentations communes "chien/humain", tout comme humain/humain.

C’est pour cela que nous  préconisons de commenter les expériences du chiot avec des phrases complètes. Tout aussi important en tant qu'apprentissage à l'expression et à la lecture des émotions, raconter des contes, des histoires au chiot comme on en raconte à des enfants permettra de travailler la communication de niveau 3 , c’est-à-dire la communication des sentiments, ceux qui nous lient socialement dans la structure familiale. Cela a le mérite de permettre des expressions émotionnelles qui seront sous couvert d’être jouées, bien plus clairement et significativement exprimées. C’est encore mieux si il en est le héros !!!!

Ces récits introduisent alors la possibilité d’exprimer et d’expliquer le projet de vie dans lequel le chien a sa place ainsi que les humains qui l’adoptent. La communication de niveau 4.

Ces 4 niveaux de communication correspondent aux trois processus de décisions.

PDCA, OODA, ADPP.

Les combinaisons d’émotions  illustrent par le ressenti  la complexité des sentiments. Prenons par exemple le remord qui est : le tourment moral causé par la conscience d'avoir mal agi ou le sentiment de contrariété, de désagrément éprouvé par la conscience. Ce sont ces combinaisons qui nous ouvrent le champs des questionnements « humains » tel que la conscience, l’éthique, la morale, la prise en charge de l’autre, l’enjeu de nos vies et leur but mais leur produit sont en rapport avec les évènements, des capacités d’adaptation qui elles sont nécessaires et souvent utiles.

[1] ainsi que tous les chiens à implantation de queue haute, (type fox, airedale etc. )

[2] la communication émotionnelle constitue 80% du sens de nos communications.

 

Les combinaisons d’émotions  illustrent par le ressenti  la complexité des sentiments. Prenons par exemple le remord qui est : le tourment moral causé par la conscience d'avoir mal agi ou le sentiment de contrariété, de désagrément éprouvé par la conscience. Ce sont ces combinaisons qui nous ouvrent le champs des questionnements « humains » tel que la conscience, l’éthique, la morale, la prise en charge de l’autre, l’enjeu de nos vies et leur but mais leur produit sont en rapport avec les évènements, des capacités d’adaptation qui elles sont nécessaires et souvent utiles.

Plutchik a défini des paires (dyades) qu’ils nomment primaires, secondaires et tertiaires qui se définissent ainsi :

  • primaires (combinaisons de deux émotions de base adjacentes)
  • secondaires (combinaisons d’émotions de base voisines à une émotion près)
  • tertiaires (combinaisons d’émotions de base voisines à deux émotions près)

 

Exemple :

Paires primaires

Résultats

Paires secondaires

Résultats

Paires tertiaires

Résultats

Joie et confiance

Amour

Joie et crainte

Culpabilité

Joie et surprise

Ravissement

Confiance et peur

Soumission

Confiance et surprise

Curiosité

Confiance et tristesse

Sentimentalité

Peur et surprise

Crainte

Peur et tristesse

Désespoir

Peur et dégoût

Honte

Surprise et tristesse

Désappointement

Surprise et dégoût

 Révulsion

Surprise et colère

Indignation

Tristesse et dégoût

Remords

Tristesse et colère

Envie

Tristesse et anticipation

Pessimisme

Dégoût et colère

Mépris

Dégoût et anticipation

Cynisme

Dégoût et joie

Morbidité

Colère et anticipation

Agressivité

Colère et joie

Fierté

Colère et confiance

Domination

Anticipation et joie

Optimisme

Anticipation et confiance

Fatalisme

Anticipation et peur

Anxiété

 

Source : wikipedia

 

Hors que nous fait-on faire ? On nous bâillonne, on nous enlève la parole en systématisant la récompense du chien avec  des ersatz le marchandisant.  Que ce soit sous formes de  croquettes ou d’autres friandises ou que ce soit sous formes de ce que l’on assimile à des jeux et qui ne sont que des mises sous dépendances provoquées par des formes désinhibitrices de l’excitation tel que jeu de balles et autres jeux de « chiffon »,  on affuble alors ces outils et leur utilisation sous forme de récompense symbolisent l’éducation positive. Ceci nous spolie du poids de notre parole au nom de l’injonction à la positivité bienpensante. Qui n’aimerait se transformer en être à tout jamais positif, bon, optimiste, altruiste, en en faisant une mécanique de comportements lobotomisant de l’esprit critique si nécessaire à nos émancipations etc.  Se vanter d’être négatif, punitif, malveillant ou pouvoir se réfugier dans la recette miracle du bonheur, du développement personnel et du bien-être collectif libéré de toute revendications, de tout questionnement, de toute interrogation.   Réduire l’éducation à la mémorisation et à la mécanisation des comportements comme si ceux d’adaptation se résumaient de  fait à une liste élémentaire de stimuli/réponses prête à être utilisée systématiquement, c’est dénier la dimension individuelle du chien, symbiotique avec l’humain et en reconnaître les capacités d’autonomie inhérentes à son essence de chien.   La confusion vient du fait que l’on ne reconnait pas l’autonomie du chien au nom d’un principe de « hiérarchie » ontologique, vis-à-vis de l’homme. Il ne pourrait être autonome et toute démarche d’adaptation à son environnement se doit de passer par les fourches caudines de l’analyse de la situation par son « maître ».   Comment ? En nous empêchant d’exprimer nos émotions, en les cantonnant dans le spectre unique du plaisir et du déplaisir, alpha et oméga de ce qui dirigeraient nos vies et les comportements qui y sont induits. Se représenter notre compagnon comme un être intéressé, égoïste et vénal en est la conséquence existentielle et thétique immédiate ne laissant aucune place à tout autre possibilité vertueuse nourrissant notre complicité rêvée. Cela s’accompagne d’une non reconnaissance de sa capacité non seulement à lire mais aussi à ressentir les émotions des autres dans leur « sophistication,  c’est-à-dire hors du plaisir versus déplaisir ou joie et peur. Il nous est  argumenté que le rapport de complicité ne passe que par son conditionnement fruit d’acte d’achat et ne prend sa valeur de réalité qu’à partir du spectacle et de la mise en scène d’obtention de formes et de mouvements stéréotypés mimant « l’affectif ». On voit bien tout le potentiel paradoxal que contient ces définitions des moteurs de la motivation et de l’action de coordination.

Le fait de travailler avec des croquettes ou des récompenses enferme le chien dans un essentialisme de l’intérêt et au-delà organise la trahison ressentie, même inconsciemment, de l’affectif et de l’amour partagé et désintéressé. Toute relation avec un chien s’inscrit dans le mythe de l’amour gratuit, sincère et de la fidélité tel celui d’Argos mourant au pied d’Ulysse qui déguisé en mendiant se présentant à Ithaque ne trompa pas son chien.  Le drogué en manque montre sa sujétion à son dealer et les « offrandes vénales » qu’il lui fait démontre sa soumission. Son attachement est le fruit d’un leurre. La soumission à sa dépendance. La supplication signe de subordination singe l’affection et  font du maître un pervers dominant et maltraitant jouissant de cet abandon d’autonomie, de libre arbitre et d’initiative, faisant du chien un  objet sans sujet. Et réciproquement fait de l’homme un bipède sans conscience amoureux d’images, idolâtre et fétichiste du paraître.

DIMANCHE, 10H, FORÊT DES MIMOSAS, BD LOUIS LIGNON, ON RÉVISERA OU REVISSERA ET RESPIRERA.

BALADE DU 29 JANVIER DITES BALADES DE L’ERRANCE AUTONOME D’AUTONOMISTES RADIS COTS OU HARDIS COTS A NE PAS CONFONDRE AVEC RADICAUX ET HARICOTS!

MES CHERS TOUS, TOUTES, TOUTOUS, TOUTOUTTES, TARBAIS, TARBAISES, COCO, COCOTTES

Avant d'attaquer les rdv, je voudrai vous annoncer une triste nouvelle, NINA de Simone, mieux connue sous son nom de scène, NINA SIMONE, nous a quittés le 26 Janvier. Inutile de vous dire que je, nous sommes de tout cœur avec Simone pour qui sa chienne était un roc d'amour. Nina était une de mes chiennes préférées avec sa précédente chienne. Ces deux chiennes   provoquaient chez moi le respect, elles étaient inspirantes.  Simone l'avait récupérée. Elles avaient tissé une relation d'affection, de soutien, de bonheur extraordinaire. Elle était gâtée à la "croquette" et on fermait les yeux, la tendresse de Simone envers Nina étant touchante à voir. Ma petite Simone avec ou sans chien, tu fais partie des balades, ta présence, ta gentillesse nous manquent, me manquent. Je t'embrasse affectueusement.

ANTOINE

Et la morale dans tout çà?

Le respect de règles  morales se traduisent par des règles de civilité. On les retrouve dans les balades. Elles régissent les interactions interindividuelles, et interpellent sur deux points: leur définition, leur respect.

Leur définition par leur justification a pour but de donner un cadre défini assurant la possibilité de vivre une vie civilisée. L'éradication de violences  arbitraires, gratuites, de tous types de harcèlements et de comportements déviants de domination en sont l'enjeu. Un monde ordonné dans un contexte d'ordre. Le respect de ce corpus se fera alors soit au nom de sa "transcendance", soit au nom de la poursuite du bien commun.

L'autonomie peut alors être définie comme une capacité indépendante à pouvoir assurer ses besoins d'adaptation tout en respectant le cadre réglementaire du "vivre ensemble". 

La définition de ses règles s'appuie sur deux paradigmes. Soit elles sont issues de l'état de nature, et à partir de cette origine, elles sont intégrées dans l'essence même des individus partageant cet état de nature. Soit elles répondent à une transcendance,  (dieu, l'homme, la loi)  et  étant imposées, elles participent à la définition d'un monde civilisé. A partir de là elles doivent être initiées et enseignées.

Considérées comme état de nature, elles s'imposent à nous comme des évidences et leur non respect sera  considéré comme un déséquilibre, des non conformités "comportementales", des défauts marginalisant celui qui les commet, le mettant hors de son essence et hors de sa grégarité ou socialité. Il faudra les "redresser" au nom de la "normalité", de l'écart de conduite qu'elles matérialisent, du bon sens, de l'allant de soi car elles se doivent d'être intériorisées et en tant que tel être honorées. Redresser le chien, l'humain, c'est le faire se tenir droit, à sa place, c'est à  dire que ce soit pour le chien ou pour l'humain le dé-marginaliser en limitant ses comportements déviants. C'est le remettre à l'intérieur des limites, ce n'est ni l'enfermer, ni le priver de mouvements. De ses comportements il faudra les réguler si ce n'est s'en préserver. Rééduquer a alors pour enjeu le respect de ces règles de "civilité". L'obéissance devient à ce moment là, la qualité première à cultiver, mais elle n'est pas ou ne doit pas être caricaturée par la suppression des degrés de liberté synonyme de l'"autonomie" constitutive du chien et de l'humain. Ainsi le chien comme l'humain se doivent d'être en capacité de s'auto-contraindre, d'être tempérant, mesuré, équilibré et répondre aux injonctions de coordination émises mais il ne doit pas être soumis à la peur, la crainte et la violence subie.

Soit si elles sont transcendantales, édictées. Le respect de ces règles vont alors être le fruit d'une éducation, d'un apprentissage qui tissera alors les liens sociaux transversaux et leur mode d'expression.

De ces deux conceptions découlent deux approches dans la construction de la relation. Dans le redressement, l'importance de la punition et des renforcements négatifs y prend sa justification au même titre que dans le catholicisme l'enfant était par essence le siège du diable. Sujets de désirs et de caprices, l'éducation servait et avait pour but de l'en expurger. On peut se poser la question si ce n'est pas la même logique qui commande à certains "propriétaires" , leur allergie à ce que leurs chiens se sentent les fesses, se lèchent, se montent ou tout autant qu'ils fuguent et aient plaisir à divaguer. Autant d'activités aux quelles leurs bas instincts  irréfrénables les condamneraient.

Dans l'apprentissage? l'éducation se résume à une initiation aux corpus de règles assurant et définissant nos civilités. Elles ne tirent leur légitimité que parce qu'elles participent à un corpus commun dont nous avons l'obligation de transmission à nos chiens comme à nos enfants, d'autant qu'elles sont une production externe et qu'apriori elles ne s'auto-génèrent pas en tant que table de la loi  mais que leur initiation doit répondre à la construction de l'autonomie du chien et de l'humain pour en faire un ensemble symbiotique.

L'autonomie

 Alors les chiens ont ils un sens morale? et qu'est ce que l'autonomie pour eux et donc pour nous?  Que doit - on attendre d'eux? comment la construire.

L'autonomie va se traduire par la préservation, quelque soit la situation d'apprentissage et de contraintes à respecter, d'une liberté de mouvement, un degré d'agitation. Par exemple dans la marche en laisse, vouloir et conserver un balan afin que celle-ci soit toujours détendue (la laisse), confère à ces activités la préservation d'un degré d'autonomie. Interrompre un exercice par un c'est fini en cours d'exercice, sur la lancée du geste, construit l'autonomie. Ne pas comprendre que le c'est fini, dans ce cas, n'est pas un ordre mais un abandon d'attente et de supervision, est le contresens majeur produit par les maîtres qui font de l'abandon de volonté et donc du libre arbitre, l'alpha et l'oméga d'une saine relation.

Si le respect des règles implique l'obligation de l'obéissance comme fonction principale d'un vivre ensemble "ordonné", alors le chien se doit d'être soumis ce qui fait partie de sa définition en tant que loup immature, soumis et inhibé. Mais cela ne sert-il pas que le narcissisme du maître, non la collaboration ni le développement de l'adaptation à toutes situations.

 

L'obéissance

Comment définir l'obéissance? Pour définir celle-ci, il faut d'abord définir ce qu'est un chien et un humain. Nous allons les définir comme des agités. Chaque système vivant s'agite. Dans des directions qui sont soit souhaitées soit subies, mais ils sont agités. L'obéissance se traduit pour la plupart d'entre nous par la limitation de l'agitation. Plus vous limitez l'agitation plus vos injonctions sont synonymes d'ordre et caractérisent l'obéissance. L'agitation non réduite devient alors synonyme de désobéissance.

A moins que le respect des règles qui servent l'ordonnancement des interactions soit piloté par un objectif qui est non pas la loi du plus fort mais la loi de la sécurisation, la réduction d'agitation (l'immobilisme) ne devient plus dans l'absolu le signe de l'obéissance.  La sécurisation, dimension principale d'un système sociale et grégaire pérenne,  assure par la créativité possible la libération des moments d'exploration qui permettent l'adaptation et l'enrichissement de la variété d'action et d'acquisition de compétences pour se confronter à la complexité et accéder à l'évolution. Ce qui fait du degré d'agitation une fonction principale de la sécurisation du groupe. Mais jusqu'à un certain point, celui de la vigilance partagée.

 

 

DIMANCHE MATIN 10H FORÊT DES MIMOSAS! BD LOUIS LIGNON ON MARCHERA, DÉAMBULERA, PIPELLETERA COMME D'HABITUDE.

DEAMBULATIONS DU 15/01/2023 DITES L’ERRANCE DES RANCES AU BON GOÛT D’UMAMI

MES CHERS TOUS, TOUTES, TOUTOUS, TOUTOUTTES, CROUS, CROUCROUTTES, DOUX, DOUDOUTES,

Un peu de culture historique sous forme d'un petit récit mémoriel qu'on a et heureusement oublié.

Léon Daudet fils d' Alphonse, il fait ses débuts à La Libre Parole de Drumont. Conduit au nationalisme par l'affaire Dreyfus, son retour au catholicisme se situe avant sa rencontre avec Maurras ; ensemble, ils lancent le quotidien L'Action française, en 1908. Antisémite à l'époque où l'antisémitisme plus qu'un racisme est une idéologie politique, une doctrine de gouvernement, un projet de société et une critique de la puissance de l'argent. 

Edgar Bérillon:  né le 23 mai 1859 à Saint-Fargeau et mort le 6 mars 1948, est un médecin et psychiatre français, connu pour ses travaux sur l'hypnose. antisémite et surtout pour ses thèses anti-allemandes dès 1915. 

Au cours de la Première Guerre mondiale, le Dr Bérillon, chercheur brillant, déploya toute son énergie à prouver l'infériorité du « Boche » sur le Français.

Médecin français, directeur de l'École de psychologie, éminent spécialiste du cerveau et de la psychologie humaine, Bérillon (1859-1948) s'était, avant la guerre, distingué par des travaux remarquables portant sur l'hypnotisme et l'indépendance des hémisphères cérébraux, les phobies ou encore le traitement de l'alcoolisme. Ses écrits, d'une rigueur scientifique incontestable, lui avaient valu la reconnaissance de ses pairs et une place parmi les chercheurs les plus en vue de sa discipline.

 

C'est en 1915 qu'il commence à donner des conférences et à produire des brochures et autres pamphlets consacrés à l'urine et aux excréments allemands. Dans ces productions ahurissantes, qui prêtent aujourd'hui à sourire et que Bérillon intitule sobrement La Bromidrose fétide de la race allemande, "la puanteur des allemands", La Polychésie de la race allemande, "l'hypertrophie de la production fécale" ou encore Comment pourrait-on s'entendre avec un peuple qui sent mauvais ?

Les Allemands se distinguent des Français sur au moins trois points.

 

D'abord, ils produisent selon lui, en moyenne, « davantage d’excréments », et ceux-ci dégagent une odeur « nettement plus fétide » ; ensuite, leur urine est plus toxique que celle des Français ; et enfin, leur corps lui-même exhale une odeur tout à fait répugnante, de nature à offenser les narines de quiconque peut se targuer d'être français.

 

Début 1917, à l'occasion d'une conférence intitulée « La Psychologie de la race allemande d'après ses caractères objectifs et spécifiques », donnée à Paris le 4 février.

Bérillon s'attaque cette fois  aux mœurs allemandes, tout en soulignant les différences physiologiques essentielles qui séparent, selon lui, l'Allemand du Français. Le soldat « boche », de race « germaine », n'a en effet presque rien de commun avec le « poilu » français, qui  est de race « celtique ». Par le simple effet de leur nature les Allemands sont gras, laids, mous, lymphatiques, mal proportionnés;  leurs appétits vulgaires et leur manque de manières en font des êtres dont la fréquentation est impensable pour quiconque a le bonheur d'être de « race » française.

DANS LE JOURNAL DES DÉBATS POLITIQUES ET LITTÉRAIRES/

 

« Il y a peu de temps encore des Français disaient volontiers : “Mais les Allemands, ce sont des gens comme nous.” Ils raisonnaient à peu près de même, répond le docteur Bérillon, que s'ils avaient dit : “Mais les loups, ce sont des chiens comme les autres.”

Les Allemands sont les premiers à se proclamer d'une race spéciale et différente, supérieure par l'intelligence, la moralité, la bonté. Ils n'insistent pas sur la beauté ; Schopenhauer voit dans la lourdeur leur véritable caractère national ; Nietzsche y ajoute la gaucherie. Si vous rencontrez en Allemagne des hommes bien faits, sveltes et distingués, une enquête approfondie vous apprendra qu'ils sont Slaves, Danois, Lorrains, Alsaciens ou d'origine française, car il y a entre les peuples des différences aussi profondes qu'entre les espèces animales, différences que le temps ne saurait effacer. »

Vous voyez on a fait la boucle et conclu sur les chiens.

Patou assurera la balade dimanche à 10 heures, je passerai peut - être me faire plaindre mais je ne promets rien.

 

TOUT SE PASSERA A LA FORÊT DES MIMOSAS BD LOUIS LIGNON.

Les déambulations d’Antoine au fil de l’actualité et de ce qu’elle inspire/

MES CHERS TOUS, TOUTES, TOUTOUS,TOUTOUTTES, NOUS, NOUNOUTTES.....

Arrivederci 2022 !

Buenavista 2023 !

Ciao PANTINE

Bonjourno Clementin-tine,

Ne plus marcher, pas drôle!

Mais ne plus écrire le miel, la liqueur, l’élixir

De votre fin de semaine, impossible.

Ne pas vous priver, ne pas vous frustrer

Allez au delà de l'abnégation,

Faire de vos louanges

La thurification de mon œuvre "inachevée".

Que ne puis je vous abandonner

Dans cette traversée du dessert

Où j'ai tenu toujours la place du roi,

Altier, Modeste, conscient de sa valeur!

Délicat, cultivé, sensible, fragile, douillet, pleutre

Ne sont mes moindres qualités philanthropiques!

Je vous l'accorde, un sens de la formule, une rigidité

Cadavérique du raisonnement,

Un sens de l'honneur qui n'aura de cesse de tourner

Tel un coq planté sur un petit bout rond et dur,

La girouette de la vie  vous en indiquera

Le Nord à moins que ce ne soit d'où vient le vent

Qui lui ébouriffe la crête et lui rebrousse les plumes

Et ainsi lui permettra sans coup férir

De vous situer si ce n'est de vous perdre

Sur la mappemonde de vos responsabilités

Que vous ne pouvez plus déserter, la maison brûle

Le barbecue est allumé mais les cuisses

De grenouilles sont toujours attachées!!

Vous voyez on se fait un monde (j'avoue surtout moi) de la morphine, mais çà se gère très bien avec de l'opium!

 

 

LA SEMAINE PROCHAINE PATOU ASSURERA LA BALADE.

LA BONNE ANNÉE 2023 POUR CEUX QUI ONT MANQUÉ LES PRÉCÉDENTES

MES CHERS TOUS, TOUTES, TOUTOUS, TOUTOUTTES, PROUPROU, PROUPROUTTES ET AUTRES "OUT" DE FORMES, DE GENRES ET D'IDÉES

Voilà l'année horribilis 2022 qui va enfin prendre fin. Elle clôture pour le moment cette belle aventure que les BALADES ont  été.

Créées en tant que telles en 2004, les balades ont atteint leur majorité, 18ans, cette année. Elles avaient été précédées en 1997 par un travail d'étude et de modélisation au sein du cino-club d'André Escaffre, club de chiens libres. André, homme d'expérience, rempli de curiosité, se déclarant philanthrope, plein d'amour pour les gens et les chiens, ne fut pas un maître au sens étymologique mais un passeur de connaissance. A l'exposé de ses pratiques, qu'il définissait comme méthode et qui se traduisait par l'énoncé de modes et règles opératoires, Il en profita pour les mettre en forme tout en attendant de moi en retour un commentaire sur des principes ou des fondements que je pouvais identifier comme existant en sciences humaines. Durant ce travail d'exposé puis de commentarisation, il me confia le partage des animations et des formations au sein de son club afin que j'acquiers une pragmatique du chien et de ses rééquilibrages. L'activité avec André se limita au transfert de ses modes opératoires, ses techniques de communication orale et verbale. Mon travail avec lui s'arrêta là. La gourouisation n'était pas ma tasse de thé même si cela m'a fait  comprendre  le risque qui existe d'y tomber par facilité, plaisir d'être fllatté par soif de reconnaissance. La modélisation systémique que je commençai alors, nécessitait  rigueur intellectuelle, maîtrise de langages modélisateurs, maîtrise des modes de communication,  connaissances organisationnelles, sociologiques, épistémologiques et identification des paradigmes aux origines de ceux-ci. J'avais envie de me frotter  à travers    ce travail d'ethnométhodologie à la traduction pragmatique et à la validation des théories situationnistes. La volonté de construire une méthode cohérente partant des paradigmes situationnistes,  la déracialisation des idéologies, la déconstruction des principes de domination, patriarcat, viriarcat, capitalisme, communisme et autres totalitarismes entrepreuneuriaux qui  n'avaient bien entendu pas été intégrés dans la démarche, Escaffre se concentrant uniquement que sur le monde canin. Faire des balades un "terrain" d'expérimentation de vos vies,  chiens inclus où  vous retrouveriez la force de votre "parole" tout en construisant l'autonomie de vos autres partenaires partageant le territoire, sans en être le démiurge, devint alors le défi de chaque  weekend.  La démonstration de l'inanité des idéologies raciales, hiérarchiques et des modèles de justifications aboutissant à la construction des boucs émissaires au nom des quels se construisent par le rejet, la cohérence des groupes sociaux, a été le fondement et l'enjeu des balades. La déconstruction de tous les déterminismes qui annihilent vos libertés, qu'ils soient culturelles ou psychiques devint l'enjeu de toutes les balades, puisque vous y étiez l'architecte, le maçon et le charpentier de vos vies "normales".   Le chien, archi-dominé par essence, nous interpelle dans la construction du rapport aux autres et nous pose la question de ce qu'est la construction d'une autonomie, d'un libre arbitre et d'une volonté en acte,  dans un monde limité, exposé, mis sous le projecteur des visions non partagées des  normes de bienpensance qui régissent nos appartenances et dépendances multiples. Tous les  systèmes figés et institutionnalisés de domination qu'ils reposent sur le sacré, le laïc, la raison  ou la  magie, sont justifiés à partir de modèles dits de révélation, consacrant les élites. Elles   organisent les structures édictant les lois et les distributions de places autorisant l'utilisation de la violence et l'application de la souffrance que détiennent des roitelets plus ou moins jaloux de leurs prérogatives à décider pour autrui. Mais aux balades refus total d'instaurer le rituel de désignation du sachant. Même les Dafs n'ont de sachant que ce qu'elles mâchent.

Les balades se sont inscrites dans ce contexte. Il a fallut travailler sur la nécessité d'un projet politique, seul ciment possible à tout groupe social en constitution. Ce projet était le partage de territoire de façon apaisée. Territoire occupée par des "couples" humain chien. Le chien y acquiert la dimension  paradoxale due à son imprévisibilité et par le spectacle qu'il donne à voir de sa soumission à celui qui en rêvait la maîtrise de l'agir obtenu par sa soumission communicationnelle. Territoire soumis aux aléas, à la surprise, à l'accident et dont on devait, non pas apprivoiser la forme mais l'adaptation à la forme.

Les balades sont un monde de chaos, revendiqué comme tel mais aussi un monde de néguentropie, piloté par les informations qu'on y introduit afin de le réguler. Ordre, désordre, conscience, libre arbitre, autonomie, respect de l'autre, adaptation, toutes ces questions et toutes les réponses se vivaient au cœur des balades.

Morin,  Elias,  Goffman, Bourdieu,  Serre, Hannah Arendt, La Boétie, Montaigne, Dante,Rowen Ogien, Lemoigne, Bertanlanffy , Mélèze, Foucault, Simone Weill, Debord, Vaneighem, Levi Strauss, Graeber, Freud, Eco, Kant, Nietzsche, Camus, Sartre, Bataille, Latour, Durkheim, Boltansky, Scott, Bahkounine, Marx, Michelet, Jerphagnon, Aron, Machiavel, Veyne etc. m'ont accompagné et m'accompagneront dans ce projet de partage. J'ai validé en les lisant ce qui se passait aux balades. C'est normal, les balades sont normales. Je suis toujours parti de l'activité observée pour en isoler le phénomène, pour ensuite en faire l'analyse et en tirer des modèles.  Si je vous dis cela, c'est pour insister sur le fait que le savoir et le niveau de savoir est toujours disponible en partant de l'observation et de sa provocation. Celle-ci part de la déambulation qui laisse surgir au hasard, la vie, l'accident, l'affirmation de soi. C'est pour cela qu'il est ridicule d'avoir peur. De ceux que l'on croise, des chasseurs, des autres chiens. On voit bien aussi que les balades peuvent proposer une organisation a- hiérarchique, fondée sur le maillage de tous et de tout, dans un réseau d'observation nous assurant une certaine sérénité. C'est cette déambulation que je suis entrain d'écrire à petite vitesse. Ai je envie de publier, je ne sais pas, l'écriture n'étant pas aboutie. Le sera-t-elle un jour, peut-être. Mais au delà de la transmission se pose la question de la trace. Hors ma liberté de recherche et de pratique, la pertinence de la clinique au sein des balades, ne sont le fruit que de l'absence de recherche de reconnaissance dont je me vante.

Donc bonne année 2023.

Je ne suis pas sûr que l'on se reverra. Dans le cadre ou hors cadre des balades. Sinon faîtes des signaux de fumée, je vous répondrai peut-être. Tout dépendra de l'évolution de mon état. Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste. Je suis passager de mon corps. 

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